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Le secret de l’inventeur, t.1 Rébellion – Andrea Cremer

Bob ne s’arrête plus de lire ! Et il vient de terminer le premier tome de la nouvelle trilogie d’Andrea Cremer. Andrea Cremer qui sera présente lors du Salon du livre de Paris et que nous aurons la chance de pouvoir interviewer, grâce aux éditions Lumen ! 😀 Du coup, si vous aussi vous avez des questions pour l’auteur, n’hésitez surtout par à nous les envoyer par mail ou en laissant un commentaire sur cet article. 🙂

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Lorsque Charlotte sauve un jeune garçon d’une machine lancée à ses trousses, elle ne s’imagine pas que sa vie est sur le point de changer. Nous sommes aux États-Unis, peu après la guerre d’indépendance remportée par les britanniques et la résistance s’organise. Charlotte et d’autres jeunes, cachés dans les Catacombes, en font partie. Mais l’arrivée du jeune garçon surnommé Grave va changer leurs plans. Charlotte va ainsi devoir se rendre dans la cité flottante de New York pour y percer le secret de son nouvel ami, et venir en aide à la rébellion.

★★★☆☆

Premier tome de ce qui s’annonce comme une trilogie, Le secret de l’inventeur est une uchronie steampunk (ou rétro-futuriste, c’est comme vous voulez), qui part du principe que la guerre d’indépendance des États-Unis s’est soldée par un échec des colons. C’est donc l’Empire britannique qui gouverne d’une main de fer…et ce n’est pas peu dire puisque l’Empire possède des machines de guerre propres à mater l’ennemi et à dissuader toute rébellion. Notre jeune héroïne, Charlotte, fait partie de cette rébellion des colons américains et, si elle vit éloignée des combats et de ses parents qui les mènent, cela ne l’empêche pas de faire tout son possible pour les rejoindre. Mais la rencontre avec Grave, va totalement changer la donne, tout en lui donnant la possibilité de vivre l’aventure dont elle rêvait.
Malgré un début un peu long à la mise en place, Rébellion est un roman qui plaira sans aucun doute. On y trouve tous les ingrédients requis : héroïne rebelle, monde fantastique, mystères et aventures…et une amourette contrariée. L’intérêt vient surtout de l’inspiration steampunk de l’auteur et le choix du lieu et de l’époque. Je ne suis pas une experte du genre mais de tout ce que j’ai lu, ça se déroulait le plus souvent dans le courant du XIXe siècle en Europe. Il est donc super intéressant de découvrir le découpage des États-Unis après l’échec de la guerre d’indépendance (notamment grâce à une carte), même si ça reste succinct afin de privilégier l’intrigue, et l’évolution de l’histoire du pays après cette guerre. En revanche, c’est un peu dommage que l’auteur ne nous donne pas plus de repères historiques (ou une chronologie) car il n’est pas si aisé de savoir à quelle époque on se trouve exactement et certains détails peuvent nous échapper (il est vrai qu’en tant qu’européens, et surtout français, on étudie moins l’histoire des États-Unis à l’école que celle de l’Europe). J’ai aussi regretté que certaines informations de civilisation arrivent si tard dans le récit, par exemple : les personnages ont tendance à jurer le nom de dieux grecs. Pourquoi ? C’est un mystère qui nous sera plus ou moins expliqué vers la fin du récit.
Au-delà de ces détails, qui n’ont finalement que peu d’incidence sur l’histoire en elle-même, le récit est très bien mené. On se laisse entraîner avec Charlotte dans la découverte de cette New York flottante, où les us et coutumes sont bien différents de ceux des Catacombes, et où elle devra donner le change si elle veut réussir sa mission. On s’interroge sur le mystère qui entoure Grave, même si on se doute très vite (ou même dès le début si on est amateur de steampunk) de sa réelle nature, et on se laisse émerveiller par les gadgets et les secrets des Inventeurs qui peuplent ces États-Unis alternatifs.
Le petit laïus de l’éditeur nous promettait « monstres d’acier » (c’est bon, et il y en a des plutôt coriaces !), « magie vaudou » (bon, je n’en ai pas relevé des tonnes d’allusions au sujet, même si on en trouve un peu à la fin) et « combat pour la liberté » (c’est en effet la mission de notre jeune héroïne mais ça reste à réaliser). Globalement, le programme est tenu, mais on sent quand même bien qu’il ne s’agit que d’une mise en bouche et qu’il nous faudra probablement attendre la suite pour en apprécier toute la saveur… Car nombre de mystères sont posés et l’auteur nous promet de belles aventures à venir… A suivre, en tous cas et peut-être aurons-nous quelques réponses durant le Salon du livre ! 🙂

