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La noirceur des couleurs – Martin Blasco

9782211233934,0-4442939

1885. Cinq bébés sont enlevés dans un quartier d’immigrés à Buenos Aires. Vingt-cinq ans plus tard, en pleine préparation du centenaire de la république d’Argentine, l’un d’entre eux réapparaît, c’est une jeune femme amnésique. Ses parents contactent alors un journaliste, Alejandro, qui va se pencher sur le mystère de cette incroyable disparition et découvrir une histoire aussi sombre qu’inattendue !

★★★★☆

Bien qu’il soit l’auteur d’une quinzaine de romans pour la jeunesse, La noirceur des couleurs est le premier roman de Martin Blasco publié en France et c’est une très belle découverte ! Dans ce thriller aux accents horrifiques (âmes sensibles s’abstenir, certaines descriptions sont très graphiques), nous suivons deux histoires, deux temporalités. D’abord le journal intime d’un certain J.F. Andrew, un scientifique qui projette d’enlever des enfants pour mener une expérience dans le but de « créer » les hommes du siècle à venir. Je ne vous spolie rien du tout, on connaît très vite les motivations et les projets de cet homme de sciences. En parallèle, nous suivons Alejandro, jeune journaliste sollicité par la famille d’Amira, jeune femme enlevée vingt-cinq ans plus tôt lorsqu’elle était bébé et revenue amnésique et quasi-mutique. D’abord étonné et sceptique sur la demande des parents d’Amira de découvrir où elle est passée durant tout ce temps, le charme de cette étrange beauté finira de convaincre notre journaliste d’enquêter, notamment dans les milieux en vogue de l’hypnose. Son enquête sera d’autant plus complexe et ahurissante que d’autres enfants disparus sont réapparus et que d’horribles meurtres sont commis…

Une construction assez classique mais qui fonctionne parfaitement, Martin Blasco maîtrisant son suspense et dénouant savamment les nœuds pour arriver à un final particulièrement surprenant ! J’ai tout autant apprécié le décor historique du roman, nous faisant découvrir l’Argentine du début du XXème siècle et esquissant, à travers les expériences menées par le professeur Andrew, un rappel d’autres projets effroyables qui ont marqué notre histoire récente. Un roman prenant et glaçant pour vous faire encore plus frissonner lors de ces soirées d’automne bien frisquettes !

La noirceur des couleurs, Martin Blasco, traduit par Sophie Hofnug (École des Loisirs)
collection Médium
disponible depuis le 11 octobre 2017
9782211233934 – 15,50€
à partir de 13 ans
Discussion
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N’y pense plus, tout est bien – Pascale Maret

Pascale Maret a visiblement été très inspirée par un fait divers, mais en se concertant avec Bob, on s’est dit que vous réveler lequel enlèverait toute surprise et on serait bien embêtées si vous nous en vouliez…donc nous ne spolierons point.

9782364748408,0-3163135

Martin, 13 ans se retrouve sans famille du jour au lendemain. Élevé ensuite par sa tante, il prendra la décision le jour de ses 18 ans, d’embaucher un détective privé qui pourrait l’aider à retrouver la trace du responsable de l’éradication de sa famille à la suite de la découverte d’un indice crucial. Direction la Patagonie pour une chasse au coupable qui remue, où la détermination d’un jeune homme reste l’un des éléments des plus marquants du roman.

Don’t think twice, Jean-Michel

★★★★☆

Sur fond de Bob Dylan, Pascale Maret nous fait vivre une forte expérience, nous parle de désir de clôture, de deuil avec sans doute un soupçon de vengeance qui ère dans un recoin du cerveau tourmenté d’un jeune homme qui ne demande qu’à se re•construire. Je ne m’attendais pas à un début de roman aussi dantesque, une scène douloureuse et étourdissante qui annonce brillamment la suite du roman. L’élément selon moi qui marque le plus le roman ? La maturité de Martin. L’innocence balayée en un coup de pelle, mais sa réflexion reste intacte : il comprend qu’il n’est en rien responsable de la disparition de ses proches. Cependant sa détresse demeure et se traduit par le besoin irrémédiable d’aller au bout de sa piste, la clôture nécessaire du chapitre de sa vie, celle de sa mère, de sa sœur Laure et de son frère Lucas. Ce gros garçon de 13 ans autrefois terrassé par la peur derrière la rambarde de l’escalier s’est transformé en homme qui a réchappé deux fois à la mort par sa bravoure, son incorruptibilité et sa détermination. On souhaite à Martin un bonheur sans encombres ni démons, avec des souvenirs triés sur le volet, précieux et intemporels tels que les sourires des membres de sa famille disparue. Ça tire sur le canal lacrymal, c’est d’une puissance prodigieuse, merci Pascale pour ce moment mémorable.

It’s all right, Bob

★★★★☆

Jean-Michel a tout dit ! J’ajouterais simplement que Pascale Maret n’a pas son pareil pour écrire des histoires tirées de faits divers avec autant de souffle. J’avais adoré sa version de l’histoire de Colton Harris-Morre, dans La véritable histoire d’Harrison Travis, hors la loi, racontée par lui-même et j’ai retrouvé ce côte aventureux dans ce nouveau roman, même si la tragédie est ici bien plus grande. Pascale Maret joue avec toutes nos émotions, depuis l’horreur jusqu’à l’espoir, dans cette quête qui nous emmène au bout du monde.

N’y pense plus, tout est bien, Pascale Maret (Thierry Magnier)
collection Grand format
disponible depuis le 23 mars 2016
9782364748408 – 11,50€
à partir de 14 ans