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À la recherche de Mrs Wynter – Eric Senabre

Fan de la série des années 60 « Talons hauts et veste de tweed », Medhi est aussi fou amoureux de son actrice principale, Beryl Doncaster. Sauf que celle-ci a trois fois son âge, qu’elle vit en Angleterre et qu’elle a disparu du feu des projecteurs voilà bien des années. Mais pour un amoureux transi, rien n’est impossible et Medhi va se lancer avec sa meilleure amie Julia sur les traces de la belle interprète de Mrs Wynter…

Pour celles et ceux qui avaient adoré Star Trip, vous allez assurément tomber sous le charme de ce nouvel opus « pop culture » d’Eric Senabre, qui fait d’ailleurs un petit clin d’œil à ce précédent roman. (Saurez-vous le trouver ? 😉 ) Pour les autres, nul doute que cette quête romantique aussi hasardeuse que drôle vous plaira tout autant ! En seulement quelques pages, le personnage de Medhi devient tout de suite notre meilleur ami : sa naïveté, son humour et sa fougue nous le rendent absolument sympathique. Quel.le adolescent.e n’a jamais rêvé de rencontrer son idole, de s’imaginer une histoire d’amour ou d’amitié aussi épatante que totalement irréalisable ? Eh bien, grâce à Medhi, nos espoirs reviennent ! Si vous n’avez pas de nouvelles de Bob d’ici la rentrée, c’est donc qu’il est parti à la recherche d’Orlando Bloom (eh oui ! adolescente époque Seigneur des anneaux, ici !).

En tous cas, avec À la recherche de Mrs Wynter, Eric Senabre nous offre une comédie romantique trépidante et enlevée. Le mélange de farfelu et de flegme tout à fait britanniques est l’occasion de scènes hilarantes et improbables, de dialogues savoureux dont Eric Senabre a le secret, et qui font tout le sel de ce roman absolument idéal pour l’été. La chute ne vous surprendra pas, elle est à l’instar de toutes les bonnes comédies romantiques, mais il est tellement agréable de se laisser emporter dans ce tourbillon d’émotions et de drôlerie ! Un beau coup de cœur pour ce roman, qui est aussi un très bel hommage de l’auteur à Diana Rigg, l’actrice principale de Chapeau melon et bottes de cuir décédée en 2020 et que les plus jeunes d’entre vous auront plutôt connue en Reine des épines dans Game of Thrones. Si vous avez envie de passer un excellent moment de lecture et de pouffer dans votre barbe sans vergogne, allez vite vous procurer À la recherche de Mrs Wynter ! ❤️

À la recherche de Mrs Wynter, Eric Senabre (Didier Jeunesse)
disponible depuis le 7 juillet 2021
9782278100477 – 15,90€
à partir de 12 ans
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L’été d’une autre – Katy Cannon

Cet été, Alice doit aller à Londres rencontrer sa nouvelle belle-mère et Willa part en Italie, chez la soeur de son père qu’elle ne connaît pas. Elles s’apprêtent à vivre chez des personnes qu’elles n’ont jamais rencontrées, à leur grand désespoir ! Alice et Willa ne se connaissent pas mais quand on les confond pour des jumelles à l’aéroport… elles ont une idée : pourquoi ne pas échanger leurs vies et se faire passer l’une pour l’autre ? La supercherie fonctionne et les voilà à passer l’été d’une autre !

En découvrant le résumé de l’histoire, impossible de ne pas penser au film des années 90 À nous quatre avec Lindsay Lohan (film qui était déjà la septième adaptation du roman Deux pour une d’Erich Kästner). Dans L’été d’une autre la ressemblance physique est ici purement fortuite. Si le point de départ a donc un effet de déjà-vu comme disent les anglais, la ressemblance s’arrête là.

D’un côté, nous avons Alice : grande lectrice, élève modèle, perfectionniste, évitant un maximum les conflits dont le père est parti faire des recherches sur le récif corallien.
De l’autre Willa, fille de deux acteurs très connus d’une série en vogue, elle adore le shopping et a une personnalité plutôt flamboyante. Elle sait ce qu’elle veut : aller à Londres faire un stage de théâtre. Tout oppose donc nos deux héroïnes sauf l’impression que leurs parents ont essayé de se débarrasser d’elles pendant l’été !

