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Un jour, je te mangerai – Géraldine Barbe

Chloé est une « petite merde ». C’est sa grande sœur Alexia qui le dit. Car Alexia la déteste depuis toujours. Bien qu’elle ne comprenne pas d’où vient cette haine viscérale, Chloé tente tant bien que mal de se faire oublier de sa sœur, de ne pas provoquer sa colère, d’être invisible. Mais depuis qu’Alexia se trouve grosse, moche, monstrueuse et qu’elle dévore autant qu’elle arrête de s’alimenter, la situation ne fait qu’empirer. Pour Chloé comme pour Alexia…

Si l’anorexie est un sujet récurrent dans la littérature jeunesse, le roman de Géraldine Barbe nous en propose un point de vue inédit et très fort. Raconté à travers Chloé, la petite sœur tant détestée, c’est aussi une exploration de la relation particulièrement toxique entre deux sœurs. Contrairement à sa sœur, Chloé est effacée, n’a jamais rien à raconter d’intéressant, et c’est donc bien normal qu’Alexia la trouve nulle. Une dévalorisation violente, constante, martelée, Chloé étant tout le temps rabaissée par sa sœur, que la plus jeune tente de comprendre, s’interrogeant sur ce qu’elle fait, de bien ou de mal, et comment, peut-être, ça finira par s’arranger. Le texte de Géraldine Barbe en est ainsi très chargé en émotion, nous glaçant ou nous laissant entrevoir un peu de lumière pour cette Chloé qui subit sans que ses parents ne voient quoi que ce soit, très vite obnubilés par Alexia et ses crises qui vont fendiller encore plus les relations familiales. La découverte progressive qu’Alexia est anorexique n’étonnera pas le lecteur, mais c’est bien tout ce qui est autour, comment une petite sœur vit la maladie de sa sœur, comment elle atteint toute la famille, qui est ici au cœur du roman et qui en est particulièrement intéressant.

Un jour, je te mangerai est un roman court et percutant, très chargé émotionnellement tout en gardant une certaine distance, qui paraîtra peut-être froide mais qui est sans doute nécessaire pour ne pas se laisser submerger. La relation entre Alexia et Chloé est aussi terrifiante que fascinante et nous touche autant qu’elle nous marquera. Ce n’est pas un roman facile, c’est même peut-être un peu difficile d’y entrer, mais c’est assurément un roman puissant et éclairant sur les rapports complexes entre deux sœurs, de la jalousie à la culpabilité, du désir de plaire à l’admiration. A découvrir !

Un jour, je te mangerai, Géraldine Barbe (L’école des loisirs)
collection Médium+
disponible depuis le 20 janvier 2021
9782211310840 – 13€
à partir de 12 ans
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La sans-visage – Louise Mey

Clara part en colonie avec sa meilleure amie Aïssa, espérant renouer alors que les deux filles ne sont plus dans le même collège. Entre les rando VTT et le rafting, les journées sont bien remplies et les ados voient sans vraiment voir toutes les bousculades, les petites cruautés de Lila sur Éléonore, surnommée Babar dès la sortie du train ! Au dixième jour de colonie, Éléonore disparaît et personne n’est étonné. Surtout pas Clara, qui a tout vu, tout entendu, et qui a fini par s’habituer, trouvant ça presque « normal »…

Vous connaissez peut-être Louise Mey pour ses thrillers en littérature adulte : il s’agit ici de son premier roman pour adolescents. Vous l’aurez compris, il sera question de harcèlement. Mais surtout, de la façon dont il est perçu par ceux qui l’observent. Et notamment à travers les yeux de Clara, 13 ans, gamine de 4e dont le souci principal est de savoir si Aïssa et elle sont toujours les meilleures amies du monde, comme elles l’étaient avant que cette dernière ne déménage. Cette colo, c’est l’occasion de se retrouver, de resserrer les liens. Mais clairement, Aïssa comme Clara ont changé pendant cette année de séparation, et Clara le vit très mal, souvent jalouse quand Aïssa montre de l’intérêt aux autres ados de la colo (alors qu’ils vont vachement débiles, tous, entre ceux qui sont accros à leur console, celles qui se croient trop belles, ou ceux qui ricanent comme des nazes en se fouettant les mollets avec des branches…) et pourtant consciente que oui, tout a changé. Alors que cette Éléonore se fasse traiter de grosse, de moche, se fasse frapper « sans faire exprès » et autres brimades du même acabit, Clara s’en fout. Le principal, c’est que c’est pas elle, la victime. Et puis bon, elle a qu’à faire des efforts, aussi, Éléonore, non ?

