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Les raisons de la colère

On ne vous parle pas de Steinbeck aujourd’hui, mais bien de ce qui nous motive parfois à nous mettre en colère. C’est pas toujours jojo comme sentiment, mais nos deux albums du jour parviennent à en parler avec beaucoup de justesse, et surtout, à l’évoquer à travers des images aux styles diamétralement opposés mais tout autant puissants.

Le jardin d’Evan

Evan, un fermier faisant pousser des citrouilles, passe ses journées avec son chien. Ils font tout à deux : déblayer la neige du chemin l’hiver, jouer, aller voir les copains d’Evan et, surtout, s’occuper du magnifique jardin ! Jusqu’au jour où le chien s’endort pour ne plus jamais se réveiller. A ce moment-là, la peine d’Evan est si grande qu’elle en devient colère. Tout lui est insupportable et Evan commet l’irréparable : il détruit de rage son précieux jardin, qui devient le vivier des mauvaises herbes, des plantes qui piquent, qui empoisonnent… Un jardin qui correspond parfaitement à l’état de son propriétaire. Jusqu’à ce qu’une racine de citrouille trouve son chemin sous la clôture du jardin…

Après le très bel album Plus, qu’il illustrait chez Minedition, Brian Lies revient avec un album sublime et d’une grande force émotionnelle. Rien que cette couverture, très forte visuellement, en dit beaucoup, et ne laisse pas indifférent. Sur un thème éculé, Brian Lies nous propose cette fois de parler du deuil dans tout ce qu’il peut avoir de rageant, de la colère qui se mêle à la tristesse et qui veut nous faire tout détruire de ce qui nous fait penser à l’être perdu. Des émotions extrêmement fortes que l’on retrouve dans ses peintures hyper réalistes, avec un magnifique travail de lumières et de couleurs automnales, et où un renard n’aura jamais été mieux incarné que dans cette histoire. Un album bouleversant sur la résilience.

Le jardin d’Evan, Brian Lies, traduit par Françoise de Guibert (Albin Michel Jeunesse)
disponible depuis le 27 mars 2019
9782226441232 – 13,90€
à partir de 5 ans
La ligne

Alors qu’un petit garçon lit tranquillement sur le banc de la cour de l’immeuble, une petite fille s’amuse avec son ballon, joue en faisant du bruit. C’est chiant, ça, quand on veut lire dans le calme, non ? Alors le garçon trace une ligne dans la cour. Facile : tu restes de ton côté, moi du mien. Mais la petite fille n’est pas d’accord et, bien vite, les choses s’enveniment…

Là aussi, un album aussi fort visuellement qu’émotionnellement, où la colère est le point de départ d’une situation terrible où la liberté et l’acceptation de l’autre sont mises à mal. Plutôt que de parler, le petit garçon choisit de délimiter une ligne à ne pas franchir, un mur symbolique. L’escalade de violence suit, jusqu’à ce que les deux enfants se rendent compte de ce qui est en train de se passer… Ce qui peut parfois ne pas être le cas chez des adultes, par exemple… ll ne faut que quelques mots à Frédéric Maupomé, qui apparaissent sur une place quasi blanche avant chaque image, pour rendre toute la puissance poétique de son propos, qu’il soit doux ou violent. Des mots qui font mouche et des illustrations de Stéphane Sénégas qui, elles aussi, nous interpellent. Un trait noir et vif, qui s’assombrit et se gribouille de colère à mesure que le conflit évolue, et qui rend parfaitement toute l’émotion de cette histoire. Un album percutant sur le vivre ensemble.

La ligne, Frédéric Maupomé, illustré par Stéphane Sénégas (Frimousse)
disponible depuis le 15 novembre 2018
9782352413806 – 15€
à partir de 5 ans
Son
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Papayou – Matthias Arégui

Depuis le merveilleux et envoûtant Kodhja de Thomas Scotto et Régis Lejonc, les éditions Thierry Magnier nous proposent de temps à autres des albums de bandes dessinées, aussi grands par la taille que par leurs qualités esthétiques et narratives. Et c’est encore une fois le cas avec ce nouvel album de Matthias Arégui. 🙂

9791035201326,0-4694122Bachkopf est le primate le plus grand et le plus fort de la tribu, se rendant indispensable pour ses congénères. Jusqu’au jour où le vieux Papayou trouve un petit chien dans la jungle. L’animal, mignon et rapportant plein de trésors devient très vite l’objet de toutes les attentions… Ce qui ne plaît évidemment pas à Bachkopf !

