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Bordeterre – Julia Thévenot

Prenez place à bord du livre à destination de Bordeterre. Ce voyage de 536 pages vous amènera dans des contrées inconnues, où nul auteur n’avait jamais mis les pieds avant Julia Thévenot. Pour ce voyage vous serez accompagnée d’Inès, 12 ans et de son frère autiste Tristan, 16 ans. Attachez bien vos ceintures car nous allons passer dans des zones de turbulences littéraires (et ça fait des guili-guili joyeux dans le ventre).

Bordeterre. Ville perchée comme une plante sauvage sur une faille entre deux plans de réalité. Inès et Tristan tombent (littéralement) dans ce monde parallèle alors qu’ils promenaient leur chien. A peine arrivés nos deux héros se retrouvent poursuivis par un monstre à trois yeux, qui veut leur suçoter la tête…(Cliffhanger)

La terre vous soutienne, le bord vous retienne.

Rapidement, on apprendra qu’il existe trois plans, trois mondes : celui de Tristan et Inès (notre monde à nous), Bordeterre et le plan zéro où vivent des esprits. Dans ce plan zéro, qui se trouve être un lac très profond, on trouve des pierres très précieuses qui régissent la ville de Bordeterre. Mais ce n’est pas tout, les nouveaux arrivants (nos deux héros donc) deviennent transparents et leurs souvenirs de l’ancien monde s’effacent doucement grâce à un élixir goût grenadine. Il très difficile de résumer l’histoire tant j’ai envie de passer des heures à vous décourir l’univers dense et captivant. J’aimerais vous mettre le livre entre les mains et vous dire simplement : lisez-le ! Mais où est le côté fantasy vous demandez-vous d’un air curieux ? Dans le plan zéro ? Oui mais il y a beaucoup mieux : la magie est dans la musique ! La magie ici se chante (et en français s’il vous plaît !). Elle est cependant réglementée et ne peut pas être utilisée comme bon nous semble. Imaginez une monde où pour ouvrir une porte vous devez chantez Au clair de la lune. La magie est partout dans ce roman même dans les titres des chapitres. Et surtout elle est dans l’écriture de l’autrice.

Lisette n’a pas envie de vous dévoiler trop l’histoire car la richesse de ce livre vient de l’imbrication des récits, du plaisir de découvrir cette terre d’injustice. Mais il faut souligner la profondeur des personnages secondaires, les amours tordues et la rébellion qui gronde, monte crescendo. C’est un texte mené d’une main de maître(sse) par sa cheffe d’orchestre Julia Thévenot. (Coup de coeur intersidéral pour un dandy, amoureux de la poésie, coincé dans son château).

Ce premier roman est d’une très grande qualité, le style virevolte, chante, s’amuse à être littéraire pour le plaisir des mots. C’est un vrai roman fantasy jeunesse et j’insiste là-dessus ! C’est la jeunesse au grand coeur qui se révolte et aime.

Julia Thévenot entre avec fracas dans le paysage littéraire jeunesse et pour un premier roman, on ne peut qu’être époustouflé de sa qualité ! Et parce que Lisette avait très envie de pousser la chansonnette avec Julia, elle l’a questionnée sur ses goûts musicaux dont vous trouverez l’interview ici.

Bordeterre, Julia Thévenot (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible depuis le 4 mars 2020
9782377312252 – 18€
à partir de 14 ans
Son
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Dragon de glace – George R. R. Martin

9782081365186, 0-2703074

Petite surprise de cet automne, Flammarion édite un texte de George R. R. Martin à destination des plus jeunes. Dragon de glace était paru voilà quelques années dans la revue Bifrost, puis dans un recueil publié chez ActuSF. C’est désormais dans un format illustré que les plus jeunes pourront découvrir l’auteur du Trône de fer.

Adara est née un jour de grand froid. On dit que le vent d’hiver l’a marquée de son souffle bleu et glacé lors de sa naissance. La petite fille grandit, dans un monde en guerre, où l’hiver tarde toujours à s’en aller et où elle retrouve à chaque anniversaire le dragon de glace, créature fabuleuse que l’on dit indomptable.