Un roman très fort, donc, construit comme un thriller, oscillant entre le jour J, celui où Éléonore disparaît, et des flashbacks sur les dix jours qui ont précédé, pour comprendre comment on en est arrivé là. Le plus fort est sans doute cette réflexion sur ce que c’est qu’être témoin de ce harcèlement, sur la façon dont, à 13 ans, on est capable de fermer les yeux, d’être heureux que ça ne soit pas tombé sur nous, d’avoir envie de réagir mais d’avoir peur de l’effet de groupe, jusqu’à une sorte d’indifférence, jusqu’à trouver ça « normal »… Louise Mey le rend ici avec beaucoup de justesse et de réalisme, grâce aussi à un style très oral qui nous fait entrer véritablement dans la tête de Clara. La mécanique insidieuse de ce harcèlement est analysée dans son ensemble et, si ce harcèlement est principalement vu par Clara, on le découvre aussi indirectement à travers les autres personnages, depuis les autres ados de la colo jusqu’aux deux moniteurs. Une excellente lecture, jamais donneuse de leçon, mais toujours pertinente et interpellante, qui rejoint les indispensables sur le sujet. A lire absolument !

La sans-visage, Louise Mey (L’école des loisirs)
collection Médium
disponible depuis le 10 juin 2020
9782211307031 – 15€
à partir de 12 ans
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Papayou – Matthias Arégui

Depuis le merveilleux et envoûtant Kodhja de Thomas Scotto et Régis Lejonc, les éditions Thierry Magnier nous proposent de temps à autres des albums de bandes dessinées, aussi grands par la taille que par leurs qualités esthétiques et narratives. Et c’est encore une fois le cas avec ce nouvel album de Matthias Arégui. 🙂

9791035201326,0-4694122Bachkopf est le primate le plus grand et le plus fort de la tribu, se rendant indispensable pour ses congénères. Jusqu’au jour où le vieux Papayou trouve un petit chien dans la jungle. L’animal, mignon et rapportant plein de trésors devient très vite l’objet de toutes les attentions… Ce qui ne plaît évidemment pas à Bachkopf !

★★★★☆

Librement inspiré d’une fable japonaise, Hanasaka Jiisan, non traduite en français mais dont vous pouvez en lire une version wikipédienne, Papayou vous rappellera sans doute d’autres contes occidentaux ou orientaux que nous connaissons mieux où un objet ou animal magique attire la convoitise ou la jalousie d’un voisin, d’un ami ou d’un ennemi quelconque. Car, on le découvre très vite, Pipou, le petit chien trouvé par Papayou est magique ! Sa truffe et ses pattes flairent et déterrent les plus chouettes trésors, rendant la vie de cette tribu de macaques vachement plus facile. Ce que faisait pourtant déjà le grand et fort Bachkopf, mécontent de voir son rôle au sein du groupe complètement oblitéré par cette petite bête. Vous l’imaginez bien, Bachkopf ne va pas laisser les choses continuer ainsi et sa vengeance sera terrible…

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L’album de Matthias Arégui s’ouvre dès la première page sur une planche sans texte, où l’on découvre un chien qui creuse et un singe qui applaudit sa trouvaille. Une illustration en pleine page nous montre ensuite tout l’amour du vieux macaque pour son petit compagnon à quatre pattes. Et le narrateur arrive enfin pour nous présenter Papayou et Pipou, apportant la notion de chapitre à l’histoire et remontant dans le temps pour nous montrer comment Bachkopf est passé d’élément indispensable à la survie du groupe au singe envieux et rendu méchant par la jalousie. Une construction et un narrateur-conteur qui donnent tout son charme à cette BD magnifique. Le format imposant de l’album est idéal pour apprécier les images et les couleurs de Matthias Arégui, notamment quand elles s’étendent sur une page entière, nous proposant ainsi des planches belles et terribles, où l’émotion survient quand on ne s’y attend pas. Car il y a de l’humour dans Papayou, des petits détails, des réactions et des situations qui font sourire, mais aussi et surtout des émotions fortes, de la touchante et indéfectible amitié au deuil et à l’espoir en passant par la peine, le désir de vengeance, la haine. C’est très subtil, très joliment dessiné dans les expressions de ces singes et de ce petit chien. Matthias Arégui a un univers et un ton particuliers qui rendent son Papayou magnifique et magique. Une très belle découverte !

Papayou, Matthias Arégui (Thierry Magnier)
disponible depuis le 10 janvier 2018
9791035201326 – 20,50€
à partir de 8 ans
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Quand le monstre naîtra – Nicolas Michel

On ne vous avait pas encore parlé de la collection Les Héroïques, parue en septembre dernier chez Talents Hauts. Pour vous la situer, c’est une collection de romans historiques qui s’intéressent à ceux qui sont « oubliés » ou laissés de côté dans les manuels d’histoire : les femmes, les enfants ou encore les handicapés, les immigrés… Christophe Léon et Jessie Magana ont ouvert cette collection, l’un avec un texte autour des enfants de la Réunion forcés à quitter leur famille pour être envoyés en métropole, l’autre avec une évocation de la Seconde Guerre mondiale du point de vue d’une jeune fille qui entre dans la Résistance quand tous les hommes de son île sont partis à la guerre… Avec Quand le monstre naîtra, c’est à nouveau la Seconde Guerre mondiale en toile de fond, mais du point de vue d’une enfant.

