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Maman Renard – Amandine Momenceau

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Premier ouvrage publié de l’auteur, cet album est insoutenable de mignonnerie. On le repose avec la satisfaction de posséder un ouvrage de qualité, une création intemporelle…on aimerait que ce livre devienne un classique. Amandine Momenceau, assez doué de ses dix doigts maispasque (oui on a lu sa bio, on se renseigne ma petite dame chez Bob et Jean-Michel), découpe en long en large et en travers rendant le final poétique et presque animé.

★★★★★

L’histoire est efficace : par une belle journée d’hiver ensoleillée, quatre renardeaux gambadent allègrement dans la neige et échappent à la surveillance de leur mère. La partie de « cache-cache » est lancée et fonctionne à merveille grâce aux animations de l’auteur. Le but est de nous balader de page en page, les découpes laissant belle part à la découverte des éléments cachés. Divertissant à souhait, le calme s’impose au fil des événements tant on se laisse porter par gaillardise des petits. Si jamais vous ressentez un soupçon d’inquiétude à la lecture ne vous faites aucun souci : tout se passe à merveille, Amandine Momenceau n’a pas réalisé un album sur la chasse et tous les petits finiront par se pelotonner contre leur mère.

Afin de vous rendre compte des animations, l’Agrume a publié une chouette vidéo de démonstration

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Maman Renard, Amandine Momenceau (L’Agrume)
disponible depuis le 20 octobre 2015
9791090743328 – 18€
à partir de 3 ans

 

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Kalil – Michaël Escoffier

9782352412441,0-2687710

Si vous fréquentez la littérature jeunesse, vous devez bien connaître Michaël Escoffier, auteur de tous un tas d’albums très drôles ! (On vous invite à aller voir son site si c’est pas le cas !) Bob et Jean-Michel, eux, sont particulièrement fans de ses albums réalisés avec Kris Di Giacomo. Aujourd’hui, pourtant, Bob va vous présenter le tout premier album de Michaël Escoffier qu’il a fait tout seul comme un grand : Kalil, qui a l’air comme ça un peu plus sérieux que les autres mais cache bien sa petite touche humoristique…

Kalil quitte son foyer à la recherche d’un endroit où il n’aura plus faim ni froid. Dans une église, il trouve un génie dans une lampe à huile, qui lui accorde le vœu de son choix…

★★★★☆

Pour son premier album en solo, Michaël Escoffier a choisi un univers plutôt minimaliste, qui commence dès la page de titre. Sur des pages totalement noires se découpent des formes blanches ou colorées, les mêmes que vous voyez sur la couverture, qui bougent et se déplacent sur la page selon la scène racontée. Le texte, court, nous raconte donc l’histoire de ce « pauvre bougre prénommé Kalil » qui, affamé, va partir à la recherche de nourriture. Sa rencontre avec un génie va lui permettre de faire exaucer son vœu…mais sans doute pas de la manière attendue ! Notre conte finit alors fable où la morale, et surtout son illustration, devrait faire sourire le lecteur.

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Un album étonnant qui, en dépit d’une histoire qui s’apparente aux contes orientaux que l’on connaît, nous paraît hors du temps. Il mêle en effet différents éléments culturels et le procédé d’illustration, qui semble finalement tout simple par son aspect très évocateur, permet une compréhension universelle de l’histoire. J’ai également beaucoup aimé la quatrième de couverture où, l’histoire terminée, les formes sont gentiment rangées dans le coin du livre… Peut-être pour nous inviter à nous en emparer pour construire notre propre petite fable ? Un album à lire et à relire qui a fait le bonheur de Bob ! 🙂

BONUS ! (pour vous donner un peu plus envie) Une petite vidéo réalisée par l’auteur pour présenter son œuvre, avec une musique de Loreena McKennitt, que Bob adore !