Loin d’être superficiel, même si le scénario est classique, ce roman nous partage une réflexion sur la famille : les familles de coeur, les familles recomposées, comment trouver sa place dans des moments difficiles comme le deuil, le divorce, un déménagement. Le tout dans une ambiance chaleureuse, feel-good avec beaucoup de fraîcheurs ! Fou rires, joie de vivre, tension, ce roman est un joyeux cocktail parfait pour une lecture estivale. C’est joyeux, touchant et on se prend vraiment au jeu !

L’été d’une autre, Katy Cannon (Milan)
disponible depuis le 9 juin 2021
97824080116364 – 13,90€
à partir de 12 ans
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La Moïra, t.1 La louve et l’enfant – Lylian, Henri Lœvenbruck et Raka

Oyez ! Gentes dames et beaux damoiseaux, soyez les bienvenus à Gaelia ! Ici la Moïra est présente partout, celle que l’on pourrait nommer destin, hasard ou fatalité… cette force étrange peut donner la vie autant que la reprendre. Ce qui est certain, c’est qu’elle n’a pas facilité la vie d’Aléa. Jeune orpheline, son destin bascule le jour où elle trouve une bague sur un cadavre. À 13 ans, elle se retrouve prise au coeur d’une intrigue qui la dépasse. La bague qu’elle possède appartenait à un druide très puissant qui lui confère un nouveau pouvoir. De son côté, Imala, la louve blanche chassée par sa meute, erre en solitaire jusqu’à sa rencontre avec un elfe des bois qui semble vouloir lui indiquer la voie. Aléa et Imala ne le savent pas encore mais leur rencontre est déjà écrite, guidée par cette force immuable que l’on nomme la Moïra…

Cette oeuvre est l’adaptation de la trilogie de fantasy d’Henri Lœvenbruck, publiée dans les années 2000. Le lecteur suit avec curiosité la vie d’Aléa, une héroïne au fort tempérament, qui décide d’aller à Providence rejoindre son amie d’enfance. Elle ne l’a pas vu depuis des années mais apprend qu’elle va devenir la future épouse du Haut-Roi. Alors que tout le monde lui conseille de ne pas entreprendre ce voyage : elle a enfin trouvé un emploi stable dans une auberge, le voyage est trop dangereux, son amie ne se souviendra pas d’elle, etc. Aléa veut être libre et part ! Sur la route, elle va faire des rencontres inédites…

Entre les lignes, on comprend que l’équilibre du royaume est menacé par un seigneur noir dont le but est de détruire le conseil des Druides et de s’emparer de leurs pouvoirs. Il existe aussi des tensions politiques et religieuses entre les royaumes. Ces informations sont distillées dans le scénario… et laissent beaucoup de questions en suspension ! On sent que tout a été fait pour que les lecteurs, ne connaissant pas l’histoire initiale, puissent se laisser porter et découvrir pas à pas, comme Aléa, ce qui se trame. (Le scénariste n’est autre que Lylian qui a aussi scénarisé les adaptations BD La quête d’Ewilan de Pierre Bottero chez le même éditeur.)

Ce premier tome est très prometteur ! Nous sentons que les pièces d’un échiquier géant – mais qui avance les pions ? – sont entrain de se mettre en place. Les illustrations et les couleurs sont très douces et nous plongent dans cet univers aux accents celtiques et magiques avec beaucoup de plaisir. Très curieuse de découvrir la suite…

La Moïra, t.1 La louve et l’enfant Lylian, Henri Lœvenbruck et Raka (Glénat)
disponible depuis le 16 juin 2021
9782344029886 – 15,50€
à partir de 12 ans

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Thomas – Martine Arpin et Claude K. Dubois

La maman de Thomas vient de mourir. Un trou a été creusé dans la terre pour elle. Un trou a aussi été creusé dans son coeur d’enfant. Un gros trou noir. Vide. Si sa maman avait été là, il lui aurait demandé comment remplir ce trou. Elle aurait su. Elle savait toujours. Mais elle n’est plus là. Comment réparer son coeur ?

Thomas va chercher à travers la ville, quelqu’un qui saurait réparer les coeurs brisés. Il va aller voir les commerçants dont sa maman lui parlait : la couturière aux doigts de fée, le médecin qui guérit tout… Comme un conte en randonnée, Thomas va d’adulte en adulte pour demander une solution, mais il n’existe pas de médicament pour le chagrin, ni de rapiéçage. La tristesse reste là, un vide, une absence qui l’entoure jusque dans les illustrations où la tristesse envahit le dessin. Thomas erre, il est seul dans cette ville inhabitée. Avec beaucoup de délicatesse et de pudeur, Thomas raconte la tristesse qui nous entoure lorsque l’on perd un être cher. Une texte aussi délicat que les illustrations de Claude K.Dubois, dont on reconnaît immédiatement le crayonnée et ses teintes pastels beige, ocre, jaune.

