Son
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J’ai vu un magnifique oiseau – Michal Skibiński et Ala Bankroft

1939. Michal a huit ans. Pour pouvoir passer dans la classe supérieure et progresser dans son orthographe, son instituteur lui demande de tenir un cahier dans lequel il doit écrire chaque jour une nouvelle phrase. Ce qu’il vit, ce qu’il voit, ou ce qu’il ressent. Pendant ses deux mois de vacances, Michal notera consciencieusement toutes les choses qui lui sont arrivées.

Véritable cahier d’écolier tenu par l’auteur quand il était enfant, J’ai vu un magnifique oiseau est un témoignage fort de l’entrée dans la Seconde Guerre mondiale du point de vue d’un enfant. Tout le cahier de Michal Skibiński ne figure pas dans le livre, comme en témoigne le fac-similé de quelques pages du cahier original à la fin de l’album, mais permet de se rendre compte du changement progressif de la vie du petit garçon, d’abord très insouciante, faite des petites joies quotidiennes puis soumise à l’invasion allemande et à la guerre qui débute, accaparant toute son attention et sans doute sa peur.

Chaque phrase du cahier de Michal est accompagnée d’une illustration en double-page. Et quel magnifique travail que celui d’Ala Bankroft, qui nous propose des peintures impressionnistes à couper le souffle ! Malgré toutes les personnes de l’entourage ou de la famille citées par l’auteur dans son cahier, l’illustratrice a pris le parti de ne jamais représenter de personnages et nous offre uniquement les décors, les objets, les paysages qui rythment la vie estivale de notre petit écolier. Elle donne ainsi à voir tout ce que Michal ne dit pas de son environnement, tout ce que notre imaginaire peut offrir en lisant ses quelques phrases d’enfant, et accompagne de ses couleurs et ambiances la progression de l’histoire. Ainsi les peintures du début de l’album sont-elles ensoleillées et verdoyantes avant que la guerre ne vienne assombrir les ciels et les paysages. Une vision d’artiste superbe qui accompagne à merveille l’apparente naïveté de ce cahier d’écolier. Un album sensible et délicat, magnifique témoignage du basculement de l’insouciance à l’horreur de la guerre. Indispensable !

J’ai vu un magnifique oiseau, Michal Skibiński, illustré par Ala Bankroft, traduit par Lydia Waleryszak (Albin Michel Jeunesse)
disponible depuis le 16 septembre 2020
9782226451231 – 14,50€
à partir de 6 ans
Son
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La noirceur des couleurs – Martin Blasco

9782211233934,0-4442939

1885. Cinq bébés sont enlevés dans un quartier d’immigrés à Buenos Aires. Vingt-cinq ans plus tard, en pleine préparation du centenaire de la république d’Argentine, l’un d’entre eux réapparaît, c’est une jeune femme amnésique. Ses parents contactent alors un journaliste, Alejandro, qui va se pencher sur le mystère de cette incroyable disparition et découvrir une histoire aussi sombre qu’inattendue !

★★★★☆

Bien qu’il soit l’auteur d’une quinzaine de romans pour la jeunesse, La noirceur des couleurs est le premier roman de Martin Blasco publié en France et c’est une très belle découverte ! Dans ce thriller aux accents horrifiques (âmes sensibles s’abstenir, certaines descriptions sont très graphiques), nous suivons deux histoires, deux temporalités. D’abord le journal intime d’un certain J.F. Andrew, un scientifique qui projette d’enlever des enfants pour mener une expérience dans le but de « créer » les hommes du siècle à venir. Je ne vous spolie rien du tout, on connaît très vite les motivations et les projets de cet homme de sciences. En parallèle, nous suivons Alejandro, jeune journaliste sollicité par la famille d’Amira, jeune femme enlevée vingt-cinq ans plus tôt lorsqu’elle était bébé et revenue amnésique et quasi-mutique. D’abord étonné et sceptique sur la demande des parents d’Amira de découvrir où elle est passée durant tout ce temps, le charme de cette étrange beauté finira de convaincre notre journaliste d’enquêter, notamment dans les milieux en vogue de l’hypnose. Son enquête sera d’autant plus complexe et ahurissante que d’autres enfants disparus sont réapparus et que d’horribles meurtres sont commis…

Une construction assez classique mais qui fonctionne parfaitement, Martin Blasco maîtrisant son suspense et dénouant savamment les nœuds pour arriver à un final particulièrement surprenant ! J’ai tout autant apprécié le décor historique du roman, nous faisant découvrir l’Argentine du début du XXème siècle et esquissant, à travers les expériences menées par le professeur Andrew, un rappel d’autres projets effroyables qui ont marqué notre histoire récente. Un roman prenant et glaçant pour vous faire encore plus frissonner lors de ces soirées d’automne bien frisquettes !

