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Car boy – Anne Loyer

9782364749917,0-3726248

Après le décès de sa mère, Raphaël, 14 ans, est envoyé chez son père, qu’il ne connaît pas et qui vit au beau milieu d’une carrosserie. Ça tombe bien, le garçon est aussi cabossé que les voitures qui habitent le lieu. Mais son père est un homme bourru, maladroit. Quant à sa nouvelle demi-sœur, Mylène, 17 ans, c’est un canon. Et puis il y a Kathia, rayon de soleil de 8 ans, petite fille en fauteuil roulant qui vit en face de la casse Mirami…

A toute vitesse avec Bob

★★★★☆

Le deuil d’un parent, la reconstruction, la découverte d’une nouvelle famille jusqu’alors inconnue…des thématiques chères à la littérature jeunesse qui trouve une nouvelle voix avec ce magnifique texte d’Anne Loyer. C’est avec beaucoup de finesse et de douceur qu’elle dresse le portrait de cet adolescent bosselé comme la carlingue d’une bagnole, incapable de se lier avec ce père inconnu qui ne semble pas particulièrement heureux de l’accueillir et découvrant petit à petit l’histoire de sa mère. Grâce à Mylène, sa demi-sœur sexy, il réussira peut-être à saisir le caractère du père, grâce à la lumineuse Kathia, ce sont des questions importantes qu’il parviendra à résoudre… Le personnage de Kathia est d’ailleurs sans doute celui que j’ai préféré, éblouissante par sa justesse et sa sensibilité et éclatante de couleur dans ce décor d’huile de moteur et de rouille. Un décor inhabituel qui fait aussi beaucoup dans ce récit initiatique fort et cette histoire toute en émotion.

Jean-Michel enclenche le turbo

★★★★☆

Des familles cabossées comme le cimetière des épaves métalliques d’à côté. Des ados torturés avec un Raphaël en proie à une culpabilité liée à la mort de sa mère, une fillette philosophe amoureuse de la vie, « Salut je m’appelle Mylène; T’avise pas de m’appeler Mir Laine, on me l’ déjà fait. » : une demi-soeur qui envoie du rêve avec son étoile tatouée sur sa paupière, un rapport père/fils formidablement exploité. Chaque mot est poussé par un souffle comme seuls les grands auteurs savent créer. Anne Loyer signe avec Car boy le roman de l’épanouissement, sans doute notre roman préféré où chaque émotion est méticuleusement retranscrite. Une famille dysfonctionnelle dont les membres se heurtent dans l’autoroute de la vie. La notion de deuil est déclinée et traitée sous toutes ses formes à travers la culpabilité, la colère, le manque, l’acceptation. Une entrée fracassante chez Thierry Magnier. On congratule Franck Pellegrino pour une première de couverture roots’n rouille du plus bel effet.
C’est quoi la vie finalement ? Une voiture, une fille et une route. Droit devant.
Comme l’écrit Anne, ce roman c’est Un morceau de tôle en travers du coeur.

Car boy, Anne Loyer (Thierry Magnier)
disponible depuis le 8 février 2017
9782364749917 – 12€
à partir de 12 ans

Son
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La fille de la ville – Boris Lanneau

GetBlob.ashx

Après trois filles à vélo et une drôle de famille en mini-van, ce sont maintenant cinq mecs en bagnole qui veulent repousser un peu la rentrée. 🙂

Cinq copains, à la vie à la mort. Cinq mecs de la campagne qui rêvent de la fille de la ville. Celle qui revient cet été et qu’il faudra séduire avec une voiture. Et ça tombe bien, ils ont une 2CV de collection. Mais après une chasse au lièvre à fond la caisse, tout tombe à l’eau, la voiture comme les rêves…

★★☆☆☆

Attila, Dolby, Dudu, Jmenba et Rouge-Gorge, pour vous servir. Surnommés l’Equipe, comme au foot. Cinq mecs qui n’ont pas grand-chose à faire dans leur petit bled, surtout pendant ces vacances où ils n’attendent qu’une seule chose : revoir la fille de la ville. Celle qui les a tant émoustillés l’été précédent en étant…pas comme les autres. Une fille spéciale, unique. Et à Saint-Savin, leur petit village, pour séduire une fille, il faut une bagnole. Malheureusement, ils mettent leur 2CV à l’eau après une nuit à toute berzingue et, le lendemain, la voiture disparaît. Les cinq bonhommes vont alors devoir se lancer à la recherche de leur trésor, surtout quand celui-ci ne leur appartient pas : la voiture est en effet au père de Dudu.
Entre les souvenirs de l’été dernier, la découverte de nos cinq héros et leur course contre la montre pour retrouver leur voiture, Boris Lanneau construit un roman où l’action se déroule sur des chapeaux de roue. Les temps-morts, telle la mi-temps en plein milieu de match, sont ceux de la fille de la ville, le moment où l’on rêve de cette créature inaccessible et ô combien mystérieuse. Mais au-delà de cette course effrénée pour récupérer la 2CV, c’est avant tout une histoire d’amitié, de vies de famille, de difficultés à communiquer, de relations entre les gens, de petits moments de tristesse ou de bonheur… Malgré tous ces ingrédients, je ne suis pas parvenue à me laisser emporter totalement dans le roman, sans doute à cause du style très immersif auquel je n’adhère que modérément, qui m’a parfois perdue dans la narration et qui ne m’a pas toujours rendu les personnages sympathiques…

La fille de la ville, Boris Lanneau (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible le 2 septembre 2015
9782848658193 – 15,50€
à partir de 14 ans