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De nos propres ailes – Kinga Wyrzykowska

9782747067522,0-3754864

L’équipe de volley du lycée Saint-Exupéry gagne son dernier match et, avec lui, une place pour la Coupe Heaven, qui sera disputée sur l’île de La Désirade, dans les Antilles. Aux anges, les filles de l’équipe font éclater leur joie, jusqu’à ce que l’une d’elle, Tina, se casse l’épaule à la sortie du RER. C’est Gladys, la nouvelle, qui la remplacera. Mais les filles ne sont pas prêtes à laisser Tina sur le carreau et à s’envoler sans elle. Elles vont alors organiser une cagnotte pour lui payer son billet d’avion : elles ont trois mois pour rassembler 1000€. Et tout semble aller comme sur des roulettes…jusqu’à ce que l’enveloppe avec l’argent disparaisse…

★★★★☆

Elles sont six filles dans l’équipe de volley, six meilleures amies depuis des années dont le rêve est de participer à la coupe Heaven. Toutes différentes, dans leurs origines, leurs centres d’intérêts ou leurs personnalités, Julie, Morgane, Nejma, Milena, Tina et Andrea n’en sont pas moins hyper soudées. Une véritable équipe. Gladys, c’est la nouvelle à l’air un peu pataud qui se retrouve toujours sur le banc de touche. Une situation qu’elle ne vit pas très bien. Jusqu’au bête accident de Tina, qui va rendre son épaule inutilisable et donc ses chances de participer à la coupe Heaven aux Antilles. Mais pour Gladys, c’est enfin une place au sein de l’équipe… Encore qu’il faudrait qu’elle soit acceptée par les autres filles, peu désireuses de la voir prendre la place de Tina.

Avec De nos propres ailes, Kinga Wyrzykowska explore l’adolescence et l’amitié dans le microcosme d’une équipe sportive. Entre la difficulté à s’intégrer dans un groupe constitué depuis longtemps, la jalousie, les rêves ou l’agacement, et les situations familiales de chacune, ce sont toutes les préoccupations adolescentes que l’on retrouve dans ce « roman de copines » (ou de filles), bien loin pourtant des poncifs du genre. Exit les histoires d’amour mièvres ou les mesquineries futiles, l’auteure insiste ici sur la psychologie de ses personnages, sur les désirs et les failles de chacune. Cela rend le roman passionnant, bien qu’un chouïa difficile au début car c’est aussi un roman choral, où chacune prend la parole à tour de rôle, parfois en même temps, et que Kinga Wyrzykowska ne nous a pas facilité la tâche pour s’y retrouver. Mais après un petit temps où on se demande « mais c’est laquelle déjà qui a les parents polonais sympas ? » (qui ont l’air aussi de faire des trucs à manger trop bons, dixit le ventre de Jean-Michel) ou bien « la fille placée en famille d’accueil, c’est bien Tina ? », on finit par s’attacher à chacune des filles et à se demander comment leurs relations vont évoluer et comment leur collecte d’argent va aboutir. Car bientôt arrive la partie suspense du roman, et le vol de la cagnotte va attiser considérablement les tensions au sein du groupe fragilisé, risquant à tout moment de tout faire exploser…

De nos propres ailes est un très bon roman, qui fait la part belle à ses personnages de jeunes filles finement campées, et à un ton juste au plus proche de ces adolescentes qui n’ont pas peur de dire ce qu’elles pensent et qui risquent bien de laisser la situation leur échapper… A découvrir !

De nos propres ailes, Kinga Wyrzykowska (Bayard Jeunesse)
disponible depuis le 4 janvier 2017
9782747067522 – 14,90€
à partir de 13 ans
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Power Club, 1. L’apprentissage – Alain Gagnol

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En 2038, les super-héros sont aussi populaires que les boys-band dans les années 1990. Ils font partie du Power Club, groupe créé aux Etats-Unis, qui rassemble des jeunes entre 16 et 25 ans dont les parents ont assez d’argent pour leur offrir l’adhésion. Pour son anniversaire, c’est le cadeau que reçoit Anna de la part de ses parents ! Bientôt, elle se rend à New York, où l’opération qui lui verra attribuer ses superpouvoirs se déroulera…

★★★★☆

Dans ce premier tome d’une trilogie, Alain Gagnol nous présente un monde où les super-héros sont connus de tous, tels des acteurs ou des musiciens célèbres, et où ils ont obtenus leurs pouvoirs non pas par accident – comme c’est très souvent, voire tout le temps, le cas dans les histoires de super-héros que nous connaissons bien – mais grâce à la fortune de leurs géniteurs. Eh oui ! En 2038, pour devenir un super-héros, inutile d’avoir un sens aigu de la justice ou de vouloir faire le bien autour de vous et sauver la veuve et l’orphelin ! Demandez juste quelques millions de dollars à papa-maman et hop, vous rejoindrez le Power Club ! On vous inoculera alors des boosters, une petite merveille de la technologie qui vous garantira de voler dans les airs, une super-force, une résistance aux balles et autres trucs cools. En échange, vous participerez aussi à l’émission de télé-réalité hebdomadaire du club, signerez des contrats juteux pour devenir l’égérie d’une marque de cosmétiques et paraderez dans toutes les soirées branchées. Et sauvez les petites gens des grands méchants ? Ouais, bon, de temps à autres, quoi… quand c’est un peu chaud pour la police, histoire que des mecs bien entraînés pour des prises d’otage ou quoi ne se fassent pas canarder.