La noirceur des couleurs, Martin Blasco, traduit par Sophie Hofnug (École des Loisirs)
collection Médium
disponible depuis le 11 octobre 2017
9782211233934 – 15,50€
à partir de 13 ans
Son
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Hôtel Grand Amour – Sjoerd Kuyper

9782278085644,0-4440926

Vic a 13 ans, 3 sœurs et un papa à l’hôpital après un infarctus survenu alors qu’il marquait le but de la victoire ! Seul avec ses sœurs, il doit alors gérer l’hôtel familial. Mais très vite, tout part en vrille, entre les clients qui s’enfuient et les dettes qui s’accumulent, il ne leur reste que quinze jours pour sauver l’hôtel. Vic est persuadé qu’avec l’aide de ses sœurs, ils parviendront à le faire…sans rien dire à leur père !

★★★★★

Vous avez aimé les Quatre sœurs à la fois si différentes, si drôles et si soudées de Malika Ferdjoukh, ou encore l’humour et les aventures du quotidien du Cœur en braille de Pascal Ruter ? Vous devriez alors succomber au charme néerlandais de Vic et de l’hôtel Grand A, au bord de la plage et, surtout, de la faillite ! Heureusement, Vic est un garçon plein de ressources et de bonne volonté, prêt à s’occuper de tout pendant que son papa est à l’hôpital, même si ce dernier préfèrerait que les enfants n’aient pas à travailler et se concentrent sur leurs études, et croit qu’un remplaçant a été envoyé ! Il pourra compter – plus ou moins – sur ses sœurs : Laeti, l’aînée, qui va devoir laisser tomber son bac pour mettre le nez dans les finances de l’hôtel et tenter enfin d’être vue par Félix, un client régulier de l’hôtel qui passe ses journées au bar de l’hôtel à dire à qui veut l’entendre qu’il ira se noyer dans la mer quand il aura flambé son héritage ; Alex, au look gothique qui ne pense qu’à chanter dans sa chambre et qui se retrouve malgré elle à participer à un concours de Miss ; et Pétro, la petite dernière, persuadée que sa maman est toujours vivante (dans les photos, dans ses vieilles robes, dans les animaux…) et pas en reste en terme d’imagination ! Et puis il y a Williamson, le cuisinier vieillissant fan de vieux chanteurs morts et nostalgique de sa vie à Tuvalu, qui va donner à Vic un magnétophone dans lequel celui-ci va tenir un journal intime. Un journal qui nous permet ainsi de suivre le quotidien – et la débâcle ! – de cet hôtel étonnant et de l’histoire d’amour naissante entre Vic et la jolie Isabel, qui se solde très vite par de nombreuses ruptures alors que rien n’a commencé entre eux…

Vous l’aurez compris, Hôtel Grand Amour est un roman totalement déjanté et débordant de personnages farfelus, de situations improbables et de dénouements heureux (quand même !). On se laisse totalement embarquer dans cette tranche de vie entre fous rires et émotions, par la façon de raconter de Vic, qui alterne entre les mensonges spontanés et éhontés et une naïveté touchante et comique. On s’attache à tous les personnages, en particulier l’étonnante et pétulante Pétro, sur laquelle Vic porte un regard d’une grande tendresse et une stupéfaction de tous les instants. J’ai beaucoup aimé l’attachement de Vic pour ses sœurs (même s’il s’en défend parfois) et toute l’émotion distillée au fur et à mesure du roman sur la disparition de la maman et le vide qu’elle laisse dans le cœur du garçon. C’est très bien amené dans tout cet humour et ça donne une très jolie saveur au reste du roman. Un vrai coup de cœur, qui est également un beau succès dans son pays d’origine puisqu’il connaît une adaptation sur grand écran dont vous pouvez voir la bande-annonce ci-dessous (en néerlandais sous-titré anglais, seulement, mais ça a l’air plutôt fidèle même si je suis sûre que c’est beaucoup moins drôle qu’à la lecture !). 😛

