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L’Infinuit, t.1 – Ross MacKenzie

Dans le Royaume d’Argent, les Sorciers sont détestés et traqués par Mme Hester, grande mage du pays. Pour les vaincre définitivement, elle a besoin du Dernier Sort qui lui permettra de contrôler l’Infinuit, une malédiction terrible capable de mettre fin à la vie entière. Mais ce sort est introuvable et l’impatience de Mme Hester grandit, quitte à mettre en péril tout le royaume… Dans la capitale, Larabelle, orpheline et glaneuse dans les égouts, pourrait bien se retrouver au cœur de cette guerre entre les Sorciers et Mme Hester…

Dans ce premier tome d’une nouvelle trilogie de fantasy sombre et passionnante, découvrez : une jeune orpheline débrouillarde et attachante au destin inattendu ; un djinn terrifiant ; une grande mage avide de pouvoir ; un petit glaneur plein de ressources et de bonté ; un jeune Mage Blanc privé de son âme et prisonnier d’une servitude qui se met à rêver de liberté ; et une Infinuit prête à prendre possession du monde entier si personne ne l’affronte… Et tout cela sans compter des alliés qui se révèleront ennemis ou inversement, des innocents contraints de rejoindre les rangs de la nuit et un combat pour l’égalité et l’acceptation de tous.

Si l’on retrouve tous les ingrédients d’un bon roman de fantasy classique, Ross MacKenzie nous propose ici une histoire bien plus sombre qu’habituellement pour le public visé. La violence du monde où vivent les personnages ne nous est pas épargnée, depuis les conditions de vie déplorables d’orphelins qui doivent survivre en glanant des objets perdus dans les égouts ou celle des Mages Blancs assujettis à la terrible Mme Hester à ce qui attend la population entière quand l’Infinuit est libérée de son sommeil millénaire. La magie du Royaume d’Argent, avec son petit côté steampunk où les sorts sont dans des fioles chargées dans le barillet d’une baguette-pistolet, peut être aussi magnifique qu’effrayante. Ainsi les personnages en seront-ils d’autant plus intéressants et profonds qu’ils seront soumis à des choix moraux tout au long de leur périple.

Ce premier tome de l’histoire de Larabelle est en tous cas un vrai page-turner, l’aventure et le danger nous attendant à toutes les pages et, chose assez rare, il peut se suffire à lui-même puisque l’intrigue principale trouve une conclusion tout à fait satisfaisante. Ou presque… Une série prometteuse, notre curiosité pour ce qui attend notre héroïne est piquée !

L’Infinuit, t.1, Ross MacKenzie, traduit par Marie Leymarie (Auzou)
disponible depuis le 21 janvier 2021
9782733885932 – 14,95€
à partir de 11 ans
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Juste un mot – Frédéric Vinclère

Paul a 11 ans et subi un racket au collège. Lorsque son grand frère le découvre, il lui laisse une lettre dans sa tirelire. C’est le début d’une correspondance par mail alors que Lou-Victor, le grand frère, est soudain loin de Paul. Alors que la situation semble s’aggraver, d’autres personnages vont peu à peu faire leur entrée dans la vie de Paul, avec des échanges de mots en classe ou encore des messages sur Facebook.

Comment aider son petit frère lorsque l’on est si éloigné de lui ? Éloigné parce qu’ils n’ont jamais été tellement proches, parce que leurs parents ne leur ont jamais véritablement prêté attention, et parce que Lou-Victor est dans un « internat ». Mais Paul n’est pas dupe, même si on ne lui a rien dit, il sait où est réellement son frère. Cette correspondance inattendue, née d’un acte tout de même répréhensible de Lou-Victor, va pourtant amener les deux frères à se confronter, se confier et se redécouvrir. Malgré la distance, le grand frère va tenter d’aider le plus petit à se sortir du terrible engrenage dans lequel il s’est retrouvé. Et s’il ne peut pas venir lui-même s’en charger, peut-être des camarades de Paul le pourront-ils ? Grâce aux conseils de son frère, Paul rencontre Loubna, une élève de troisième solaire et forte, qui semble faire partie d’une histoire compliquée de Lou-Victor, et qui va se révéler une véritable amie…

Sans vous en dire trop sur les chemins qui mèneront chacun d’entre eux dans cette histoire, sachez simplement que Frédéric Vinclère nous offre là une magnifique correspondance, intimiste et lumineuse. Beaucoup de non-dits, de petits secrets ne seront pas révélés, comme ce fameux mot qui débloquera une certaine situation et termine le roman, mais c’est là aussi toute la réussite de ce texte sur la famille et l’amitié. Si le point de départ se focalise sur le harcèlement que subit Paul, c’est avant tout la relation entre deux frères qui nous touche, cet éloignement forcé de Lou-Victor, ses erreurs et ses tentatives d’être un meilleur frère, une meilleure version de lui-même, d’être tout simplement là pour Paul quand personne d’autre ne l’est. Quant à Paul, il nous bouleverse par son innocence et sa profonde solitude. A travers cette correspondance, les deux frères vont apprendre à se retrouver, à s’aider mutuellement, à grandir et tenter de faire avancer leur famille. Un roman d’une grande justesse, mais également plein d’humour et d’optimisme.