★★★★☆

Librement inspiré d’une fable japonaise, Hanasaka Jiisan, non traduite en français mais dont vous pouvez en lire une version wikipédienne, Papayou vous rappellera sans doute d’autres contes occidentaux ou orientaux que nous connaissons mieux où un objet ou animal magique attire la convoitise ou la jalousie d’un voisin, d’un ami ou d’un ennemi quelconque. Car, on le découvre très vite, Pipou, le petit chien trouvé par Papayou est magique ! Sa truffe et ses pattes flairent et déterrent les plus chouettes trésors, rendant la vie de cette tribu de macaques vachement plus facile. Ce que faisait pourtant déjà le grand et fort Bachkopf, mécontent de voir son rôle au sein du groupe complètement oblitéré par cette petite bête. Vous l’imaginez bien, Bachkopf ne va pas laisser les choses continuer ainsi et sa vengeance sera terrible…

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L’album de Matthias Arégui s’ouvre dès la première page sur une planche sans texte, où l’on découvre un chien qui creuse et un singe qui applaudit sa trouvaille. Une illustration en pleine page nous montre ensuite tout l’amour du vieux macaque pour son petit compagnon à quatre pattes. Et le narrateur arrive enfin pour nous présenter Papayou et Pipou, apportant la notion de chapitre à l’histoire et remontant dans le temps pour nous montrer comment Bachkopf est passé d’élément indispensable à la survie du groupe au singe envieux et rendu méchant par la jalousie. Une construction et un narrateur-conteur qui donnent tout son charme à cette BD magnifique. Le format imposant de l’album est idéal pour apprécier les images et les couleurs de Matthias Arégui, notamment quand elles s’étendent sur une page entière, nous proposant ainsi des planches belles et terribles, où l’émotion survient quand on ne s’y attend pas. Car il y a de l’humour dans Papayou, des petits détails, des réactions et des situations qui font sourire, mais aussi et surtout des émotions fortes, de la touchante et indéfectible amitié au deuil et à l’espoir en passant par la peine, le désir de vengeance, la haine. C’est très subtil, très joliment dessiné dans les expressions de ces singes et de ce petit chien. Matthias Arégui a un univers et un ton particuliers qui rendent son Papayou magnifique et magique. Une très belle découverte !

Papayou, Matthias Arégui (Thierry Magnier)
disponible depuis le 10 janvier 2018
9791035201326 – 20,50€
à partir de 8 ans
Son
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Rage – Orianne Charpentier

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Rage. C’est le nom que lui a donné son amie, celui auquel elle se raccroche depuis son arrivée en France, pour oublier son véritable nom, celui de sa vie passée, de l’horreur et du pays qu’elle a fui. Mais en France, elle ne se sent toujours pas en sécurité, se méfiant de tout et de tous. Jusqu’au jour où, lors d’une soirée, sa route croise celle d’un chien dangereux mais blessé, comme elle…

★★★★☆

Une nuit. C’est la durée de cette histoire d’une force et d’une émotion intense. On ne sait pas d’où vient Rage, on ne saura ni son véritable nom ni ce qu’elle a vécu, Orianne Charpentier nous laissant imaginer tout ce que l’on voudra, mais ce n’est finalement pas ce qui compte dans ce très court roman. L’important, c’est cette rencontre décisive. Celle de Rage avec ce chien terrifiant, qui lui fait tout d’abord aussi peur que les hommes de son passé, dont elle est persuadée qu’il va la déchirer. Un chien qui se révèle être une fille, comme elle. Qui subit la maltraitance des hommes, comme elle. Et qui, malgré des blessures graves et profondes, garde la rage. Celle de vivre. Comment un chien peut-il autant lui ressembler ? C’est durant cette nuit tendue, étonnante, étrange, que tout va se jouer. Orianne Charpentier nous livre un roman émouvant, délicat, et d’une belle finesse psychologique.