Hôtel Grand Amour, Sjoerd Kuyper, traduit et adapté par Emmanuèle Sandron (Didier Jeunesse)
disponible le 11 octobre 2017
9782278085644 – 15,50€
à partir de 12 ans
Discussion
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L’échappée – Allan Stratton

9782745980625,0-3426764

Après un thriller sombre et terrifiant, Allan Stratton revient avec un roman tout aussi glaçant ! Paru tout d’abord en 2000 outre-Atlantique, puis revu et corrigé en 2008, L’échappée est le tout nouveau roman de l’auteur paru en France. 🙂

Leslie est une lycéenne bourrée de problèmes, à l’école comme à la maison. Au point où elle pensait que sa vie ne pouvait pas être plus médiocre, Jason, un nouvel élève du type « cool-et-je-le-sais » entre tout à coup dans son quotidien de fille à la dérive…

Avec les mots de Jean-Michel…

★★★★☆

Allan Stratton a choisir de mettre en évidence une jeune femme timide, naïve, rebelle, avec un léger manque de confiance en elle comme beaucoup à cet âge, qui veut (se) prouver quelque chose…une adolescente normale en somme. Toutes les filles du lycée deviennent envieuses de Leslie lorsqu’elle rencontre Jason. Quelle chance de posséder un tel garçon dans son existence. A tort. Car Jason est un type odieux, du genre à devenir une enflure de première catégorie qui battra sa femme avec à coups de torchon bien placés pour éviter les bleus. Déterminé à contrôler chaque élément de la vie de Leslie, il va la terroriser de façons inimaginables. Le point positif c’est que cette situation va permettre à Leslie de grandir et de s’élever dans le vrai monde : vous savez celui qui est froid, dur, où on ne peut compter que sur sa propre volonté ?
Le côté sombre de la première histoire d’amour est brillamment exploité. Perturbant et captivant, ce roman l’est indubitablement car Allan n’a pas peur de nous montrer à quel point une relation abusive peut être féroce. Un auteur vraiment engagé, ce monsieur Stratton : écrire à travers le cerveau tourmenté d’une adolescente et parfaitement cibler sa psychologie, c’est du grand art.

Allan : plus fort que les plus forts ▼

Allan, auteur de la balle dans son pull en fibres mélangées ▼

…et ceux de Bob

★★★★☆

Un roman glaçant, écrit sous la forme d’un journal intime – exercice demandé par la professeur de français déprimée de Leslie – qui nous plonge dans l’enfer quotidien de la jeune fille depuis sa rencontre avec le beau et sexy Jason. Allan Stratton retranscrit à la perfection les pensées qui agitent l’adolescente sous la coupe de ce « pervers narcissique » et la difficulté qu’elle a à accepter que sa relation amoureuse ne se passe pas « normalement » mais aussi la honte, la peur, la solitude, la colère… Malgré des lueurs d’espoir, Leslie ne trouve aucun soutien du côté des adultes – la proviseure du lycée étant bien la pire ! – et n’est surtout pas prête à la recevoir quand il lui est proposé… Une descente aux enfers terrible et terrifiante tandis que les secrets du garçon sont percés à jour. Avec L’échappée, Allan Stratton signe un roman dur et sans concession, servi par une écriture à la première personne particulièrement accrocheuse. A lire !

L’échappée, Allan Stratton, traduit par Sidonie Van den Dries (Milan)
disponible depuis le 7 septembre 2016
9782745980625 – 13,90€
à partir de 14 ans
Son
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The memory book – Lara Avery

9782371020740,0-3288970

Vous connaissez sans doute Lumen pour leurs romans plutôt orientés vers les littératures de l’imaginaire. Ce mois-ci, ils font une entorse à leur ligne éditoriale et nous proposent un roman totalement réaliste… 🙂

Sam a déjà tout prévu dans sa vie : elle sortira première du lycée et ira vivre à New York. Rien ne l’en empêchera, et surtout pas cette maladie rare qui l’a prise par surprise et l’a forcée à reconsidérer quelque peu ses plans. Elle a donc décidé de commencer un journal, qu’elle écrit à la future Sam, afin de ne pas oublier tout ce qu’elle vit…