A force de marcher dans la ville, Thomas va revenir chez lui, retrouver son père entouré de photos de sa maman. Et si la réponse pouvait venir de là ? Et si on pouvait remplir son coeur de souvenir ? Martine Arpin nous offre une douce fin avec un florilège de souvenirs poignants qui va apporter à Thomas de l’apaisement quand il comprendra que, pour remplir le trou qui s’est creusé dans son cœur, il peut y glisser « de petits morceaux de sa maman » , des souvenirs.

Un album émouvant, sensible pour aborder ce thème délicat et mettre des mots sur la mort et sur notre plus belle façon d’affronter la perte : la force des souvenirs. Un texte triste et beau, doux et fin, comme les illustrations. Thomas fait autant pleurer d’émotions que de beauté, il devient un de mes livres indispensables.

Thomas, Martine Arpin, illustré par Claude K.Dubois (Editions D’eux)
disponible depuis le 4 mars 2021
9782924645536 – 13,50€
à partir de 5 ans
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La vie invisible d’Addie Larue – V. E. Schwab

Née en France à la fin du XVIIe siècle, Adeline Larue doit épouser un homme qu’elle n’aime pas. Elle sait qu’elle ne connaîtra aucune liberté. Juste un lit conjugal, puis un lit de mort, peut-être un lit de bébé entre les deux. Tétanisée à l’idée de mourir sans avoir vécue, elle prie les anciens dieux, une énième fois pour la sauver et lui permettre d’être libre. Sauf qu’elle n’a pas suivie le conseil de son amie qu’il l’avait averti : il ne faut jamais prier les dieux à la nuit tombée ! Le jour de son mariage, Adeline va formuler le voeu d’obtenir davantage de temps et de liberté en scellant un pacte. Mais si elle obtient le droit de vivre éternellement, de garder sa jeunesse, personne ne pourra plus jamais se souvenir d’elle. La voilà condamnée à traverser les âges, comme un fantôme.

Be careful what you wish for disent les anglais, que l’on pourrait traduire par Méfiez-vous de vos rêves, ils pourraient se réaliser ! Bien mal en a pris à Adeline qui se retrouve certes libre mais oubliée de tous ! Dès que son interlocuteur disparaît de sa vue, il l’oublie, elle ne peut ni écrire, ni raconter son histoire – de toute façon qui la croirait ? Cette malédiction lui interdit d’avoir un travail ou même un lieu à elle. Malgré cela, Addie va survivre, traverser les siècles, l’Histoire, aller de rencontres en rencontres, toujours éphémères à travers le monde entier. Jusqu’au jour où, après trois cents ans de vie sur Terre, un libraire de New-York va lui dire cinq mots qui vont faire basculer sa vie : Je me souviens de toi.

La vie invisible d’Addie Larue est un roman captivant, extraordinaire qui se dévore ! L’autrice, des séries à succès Cassidy Blake et Shades of Magic, nous offre un roman plus personnel et touchant. Véritable tour de force narratif, les chapitres oscillent entre le passé d’Addie et sa vie à New-York. Même si certains rebondissement se devinent facilement, il y a de très beaux retournements…notamment la fin, que j’ai trouvé digne du talent de l’autrice.

Addie est un personnage féminin fort et fascinant qui va au fil des années créer une relation avec le démon, ce dernier étant fasciné par sa proie. Suivre cette relation en pointillé est un pur plaisir. Le ténébreux est un personnage dangereusement irrésistible qui ne désire qu’une chose : qu’Addie capitule et lui donne son âme, fatiguée de cette longue vie solitaire. Tous les personnages, même très secondaires, laissent une empreinte sur l’héroïne mais aussi sur nous. L’objet livre rend justice au texte, puisque la couverture représentant Addie est recouverte d’une jaquette en calque la laissant apparaître en transparence. Une très belle mise en abime de la fatalité d’Addie à disparaître…

Au-delà de la référence au pacte faustien, ce roman nous partage une très beau récit sur la mémoire, la transmission et la création. Est-ce que notre vie a de la valeur si nous ne laissons pas de trace sur Terre ? Est-ce que l’Art n’est pas la trace ultime de l’immortalité ?