Juste un mot, Frédéric Vinclère (Auzou)
disponible depuis le 27 août 2020
9782733881446 – 12,95€
à partir de 10 ans
Discussion
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Celle qu’on ne voyait pas – Karen McCombie

9782733836736, 0-2693210

Maisie vient de changer de collège. Son père a en effet obtenu le poste d’administrateur dans le collège pour filles Nightingale. Après l’incident dans sa précédente école, Maisie est inquiète de ne pas réussir à se faire d’amie. Heureusement, elle rencontre très vite Kat, une autre élève de 5e qui devient son amie et avec qui elle va se mettre en quête de résoudre le mystère de ce fantôme qui hanterait le collège…

Dans l’esprit de Bob

★★★☆☆

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu une histoire de fantôme pour les préados aussi plaisante ! Karen McCombie parvient à maintenir son suspense avec pas mal de réussite : on se demande jusqu’au bout comment va se résoudre cette histoire. Mais il y a aussi une très jolie histoire de famille : la mère de Maisie est morte quand elle était petite et ne garde d’elle qu’un petit carnet dans lequel elle avait laissé des conseils ou recommandations. Des conseils qui sont les titres de chaque chapitre et trouvent à chaque fois leur utilité. Il y a aussi Clem, la grande sœur un peu peste qui se révèle finalement un cœur tendre et, surtout, un papa gâteau qui tente doucement de refaire sa vie avec une jeune femme qu’il a un peu de mal à présenter à ses filles. On s’attache instantanément aux personnages, ce qui rend la lecture très douce et agréable.
L’histoire de fantôme est elle un peu angoissante au début, jusqu’à ce qu’on comprenne qui est le fantôme. A ce moment-là, il s’agit plutôt de découvrir comment et pourquoi ce fantôme est là. Le mystère à résoudre par une jeune fille de 13 ans se fait assez facilement, les coïncidences sont nombreuses et elle n’a pas à chercher longtemps ni très loin. Cette facilité n’entache rien à la qualité du roman et le public visé y trouvera sans aucun doute son compte, d’autant que l’histoire se termine bien. Un roman fantastique très agréable et une jolie histoire d’amitié et de famille.

Qu’a vu Jean-Michel dans ce roman ?

★★★☆☆

Je suis de l’avis de mon Bob sur cette histoire de fantôme moderne qui fait chaud au cœur. Ce roman n’est pas fait pour effrayer, il possède une dimension traité avec brio : celui du deuil. Après le décès de leur maman et épouse, toute la famille doit faire face à cette perte, au vide qu’elle entraîne. Maisie et Clem ont un père exemplaire qui se débrouille du mieux qu’il peut pour que ses filles aient un quotidien normal. Tout le monde va de l’avant : un joli message sur la vie traverse ce roman. Ce que j’ai également trouvé très chouette c’est la relation fraternelle de Maisie et Clem : entre chamailleries qui donnent lieu à des scènes qui vous rappelleront forcément des souvenirs d’enfance si vous avez une fratrie – et soutien, ces deux-là forment une sacrée paire de coquines 🙂 Une lecture facile, entraînante et intelligente : une charmante découverte de la nouvelle collection Virage pour les adolescents des éditions Auzou qui ne devrait plus rester tapie dans l’ombre très longtemps…

Celle qu’on ne voyait pas, Karen McCombie (Auzou)
collection Virage
disponible le 20 août 2015
9782733836736 – 11,95€
à partir de 12 ans

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Les voyages fantastiques de Jules Verne

julesverneUn grand auteur accessible aux plus jeunes, voilà un livre qui manquait dans nos rayons et qui satisfait une demande qui était devenue récurrente : « existe t-il un beau livre de Jules Verne pour les petits ? » Eh bien pas tellement voyez-vous… Et pouf! L’éditeur Auzou s’y est collé, avec Eric Puybaret aux illustrations, ce que je qualifie de gage de qualité. Au premier contact visuel, ce fut le coup de foudre – et je ne suis pas la seule : la couverture inspire douceur et simplicité et avec envie, on le feuillette. Le tour du monde en 80 jours, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune, Cinq semaines en ballon et Vingt mille lieues sous les mers ont été abrégés avec efficacité par Claude Carré (l’auteur, entre autres, de la chouette bd « Michel, le hamster fétiche » chez Bayard Jeunesse) et nombreux sont les parents qui ont été conquis par un si bel objet : c’est un livre qu’on a plaisir à offrir ou même à garder dans sa bibliothèque. Ce recueil fait mouche, tant mieux c’est mérité. Avec Bob, nous avons l’intention de nous pencher plus amplement sur l’éditeur Auzou – que vous connaissez peut-être déjà avec leur série du Loup, nous vous tiendrons informés si nous trouvons des choses aussi jolies 🙂

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Les voyages fantastiques de Jules Verne, adapté par Claude Carré & illustré par Eric Puybaret (Auzou)
9782733830543 – 17,50€
sorti le 23 octobre 2014
à partir de 6 ans