Anna va donc devenir la nouvelle membre du Power Club, malgré une réticence première due à son manque d’intérêt pour la célébrité et la frime qui lui semble émaner des autres super-héros. Et bientôt, si elle trouve les super-pouvoirs vraiment très cools, son envie d’être une véritable super-héroïne – sauver des vies, donc, être utile à la population – va se révéler être un problème pour le Club et ses dirigeants. Sans compter que, à son arrivée à New York, elle a entendu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû entendre… Une information sensible qui concerne la mort du premier super-héros de l’histoire depuis la création du Power Club…

Avec ce premier tome de Power Club, Alain Gagnol signe un roman de super-héros passionnant, avec des scènes d’action surpuissantes, une sensation de voler avec Anna plus vraie que nature, et une réflexion super intéressante sur le pouvoir de l’image et de la célébrité. Le complot qui entoure la mort d’un super-héros du Power Club, l’enquête menée par Anna, sa relation si particulière avec l’incroyable technologie qui coule dans ses veines, tout cela donne une épaisseur de plus à ce roman très réussi, dont la fin jouissive nous donne encore plus envie de découvrir la suite des aventures d’Anna ! Alain, on est prêt pour le tome 2 ! 😀

Power Club, 1. L’apprentissage, Alain Gagnol (Syros)
disponible depuis le 5 janvier 2017
9782748521504 – 17,95€
à partir de 13 ans
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La boîte – Anne-Gaëlle Balpe

9782848657585,0-2600427

Avec Jean-Michel, on se bat toujours quand il y a un nouveau roman de la collection Exprim’ qui sort. Et cette fois, c’est la carrure imposante de Bob qui a remporté la lecture du tout dernier en date et qui porte le nom mystérieux de La boîte !! Tadaaaammm… (ne vous laissez pas berner par tout ce rose sur la couverture, car vous allez être surpris) !

Malt et Jen ont vingt ans, et aucune perspective d’avenir. Ils passent leurs journées à zoner dans leur petit ville perdue, jusqu’au jour où ils découvrent une boîte sous le banc du parc. A l’intérieur, un billet, accompagné d’un mystérieux message : « Plus d’argent en échange d’un service ».

★★★★☆

Voilà un résumé qui donne plutôt l’eau à la bouche, non ? Eh bien non seulement on se laisse tenter mais on se laisse aussi très vite prendre au jeu, comme les personnages, afin de savoir ce que referme cette boîte ou, plutôt, ses promesses. Car, comme le pense Jen, il ne s’agit probablement que d’un jeu, d’une sorte de téléréalité ou de caméra cachée. Qu’est-ce qu’on y risque à part devenir célèbre et riche ? Dès lors, la vie de nos jeunes adultes va basculer du tout au tout car, bien sûr, la tentation de l’argent facile est grande. Et si tout semble merveilleux au début (on va dans la ville la plus proche dépenser sans compter, louer une suite majestueuse dans un grand hôtel…), le « service » finit par être demandé et c’est Malt qui va s’y coller…et découvrir qu’il trempe dans une terrifiante affaire. Mais je ne vous dis rien, ce serait gâcher la surprise (enfin…l’horreur) ! 🙂
Ce que je peux vous dire, c’est que l’écriture d’Anne-Gaëlle Balpe est carrément addictive et, du coup, très efficace, on a l’impression de se trouver dans un bon film d’action, où le suspense est rondement mené, les dialogues percutants, les scènes rythmées et parfois même spectaculaires. Les personnages sont très réussis, on s’attache instantanément à Malt et à son histoire. On ressort de tout cela le souffle court, d’autant plus que les pages défilent à une vitesse terrible, nous donnant l’impression d’avoir terminé le livre trop tôt.
Je ne connaissais pas Anne-Gaëlle Balpe, alors qu’elle a déjà une bibliographie bien fournie, mais ce sera assurément une romancière à suivre pour les ados.

La boîte, Anne-Gaëlle Balpe (Sarbacane)
collection Exprim’
en librairie depuis le 4 février 2015
9782848657585 – 15,50 €
à partir de 14 ans