Rage, Orianne Charpentier (Gallimard jeunesse)
collection Scripto
disponible depuis le 16 mars 2017
9782075082556 – 7€
à partir de 14 ans
Son
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Nouvelle collection : « Mes premiers Witty »

Vous devez tous connaître aujourd’hui la collection Witty chez Albin Michel ? (On en a chroniqué quelquesuns ici-même) Si ce n’est pas le cas, faut vous rattraper ! Tout de suite ! 😛 Pour les autres, une belle surprise car l’éditeur sort cette année Mes premiers Witty, une toute nouvelle collection pour les plus jeunes, à partir de 7 ans, avec les mêmes ingrédients : des auteurs anglo-saxons pros de l’humour, des enfants héros d’aventures du quotidien et des illustrations à gogo. Chouette, non ? En tous cas, nous on avait hâte ! Et ça tombe bien car la collection est lancée aujourd’hui, avec les deux titres que voici :

Crumble – Michael Rosen

9782226325211, 0-3095660

Laurie-Anne se rend à l’animalerie avec sa mère, dans l’espoir de se choisir un chien. Mais elle ne s’attendait pas du tout à ce que le chien qu’elle a repéré lui fasse passer un « entretien d’embauche ». Parviendra-t-elle à convaincre le canidé d’être adopté ?

★★★☆☆

Crumble est le genre de chien plutôt dur en affaire. La pauvre Laurie-Anne ne pensait pas devoir répondre à toute une batterie de questions, elle qui venait choisir un chien qu’elle appellerait Lassie. Raté ! Michael Rosen (celui de La chasse à l’ours) détourne ici cette règle humaine qui veut que ce soit le maître qui choisisse son chien et non l’inverse. Cet acte tout simple de la vie quotidienne prend alors une dimension fantastique pour notre plus grand plaisir. Les illustrations de Tony Ross, toujours fidèle à son style, ajoutent au charme de cette petite histoire idéale pour les jeunes lecteurs.

Crumble, Michael Joel Rosen, illustré par Tony Ross, traduit par Anne Léonard (Albin Michel)
collection Mes premiers Witty
disponible depuis le 2 mars 2016
9782226325211 – 7,50€
à partir de 7 ans
Colin de l’espace : la course cosmique puante – Tim Collins

9782226324672, 0-3095661

Colin s’ennuie en classe. En même temps, M. Watkins est le professeur le plus soporifique du monde ! Heureusement, Harry, le petit nouveau, va le tirer de son ennui. Car Harry voyage dans le temps et l’espace grâce à une poubelle magique. Les deux garçons vont alors partir à l’aventure, jusqu’à ce qu’une terrible erreur dans le passé les fasse revenir dans un monde terrifiant : tout le monde ressemble à M. Watkins !

★★★★★

Alors là, vous allez vous régaler ! Colin de l’espace, c’est un peu Doctor Who mais pour vos petits neveux. D’abord, le vaisseau spatial de Harry, c’est une benne à ordure (c’est un peu moins classe que la cabine de police, ok, mais c’est plus drôle) et il possède un transpondeur interstellaire (genre de tournevis sonique, un peu). Mais surtout, il peut voyager à travers le temps et l’espace et le moindre faux pas peut changer le cours du temps ! Pas de bol, c’est ce qu’ils ont fait. Colin et Harry ont malencontreusement ramené un poil de moustache de M. Watkins dans le passé et l’évolution étant passé par là, l’humanité s’est transformée en bonhommes chauves à moustaches soporifiques au possible et au vocabulaire limité. Colin et Harry vont alors devoir réparer leur erreur pour retrouver un monde normal… Cette histoire totalement déjantée et pleine d’humour l’est d’autant plus par les illustrations hyper présentes de Joëlle Dreidemy et leur côté parfois un peu BD, mais surtout grâce à l’inventivité de l’auteur. Génial ! Encore plus cool ? Le tome 2 sera disponible dès le mois de mai ! 😀

Colin de l’espace : la course cosmique puante, Tim Collins, illustré par Joëlle Dreidemy, traduit par Mickey Gaboriaud (Albin Michel Jeunesse)
collection Mes premiers Witty
disponible depuis le 2 mars 2016
9782226324672 – 8,50€
à partir de 7 ans
Son
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Classiques illustrés

La période de Noël voit toujours la parution de beaux albums. Aujourd’hui, Bob vous propose une belle sélection de textes classiques illustrés par des artistes contemporains, à offrir à tous et à (re)lire ! 🙂 On y parlera pas forcément des textes, le plus souvent connu, mais surtout des images qui les accompagnent.