Kalil, Michaël Escoffier (Frimousse)
disponible depuis le 29 octobre 2015
9782352412441 – 13€
à partir de 5 ans

Son
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Le livre sans images – B. J. Novak

9782211225915,0-2817242

Peut-être connaissez-vous B.J. Novak pour l’avoir vu dans un certain nombre de films ou de séries TV. Eh bien figurez-vous que cet acteur, qui est aussi tout un tas d’autres choses dans le monde du cinéma, est également écrivain et vient de publier un album pour enfants, plébiscité outre-Atlantique. Cet album, c’est Le livre sans images, dont voici l’étonnante présentation de l’éditeur :

ATTENTION! ATTENTION!
Ce livre a l’air sérieux mais en vérité il est complètement idiot. Si un enfant essaie de vous obliger à le lire, sachez que cet enfant est en train de vous tendre un piège. Vous allez vous retrouver en train de proférer des insanités, et tout le monde va se tordre de rire. Ne dites pas que vous n’avez pas été prévenu.

Les enfants, ce livre est un piège ! Débrouillez-vous pour que les grandes personnes ne l’apprennent pas !
Ça a l’air sérieux, mais c’est exprès ! En fait, c’est vraiment le livre le plus idiot du monde.

★★★★☆

On connaissait déjà les albums sans texte, voici maintenant les albums sans aucune illustration ! Un album tout blanc, donc, avec uniquement des mots, en noir ou en couleur qui se promènent sur les pages. En effet, les jeux de typographie sont ici indispensables et « remplacent » le blanc laissé par les images. Alors oui, ça peut paraître un peu ennuyeux comme livre, même l’auteur le signale au début de son album. Mais, très vite, on nous dit que dans cet album, comme dans tous les autres albums (et c’est bien utile de le rappeler), le lecteur doit lire TOUS les mots, sans exception ! Et alors là, il vous faudra prendre une voix de robot, chanter, prononcer plein de mots bizarroïdes, faire des bruits… Bref, un enfer pour le lecteur, mais une franche rigolade pour les jeunes auditeurs.
On ne doute pas un seul instant de l’efficacité de cet album malicieux, qui promet d’excellents moments de lecture et de partage entre l’adulte et l’enfant. Et qui invite également le lecteur à voix haute à se mettre en scène, tel B.J. Novak devant cette classe aux États-Unis :

Le livre sans images, B. J. Novak (Ecole des loisirs)
disponible le 4 novembre 2015
9782211225915 – 12,50€
à partir de 4 ans

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La machine à câlins – Scott Campbell

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Si vous n’avez pas été câliné aujourd’hui, gaffe à la machine à câlins qui traîne sournoisement à la recherche de sa proie. Cet agresseur pour le moins tendre vous attend peut-être au coin de la rue, tapi dans l’ombre, prêt à vous enlacer le plus chaleureusement possible… Un petit garçon se réinvente « robot » doté d’un super pouvoir : la machine à câlins est lancée et personne ne peut y échapper.

★★★★★

Irrésistible, cet album plein d’humour et de tendresse (indéniablement) définit avec brio la définition du câlin : une arme encore méconnue qui peut faire des dégâts comme vous rendre souriant, détendu, un geste simple qui signifie beaucoup. L’un des plus grands moments de l’album reste celui du porc-épic qui bien évidemment n’est pas approché tous les jours par qui que ce soit mais cela gène t-il La machine à câlins ?! Néni ! Armé de maniques et d’un casque, cet animal déboussolé repartira le coeur tout chamboulé par l’étreinte qu’il a reçu. Et admirez les expressions de l’ours et la tortue :
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Alors la tortue personnellement je ne m’en remets pas : elle a un petit air narquois qui me plaît bien. Vous connaissez Scott Campbell ? Il a travaillé pour le magazine Nickelodeon (yeah) et vous aurez sans doute reconnu le trait de ses illustrations dans ses deux ouvrages édités chez Cambourakis Les grands duels du cinéma (tome I et II) et après concertation avec Bob nous trouvons que c’est un chouette auteur aux livres pétris à la dérision et à la malice. Son site est ici si vous souhaitez le découvrir un peu plus.

Pour vous exercer à câliner comme il faut : faites comme Will, trouvez un arbre.

