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Broadway Limited, t.2 Un shim sham avec Fred Astaire – Malika Ferdjoukh

C’est la fin du blog tour autour de Broadway Limited et, comme promis (mais avec un jour de retard), on vous donne notre avis sur ce tome 2 que l’on espérait depuis si longtemps ! 😀 En attendant les résultats du concours pour remporter les deux romans (il vous reste 2 petits jours, dépêchez-vous), n’hésitez pas non plus à (re)découvrir notre avis sur le premier tome ! A priori, notre chronique est sans spoilers et on vous propose de commencer la lecture avec le résumé du tome 2 par l’éditeur :

Janvier 1949. Six. Elles sont six à souffler sur leurs doigts quand le brouillard s’attarde sur New York. Avant de se réchauffer dans la cuisine de l’honorable pension Giboulée, où elles partagent aussi leurs rêves fous, leurs escarpins trop pointus et quelques pancakes joufflus. Un jour, elles seront comédiennes ou danseuses, et Broadway sera à leurs pieds. En attendant, Hadley, Manhattan, Page, Chic, Etchika et Ursula courent les théâtres, les annonces, les auditions, les cachets – New York est une ville fabuleuse à condition d’avoir des sparadraps dans son sac. Elles ont 19 ans ou à peine plus, et elles donneraient tout pour réussir, elles qui n’ont rien, en dehors de leur talent. Cela peut-il suffire dans cette Amérique d’après-guerre qui ne fait pas de cadeau ? Pas sûr. Mais si elles n’y croient pas, si elles n’y croient pas scandaleusement, qui y croira ?

★★★★★

Il nous aura donc fallu attendre trois ans pour découvrir la suite des aventures des pensionnaires de la maison Giboulée ! Et c’est avec délice que l’on se replonge dans ce New-York de la fin des années 1940 aux côtés de toutes ces jeunes filles rêvant de danse, de théâtre et de paillettes et de notre Jocelyn qui s’accoutume décidément plutôt bien à l’Amérique – ou peut-être Dido y est-elle pour quelque chose ? On appréciera d’ailleurs la scène d’ouverture, qui n’est pas sans rappeler celle du premier tome et qui ne manquera pas d’éveiller déjà une certaine curiosité à découvrir ce qui se cache dans ce nouveau roman…

Et si ça virevolte toujours autant, si ça s’amuse, s’aime et se défait, cette suite nous emmène également dans une période où la peur du communisme grandit et où les chasses aux sorcières ne sont pas loin de reprendre… Manhattan pourra vous en toucher deux mots ! Mais il y a aussi tous ces secrets, tous ces prétendants, toutes ces fêlures chez certaines, qui donnent un peu plus de mystère aux différentes intrigues… et tandis que des fils se dénouent, risquant à tout moment de définitivement éventer la surprise ou le secret, d’autres se tissent… Et c’est là encore tout le talent de Malika Ferdjoukh que de mêler l’insouciance de ces jeunes filles qui ne veulent passer leurs soirées qu’à danser à des mystères dissimulés et potentiellement dangereux… Si je dois avouer commencer à avoir une petite préférence pour l’histoire d’Hadley, une belle surprise nous attend également dans ce Shim sham avec Fred Astaire puisque l’on y découvre aussi une partie du passé d’Artemisia, surnommée le Dragon, l’une des propriétaires de la pension. Ne vous laissez donc pas subjuguer par la présence de Billie Holliday avec qui vous allez partager un verre, ou celle de cette petite miss Kelly qui fait des publicité pour des désodorisants, ou encore par celle de Fred Astaire qui pourrait bien vous proposer de danser avec lui…et soyez attentifs à tous les petits détails qui pourraient bien se révéler d’importance et dont on découvrira – on espère dans pas trop longtemps – le fin mot de l’histoire puisqu’il est déjà annoncé un tome 3 qui portera le titre d’Un thé avec Grace Kelly… Le croirez-vous si on vous dit qu’on a hâte ? 😛

Broadway Limited, t.2 Un shim sham avec Fred Astaire, Malika Ferdjoukh (L’école des loisirs)
collection Médium
disponible le 7 novembre 2018
9782211234849 – 18,50€
à partir de 13 ans
Son
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Broadway Limited – Malika Ferdjoukh

Bob et Jean-Michel adorent Malika Ferdjoukh ! Ils ont rêvé pendant très longtemps d’avoir des sœurs comme Enid ou Geneviève ou Hortense…toutes les héroïnes de Quatre sœurs (qu’on vous conseille très très fort si vous n’avez jamais lu). Alors autant vous dire qu’ils avaient hâte de découvrir ce nouveau roman choral d’une auteure qu’ils chérissent tout particulièrement. 😀 Et, comme vous devez vous en douter, il s’agit d’un énooooorme coup cœur ! On laisse d’abord l’école des loisirs vous raconter de quoi ça parle et on vous dit ensuite pourquoi on a adoré !