Docteur Jekyll & Mister Hyde

9782745965486,0-2710975

L’un des plus célèbres textes de R.L. Stevenson est ici traduit et adapté par Maxime Rovere. C’est Sébastien Mourrain qui illustre avec un certain brio l’univers fiévreux et inquiétant de cette histoire fantastique. La couverture, tout en relief et particulièrement belle, donne parfaitement le ton, à la fois de l’histoire mais aussi des illustrations. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ce papillon illustrant la double personnalité est particulièrement beau et effrayant, non ? Sébastien Mourrain a choisi de rester dans les tons de la couverture pour l’intérieur du livre : du noir et blanc, avec une touche de jaune, ce qui donne une atmosphère toute particulière à ce texte rendu accessible aux plus jeunes. Un album sombre et envoûtant, une belle relecture de ce classique.
Rendez-vous sur le site de l’illustrateur pour quelques aperçus. 🙂

Docteur Jekyll et Mister Hyde, Robert Louis Stevenson, illustré par Sébastien Mourrain, traduit et adapté par Maxime Rovere (Milan jeunesse)
collection Albums classiques
disponible depuis le 7 octobre 2015
9782745965486 – 16,90€
à partir de 10 ans

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L’appel de la forêt

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C’est dans la collection des « Grands Classiques illustrés » que nous retrouvons maintenant L’appel de la forêt. Publié pour le centenaire de la mort de Jack London, le texte s’offre une nouvelle traduction par Annie-France Mistral et, surtout, les illustrations splendides de Maurizio Quarello. Comme pour les autres titres de la collection, le format est grand (plus que le double décimètre de Bob, c’est dire !) et agréable, le texte intégral est accompagné d’illustrations en pleine page, voire en double-pages. Un vrai régal pour les yeux que ces magnifiques peintures à l’huile de Maurizio Quarello, aussi riches que le texte de London et où le sauvage et la beauté des grands espaces se disputent à la cruauté des hommes. Un album superbe, un hommage vibrant à l’œuvre pleine d’aventure de Jack London, la meilleure façon de lire ou relire ce très beau roman.

L’appel de la forêt, Jack London, illustré par Maurizio A.C. Quarello, traduit par Annie-France Mistral (Sarbacane)
collection Les grands classiques illustrés
disponible depuis le 7 octobre 2015
9782848657950 – 23,50€
à partir de 10 ans

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Peter Pan

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L’ouvrage le plus volumineux de cette sélection, c’est Peter Pan qui, de ses 200 pages, en compte une bonne moitié illustrée. C’est Régis Lejonc (que Bob adore !) qui nous propose sa version de cette histoire centenaire, que l’on prend énormément de plaisir à relire, d’autant plus quand la version de Disney nous a pas mal parasité. J’ai beaucoup aimé le style qu’a choisi Régis Lejonc, en parfait accord avec l’époque où a été publié le roman, puisque tous ses tableaux ne sont pas sans rappeler l’Art nouveau (moi qui adore Alfons Mucha, j’ai été servie). Grâce à ces images, je me suis surprise à redécouvrir le texte et à l’apprécier tout autrement. Une très belle expérience de lecture et encore un très beau livre à offrir !

Peter Pan, James Matthew Barrie, illustré par Régis Lejonc, traduit par Michel Laporte (Gautier-Languereau)
disponible depuis le 21 octobre 2015
9782013831369 – 25€
à partir de 10 ans

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Harry Potter à l’école des sorciers

9782070669073,0-2723765

On termine avec l’incontournable pour Noël, à offrir impérativement à tous les fans d’Harry Potter ! C’est Jim Kay qui illustre ce tout premier tome illustré et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on découvre chacun de ses tableaux au cours de la relecture. Malgré les images que l’on garde des film ou des précédentes couvertures des livres, nous ne sommes pas déçus de l’apparence de Drago ou de Hagrid et, surtout, on passe son temps à regarder les petits détails, qui ajoutent à l’univers, et les couleurs, superbes ! L’édition la plus chère de cette sélection mais qui fera le bonheur de tous les fans du petit sorcier à la cicatrice. Ce sera d’ailleurs l’un des cadeaux de Bob, obligé !