La vie invisible d’Addie Larue,V.E. Schwab(Lumen)
disponible le 3 juin 2021
9782371023048 – 17€
à partir de 16 ans
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Souvenirs de Marnie – Joan G. Robinson

Anna est envoyée par ses parents adoptifs dans un village côtier d’Angleterre chez un couple d’amis. Cette jeune orpheline renfermée, a toujours l’impression d’être en dehors du monde, différente et préférant rester seule à observer la nature, plutôt que de se lier d’amitié avec des enfants de son âge. En explorant les environs, elle découvre une vieille bâtisse au bord de l’eau, à la fenêtre, une jeune fille se fait brosser les cheveux. Rêve ? Réalité ? Anna va faire la rencontre de la mystérieuse Marnie et va nouer avec elle une étonnante amitié.

Souvenirs de Marnie  est un très beau texte qui nous fait naviguer sur la ligne du temps et de l’enfance avec une extrême douceur. Il nous rappelle le goût des jeux partagés, la magie de l’imagination mais aussi la solitude, les angoisses que l’on peut éprouver enfant. Anna va à travers son amitié avec Marnie s’épanouir et s’ouvrir au monde.

Joan G. Robinson offre un cadre et une histoire intemporelle qui touchera aussi bien les adolescents que les adultes. Les descriptions de ce village côtier nous permet de suivre Anna pas à pas à travers les dunes. Le texte nous dévoile les pensées intimes et parfois douloureuses d’Anna, qui a peur de l’abandon, du rejet et porte un masque « neutre » pour ne surtout pas être remarqué, ne pas faire de vague. Mais c’est près de la mer et de cette maison dans laquelle vit Marnie, qu’elle va plonger dans une quête identitaire et intime pour trouver sa place.

Anna tâtonna dans le noir jusqu’à trouver ses tennis – elles les aurait complètement oubliées sans ce rappel, preuve que la fille était réelle ! et rentra en courant au cottage, tout tremblante d’excitation. Elle s’était juré de ne pas chercher à connaître la famille quand elle s’installerait dans la Villa, et pourtant elle était si heureuse. On aurait pu croire qu’elle n’avait jamais rencontré quelqu’un de son âge auparavent. Cette fille-là était différente. Il y avait quelque chose de magique chez elle.

Ce classique britannique, paru en 1967, doit sa première traduction aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. L’éditeur y a apporté un soin tout particulier, la douceur et le grammage du papier crée une expérience qui vient accroître l’ambiance poétique du texte. Peut-être que vous connaissez du même nom le film d’animation du Studio Ghibli qui est une adaptation fidèle de ce roman jeunesse. Ce livre fait parti des 50 livres qu’il faut avoir lus selon Hayao Miyazaki, qu’attendez-vous donc ?

À mi-chemin entre le roman initiatique, poétique et à suspense, Anna va en quelques mois grandir et subtilement trouver des réponses sur son identité de manière fluide et tout à fait inattendue. Si on peut penser au début du roman qu’il s’agit d’une simple histoire d’amitié, le scénario se tisse de manière efficace et délicate, le roman va plus loin sur la quête identitaire, comme un puzzle, c’est un vrai travail d’orfèvre !

Souvenirs de Marnie, Joan G. Robinson, traduit par Patricia Barbe-Girault (Monsieur Toussaint Louverture)
disponible depuis le 22 avril 2021
9782381960197 – 16,50€
à partir de 12 ans
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Les sortilèges de Zora, t.1 – Judith Peignen et Ariane Delrieu

Zora est furieuse, sa grand-mère Babouchka veut l’obliger à aller au collège, pour avoir une vie dans le monde des Nonsorciers (et avoir un VRAI métier). Mais Zora ne l’entend pas de cette oreille, du haut de ses 12 ans, elle est une sorcière et veut le rester ! Malheureusement pour elle, sa grand-mère utilise sa magie pour l’envoyer à l’école sans pouvoirs…

 