Nous sommes très déçus avec Bob d’avoir raté cette semaine si particulière l’an dernier, cétait vraiment une idée originale 🙂
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La machine à câlins, Scott Campbell (Little Urban)
disponible depuis le 9 octobre 2015
9782374080000 – 10.50€
de 2 à 102 ans

Les câlins préservent la santé, étreignez-vous 5 à 10 fois par jour. Tout abus est recommandé 
Son
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Moabi – Mickaël El Fathi

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Bob aime bien les forêt. Et il aime aussi beaucoup les arbres, même s’il vient plutôt des mers et des océans. Alors, aujourd’hui, il a décidé de vous parler d’un des plus beaux arbres du monde : le moabi.

Il y a longtemps, une petite graine s’est mise à pousser quelque part dans la terre. Elle a grandi, grandi, et est devenue un arbre magnifique : le Moabi. Un arbre qui a vu le monde grandir en même temps que lui, qui a vu les dinosaures, puis cet être étrange qui ressemble un peu à ses amis les singes. Il a vu l’homme évoluer et a commencé à trembler…

★★★★★
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Mickaël El Fathi n’est pas qu’auteur et illustrateur, il a également été un grand voyageur, ce qui a sans doute exalté sa sensibilité au monde qui l’entoure. Car Moabi est un album magnifique et incroyablement sensible, qui nous transporte à un âge lointain, à la rencontre d’un arbre gigantesque et millénaire qui nous raconte son histoire. Un arbre qui fut le premier à percer la terre pour s’élancer vers le ciel et à créer cette forêt dans laquelle il vit désormais, observant le passage du temps et l’arrivée de créatures toutes plus diverses que variées. Jusqu’à l’arrivée de l’homme, d’abord créature parmi les autres, jusqu’à ce qu’il se lie d’amitié avec le feu et s’éloigne de tous. A mesure que le temps passe, l’homme prospère et se construit des maisons. Une nouvelle vie qui nécessite du bois et qui va faire trembler le grand Moabi…

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Avec des mots simples, mais poétiques, Mickaël El Fathi nous offre une fable écologique qui nous émerveille. Ses illustrations en double pages, très colorées, nous emmènent dans un univers étonnant et somptueux, où l’on admire chaque détail, chaque couleur. Il y a certaines pages qui m’ont tout simplement subjuguées (celle des dinosaures, par exemple). J’ai beaucoup aimé son texte, et notamment le message d’espoir de la toute dernière page… Un splendide album, donc, qui se termine par quelques données documentaires sur les arbres et notamment sur le Moabi, par le botaniste Francis Hallé. A découvrir et à offrir sans tarder ! 🙂

Moabi, Mickaël El Fathi (La Palissade)
disponible depuis le 20 octobre 2015
9791091330190 – 16,50€
à partir de 5 ans

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La ballade de Mulan – Clémence Pollet

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En ce moment chez Bob et Jean-Michel, on délaisse un peu la rentrée littéraire ados au profit de beaux ouvrages à mettre impérativement dans vos listes pour Noël (et oui, ça va arriver vite !) Cette fois, c’est la nouveauté des éditions HongFei Cultures que nous vous invitons à découvrir avec plein d’étoiles dans les yeux ! 😀

C’est la guerre et tous les hommes sont réquisitionnés. Son père étant trop âgé, Mulan décide de revêtir des habits d’homme et de partir à sa place. Douze ans durant, Mulan se bat en se faisant passer pour un homme. A la fin de la guerre, elle revient dans sa famille et dévoile à ses anciens compagnons d’arme estomaqués son véritable genre.

★★★★★

On ne vous avait pas encore parlé de cette maison d’édition qui a pourtant bientôt dix ans et qui s’intéresse plus particulièrement à la Chine et à sa culture. Avec La ballade de Mulan, c’est une légende importante de ce lointain pays qui nous est proposée. Et quand bien même vous avez vu l’adaptation de Disney sur cette héroïne, c’est finalement une vraie découverte que ce texte, traduit par Chun-Liang Yeh – co-fondateur de la maison – qui est assez loin de ce que l’on croit connaître de cette figure légendaire. Tout d’abord, le texte original, reproduit à la fin de l’album et datant du IVe siècle, est en réalité très court, et se lit finalement un peu comme une chanson ou un poème, une ballade – d’où le titre – que l’on écoute ou apprend. Il n’y a ensuite pas d’histoire d’amour, ou de révélation du véritable genre de Mulan avant la fin de la guerre qui l’a mobilisée pendant si longtemps. C’est un très beau texte, elliptique, mais grandiose, qui évoque des thématiques au final très actuelles : l’identité, la liberté, la question du genre.