★★★★☆

A la manière d’un conte, George R. R. Martin nous expose au froid de l’hiver et aux croyances d’un peuple habitué à voir des dragons dans le ciel. Car le roi de cette contrée est en guerre contre un autre et c’est principalement dans les airs que les combats se déroulent, grâce aux Dragonniers. Malgré ce qu’en raconte la quatrième de couverture, Dragon de glace ne se déroule pas dans le monde désormais bien connu du Trône de fer. Il le pourrait, même si rien ne l’indique et que l’auteur lui-même a déclaré qu’il s’agissait d’une histoire sans rapport. Mais peu importe car on y retrouve tout de même les dragons. Des dragons terrifiants, dont les souffles de feu ou de vent apportent la misère et la destruction sur le monde. Dans cette histoire, c’est une petite fille qui va le sauver. On y retrouve ainsi des codes semblables à ceux du conte : une héroïne spéciale, des créatures fantastiques, une quête à accomplir et des actions qui vont mener l’enfant vers la compréhension de son environnement, vers le passage à l’adolescence puis l’âge adulte.

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Un roman qui se lit avec une boisson chaude entre les mains, pour se prémunir des frimas de l’hiver, et qui se dévore avec des étoiles dans les yeux en explorant les détails des magnifiques illustrations de Luis Royo, artiste spécialiste de la fantasy (mais dont la plupart des œuvres ne sont pas visibles par les plus jeunes…). Un bel ouvrage à offrir aux amateurs de l’auteur – une jaquette découvrant l’illustration de couverture, une couverture cartonnée, un papier crémeux – ou à découvrir pour entrer en douceur dans l’œuvre de George R. R. Martin. 🙂

Dragon de glace, George R.R. Martin, illustré par Luis Royo (Flammarion)
disponible le 14 octobre 2015
9782081365186 – 12,90€
à partir de 9 ans

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La ballade de Mulan – Clémence Pollet

9782355581021,0-2690359

En ce moment chez Bob et Jean-Michel, on délaisse un peu la rentrée littéraire ados au profit de beaux ouvrages à mettre impérativement dans vos listes pour Noël (et oui, ça va arriver vite !) Cette fois, c’est la nouveauté des éditions HongFei Cultures que nous vous invitons à découvrir avec plein d’étoiles dans les yeux ! 😀

C’est la guerre et tous les hommes sont réquisitionnés. Son père étant trop âgé, Mulan décide de revêtir des habits d’homme et de partir à sa place. Douze ans durant, Mulan se bat en se faisant passer pour un homme. A la fin de la guerre, elle revient dans sa famille et dévoile à ses anciens compagnons d’arme estomaqués son véritable genre.

★★★★★

On ne vous avait pas encore parlé de cette maison d’édition qui a pourtant bientôt dix ans et qui s’intéresse plus particulièrement à la Chine et à sa culture. Avec La ballade de Mulan, c’est une légende importante de ce lointain pays qui nous est proposée. Et quand bien même vous avez vu l’adaptation de Disney sur cette héroïne, c’est finalement une vraie découverte que ce texte, traduit par Chun-Liang Yeh – co-fondateur de la maison – qui est assez loin de ce que l’on croit connaître de cette figure légendaire. Tout d’abord, le texte original, reproduit à la fin de l’album et datant du IVe siècle, est en réalité très court, et se lit finalement un peu comme une chanson ou un poème, une ballade – d’où le titre – que l’on écoute ou apprend. Il n’y a ensuite pas d’histoire d’amour, ou de révélation du véritable genre de Mulan avant la fin de la guerre qui l’a mobilisée pendant si longtemps. C’est un très beau texte, elliptique, mais grandiose, qui évoque des thématiques au final très actuelles : l’identité, la liberté, la question du genre.

L'une de nos illustrations préférées.

L’une de nos illustrations préférées : Mulan quittant ses habits de femme.