★★★☆☆

Tout roman évoquant la maladie ne peut désormais plus éviter la comparaison avec Nos étoiles contraires… Ici, c’est une maladie rare et dégénérative qui s’est logée chez Sam, une fille très compétitrice et un peu solitaire qui a déjà tout prévu de sa vie future. Elle se voit déjà grande avocate, vie parfaite et tout le tralala. Alors autant vous dire que cette maladie, elle ne va pas la laisser gagner du terrain, elle va se battre pour réaliser ses rêves. Et c’est sans doute là que le roman s’éloigne fondamentalement de son illustre comparaison. Sam est en effet une jeune fille pleine de volonté, de courage et d’espoir. Elle ne se laisse pas miner par la maladie, à tel point que peu de monde autour d’elle ne le sait, à commencer par ses rares amis. Son combat se fait seul, ou alors en famille, jusqu’à ce que l’amour vienne s’en mêler… La progression de la maladie, qui survient au fil du récit va évidemment bouleverser tous les projets et toutes les relations de Sam. Heureusement, elle écrit à chaque instant sur son ordinateur, s’adressant à la future elle, pour le jour où elle ne se souviendra plus…

Journal intime, The memory book est bien sûr émouvant, nous faisant découvrir le quotidien d’une jeune fille en proie à une maladie qui se manifeste notamment par la perte de mémoire et la démence. Mais c’est aussi très drôle et plein d’espoir, notamment grâce à cette personnalité de Sam, son esprit de compétition et son coté geek, son envie de continuer à croquer la vie à pleine dents malgré l’inéluctable. Des messages de son entourage, des notes personnelles, des listes s’ajoutent aux extraits de son journal pour nous inviter un peu plus dans son intimité et dans sa vie de tous les jours. J’ai beaucoup aimé également les moments où la maladie gagne du terrain, et que ça se ressente dans l’écriture de Sam, dans sa rédaction. C’est une idée vraiment intéressante de la part de l’auteure. Je regretterais seulement quelques longueurs qui épaississent un roman déjà très gros ! Une belle lecture, néanmoins, pour les amateurs d’émotions. 🙂

The memory book, Lara Avery, traduit par Julie Lafon (Lumen)
disponible depuis le 12 mai 2016
9782371020740 – 15€
à partir de 14 ans
Son
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Que du bonheur ! – Rachel Corenblit

9782812610561,0-3163294

Après un texte touchant sur le devoir de mémoire, Rachel Corenblit revient avec un roman bien plus léger, qui fleure bon les vacances d’été. 🙂

Angela a 15 ans et, depuis la rentrée de septembre, sa vie est partie en cacahuète. Il aura suffi d’une chute, une simple chute devant toute la classe, pour que tout le reste de son année soit un déluge de catastrophes en tous genres…

★★★★☆

Que du bonheur ! C’est avec cette expression ironique qu’Angela nous parle de cette terrible année où se sont enchaînés tous les malheurs du monde sur sa pauvre tête. Avec, au menu : une réputation foutue au lycée (la fameuse chute), le divorce de ses parents, la trahison ultime de sa meilleure amie, la mort de son chat, le redoublement, les vacances chez son papi dans le trou du cul du monde et bien plus encore ! Un programme tout à fait alléchant promis dès le chapitre 2 qui nous entraîne avec un plaisir non dissimulé dans cette série de catastrophes. Pauvre Angela !

Malgré ces terribles annonces – qui pourraient faire de l’ombre à tous les malheurs des Misérables – l’histoire d’Angela est particulièrement drôle. Et ça commence avec l’humour ravageur de la jeune fille, qui nous raconte ses misères à la manière d’un journal intime, où sont collés des photos, des bouts de calendrier ou bien dessinés des flèches, des smileys… Une forme qui nous fait pleinement entrer dans la tête de cette adolescente un peu boulotte qui ne mérite vraiment pas tout ce qui lui arrive. Pourtant, ce sont bien ces moments du quotidien que Rachel Corenblit transforme en scènes hilarantes. Pour ma part, j’ai une petite préférence pour les vacances en Ariège (sans doute les plus horribles vacances jamais vécues par une ado).