L'une de nos illustrations préférées.

L’une de nos illustrations préférées : Mulan quittant ses habits de femme.

Quant aux illustrations de Clémence Pollet : quelle splendeur ! La technique ici utilisée est la linogravure avec un jeu sur trois couleurs (jaune, bleu, rouge). La grande taille de l’album et les illustrations sur double page nous permet d’en apprécier au mieux toute la beauté des traits, des motifs et des couleurs. Clémence Pollet nous offre ici une lecture illustrée de la légende avec beaucoup de talent et de finesse dans le choix de ce qu’elle souhaite représenter.

Une illustration parfaite de la transformation de Mulan.

Une illustration parfaite de la transformation de Mulan.

Il faut enfin signaler l’extrême soin apporté au livre de manière générale, avec notamment une jaquette qui cache une très belle évocation de la dualité de Mulan (et comme on est sympa, on vous la montre ci-dessous). Un ouvrage de très grande qualité à posséder absolument, coup de cœur de Bob et Jean-Michel ! 😀

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La ballade de Mulan, illustré par Clémence Pollet (HongFei cultures)
disponible depuis le 10 septembre 2015
9782355581021 – 19,90€
à partir de 6 ans

Son
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Phototoutou – Sylvie Serprix

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On ne vous avait pas encore parlé de la Palissade, toute jeune maison d’édition basée à la Rochelle qui publie principalement des albums. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir leur nouveauté, un album pour les amateurs de canidés. 😛

Tous les ans est organisé le concours Phototoutou, où les gens défilent avec leurs compagnons à quatre pattes dans un photomaton. Un seul « couple » remportera le trophée…

★★★★☆

On dit souvent que les animaux, et plus particulièrement les chiens, ressemblent à leurs maîtres. J’avoue ne plus me souvenir des titres, mais déjà quelques auteurs et illustrateurs ont confirmé cet adage (oui, je sais, c’est facile de dire ça !). Sylvie Serprix, elle, en fait tout son album ! Ainsi, maîtres et leurs chiens se succèdent dans la cabine du photomaton pour se faire tirer le portrait. Des enfants jusqu’aux personnes âgées, hommes comme chiens sont tous très différents les uns des autres mais tous semblent partager cet amour pour leur binôme.

Qui se ressemble s'assemble ?

Qui se ressemble s’assemble ?

J’ai beaucoup aimé les illustrations de Sylvie Serprix, à la peinture, qui dégagent une grande douceur, et la variété des couleurs choisies. De plus, les personnages et les chiens qu’elle a décidé de représenter ne sont pas aussi caricaturaux que ce à quoi l’on pourrait s’attendre sur un sujet pareil. Ce qui en fait un ouvrage plein de tendresse, de jolis moments entre les personnages et leurs compagnons à poils.
Les textes qui accompagnent chaque « couple » jouent sur les rythmes et les rimes et on imagine bien le présentateur extérieur commentant les duos, à la manière de tous les concours.

Mon duo préféré parce que les tâches de rousseur, c'est trop mignon !

Mon duo préféré parce que les tâches de rousseur, c’est trop mignon !