Harry Potter à l’école des sorciers, J.K. Rowling, illustré par Jim Kay, traduit par Jean-François Ménard (Gallimard jeunesse)
disponible depuis le 22 octobre 2015
9782070669073 – 39€
à partir de 10 ans

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Phototoutou – Sylvie Serprix

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On ne vous avait pas encore parlé de la Palissade, toute jeune maison d’édition basée à la Rochelle qui publie principalement des albums. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir leur nouveauté, un album pour les amateurs de canidés. 😛

Tous les ans est organisé le concours Phototoutou, où les gens défilent avec leurs compagnons à quatre pattes dans un photomaton. Un seul « couple » remportera le trophée…

★★★★☆

On dit souvent que les animaux, et plus particulièrement les chiens, ressemblent à leurs maîtres. J’avoue ne plus me souvenir des titres, mais déjà quelques auteurs et illustrateurs ont confirmé cet adage (oui, je sais, c’est facile de dire ça !). Sylvie Serprix, elle, en fait tout son album ! Ainsi, maîtres et leurs chiens se succèdent dans la cabine du photomaton pour se faire tirer le portrait. Des enfants jusqu’aux personnes âgées, hommes comme chiens sont tous très différents les uns des autres mais tous semblent partager cet amour pour leur binôme.

Qui se ressemble s'assemble ?

Qui se ressemble s’assemble ?

J’ai beaucoup aimé les illustrations de Sylvie Serprix, à la peinture, qui dégagent une grande douceur, et la variété des couleurs choisies. De plus, les personnages et les chiens qu’elle a décidé de représenter ne sont pas aussi caricaturaux que ce à quoi l’on pourrait s’attendre sur un sujet pareil. Ce qui en fait un ouvrage plein de tendresse, de jolis moments entre les personnages et leurs compagnons à poils.
Les textes qui accompagnent chaque « couple » jouent sur les rythmes et les rimes et on imagine bien le présentateur extérieur commentant les duos, à la manière de tous les concours.

Mon duo préféré parce que les tâches de rousseur, c'est trop mignon !

Mon duo préféré parce que les tâches de rousseur, c’est trop mignon !

Après cette belle galerie de photographies, la dernière page laisse à l’enfant le choix du vainqueur de ce concours qui a du chien et qui devrait sans aucun doute plaire à tous ces petits qui s’émerveillent devant le meilleur ami de l’homme. 🙂

Phototoutou, Sylvie Serprix (La Palissade)
disponible le 22 septembre 2015
9791091330206 – 13,80€
à partir de 6 ans

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Le journal de Gurty – Bertrand Santini

9782848657899,0-2645416

Aujourd’hui, Bob et Jean-Michel vous parlent ENFIN de Gurty, petit phénomène que vous pouvez retrouver sur Facebook et, surtout, la nouvelle pépite des éditions Sarbacane (ouais, bon, elle était facile celle-là…)

Gurty est une petite chienne qui part avec Gaspard, son humain, en vacances en Provence. A travers son journal, nous découvrons ses deux mois de vacances et toutes les aventures qui ont rythmé ses journées.

★★★★★

Le journal de Gurty est sans aucun doute LE livre de l’été ! Il faut dire qu’avec une couverture jaune soleil, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose ! Mais, surtout, c’est bien l’histoire racontée par Gurty elle-même qui va nous faire passer un superbe été, un été plein de bonne humeur, de rire et de jeux. En fait, ce livre est tout bêtement génial ! Raconté par une petite chienne, donc, nous entrons dans la vie intime et ô combien étrange de nos amis canidés. Une vie qui, finalement, n’est pas si éloignée de la nôtre… Gurty à des amis, en tous cas une qu’elle retrouve chaque été : Fleur, qui n’est pas normale (mais faut pas se moquer!) ; des ennemis : un chat particulièrement moche surnommé Tête-de-Fesses ; un maître-papa qui la gronde quand elle fait des bêtises ; des passions pour la nourriture, courir après les écureuils et renifler le derrière des autres chiens…

