Jeune orpheline au service du maître architecte du Sanctum, une immense cathédrale à la gloire de la Lumière, Catrin, grâce à sa dextérité et sa maîtrise de l’escalade, est chargée d’en inspecter les échafaudages et les éléments de construction, à la recherche de la moindre faille. Mais lors d’une nuit d’inspection, elle est victime d’une chute et d’étranges visions. Au même moment, une jeune femme est assassinée à quelques rues de là. Lorsqu’elle découvre ce meurtre sanglant, Catrin va être entraînée dans l’enquête, aux côtés de Simon, un étranger chargé de mener l’investigation.
Entre Jack l’Eventreur et les Piliers de la Terre, Erin Beaty nous propose un roman oscillant entre fantasy et thriller. Crimes, magie, maladie mentale et amour sont au programme de ce très dense pavé à la couverture envoûtante. Malgré quelques écueils habituels du roman young adult (les longueurs – ils doivent être obligés de ne jamais faire moins de 600 pages aux Etats-Unis !! – l’héroïne parfois agaçante et la romance un peu rapide), Erin Beaty parvient à mélanger toutes ses inspirations et ses thèmes dans une histoire qui tient plutôt bien la route. En premier lieu son univers de fantasy médiévale, qui n’est pas tant décrit que ça, et qui n’en a pas tellement besoin tant les images viennent tout de suite à l’esprit grâce à une écriture très visuelle. On prend également énormément de plaisir à découvrir progressivement la magie dont Cat semble être la détentrice, une magie liée aux effets de la Lune, astre honni par la population pour ce qu’il personnifie. Mais c’est surtout l’enquête policière qui va prendre le pas dans la vie de Catrin et dans notre intérêt de lecteur.rice, surtout quand les suspects se révèlent proches d’elle. Attention cependant à quelques scènes décrites de manière presque chirurgicale, et à la nature des meurtres, qui sont terrifiantes ! (On le réservera donc aux grands ados)
Mais au-delà de l’enquête, de la romance ou de la magie, De Lune et de sang interroge surtout notre relation à la maladie mentale. Plusieurs personnages y sont confrontés d’une manière ou d’une autre et l’autrice parle d’ailleurs à la fin du roman d’une ville belge, Geel, qui lui a inspiré une ville de son propre univers, celle dont l’enquêteur Simon est originaire, un refuge pour les malades.
Il s’agit du premier tome d’une duologie, mais l’enquête étant résolue à la fin, il peut tout à fait se suffire à lui-même.
disponible depuis le
9782371023864 – 17€