Que du bonheur ! (et ce n’est pas ironique du tout) C’est bien ce qui ressort de ce court roman adolescent vitaminé, qui ne nous donne qu’une seule hâte : être en vacances ! Voilà l’un des premiers romans que l’on vous conseille d’emporter avec vous cet été au camping de Palavas-les-Flots. 😛

Que du bonheur !, Rachel Corenblit (Le Rouergue)
collection DoAdo
disponible le 4 mai 2016
9782812610561 – 10,20€
à partir de 13 ans
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La reine et moi – Giles Andreae & Tony Ross

Flora, 7 ans, confie à son journal intime une histoire extraordinaire qui lui est arrivée : il n’y a pas si longtemps, la reine d’Angleterre lui a écrit en personne. Chaque année, un écolier britannique est tiré au sort au hasard et est invité à prendre le thé avec la Reine…

★★★★★

lareineetmoi

Face à la Reine, la fillette envisage un courageux « Salut, votre majestuosité » tout en essayant de faire la révérence. Mauvaise idée puisqu’elle tombe la tête la première dans les genoux de la vieille dame, qui s’étale sur son derrière ! Confidence n°1 la Reine porte de ravissantes culottes avec des chiens dessus le vendredi. Arrivée dans les quartiers privés de sa majesté à Buckingham Palace, Flora déambule parmi les piles de slips à repasser avant de s’installer pour une collation digne de ce nom : haricots sur toasts et thé dans dans mugs géants ! Décidément, la Reine a tout pour plaire grâce à sa simplicité. Confidence n°2 il faut tremper le sachet de thé exactement 27 fois pour le réussir par-fai-te-ment.

Petit texte facétieux, bourré d’humour et de légèreté comme on aime, on apprend que la reine apprécie un bon combat de catch, qu’elle fait des cupcakes – de ceux où on se retrouve bien repu après, qu’elle enfile parfois son jogging pour se déhancher devant les clips à la télévision et que lorsqu’elle mange trop de haricots…:)

Ce charmant roman de Giles Andreae désacralise une Grande Dame et la place au même rang du commun des mortels. Après tout, pourquoi serait-elle plus différente que votre grand-mère ? Elle mange comme tout le monde, repasse ses dessous elle-même, ses quartiers ressemblent à n’importe quel appartement d’une personne posée bien dans ses chaussons et elle salue chaleureusement les gens qu’elle reconnait dans la rue. Comme à l’accoutumée, Tony Ross illustre avec l’insolence et l’impertinence qu’on lui connait ce petit tête-à-tête qui ravira les jeunes amoureux de la lecture.

La Reine et moi, Giles Andreae, illustré par Tony Ross (ABC Melody)
collection Melokids
disponible depuis le 5 mars 2015
978236860620 – 6.50€
à partir de 7 ans

methequeenandchristopher

Une édition bilingue est également disponible si vous souhaitez ressentir le british feeling jusqu’au bout des doigts ♔

Me, the Queen and Christopher (bilingue), Giles Andreae, illustré par Tony Ross (ABC Melody)
collection Melokids
disponible depuis le 23 juin 2015
9782368360750 – 8€
à partir de 7 ans
Chez ABC Melody, ils ne font pas les choses à moitié, c’est du sérieux voyez-vous : vous trouverez ici des fiches d’activités autour du roman à télécharger gratuitement – en français et en anglais.

Allez, have a nice day.

Son
4

Le prof, moi, les autres – Rachel McIntyre

LE_PROF_MOI

Rien de tel pour la rentrée des classes qu’un roman qui se déroule justement dans une école ! 😛 Bob vous emmène aujourd’hui dans un lycée d’Angleterre, à la rencontre de Lara…

Lara, 15 ans, est une élève effacée et, entre les moqueries de ses camarades, l’alcoolisme de son père et les disputes incessantes avec sa mère, la vie semble très sombre. Heureusement, il y a le beau Ben Jagger, son prof de littérature, qui lui propose d’organiser un concours de talents. Une occasion en or de se rapprocher de celui qui fait battre le cœur de toutes les filles du lycée…

