Jonas vient d’avoir 16 ans. Il lui reste très exactement soixante jours avant de retrouver enfin sa liberté. Dans ce pensionnat perdu au beau milieu du Canada, Jonas n’est qu’un numéro parmi d’autres, à qui on demande d’être obéissant, productif et discipliné. Il doit donc encore tenir deux petits mois à faire croire aux prêtres et aux sœurs qui gèrent le pensionnat qu’ils ont réussi leur mission : tuer l’Indien dans l’enfant qu’il était à son arrivée au pensionnat.
★★★★☆
L’année dernière, Nathalie Bernard publiait un premier roman chez Thierry Magnier : Sept jours pour survivre, un thriller glaçant et angoissant qui se déroulait au Canada et évoquait déjà le destin des amérindiens, et en particulier des femmes amérindiennes. (On ne vous en dira pas plus mais on vous invite fortement à découvrir ce roman !)
Cette année, nous sommes toujours au Canada, mais cette fois dans les années 1950, en plein cœur d’un thriller historique qui nous conduit dans le passé terrible et honteux du pays : les pensionnats autochtones. Cela ne vous parle peut-être pas et pourtant, jusqu’en 1996, il existait des institutions qui « accueillaient » (comprendre « arrachaient à leurs familles ») des enfants amérindiens afin de les scolariser, certes, mais surtout de les évangéliser et les assimiler. L’idée y était de « tuer l’Indien dans l’enfant ». Charmant, n’est-ce pas ? Les conditions de vie y étaient déplorables et les sévices endurés par les enfants tout aussi abominables. C’est donc dans cette dure réalité historique que s’ancre le récit de Nathalie Bernard qui parvient avec brio à ne pas en faire qu’un roman dénonciateur basé sur des témoignages réels mais aussi un thriller efficace et un récit passionnant.
Et cela tient sans doute à la fluidité de l’écriture de Nathalie Bernard, et à ce personnage, Jonas, qui porte admirablement le récit. Un cheminement vers la liberté qui passe par de bien trop nombreuses épreuves pour ce garçon qui ne rêve que de retrouver ses racines, et par une chasse à l’homme au cœur des forêts québécoises, où la mort n’a jamais été aussi proche. Un roman émouvant, éprouvant, magnifique et captivant qui ne vous laissera certainement pas en ressortir indemne.
disponible depuis le
9791035201852 – 14,50€
J’ai lu le livre avec autant de rapidité qu’un conte de fée de Charles Perrault. Sur les bons points, je dirais que c’est un bon thriller, avec des scènes très émouvants et violents, pour démontrer l’horreur des pensionnats. J’ai bien aimé comment l’auteur utilise la mémoire et l’imagination du jeune héros qui le lie à sa culture et à sa mère pour l’aider à supporter les abus et la haine, tout en demeurant Cri dans son cœur. En revanche, ce que je n’ai pas apprécié dans ce livre, c’est le côté émotionnel qui prédomine la narration du livre. L’auteur achemine un peu trop de focus sur le héros, autant dans son intérieur que sur ses actions, qu’elle ne laisse pas, ou peu de chances aux personnages secondaires de se démarquer dans le livre. Aussi, ce que j’ai détesté du livre, c’est la polarisation des races représentés dans le livre. L’auteure utilise un style du genre « noir et et blanc » où les Indiens sont caricaturé en de pauvres petites victimes, tandis que les Blancs prennent la forme de démons sanguinaires, oppressifs, brutaux, enragés, et j’en passe… Je ne cherche pas à porter d’accusations de racisme contre l’auteure, et je ne crois pas non plus qu’elle aurait délibérément cherché à diaboliser les Blancs, car je comprends qu’elle avait simplement voulu nous montrer la réalité brutale des pensionnats, et elle avait raison de le faire, puisque c’était la réalité, et l’histoire des pensionnats doit être raconté afin qu’elle ne soit pas oublié, mais je ne peux pas cacher ma stupeur devant une telle représentation des Blancs dans son livre. Je me souviens quand j’était petit, je lisais une série de bande dessinée, écrit par Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon, qui parle des aventures d’un pilote américain nommé Buck Danny. Dans le deuxième volume, se déroulant dans le Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale, je me souviens de cette scène où Buck Danny et un pilote japonais sont abattus en mer après un combat aérien. Buck Danny essaie d’échapper au pilote japonais, qui est dépeint comme un fou enragé, avec un couteau dans la bouche, qui cherche à l’égorger. En raison de cette scène, et de d’autres, où les Japonais sont dépeints comme des bêtes sans âmes qui prennent plaisir à causer la souffrance et la destruction dans le monde, Charlier et Hubinon ont été considérés comme des racistes par leurs lecteurs contemporains. Bon, ces livres sont sortis dans les années 1950, donc, on peut comprendre qu’ils ont grandi à une autre époque. Mais là, je suis en 2019, et je lis un livre récemment publié (spoiler alert) et je découvre une scène où un homme blanc nage vers un garçon avec un couteau dans la bouche, et aussi fou à lier qu’un chien enragé (je n’accuse personne de plagiat, je voulais juste faire une comparaison), alors que les autres Blancs sont dépeints comme des racistes, alcooliques, prédateurs sexuels, démunies de toute âme humaine, qui semblent prendre plaisir à faire souffrir les Indiens tout en essayant de « tuer l’indien en eux » Et pourtant, on considère le livre de Nathalie Bernard comme un roman « émouvant, magnifique, et captivant, qui ne vous laissera pas indemne » (pour citer le paragraphe sur la présentation du roman). Bien que l’auteure démontre un talent propre pour raconter un thriller qui nous fera ronger nos ongles pendant qu’on tourne les pages, je me réserverais de traiter ce roman comme un chef d’oeuvre inspirant et captivant.
Bonjours qq1 pourrais me raconter la fin du livre s’il vous plais j’en est besoins
non mon petit