9782362661808,0-3723061

1939. Lucille vit en Provence, en zone libre, tandis que la guerre éclate dans le reste de la France. Insouciante et espiègle, elle se lie d’amitié avec Elsa et Emmanuel, les nouveaux locataires de la ferme de sa grand-mère. Mais bientôt, le couple est obligé de quitter leur logement et les parents de Lucille lui annoncent qu’ils attendant un bébé. Tout s’effondre autour de la petite fille, qui n’a pas du tout envie de voir ce petit frère ou cette petite sœur, ce « monstre », arriver…

★★★★☆

Alors que sa sœur Anna va bientôt mourir, Lucile raconte à sa petite-fille son histoire, ainsi que celle d’Anna. C’était il y a longtemps, pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que Lucille n’avait que 6 ans et que, comme beaucoup d’enfants à cet âge, elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait… Petite fille espiègle, aventureuse et turbulente, Lucile vit avec ses parents et sa grand-mère muette et inerte depuis la mort de son mari durant la Première Guerre mondiale. Lorsque les nouveaux locataires de la ferme, Elsa et Emmanuel, s’installe, c’est le début d’une belle amitié et de beaux moments pour Lucile. Mais la guerre est là et, même s’il semble ne rien se passer dans leur coin de Provence, Elsa et Emmanuel vont être chassés. Parce qu’ils sont Juifs. Et la mère de Lucile est enceinte. Deux nouvelles qui vont bouleverser Lucile et la rendre horrible avec tout le monde, et surtout avec ce bébé à venir. Dans la cour de récréation, Lucile joue à un jeu mesquin avec son amie Grenadine : « quand le monstre naîtra… » où elles disent des choses horribles sur le bébé. Et bientôt, les choses dégénèrent…

La guerre à travers les yeux d’une enfant. C’est donc le parti pris de Nicolas Michel, qui nous livre une histoire passionnante et toute en tension, ainsi que le portrait d’une petite fille plutôt sale gosse confrontée à des événements qu’elle ne comprend pas et dont elle ressent pourtant la gravité. Il y a une vraie justesse dans le personnage de Lucile, entre naïveté et lucidité, que les adultes veulent protéger des événements mais dont les secrets risquent bien de se retourner contre eux. Et parce que l’histoire est vue à travers les yeux d’une petite fille, il y aussi des jolis moments de poésie, du rire et de l’espoir… Mais surtout beaucoup d’émotions, que l’on ressent dans l’écriture de Nicolas Michel et dans sa volonté de nous livrer les sentiments d’une enfant dans un pays en guerre. Une très belle réussite et une collection à suivre, assurément !

Quand le monstre naîtra, Nicolas Michel (Talents Hauts)
collection Les Héroïques
disponible depuis le 19 janvier 2017
9782362661808 – 16€
à partir de 12 ans
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De nos propres ailes – Kinga Wyrzykowska

9782747067522,0-3754864

L’équipe de volley du lycée Saint-Exupéry gagne son dernier match et, avec lui, une place pour la Coupe Heaven, qui sera disputée sur l’île de La Désirade, dans les Antilles. Aux anges, les filles de l’équipe font éclater leur joie, jusqu’à ce que l’une d’elle, Tina, se casse l’épaule à la sortie du RER. C’est Gladys, la nouvelle, qui la remplacera. Mais les filles ne sont pas prêtes à laisser Tina sur le carreau et à s’envoler sans elle. Elles vont alors organiser une cagnotte pour lui payer son billet d’avion : elles ont trois mois pour rassembler 1000€. Et tout semble aller comme sur des roulettes…jusqu’à ce que l’enveloppe avec l’argent disparaisse…

★★★★☆

Elles sont six filles dans l’équipe de volley, six meilleures amies depuis des années dont le rêve est de participer à la coupe Heaven. Toutes différentes, dans leurs origines, leurs centres d’intérêts ou leurs personnalités, Julie, Morgane, Nejma, Milena, Tina et Andrea n’en sont pas moins hyper soudées. Une véritable équipe. Gladys, c’est la nouvelle à l’air un peu pataud qui se retrouve toujours sur le banc de touche. Une situation qu’elle ne vit pas très bien. Jusqu’au bête accident de Tina, qui va rendre son épaule inutilisable et donc ses chances de participer à la coupe Heaven aux Antilles. Mais pour Gladys, c’est enfin une place au sein de l’équipe… Encore qu’il faudrait qu’elle soit acceptée par les autres filles, peu désireuses de la voir prendre la place de Tina.