L’écriture de Bertrand Santini est rafraîchissante, on rit tout le temps et elle me semble totalement à hauteur d’enfant dans sa façon de raconter les choses et dans son humour. En tous cas, je me suis régalée dans ce journal qui court du 1er au 42 juillet, avec des chapitres parfois très courts (le 5 juillet notamment est génial !) ou plus longs, mais tous plus drôles et déjantés les uns que les autres. On y trouve également beaucoup de comique de répétition qui fonctionne à merveille ! Le texte est vraiment drôle, enlevé, malin et malicieux. Les illustrations sont d’autant plus réussies et parfaitement en adéquation avec le texte qu’elles sont réalisées par Bertrand Santini himself. Personnellement, je suis fan de Fleur et de sa drôle d’allure (elle n’est pas normale, mais faut pas se moquer !). 😛

A la fin du livre, vous trouverez un certain nombre de jeux proposés par Gurty : des points à relier, des mots croisés, un Où-est-Tête-de-Fesses (je l’ai pas trouvé, moi, et Jean-Michel non plus – on est un peu nul…), et même un test (je suis tombée sur Gurty mais c’était presque ex-aequo avec Fleur et Jean-Michel a eu Tête-de-Fesses, hahaha) ! 😀
Bref, un excellent roman à emporter avec soi pour passer les meilleures vacances de l’univers en compagnie de Gurty.

Le journal de Gurty : vacances en Provence, Bertrand Santini (Sarbacane)
collection Pépix
disponible depuis le 6 mai 2015
9782848657899 – 9,90€
à partir de 8 ans

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Shola et la tante d’Amérique – Bernardo Atxaga

Shola est une chienne élégante qui a une vie de rêve : elle se balade comment elle l’entend sans laisse, regarde la télévision quand elle le souhaite, mange ce qui lui plait, se lave une fois par mois. En pleine promenade dans le parc, elle se fit interviewer par une journaliste pour l’émission « Le parc en direct ». 

Comment vous définiriez-vous Shola ?
Je suis un animal libre ! Rara avis* !

* définition latine employée pour désigner un « oiseau rare »
Pendant ce temps, Grogo son maître est songeur…sa tante Clémentine lui annonce sur une carte postale qu’elle a l’intention de passer quelques jours chez eux. C’est la stupéfaction car Clémentine, 60 ans, a toujours vécu dans le Wyoming, terre sauvage, isolée et accessoirement le pays des bisons. La liberté de Shola serait-elle du goût de sa tante américaine ?

★★★☆☆

sholatanteameriqueC’est une lady, pas sûr qu’elle accepte de promener Shola sans chaîne et Grogo ne se rebelle jamais contre sa tante. La chienne en proie a de sérieux doutes, analysa avec minutie la tante Clémentine a son arrivée : chapeau blanc et longues bottes de cuir, chevelure brune, yeux bleus, valises rouges au bison blanc. La cool attitude de cette femme exaspéra Shola : elle dort jusqu’à pas d’heure, s’approprie tout le fromage, allume la télévision et joue du banjo à 2h du matin et laisse du bazar derrière elle. Le pire resta à venir : la chaîne à la main, la tante Clémentine proposa à Shola de la promener…Horreur ! La chaîne ?! 😮 Une fois dans le parc, la petite chienne avançait 3 mètres devant l’américaine, jetant de rapides coups d’oeil derrière elle, énervée et craintive à l’idée que l’on puisse lui passer une laisse autour du cou. Mais ce qu’elle ignorait c’est que la tante avait emporté la chaîne pour la jeter dans une poubelle. Un geste fort de sens qui ne laisse pas indifférent.

« Pourquoi avoir une chaîne à la maison ? Nous sommes des êtres libres non ? Comme on dit dans le Wyoming :si les bisons vivent en liberté, pourquoi pas nous ? »

Un petit roman inspirant sur les notions de liberté et de différence. Les aventures de cette petite chienne sont mignonnes et il est agréable de découvrir de nouveaux horizons grâce à l’auteur : une expression latine, un coin des Etats-Unis et la réponse face à la bêtise humaine. Tendrement illustré par Mikel Valverde, on a envie de garder précieusement ce livre dans sa poche. A bon entendeur, bisou.

Shola et la tante d’Amérique, Bernardo Atxaga (La Joie de lire)
collection Hibouk 1
en librairie depuis le 16 avril 2015
9782889082704 – 9.50€
à partir de 8 ans

sholalionsA découvrir également et
de nouveau disponible :
Shola et les lions
réédité le 16 avril 2015
9782889082711 – 8.50€

« Rara avis » s’exclama la journaliste.
« Exactement : RAREVITCH ! s’écria Shola »