Premier tome d’un diptyque, Les sortilèges de Zora est très accrocheur ! Victimes de la chasse aux sorcières, celles-ci doivent se cacher, Zora a donc été envoyé chez sa grand-mère, loin de ses parents, par sécurité. Elle ne peut pas rentrer chez elle car la chasse bat encore son plein, ses parents organisent la résistance et doivent se battre. Ils n’ont qu’une envie pour leur fille : qu’elle devienne avocate, infirmière, qu’elle puisse avoir une vie normale. Zora ne veut qu’une chose : rester sorcière pour utiliser ses pouvoirs. Son arrivée au collège ne passera pas inaperçu, elle est très différente de ses camarades, elle ne connaît pas les conventions sociales, ne mange que des sucreries à la cantine, ne parle à personne. Loin des sortilèges et des potions, Zora découvre les moqueries de ses camarades, les élans amoureux et surtout une fille l’intrigue… elle la soupçonne d’être une sorcière. Amie ou Ennemie ?

Cette BD aborde avec délicatesse et humour les questions de la différence et de la transmission, le tout sur fond de bouleversements adolescents. Les pouvoirs de Zora sont jubilatoires et feront rêver plus d’un lecteur ! Les illustrations d’Ariane Delrieu nous dévoilent un univers riche, facétieux et coloré rendant les personnages particulièrement attachants. Dans les dernières pages, des extraits du grimoire de Zora sont dévoilés : comme un journal intime, la jeune sorcière y partage son matériel, un peu d’Histoire et des recettes. Apprentis sorciers, apprenties sorcières, cette histoire est pour vous ! Et si vous avez vous-mêmes des pouvoirs, n’hésitez pas à les utiliser pour que l’on découvre la suite très vite.🪄

Les sortilèges de Zora, t.1 – Une sorcière au collège, Judith Peignen et Ariane Delrieu (Vents d’Ouest)
disponible depuis le 5 mai 2021
9782749309385 – 11,50€
à partir de 10 ans
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L’année où je suis devenue ado – Nora Dåsnes

Emma est heureuse de rentrer en 5ème, cette année elle rêve de devenir stylée, construire une cabane avec ses deux meilleures amies Bao et Linnéa, aller à une pyjama-partie et tomber amoureuse ! Sauf que la rentrée ne se passe pas comme elle l’imaginait. Linnéa a changé, elle a un copain, ce qui est intolérable pour Bao qui veut continuer à construire des cabanes dans la forêt de l’école… Coincée entre les deux, Emma ne sait pas comment se positionner : comment on sait qu’on est une ado ? C’est quoi être mature ? Comment savoir si l’on est amoureuse ?

L’année où je suis devenue ado est une pure merveille ! L’histoire est pudique, authentique et vient explorer les bouleversements des premiers émois avec beaucoup de tact. Emma va tomber amoureuse de Mariam, une nouvelle élève, qui vient d’arriver dans sa classe, cet amour est amené d’une manière douce, naturelle et réservée, propre à cet âge sensible et n’est pas sujet à controverse. Ce livre traite surtout du passage délicat où nos jeux nous paraissent trop enfantins, où on se demande si la vie n’est pas partagée entre les filles qui se maquillent et les autres, celles qui sont en couple et les autres, les gamines et les ados… Emma va être tiraillée entre ses deux amies qui représentent cette transition si particulière de l’enfance à l’adolescence.

Il s’agit du premier livre de la graphiste norvégienne Nora Dåsnes qui explique qu’elle aurait aimé lire une telle histoire à 12 ans car elle considère qu’il est essentiel de pouvoir s’identifier à des personnages qui leur ressemblent. Pari réussi ! Les lectrices s’identifieront facilement à Emma, car elle est une narratrice attachante et pleine d’esprit. Cette autrice-illustratrice nous offre un objet livre magnifique, plus proche du roman graphique que de la bande dessinée, d’autant plus que le livre est le journal intime d’Emma. Nous y retrouvons des messages dessinées, des playlists musicales de son père (qui a très bon goût), des dessins en pleines pages, des bulles… Ces changements apportent un rythme rapide, qui ne donne qu’envie de découvrir la suite de l’histoire ! Et que dire des illustrations ? Elles sont sensibles, douces et nous montrent des moments de la vie quotidienne avec justesse, ni trop, ni pas assez.

Une BD coup de cœur qui raconte avec une extrême justesse les premiers émois amicaux et amoureux de cet âge charnière, entre l’enfance et l’adolescence. Je vous invite à découvrir cette bande dessinée qui est un véritable bonheur de lecture, à mettre entre toutes les mains !