Le secret de l’inventeur, 1. Rébellion, Andrea Cremer (Lumen)
en librairie depuis le 12 février 2015
9782371020290 – 15 €
à partir de 13 ans

Son
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BodyGuard, t.1 L’otage – Chris Bradford

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On vous proposait de le gagner la semaine dernière et ça vous aurait peut-être donné encore plus envie de participer (ou pas !) car Bob vient de terminer le premier tome de BodyGuard, la nouvelle série de Chris Bradford qui, comme le dit Eoin Colfer sur la couverture, est à « couper le souffle ». C’est parti !

Connor Reeves a 14 ans et vient de remporter un championnat local de kickboxing. Alors qu’il vient en aide à un jeune homme attaqué par une bande de petites frappes, il se retrouve embarqué dans les locaux de la police où il se fait recruter par une agence un peu particulière… Secrète, cette agence est spécialisée dans la protection de jeunes personnalités : stars du cinéma ou de la chanson, enfants de grands chefs d’entreprise ou de diplomates… Pour sa première mission, Connor est envoyé à Washington pour protéger la fille de l’un des hommes les plus puissants au monde : le président des Etats-Unis.

★★★☆☆

Si vous avez aimé Cherub ou les autres séries d’action publiées chez Casterman, vous ne serez pas déçus ! BodyGuard s’inscrit dans cette même veine pour vous proposer un roman qui ne laisse aucun temps mort et introduit un nouveau héros auquel vous ne manquerez pas de vous attacher. En effet, Connor a tout du parfait héros : un père disparu (dans une scène d’introduction qui vous plonge tout de suite dans le bain), une famille dans le besoin, une moralité et un courage sans failles et un grand sens du devoir. Des qualités qui lui seront très utiles dans sa mission de la plus haute importance. Une mission dans la plus pure tradition des fictions post-11 septembre. Car, si la mission de Connor est de protéger Alicia, la fille du président des États-Unis, c’est tout d’abord car la jeune fille a une certaine propension à déjouer son service de sécurité pour vivre une vie « normale » d’adolescente. Mais, très vite, on va découvrir qu’Alicia est la cible d’une organisation terroriste et la mission de Connor va considérablement se corser. Le récit alterne ainsi entre l’histoire de Connor et celle de l’organisation terroriste. Nous n’avons donc aucune surprise sur ce qu’il va se passer et on peut regretter le traitement un peu stéréotypé de l’organisation terroriste en question (surtout quand un des personnages, Hazim, semblait suffisamment intéressant pour apporter quelque chose de plus au récit). L’intérêt vient donc principalement de la découverte du métier de garde du corps et des services de protection, et de la façon dont Connor va s’acquitter de sa mission à haut risque. Il pourra bien sûr compter sur les amis de son équipe au sein de BodyGuard et de gadgets technologiques qui ne déplairaient pas à James Bond.
Cette première mission de Connor remplit bien son office, on passe un bon moment de lecture, et elle plaira sans aucun doute à tous les amateurs d’action, notamment de Cherub, série à laquelle BodyGuard m’a beaucoup fait penser par bien des aspects. L’histoire en elle-même n’est pas très originale et vous rappellera sans doute un film ou un épisode de série TV à l’américaine, bien que la fin du livre nous laisse entrevoir un complot plus vaste… à découvrir dans la suite, peut-être ? 🙂

BodyGuard, 1. L’otage, Chris Bradford (Casterman)
en librairie le 4 mars 2015
9782203083578 – 15 €
à partir de 13 ans

Son
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La boîte – Anne-Gaëlle Balpe

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Avec Jean-Michel, on se bat toujours quand il y a un nouveau roman de la collection Exprim’ qui sort. Et cette fois, c’est la carrure imposante de Bob qui a remporté la lecture du tout dernier en date et qui porte le nom mystérieux de La boîte !! Tadaaaammm… (ne vous laissez pas berner par tout ce rose sur la couverture, car vous allez être surpris) !