Quant aux illustrations de Clémence Pollet : quelle splendeur ! La technique ici utilisée est la linogravure avec un jeu sur trois couleurs (jaune, bleu, rouge). La grande taille de l’album et les illustrations sur double page nous permet d’en apprécier au mieux toute la beauté des traits, des motifs et des couleurs. Clémence Pollet nous offre ici une lecture illustrée de la légende avec beaucoup de talent et de finesse dans le choix de ce qu’elle souhaite représenter.

Une illustration parfaite de la transformation de Mulan.

Une illustration parfaite de la transformation de Mulan.

Il faut enfin signaler l’extrême soin apporté au livre de manière générale, avec notamment une jaquette qui cache une très belle évocation de la dualité de Mulan (et comme on est sympa, on vous la montre ci-dessous). Un ouvrage de très grande qualité à posséder absolument, coup de cœur de Bob et Jean-Michel ! 😀

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La ballade de Mulan, illustré par Clémence Pollet (HongFei cultures)
disponible depuis le 10 septembre 2015
9782355581021 – 19,90€
à partir de 6 ans

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The Heroic Legend of Arslân – Hiromu Arakawa

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Une fois n’est pas coutume, Bob vous parle d’un manga ! Parce que oui, il sait aussi lire à l’envers (il est pas un peu fort, Bob, quand même ? 🙂 )

Entre l’Orient et l’Occident se trouve le royaume de Parse, sur lequel règne d’une main de fer le terrible roi Andragoras. A son grand regret, son fils Arslan est frêle et incapable de manier correctement une arme. Lors de ses 14 ans, le jeune héritier est contraint d’accompagner son père à la guerre, afin de repousser les envahisseurs venus de Lusithanie, le royaume voisin.

★★★★☆

Adapté d’une célèbre saga japonaise de fantasy de Yoshiki Tanaka, Les Chroniques d’Arslân (publié en France chez Calmann-Lévy), ce manga nous emmène dans un royaume fictif qui n’est pas sans rappeler celui de la Perse (au cas où le nom ne vous aurait pas mis la puce à l’oreille), où s’affrontent deux puissances aux religions distinctes. La Lusithanie est en effet un royaume monothéiste qui veut imposer sa foi aux autres, tandis que Parse vénère plusieurs divinités et pratique l’esclavage. Le cœur de ce premier tome s’intéresse surtout à une immense bataille où un nombre impressionnant de guerrier est en jeu. La bataille d’Atropathènes, qui va marquer un tournant décisif dans la toute-puissance de Parse. Et dans la vie du jeune Arslan qui, jusqu’alors, ne connaissait que les murs de son palais et les entraînements un peu ratés avec son maître d’épée.

Grande fresque épique, Hiromu Arakawa (auteur du très célèbre Fullmetal Alchemist) parvient à nous captiver dès les premières pages. Ses images sont très puissantes et dynamiques, les combats impressionnants et il y a un certain souci du détail dans les costumes des personnages. On s’attache évidemment très vite à notre jeune prince peu guerrier qui ne manque pourtant pas de courage, ainsi qu’à l’intrigue et au mystère qui sous-tend cette longue démonstration guerrière. Sans doute que ce premier volume se termine trop vite, car lorsqu’on arrive à la dernière case, on ne veut qu’une chose : découvrir la suite ! Et ça tombe bien car le 2e tome vient tout juste de sortir ! 😀
Une très belle découverte, en tous cas, à conseiller à tous les amateurs de grandes batailles et d’histoires de fantasy médiévale. A noter : une très belle édition limitée, avec une jaquette aux effets dorés, des premières pages en couleur et une interview croisée de l’auteur des romans et de la mangaka.

