Mardochée, 15 ans, est un garçon solitaire, duquel personne ne s’approche. Lui-même ne cherche pas à devenir ami avec les autres. En tant que membre de la communauté du Livre de George, on lui interdit de toute manière de communiquer avec les autres. Jusqu’au jour où son ami Chrysostome est retiré du lycée, et où Léo, un garçon de sa classe, l’invite au repas de fin d’année…
★★★★☆
Vous l’aurez sans doute compris : Manu Causse s’intéresse dans ce nouveau roman aux sectes. Ici, c’est une secte originaire des États-Unis qui s’est installé en France voilà des années et que les habitants tolèrent vaguement puisqu’elle n’est pas (encore ?) listée dans les sectes dangereuses. Tout le monde se contente de les regarder étrangement et, au lycée, peu nombreux sont ceux qui s’intéressent à ces garçons bizarroïdes qui débarquent chaque matin dans un break déglingué et qui ont des prénoms improbables. Pourtant, lorsque Léo invite Mardochée au repas de fin d’année – sans arrière-pensée aucune, juste dans l’esprit de camaraderie au sein d’une classe – la foi du jeune garçon commence à vaciller. Car dans le même temps, son ami Chrysostome a « disparu » et Mardochée doit préparer sa Conversion, le rite de passage obligé pour devenir un parfait fils de George…
A travers le point de vue de ces deux personnages, Mardochée à l’intérieur et Léo à l’extérieur de la secte, Manu Causse nous propose une histoire avec un sujet finalement assez peu traité en littérature jeunesse (on pense seulement à Le monde attend derrière la porte, de Pascale Maret ou Prisonnière de la Lune, de Monika Feth). Pour une première approche de ce que peut être une secte et de ses implications sur le mode de vie d’un enfant ou d’un adolescent dans ce contexte, le roman de Manu Causse est vraiment très juste et invite à une réflexion pertinente. Si la lectrice adulte aurait sans doute aimé en savoir plus sur le Livre de George, le format court de la collection Ego permet tout de même d’ouvrir le débat sur un sujet qui n’est pas toujours au cœur de l’actualité ou des préoccupations. Intéressant, percutant parfois, et bien rythmé, Les fils de George est à découvrir ! 😀
collection Ego
disponible depuis le
9782362661501 – 8€
Ça me donne rudement envie. Et le prénom Mardochée a lui tout seul, c’est tout un univers.
Sur le sujet, je me souviens aussi d’un Christophe Lambert lu petite, » Petit Frère ». On te fait croire qu’on va parler de clonage et en fait pas du tout (enfin si mais, surtout), on te parle de sectarisme. Aucune idée de ce que ça vaut, je n’ai aucun recul, j’avais dix ans et je dévorais la collection Autre Monde.
À noter que la couverture des Fils de George est simple mais jolie.
Je suis d’accord, rien que le prénom m’avait interpellée ! 🙂
Ah je ne le connais pas celui-là, faut que je note ! (pourtant j’en ai lu plein aussi dans cette collection)
Mais c’est marrant parce que là j’ai parlé que de bouquins, mais quand je l’ai lu, je regardais en même temps la série « The Path » (sur une secte) et j’avais vu quelque peu avant « Midnight Special » (qui se passe dans un milieu sectaire). Et j’ai trouvé que ça complétait bien la lecture. 🙂
Merci pour la découverte de ce roman !
En roman jeunesse sur le sujet, j’ai aussi en tête Trop de chande d’Hélène Vignal au Rouergue, collection DoAdo. Dans mon souvenir, on suit une jeune fille de 10 ans, qui commence à se poser des questions sur les réunions de ses parents dans la maison d’à côté, et les raisons pour lesquels ils lui rappellent souvent qu’elle et sa soeur ont trop de chance de faire partie de cette famille. Court, mais efficace dans son propos.
Ah merci, je ne connaissais pas ce roman ! Pourtant, j’en ai lu pas mal d’Hélène Vignal…je prends note et je regarde si je le trouve dans ma bib’. 🙂
On va peut-être pouvoir constituer une petite bibliographie sympa sur le sujet, finalement ! 😀
Pingback: Les fils de George - Manu Causse