9782211223140,0-2552989

Normalement, Jocelyn n’aurait pas dû obtenir une chambre à la Pension Giboulée. Mrs Merle, la propriétaire, est formelle : cette respectable pension new-yorkaise n’accepte aucun garçon, même avec un joli nom français comme Jocelyn Brouillard. Pourtant, grâce à son talent de pianiste, grâce, aussi, à un petit mensonge et à un ingrédient miraculeux qu’il transporte sans le savoir dans sa malle, Jocelyn obtient l’autorisation de loger au sous-sol. Nous sommes en 1948, cela fait quelques heures à peine qu’il est à New York, il a le sentiment d’avoir débarqué dans une maison de fous. Et il doit garder la tête froide, car ici il n’y a que des filles. Elles sont danseuses, apprenties comédiennes, toutes manquent d’argent et passent leur temps à courir les auditions. Chic a mangé tellement de soupe Campbell’s à la tomate pour une publicité que la couleur rouge suffit à lui donner la nausée. Dido, malgré son jeune âge, a des problèmes avec le FBI. Manhattan est en proie à l’inquiétude depuis qu’elle a cinq ans. Toutes ces jeunes filles ont un secret, que même leurs meilleures amies ignorent. Surtout Hadley, la plus mystérieuse de toutes, qui ne danse plus alors qu’elle a autrefois dansé avec Fred Astaire, et vend chaque soir des allumettes au Social Platinium. Hadley, pour qui tout a basculé, par une nuit de neige dans un train. Un train nommé Broadway Limited.

★★★★★

Wow ! Quelle fresque magnifique que ce nouveau roman de Malika Ferdjoukh ! Nous sommes transportés dès les premières pages dans ce New York d’après-guerre et, un peu à la manière de Jocelyn, complètement émerveillés par ces rencontres avec des filles pétillantes et étonnantes, qui vont nous réserver des aventures sentimentales et artistiques trépidantes. Si, au début, nous sommes un peu perdus parmi toutes ces filles aux drôles de surnoms (« euh…mais Chic c’est laquelle déjà ? » Jean-Michel ne suivait pas très bien), on s’attache très vite à chacune d’entre elles et, surtout, à notre petit français qui découvre une foultitude de choses bizarres et étonnantes. C’était d’ailleurs très intéressant de découvrir que ce qui nous semble aujourd’hui totalement normal et acquis (manger des corn flakes) ne l’était pas du tout il y a soixante ans. D’ailleurs, il faut souligner le grand travail de Malika Ferdjoukh sur les références, les personnages réels, les pièces, les films, les musiciens…car on rencontre de très nombreuses célébrités dans ce roman. Mélangés avec des personnages de fiction, on finit même par se demander ce qui est vrai dans l’histoire et ce qui ne l’est pas. De quoi aiguiser notre curiosité et nous pousser à visionner les films cités ou à se renseigner sur des acteurs aujourd’hui devenus légendaires. Mais ce qui fonctionne assurément dans ce Broadway Limited, ce sont bien sûr les histoires de chacun des personnages. L’écriture de Malika Ferdjoukh est superbe, très souvent drôle et insouciante, à l’image des jeunes filles de la pension Giboulée. On touche du doigt ce fameux « rêve américain », où tout semble possible. Il y a pourtant aussi de la gravité, des secrets, de la tristesse pour certaines, mais le roman parvient à ne pas tomber dans le pathos ou la mièvrerie. En réalité, on vibre à chaque instant, on a envie de danser, de se laisser emporter par le tourbillon des sentiments et des espoirs de chacune, et, surtout, on regrette qu’il n’y ait que 600 pages, car on voudrait suivre Jocelyn et les filles jusqu’au bout du monde… Heureusement, il y aura une suite !!! En attendant, on vous laisse, car Bob et Jean-Michel ont rendez-vous pour aller dîner avec Cary Grant. 😛

Broadway Limited, 1. Un dîner avec Cary Grant, Malika Ferdjoukh (École des Loisirs)
collection Médium
en librairie depuis le 18 mars 2015
9782211223140 – 19,50 €
à partir de 13 ans

Son
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Le secret de l’inventeur, t.1 Rébellion – Andrea Cremer