L’année où je suis devenue ado, Nora Dåsnes (Casterman)
disponible le 5 mai 2021
9782203223615 – 15,95€
à partir de 10 ans
Son
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Lucienne Eden ou l’île perdue – Stéphane Jaubertie

Sur une île déserte vit Lucienne Eden, une jeune fille qui rêve de rejoindre sa mère, star à Las Vegas, et qui, en attendant, partage sa solitude avec un vieil homme un peu doux-dingue. Mais voilà qu’un jour s’échoue sur sa plage une masse de déchets en tout genre…et de laquelle émerge un adolescent complètement perdu, à la recherche de son père.

Lucienne Eden, c’est l’histoire d’une rencontre qui commence plutôt mal. D’un côté, une gamine solitaire qui ne mâche pas ses mots et de l’autre, un garçon échoué qui semble un peu choqué par ce qu’il vient de vivre, nous offrant une première scène vivifiante et drôle à souhait faite d’incompréhension, de colère et d’entêtement. Bien sûr, nos deux jeunes gens vont peu à peu s’apprivoiser alors que Lucienne fait découvrir à « Machin », qui s’appelle en réalité Gaspard (l’occasion d’un comique de répétition durant toute la pièce ultra bien dosé et toujours à propos), son île aussi fantasque et étonnante qu’elle, qui se trouve de plus en plus menacée. Entre les leçons avec Andris, vieillard lunaire mais enthousiaste, les balades sur l’île où poussent des forêts de brocolis géants et où l’on doit faire attention aux pandas mangeurs de grizzlis, et l’apprentissage de l’autre, la pièce se déroule sous nos yeux dans un joyeux enchaînement de scènes aussi drôles que sensibles !

S’il est question d’écologie, de questionnements sur l’avenir de la planète, la pièce de Stéphanie Jaubertie est aussi une réjouissante et piquante comédie qui explore les bouleversements de l’adolescence, et notamment le désir. Les personnages sont diablement attachants et gentiment dingos, le style est enlevé et impertinent et on ne cesse de glousser à mesure que se déroulent les péripéties tantôt extraordinaires, tantôt sensibles, de Lucienne et Gaspard. Un véritable petit bonheur de lecture ! ❤️

Lucienne Eden ou l’île perdue, Stéphane Jaubertie (Théâtrales)
collection Théâtrales jeunesse
disponible depuis le 18 février 2021
9782842608507 – 8€
à partir de 12 ans
Son
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Bleu jardin – Clémence Sabbagh et Teresa Arroyo Corcobado

Bienvenue dans le jardin avec cette toute nouvelle collection à destination des tout-petits : « Couleurs jardin » ! Des cartonnés documentaires qui invitent à découvrir ce qui se cache dans nos jardins à partir d’une couleur. Pour ce Bleu jardin, c’est la mésange bleue que nous allons suivre alors qu’elle vient tout juste de se poser sur l’une des fleurs – bleue également – qui embellit le jardin. Et il va s’en passer des choses pour cette mésange, qui va rencontrer un compagnon puis installer son nid dans un arbre du jardin. Toutes les conditions sont ainsi idéalement rassemblées pour observer son comportement, ses habitudes alimentaires et tout ce qui fait la vie d’un oiseau.

Dans ce texte poétique raconté comme une histoire, Clémence Sabbagh interpelle également les enfants qui sont invités à participer s’ils le désirent : elle leur pose des questions, leur propose de suivre le vol de la mésange du doigt ou de l’aider à gratter l’écorce d’un arbre pour trouver de la nourriture. On se prête volontiers au jeu qui nous rapproche un peu plus de cet oiseau aussi familier qu’insaisissable.

Quant aux illustrations de Teresa Arroyo Corcobado, elles sont tout simplement sublimes ! Ses oiseaux sont dessinés avec une précision raffinée, les couleurs sont chatoyantes et les décors de jardin nous font bien rêver en ces temps de confinement !
Et pour inviter les enfants à prendre soin de la nature qui les entoure, une petite activité est proposée en fin d’album : fabriquer une guirlande gourmande pour les mésanges qui ont parfois du mal à trouver de quoi se nourrir en hiver. Une bien jolie manière de terminer cet album joyeux et interactif qui sent bon le printemps ! 🐦

Bleu jardin, Clémence Sabbagh, illustré par Teresa Arroyo Corcobado (Le diplodocus)
collection Couleurs jardin
disponible depuis le 2 avril 2021
9791094908211 – 11,90€
à partir de 2 ans