Après cette belle galerie de photographies, la dernière page laisse à l’enfant le choix du vainqueur de ce concours qui a du chien et qui devrait sans aucun doute plaire à tous ces petits qui s’émerveillent devant le meilleur ami de l’homme. 🙂

Phototoutou, Sylvie Serprix (La Palissade)
disponible le 22 septembre 2015
9791091330206 – 13,80€
à partir de 6 ans

Son
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Il était une fois l’alphabet – Oliver Jeffers

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Il y a une chose que vous ne savez peut-être pas : Bob est un FAN INCONDITIONNEL d’Oliver Jeffers. Il aurait adoré découvrir ses livres quand il était petit mais il est encore plus content de les apprécier maintenant qu’il est un grand garçon. Aussi, ne vous attendez à aucune objectivité dans cet article parce que : a) Bob est trop fan pour dire des choses pas gentilles, b) de toute façon, Oliver Jeffers, c’est juste trop bien, fan ou pas fan, c) ce livre est une petite merveille, vous n’aurez qu’à ouvrir n’importe quelle page pour vous en rendre compte. Tout est dit. Achetez ce livre. 😀

Bon, ok, Bob vous en parle un peu quand même car vous semblez avoir besoin d’être convaincus (non mais sérieux ?!?)…

Dans cet abécédaire, Oliver Jeffers décide de donner une histoire à chacune des lettres de l’alphabet que l’on utilise dans nos mots et nos histoires. Il nous propose ainsi vingt-six petites saynètes qui forment une grande aventure…

★★★★★
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Il était une fois l’alphabet, c’est 120 pages du pur bonheur visuel et de sourires. Les vingt-six histoires illustrant les lettres de l’alphabet sont totalement rocambolesques, dans le plus pur style de l’auteur qui aime l’absurde, le loufoque et les chutes improbables. Des histoires nées parfois de mots ou d’expressions qui semblent n’avoir aucun lien, ou presque. Le jeu au sein des histoires se fait également sur les sonorités ou la volonté de faire des phrases avec un maximum de mots comprenant la lettre que l’auteur veut illustrer. Ce qui permet ainsi une belle inventivité et ajoute à l’humour de l’album.

Quant aux illustrations, elles sont toujours aussi réussies, mêlant dessin, peinture et éléments photographiques. J’adore le trait d’Oliver Jeffers, ses personnages très expressifs, ses objets détaillés, ses animaux hallucinés. Je me régale à chaque fois de tous les éléments de l’image, les petits dialogues de personnages qui contribuent aussi au côté barré de son univers.

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Il était une fois l’alphabet est un magnifique album, un abécédaire original et carrément indispensable à toute bibliothèque ! Il trône déjà sur celle de Bob avec sa couverture orange pétante (et pas rose malgré ce que laisse penser l’image de couverture sur le net). Vous êtes convaincus, maintenant ? 😛

Il était une fois l’alphabet, Oliver Jeffers (Kaléidoscope)
disponible depuis le 16 septembre 2015
9782877678636 – 19€
à partir de 6 ans

Son
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Le diplodocus : dino-cool !

Aujourd’hui, Bob et Jean-Michel vous présentent une toute nouvelle maison d’édition : Le diplodocus (ils ont un nom cool, non ?), qui sort ce mois-ci ses trois premiers titres ! De très beaux albums, destinés à plusieurs tranches d’âge, à découvrir et assurément un éditeur à suivre ! 🙂

Dans la rue

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Dans la rue est issu d’un projet d’une artiste néerlandaise, Tineke Meirink (dont vous pouvez apercevoir le travail sur son tumblr), qui retouche tout simplement une photographie pour faire vivre les petites imperfections ou banalités de ce que l’on voit dans la rue. Une façon rigolote d’envisager des lieux, des fissures ou des objets sous un jour nouveau. Le texte rythme avec efficacité le petit côté « jeu » du livre qui consiste à deviner ce qui peut bien se cacher derrière un tuyau d’arrosage ou sur une signalisation routière (et Bob et Jean-Michel sont vraiment très nuls à ce jeu). Un très bel imagier cartonné pour les tout-petits qui semble être le premier ouvrage de la collection La rue est un livre.

Qu’est-ce qu’il y a dans ton ventre ?