Avec De nos propres ailes, Kinga Wyrzykowska explore l’adolescence et l’amitié dans le microcosme d’une équipe sportive. Entre la difficulté à s’intégrer dans un groupe constitué depuis longtemps, la jalousie, les rêves ou l’agacement, et les situations familiales de chacune, ce sont toutes les préoccupations adolescentes que l’on retrouve dans ce « roman de copines » (ou de filles), bien loin pourtant des poncifs du genre. Exit les histoires d’amour mièvres ou les mesquineries futiles, l’auteure insiste ici sur la psychologie de ses personnages, sur les désirs et les failles de chacune. Cela rend le roman passionnant, bien qu’un chouïa difficile au début car c’est aussi un roman choral, où chacune prend la parole à tour de rôle, parfois en même temps, et que Kinga Wyrzykowska ne nous a pas facilité la tâche pour s’y retrouver. Mais après un petit temps où on se demande « mais c’est laquelle déjà qui a les parents polonais sympas ? » (qui ont l’air aussi de faire des trucs à manger trop bons, dixit le ventre de Jean-Michel) ou bien « la fille placée en famille d’accueil, c’est bien Tina ? », on finit par s’attacher à chacune des filles et à se demander comment leurs relations vont évoluer et comment leur collecte d’argent va aboutir. Car bientôt arrive la partie suspense du roman, et le vol de la cagnotte va attiser considérablement les tensions au sein du groupe fragilisé, risquant à tout moment de tout faire exploser…

De nos propres ailes est un très bon roman, qui fait la part belle à ses personnages de jeunes filles finement campées, et à un ton juste au plus proche de ces adolescentes qui n’ont pas peur de dire ce qu’elles pensent et qui risquent bien de laisser la situation leur échapper… A découvrir !

De nos propres ailes, Kinga Wyrzykowska (Bayard Jeunesse)
disponible depuis le 4 janvier 2017
9782747067522 – 14,90€
à partir de 13 ans
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Le royaume des cercueils suspendus – Florence Aubry

9782812607103,0-2347220

Il y a quelques années, j’avais littéralement adoré Le garçon talisman de Florence Aubry. Quand j’ai vu qu’elle sortait un nouveau roman au Rouergue, j’avais vraiment hâte de le découvrir, surtout qu’il paraissait dans leur nouvelle collection consacrée à la fantasy… 🙂

Dans un royaume lointain, la Cérémonie est un rite qui fait accéder les jeunes hommes Bââs au don merveilleux qui les rend invincibles. Ce jour-là, Huang et son village découvrent qu’il ne fait pas partie de la tribu, il n’a pas le Don. Sa punition est terrible : il est envoyé vivant auprès de son cercueil, suspendu tout en haut de la montagne. En bas, Leï, la jeune fille qu’il aime, se désespère de cette décision et Xiong et Lou-Ki, leurs amis, voient des sentiments nouveaux se révéler…

★★★☆☆

Nouveau titre de la collection Epik au Rouergue, consacrée aux littératures de l’imaginaire, Le royaume des cercueils suspendus se passe dans une contrée et un temps indistincts, même si quelques noms et références font beaucoup penser à la mythologie chinoise. Nous découvrons une coutume étrange, qui se révèle au fur et à mesure que l’histoire se déroule, par le biais des quatre personnages principaux et d’un homme plus âgé, le père du Huang. Il est ainsi parfois difficile, au début, de reconnaître les personnages et les morceaux d’histoires que l’on nous conte car il n’existe aucune séparation véritable des chapitres. Néanmoins, on se laisse assez rapidement emporter dans cette histoire belle et cruelle du passage à l’âge adulte. La plume de Florence Aubry est toujours aussi poétique et profonde. Elle risque cependant de rebuter quelques lecteurs car certains passages sont très lents (le livre est pourtant très court !) et contemplatifs. D’aucuns pourraient dire ennuyeux. Moi, j’aime bien, et je trouve que ça correspond bien à l’univers du roman. Cela dit, c’est vrai que l’intérêt pour l’histoire se manifeste assez loin dans le roman et qu’il faut peut-être un peu s’accrocher pour parvenir jusqu’au bout. Mais c’est un récit vraiment très beau, qui m’a semblé avoir des allures de conte, parfois, aussi bien dans l’écriture que dans les thématiques : on y retrouve de la jalousie, des amours contrariés, de la cruauté, de la magie et des malédictions… Je reste néanmoins sur ma faim, car le dernier chapitre est un peu brutal et semble très rapide au vu des chapitres précédents forts en émotions… Un peu dommage, donc, car j’avais plutôt bien accroché à l’histoire…

Le royaume des cercueils suspendus, Florence Aubry (Le Rouergue)
collection Epik
en librairie depuis le 8 octobre
9782812607103 – 11 €
à partir de 13 ans