Malt et Jen ont vingt ans, et aucune perspective d’avenir. Ils passent leurs journées à zoner dans leur petit ville perdue, jusqu’au jour où ils découvrent une boîte sous le banc du parc. A l’intérieur, un billet, accompagné d’un mystérieux message : « Plus d’argent en échange d’un service ».

★★★★☆

Voilà un résumé qui donne plutôt l’eau à la bouche, non ? Eh bien non seulement on se laisse tenter mais on se laisse aussi très vite prendre au jeu, comme les personnages, afin de savoir ce que referme cette boîte ou, plutôt, ses promesses. Car, comme le pense Jen, il ne s’agit probablement que d’un jeu, d’une sorte de téléréalité ou de caméra cachée. Qu’est-ce qu’on y risque à part devenir célèbre et riche ? Dès lors, la vie de nos jeunes adultes va basculer du tout au tout car, bien sûr, la tentation de l’argent facile est grande. Et si tout semble merveilleux au début (on va dans la ville la plus proche dépenser sans compter, louer une suite majestueuse dans un grand hôtel…), le « service » finit par être demandé et c’est Malt qui va s’y coller…et découvrir qu’il trempe dans une terrifiante affaire. Mais je ne vous dis rien, ce serait gâcher la surprise (enfin…l’horreur) ! 🙂
Ce que je peux vous dire, c’est que l’écriture d’Anne-Gaëlle Balpe est carrément addictive et, du coup, très efficace, on a l’impression de se trouver dans un bon film d’action, où le suspense est rondement mené, les dialogues percutants, les scènes rythmées et parfois même spectaculaires. Les personnages sont très réussis, on s’attache instantanément à Malt et à son histoire. On ressort de tout cela le souffle court, d’autant plus que les pages défilent à une vitesse terrible, nous donnant l’impression d’avoir terminé le livre trop tôt.
Je ne connaissais pas Anne-Gaëlle Balpe, alors qu’elle a déjà une bibliographie bien fournie, mais ce sera assurément une romancière à suivre pour les ados.

La boîte, Anne-Gaëlle Balpe (Sarbacane)
collection Exprim’
en librairie depuis le 4 février 2015
9782848657585 – 15,50 €
à partir de 14 ans

Son
2

Afterworlds – Scott Westerfeld

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Il y avait longtemps que Bob n’avait pas lu un bon gros pavé (670 pages bien tassées), qui lui a pris un certain temps mais qui va être aussi un peu compliqué à commenter…car il s’agit d’un livre dans un livre ! Voici donc le tout nouveau roman de Scott Westerfeld, découvert notamment grâce à la série Uglies, qui était particulièrement réussie.

Darcy Patel a 18 ans et vient de décrocher un juteux contrat d’édition pour son premier roman Afterworlds. Elle met alors l’université entre parenthèse pour s’installer à New York et devenir un véritable écrivain, comme elle en a toujours rêvé. Lizzie, le personnage inventé par Darcy, découvre « l’envers du décor », le monde où se rendent les fantômes, lorsqu’une attaque terroriste dans l’aéroport où elle se trouve l’oblige à se faire passer pour morte…