★★★☆☆

Il y a longtemps que je n’avais pas lu un roman évoquant la relation amoureuse entre un professeur et son élève ! Le prof, moi, les autres s’intéresse ainsi à cette histoire d’amour interdite, mais pas que. Une grande part du roman traite en effet du harcèlement scolaire, un harcèlement vraiment terrible pour Lara. C’est sous la forme du journal intime que nous découvrons au fil des mois les épreuves que traverse cette rousse taille mannequin à la poitrine en planche à pain et dont le nom de famille, Tissein, est parfait pour se moquer de ses « Ptisein ». Sa situation familiale n’est pas meilleure : son père au chômage passe ses journées à picoler et sa mère porte toute la maison avec son maigre emploi de femme de ménage. Alors non, la vie n’est pas rose pour Lara. Mais son jeune professeur, Mr. Jagger, va être son rayon de soleil, la raison qui va la faire continuer à aller au lycée et subir tous les sévices inventés par ses camarades. J’ai trouvé certains moments véritablement très durs, pour ce qui est du harcèlement. Même les petites touches d’humour de Lara, qui n’a pourtant vraiment pas de quoi rire dans la vie, ne parviennent pas totalement à faire retomber la pression. L’histoire d’amour entre Lara et son professeur, quant à elle, met parfois mal à l’aise, et la fin ne nous permet pas de nous sentir mieux vis à vis de ce sujet, puisque l’on continue à se demander ce qui s’est réellement passé dans cette relation. Il n’en reste pas moins un roman intéressant, immersif et captivant par sa forme, et qui invite à la réflexion.

Le prof, moi, les autres, Rachel McIntyre (Milan)
collection Macadam
disponible le 9 septembre 2015
9782745972545 – 12,50€
à partir de 14 ans

Son
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Le journal de Gurty – Bertrand Santini

9782848657899,0-2645416

Aujourd’hui, Bob et Jean-Michel vous parlent ENFIN de Gurty, petit phénomène que vous pouvez retrouver sur Facebook et, surtout, la nouvelle pépite des éditions Sarbacane (ouais, bon, elle était facile celle-là…)

Gurty est une petite chienne qui part avec Gaspard, son humain, en vacances en Provence. A travers son journal, nous découvrons ses deux mois de vacances et toutes les aventures qui ont rythmé ses journées.

★★★★★

Le journal de Gurty est sans aucun doute LE livre de l’été ! Il faut dire qu’avec une couverture jaune soleil, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose ! Mais, surtout, c’est bien l’histoire racontée par Gurty elle-même qui va nous faire passer un superbe été, un été plein de bonne humeur, de rire et de jeux. En fait, ce livre est tout bêtement génial ! Raconté par une petite chienne, donc, nous entrons dans la vie intime et ô combien étrange de nos amis canidés. Une vie qui, finalement, n’est pas si éloignée de la nôtre… Gurty à des amis, en tous cas une qu’elle retrouve chaque été : Fleur, qui n’est pas normale (mais faut pas se moquer!) ; des ennemis : un chat particulièrement moche surnommé Tête-de-Fesses ; un maître-papa qui la gronde quand elle fait des bêtises ; des passions pour la nourriture, courir après les écureuils et renifler le derrière des autres chiens…

L’écriture de Bertrand Santini est rafraîchissante, on rit tout le temps et elle me semble totalement à hauteur d’enfant dans sa façon de raconter les choses et dans son humour. En tous cas, je me suis régalée dans ce journal qui court du 1er au 42 juillet, avec des chapitres parfois très courts (le 5 juillet notamment est génial !) ou plus longs, mais tous plus drôles et déjantés les uns que les autres. On y trouve également beaucoup de comique de répétition qui fonctionne à merveille ! Le texte est vraiment drôle, enlevé, malin et malicieux. Les illustrations sont d’autant plus réussies et parfaitement en adéquation avec le texte qu’elles sont réalisées par Bertrand Santini himself. Personnellement, je suis fan de Fleur et de sa drôle d’allure (elle n’est pas normale, mais faut pas se moquer !). 😛

A la fin du livre, vous trouverez un certain nombre de jeux proposés par Gurty : des points à relier, des mots croisés, un Où-est-Tête-de-Fesses (je l’ai pas trouvé, moi, et Jean-Michel non plus – on est un peu nul…), et même un test (je suis tombée sur Gurty mais c’était presque ex-aequo avec Fleur et Jean-Michel a eu Tête-de-Fesses, hahaha) ! 😀
Bref, un excellent roman à emporter avec soi pour passer les meilleures vacances de l’univers en compagnie de Gurty.

Le journal de Gurty : vacances en Provence, Bertrand Santini (Sarbacane)
collection Pépix
disponible depuis le 6 mai 2015
9782848657899 – 9,90€
à partir de 8 ans