★★★★☆
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On passe à la tranche d’âge un peu au-dessus avec cet album qui évoque l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille et une petite fille qui demande à sa maman ce qu’il y a dans son ventre. C’est avec poésie que la maman répond à son enfant, y exposant ses sentiments, ses espoirs, sa joie. Un très joli texte qui s’accompagne d’illustrations très vives jouant sur la superposition des images et des couleurs. L’album se termine avec l’arrivée du bébé dans la famille et la joie de la petite fille, avec un sentiment d’incroyable douceur. Une très belle évocation de la maternité, toute en subtilité.

Le grand écart

Couv-le-grand-ecart★★★☆☆

C’est aux plus grands que s’adresse ce dernier album, que j’ai un peu moins apprécié que les autres. Thomas Scotto raconte dans cette histoire la difficulté du déménagement dans un pays différent, dans lequel on ne parle pas la langue, dans lequel on a du mal à s’intégrer. Les mots qu’il fait dire à Anya, cette petite fille perdue dans un monde qu’elle ne connaît pas, sont magnifiques ! Et son imaginaire est en parfaite adéquation avec les illustrations de Lucie Albon, même si j’ai justement moins accroché sur le style de l’illustratrice. Un album lui aussi empreint d’une jolie poésie, qui aborde avec finesse le thème du déménagement.

▲ Dans la rue, Tineke Meirink
disponible depuis le 10 septembre 2015
9791094908020 – 9,90€
à partir de 2 ans
▲ Qu’est-ce qu’il y a dans ton ventre ?, Sara Trofa, illustré par Elis Wilk
disponible depuis le 3 septembre 2015
9791094908013 – 11,90€
à partir de 4 ans
▲ Le grand écart, Thomas Scott, illustré par Lucie Albon
disponible depuis le 3 septembre 2015
9791094908006 – 12,90€
à partir de 6 ans

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Dans la tête d’Albert – Carole Chaix & Annie Agopian

danslatêtedalbert« A Angèle Cambournac
A Thierry Magnier
Merci d’avoir dit oui à cet « ovni » ! »

Un bel ovni en effet
Comme toujours avec Carole Chaix chaque album est une jolie surprise, ses illustrations sont toujours en parfaite concordance avec les textes soignés d’excellents auteurs. Dans la tête d’Albert est une mignardise pour l’âme, qui à son tour, devient tout à coup embuée d’émotion(s).

Albert et son Chien vivent ensemble et il n’est est pas toujours facile pour l’animal de comprendre son maître car il est plein de contradictions, et son silence est parfois compliqué à décrypter.

Mais qui est donc Albert ?

Albert a un petit vélo dans la tête. Il veille, pense, réfléchit, parfois trop, le regard dans le vide, il rêvasse entre ses deux oreilles, il perd les pédales, s’énerve, s’entête, s’accroche. C’est son Chien qui le promène au bout de sa laisse. En vélo, Albert fait le fou, il s’amuse au gré du vent tandis que les gens rient de lui. Serait-il différent ? Schizophrène, bipolaire, dépressif, mélancolique ? Il voit le monde différemment, des dizaines de sensations et d’envies parcourent sa tête, parfois en même temps : chaque jour contient son lot de surprises. Ce que son Chien considère comme une insuffisance de goût ou des lacunes d’attention, relève en fait d’une grande perspicacité de la part de son maître. Serait-il un génie ? Il est seul dans sa cafetière qui bout sans cesse. Il est timide et un manque de confiance en lui le retranche dans sa tête. Il n’est pas maître de lui-même : ses émotions peuvent le dépasser et des colères injustifiées prennent le pas sur la raison. Albert est comme n’importe lequel d’entre nous : il ne connait pas la recette du bonheur mais qu’à cela ne tienne, il n’aura jamais finit d’apprendre et de grandir…
Une histoire délicate et fragile comme son personnage, à découvrir patiemment. Un album sans doute réservé aux amateurs de livres insolites, à ceux qui apprécient la poésie et allez savoir pourquoi : en le lisant, je lui ai trouvé le petit goût amer et sucré d’une tartelette au citron.

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images Thierry Magnier éditions

Dans la tête d’Albert, Carole Chaix & Annie Agopian
disponible le 26 août 2015
9782364747241 – 17€
difficile de donner un âge pour cet album, ouvrez-le 🙂