★★★☆☆

Le roman se compose de deux histoires entremêlées : celle de Darcy, auteur dans le « monde réel » et celle de Lizzie, l’héroïne du roman écrit par Darcy (fans de Jane Austen, c’est pour vous !). Chaque chapitre passe ainsi de l’une à l’autre. Le procédé est plutôt chouette et permet d’alterner entre chaque histoire tout en distillant un suspense réussi.
Le roman commence tout d’abord avec Darcy Patel, jeune auteure de 18 ans qui a reçu un contrat très juteux pour publier son livre Afterworlds. Très vite, la jeune fille se rend à New York, où elle retrouve son agent, découvre son éditeur et les soirées consacrées aux auteurs « young adults ». Durant tout son séjour à New York, elle va devoir retravailler l’écriture de son roman selon les demandes non seulement des éditeurs mais aussi du service marketing et, surtout, entamer la suite de son roman. Tout un processus éditorial qui va non seulement stresser notre jeune auteure mais également l’aider à grandir et à s’émanciper.
Intercalée à l’histoire de Darcy se trouve celle de son héroïne, Lizzie, qui commence sur les chapeaux de roue avec une scène d’ouverture digne des meilleurs films d’action : une attaque terroriste dans un aéroport. Coincée, Lizzie appelle les secours qui, dans l’absence de portes de sortie, lui conseillent de faire la morte. Et elle le fait si bien qu’elle va se retrouver dans « l’envers du décor », l’endroit où vont les fantômes avant de rejoindre l’enfer. Elle y rencontre Yamaraj, un jeune homme « psychopompe » (guide des âmes), qui va lui révéler sa nouvelle nature et, bien évidemment, devenir son amoureux…
Pour être honnête, j’ai beaucoup plus aimé l’histoire de Darcy et tout le processus lié à la création littéraire et éditoriale (ce doit être mon côté bibliothécaire), même s’il y a de grandes différences entre l’édition aux États-Unis et celle en France. L’histoire d’Afterworlds est une romance fantastique un peu lue et relue, même si la mythologie hindoue qui y est associée apporte une touche exotique plutôt chouette. Mais il est possible que le lectorat ciblé par ce roman soit plus sensible à l’histoire de Lizzie qu’à celle de Darcy, pleine de jargon éditorial et d’une love-story peu conventionnelle. En plus, vu le pavé, il y a des chances que certains lecteurs sautent les passages qui les intéressent moins pour ne s’attacher qu’à une seule histoire. Je dois aussi avouer que, au vu du slogan de couverture, je m’attendais à un roman un peu plus « science-fictionnesque », alors que pas du tout, il s’agit d’un roman tout à fait ancré dans la réalité. On pourrait alors se demander : quel intérêt de raconter deux histoires totalement indépendantes dans un même livre ? Peut-être est-ce une façon pour Scott Westerfeld de montrer que l’écriture d’un roman est longue et complexe ? Ou alors de dire aux jeunes auteurs, lancez-vous et réalisez vos rêves ! Le lecteur sera libre de choisir. En tous cas, j’ai trouvé ce roman vraiment très intéressant sur l’écriture d’un livre et les questions et réécritures auxquelles un auteur doit se confronter pour voir un jour son œuvre publiée. Selon moi, il aurait pu se consacrer uniquement à Darcy mais les ados y trouveront peut-être à redire… 🙂

Afterworlds, Scott Westerfeld (Pocket Jeunesse)
en librairie le 5 mars 2015
9782266256285 – 18,90 €
à partir de 14 ans

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Hope – Xavier Deutsch

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Joseph Petersen, 17 ans, vit à Sheridan, dans le Wyoming, en 1952. Pour payer son nouveau vélo, il distribue les journaux dans son quartier, et quand il arrive chez Mr Carlson, le garagiste, il observe toujours le calendrier de pin-up dans son atelier. Depuis quelques temps, un rituel s’est installé : en début de chaque mois, Joseph, Mr Carlson et ses deux filles découvrent ensemble la nouvelle photo du calendrier et nomment les jeunes femmes qui y apparaissent. En septembre, c’est au tour de Joseph de choisir, et lorsqu’il découvre la jeune fille de la photo, tout change en lui ! Hope, la jeune fille ainsi nommée, semble lui envoyer une supplique muette : celle de la retrouver.

★★★★★

Hope est un superbe roman, qui nous transporte dans une Amérique des années 50 où le communisme et le racisme sont importants, où notre héros va se réaliser à travers une quête totalement folle et pourtant acceptée de tous, lecteurs compris. Ce qui en fait une illustration parfaite de ce qu’on imagine des Etats-Unis, de l’apparente facilité avec laquelle tout peut se passer, une sorte de « rêve américain ». J’ai trouvé l’écriture très belle, les sentiments de Joseph très justes, les personnages plein de bonté et d’espoir, une histoire qui semble vouée à l’échec et à laquelle on croit jusqu’au bout… Je me suis laissée emportée dans ce bout de vie et dans cette aventure impossible et j’ai aimé ce que j’y ai trouvé : un très beau roman, plein de sensibilité et une histoire qui donne à rêver…

Hope, Xavier Deutsch (Mijade)
en librairie le 28 août
9782874230967 – 11 €
à partir de 15 ans