Bob ne s’arrête plus de lire ! Et il vient de terminer le premier tome de la nouvelle trilogie d’Andrea Cremer. Andrea Cremer qui sera présente lors du Salon du livre de Paris et que nous aurons la chance de pouvoir interviewer, grâce aux éditions Lumen ! 😀 Du coup, si vous aussi vous avez des questions pour l’auteur, n’hésitez surtout par à nous les envoyer par mail ou en laissant un commentaire sur cet article. 🙂

9782371020290, 0-2492203

Lorsque Charlotte sauve un jeune garçon d’une machine lancée à ses trousses, elle ne s’imagine pas que sa vie est sur le point de changer. Nous sommes aux États-Unis, peu après la guerre d’indépendance remportée par les britanniques et la résistance s’organise. Charlotte et d’autres jeunes, cachés dans les Catacombes, en font partie. Mais l’arrivée du jeune garçon surnommé Grave va changer leurs plans. Charlotte va ainsi devoir se rendre dans la cité flottante de New York pour y percer le secret de son nouvel ami, et venir en aide à la rébellion.

★★★☆☆

Premier tome de ce qui s’annonce comme une trilogie, Le secret de l’inventeur est une uchronie steampunk (ou rétro-futuriste, c’est comme vous voulez), qui part du principe que la guerre d’indépendance des États-Unis s’est soldée par un échec des colons. C’est donc l’Empire britannique qui gouverne d’une main de fer…et ce n’est pas peu dire puisque l’Empire possède des machines de guerre propres à mater l’ennemi et à dissuader toute rébellion. Notre jeune héroïne, Charlotte, fait partie de cette rébellion des colons américains et, si elle vit éloignée des combats et de ses parents qui les mènent, cela ne l’empêche pas de faire tout son possible pour les rejoindre. Mais la rencontre avec Grave, va totalement changer la donne, tout en lui donnant la possibilité de vivre l’aventure dont elle rêvait.
Malgré un début un peu long à la mise en place, Rébellion est un roman qui plaira sans aucun doute. On y trouve tous les ingrédients requis : héroïne rebelle, monde fantastique, mystères et aventures…et une amourette contrariée. L’intérêt vient surtout de l’inspiration steampunk de l’auteur et le choix du lieu et de l’époque. Je ne suis pas une experte du genre mais de tout ce que j’ai lu, ça se déroulait le plus souvent dans le courant du XIXe siècle en Europe. Il est donc super intéressant de découvrir le découpage des États-Unis après l’échec de la guerre d’indépendance (notamment grâce à une carte), même si ça reste succinct afin de privilégier l’intrigue, et l’évolution de l’histoire du pays après cette guerre. En revanche, c’est un peu dommage que l’auteur ne nous donne pas plus de repères historiques (ou une chronologie) car il n’est pas si aisé de savoir à quelle époque on se trouve exactement et certains détails peuvent nous échapper (il est vrai qu’en tant qu’européens, et surtout français, on étudie moins l’histoire des États-Unis à l’école que celle de l’Europe). J’ai aussi regretté que certaines informations de civilisation arrivent si tard dans le récit, par exemple : les personnages ont tendance à jurer le nom de dieux grecs. Pourquoi ? C’est un mystère qui nous sera plus ou moins expliqué vers la fin du récit.
Au-delà de ces détails, qui n’ont finalement que peu d’incidence sur l’histoire en elle-même, le récit est très bien mené. On se laisse entraîner avec Charlotte dans la découverte de cette New York flottante, où les us et coutumes sont bien différents de ceux des Catacombes, et où elle devra donner le change si elle veut réussir sa mission. On s’interroge sur le mystère qui entoure Grave, même si on se doute très vite (ou même dès le début si on est amateur de steampunk) de sa réelle nature, et on se laisse émerveiller par les gadgets et les secrets des Inventeurs qui peuplent ces États-Unis alternatifs.
Le petit laïus de l’éditeur nous promettait « monstres d’acier » (c’est bon, et il y en a des plutôt coriaces !), « magie vaudou » (bon, je n’en ai pas relevé des tonnes d’allusions au sujet, même si on en trouve un peu à la fin) et « combat pour la liberté » (c’est en effet la mission de notre jeune héroïne mais ça reste à réaliser). Globalement, le programme est tenu, mais on sent quand même bien qu’il ne s’agit que d’une mise en bouche et qu’il nous faudra probablement attendre la suite pour en apprécier toute la saveur… Car nombre de mystères sont posés et l’auteur nous promet de belles aventures à venir… A suivre, en tous cas et peut-être aurons-nous quelques réponses durant le Salon du livre ! 🙂

Le secret de l’inventeur, 1. Rébellion, Andrea Cremer (Lumen)
en librairie depuis le 12 février 2015
9782371020290 – 15 €
à partir de 13 ans