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Le voleur de sandwich – Patrick Doyon & André Marois

Il y a dans notre société actuelle un méfait méconnu qui ronge des dizaines d’écoliers à l’heure du déjeuner, je parle bien sûr : du vol de sandwich.

★★★★☆

levoleurdesandwichsLundi matin – heure du déjeuner : Marin attrape sa boîte à lunch (oui les auteurs sont canadiens) et file s’asseoir entre ses copains à la cafétéria. Seulement l’innommable se produit : le sandwich de Marin s’est volatilisé. Les boules. Surtout que c’était son favori : le jambon-cheddar-laitue avec une mayonnaise préparée avec soin par sa mère qui achète également un pain spécial à la farine d’épeautre dans une boulangerie secrète tenue par des moines kung-fu. Quelqu’un a dû te le voler ! s’exclama Manon. A cette phrase, Marin eût le vertige…il allait trouver coûte que coûte le coupable de cet acte cruel qui va se répéter : aurait-on à faire à un voleur de sandwichs en série ?

La liste des suspects

Le gros Robin qui ne fait que s’empiffrer
La pauvre Marie dont la maman a perdu « sa job » et qui a faim
Benjamin le fatigant fait des blagues qui ne font même pas rire les prématernelles
Mathias le jaloux qui a la vengeance dans la peau
M.Maxence le concierge super balèze qui se prend pour la police
M.Garence le directeur en manque de bonne nourriture
Mme Ombeline car qui soupçonnerait une dame à lunettes ?

Après plusieurs échecs afin de démasquer le coupable, Marin finit par tout raconter à sa mère qui devint folle de rage voler la nourriture de son fils c’était encore plus grave que d’acheter un pâté chinois surgelé. Ça allait barder ! A l’aide d’un plan infaillible concocté par sa maman coriace, Marin va enfin découvrir qui est le voleur de sandwichs.

Un roman graphique qui nourrit son lecteur de légèreté et d’humour tapageur. L’enquête est si bien ficelée qu’on ne devine pas l’identité du coupable à moins d’aller au bout du roman. Appétissant, ce livre l’est indubitablement ! La seule chose à laquelle on pense immédiatement c’est de faire sa mayonnaise maison à tartiner en couche épaisse dans un sandwich à la viande. Patrick et André ont mis tout leur talent dans cette histoire aux vertus éducatives. Voici ce qu’on y apprend :

* Quelques expressions canadiennes « sa job » « ti-coune »
* La mayonnaise ne sort pas que des usines
* Sois persévérant, la vie te le rendra
* Le respect est une valeur à ne pas négliger
* Le vol ne reste jamais impuni très longtemps
* Affamer un enfant n’est pas très sympathique
* Il ne faut pas traiter les petits de « petit », ça les énerve
* Le soutien parental c’est encore ce qu’il y a de plus sûr dans ce monde de brutes
* Le second degré c’est chouette d’en avoir lorsqu’on lit des livres aussi originaux 🙂

Le voleur de sandwichs, Patrick Doyon & André Marois
(La Pastèque)
en librairie depuis le 29 mai 2015
9782923841267 – 15€
à partir de 7 ans

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Les affreux chandails de Lester – K.G Campbell

lesterLester est un petit garçon tout roux, qui coiffe ses cheveux à la perfection, vérifie la symétrie de ses chaussettes sur ses mollets, a une collection d’objets trouvés et possède tout un tas de cahiers où il créé des listes : les aliments répugnants, les choses qui commencent par un B, et les choses « suspectes » … comme si noter les gardaient loin de lui – quel fin stratagème pour se protéger ! Il va d’ailleurs ajouter dans ce dernier « les crocodiles » car la maison de la cousine Clara vient d’être mangée par cet animal. Et puisque son habitat vient d’être mâchouillé jusqu’à sa destruction, la cousine Clara vient donc passer quelque temps avec Lester et sa famille.

« Elle était petite et coquette et se déplaçait accompagnée d’un panier de tricot »

★★★☆☆

Paisible, elle ne fait que tricoter dans son fauteuil et un matin elle offrit un chandail à Lester. Ratatiné, pendant, troué où il ne faut pas, d’un jaune peu ragoûtant et parsemé de pompons violets – un pull de très bon goût 😀 Lester est enchanté de le porter à l’école. Après une journée nulle, il trouva le moyen de pulvériser son chandail, accidentellement bien sûr ! Mais la cousine Clara a plus d’une pelote dans son panier. Aussi…
Le second fût rose et abominable. Et fût broyé par la tondeuse.
Le troisième fût d’un orange citrouille repoussant. L’égout eut sa peau.
Le quatrième d’un vert olive désolant. Un troupeau d’autruches enragées le picorèrent.
Le dernier fût turquoise et volé par des bandits.

Malgré tout ses efforts, Lester se voit affublé d’un nouveau chandail, qui lui fait ressembler à un poulet prêt à être déplumé alors qu’il doit participer à la fête d’Enid Measles. Les clowns présents s’amassent autour de lui, admiratifs de son nouveau chandail :

« Quel beau chandail »

Le grotesque de la tenue de Lester les amusèrent et le petit garçon, en fin stratège présenta la cousine Clara à ses nouveaux fans qui emportèrent à la fois toute la pile de chandails qu’elle avait tricoté et Clara elle-même. Tricoteuse dans une troupe de cirque, toute une histoire ! Pour tous ceux qui ont déjà reçu un cadeau empoisonné dans leur vie : cet album vous donnera quelques trucs et astuces pour vous en débarrasser ou lui donner une seconde vie de manière originale. Heureusement, le ridicule ne tue pas et Lester l’apprend à ses dépends. Si jamais on vous offre des dauphins en céramique pour orner votre salon, réfléchissez bien…il y autre d’autres solutions que la benne à ordures: le trottoir, l’anniversaire d’une copine, une pendaison de crémaillère, quelqu’un que vous n’aimez pas du tout… 🙂  Une histoire mignonne sur l’affirmation de soi, jetez-y un oeil pour le plaisir…

Les affreux chandails de Lester, K.G Campbell (La Pastèque)
collection Pamplemousse
en librairie le 10 avril 2015
9782923841649 – 15€
à partir de 5 ans