The Heroic Legend of Arslân, Hiromu Arakawa d’après Yoshiki Tanaka (Kurokawa)
disponible depuis le 15 mai 2015
9782368521724 – 7,65€
à partir de 13 ans

Son
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Le secret de l’inventeur, t.1 Rébellion – Andrea Cremer

Bob ne s’arrête plus de lire ! Et il vient de terminer le premier tome de la nouvelle trilogie d’Andrea Cremer. Andrea Cremer qui sera présente lors du Salon du livre de Paris et que nous aurons la chance de pouvoir interviewer, grâce aux éditions Lumen ! 😀 Du coup, si vous aussi vous avez des questions pour l’auteur, n’hésitez surtout par à nous les envoyer par mail ou en laissant un commentaire sur cet article. 🙂

9782371020290, 0-2492203

Lorsque Charlotte sauve un jeune garçon d’une machine lancée à ses trousses, elle ne s’imagine pas que sa vie est sur le point de changer. Nous sommes aux États-Unis, peu après la guerre d’indépendance remportée par les britanniques et la résistance s’organise. Charlotte et d’autres jeunes, cachés dans les Catacombes, en font partie. Mais l’arrivée du jeune garçon surnommé Grave va changer leurs plans. Charlotte va ainsi devoir se rendre dans la cité flottante de New York pour y percer le secret de son nouvel ami, et venir en aide à la rébellion.

★★★☆☆

Premier tome de ce qui s’annonce comme une trilogie, Le secret de l’inventeur est une uchronie steampunk (ou rétro-futuriste, c’est comme vous voulez), qui part du principe que la guerre d’indépendance des États-Unis s’est soldée par un échec des colons. C’est donc l’Empire britannique qui gouverne d’une main de fer…et ce n’est pas peu dire puisque l’Empire possède des machines de guerre propres à mater l’ennemi et à dissuader toute rébellion. Notre jeune héroïne, Charlotte, fait partie de cette rébellion des colons américains et, si elle vit éloignée des combats et de ses parents qui les mènent, cela ne l’empêche pas de faire tout son possible pour les rejoindre. Mais la rencontre avec Grave, va totalement changer la donne, tout en lui donnant la possibilité de vivre l’aventure dont elle rêvait.
Malgré un début un peu long à la mise en place, Rébellion est un roman qui plaira sans aucun doute. On y trouve tous les ingrédients requis : héroïne rebelle, monde fantastique, mystères et aventures…et une amourette contrariée. L’intérêt vient surtout de l’inspiration steampunk de l’auteur et le choix du lieu et de l’époque. Je ne suis pas une experte du genre mais de tout ce que j’ai lu, ça se déroulait le plus souvent dans le courant du XIXe siècle en Europe. Il est donc super intéressant de découvrir le découpage des États-Unis après l’échec de la guerre d’indépendance (notamment grâce à une carte), même si ça reste succinct afin de privilégier l’intrigue, et l’évolution de l’histoire du pays après cette guerre. En revanche, c’est un peu dommage que l’auteur ne nous donne pas plus de repères historiques (ou une chronologie) car il n’est pas si aisé de savoir à quelle époque on se trouve exactement et certains détails peuvent nous échapper (il est vrai qu’en tant qu’européens, et surtout français, on étudie moins l’histoire des États-Unis à l’école que celle de l’Europe). J’ai aussi regretté que certaines informations de civilisation arrivent si tard dans le récit, par exemple : les personnages ont tendance à jurer le nom de dieux grecs. Pourquoi ? C’est un mystère qui nous sera plus ou moins expliqué vers la fin du récit.
Au-delà de ces détails, qui n’ont finalement que peu d’incidence sur l’histoire en elle-même, le récit est très bien mené. On se laisse entraîner avec Charlotte dans la découverte de cette New York flottante, où les us et coutumes sont bien différents de ceux des Catacombes, et où elle devra donner le change si elle veut réussir sa mission. On s’interroge sur le mystère qui entoure Grave, même si on se doute très vite (ou même dès le début si on est amateur de steampunk) de sa réelle nature, et on se laisse émerveiller par les gadgets et les secrets des Inventeurs qui peuplent ces États-Unis alternatifs.
Le petit laïus de l’éditeur nous promettait « monstres d’acier » (c’est bon, et il y en a des plutôt coriaces !), « magie vaudou » (bon, je n’en ai pas relevé des tonnes d’allusions au sujet, même si on en trouve un peu à la fin) et « combat pour la liberté » (c’est en effet la mission de notre jeune héroïne mais ça reste à réaliser). Globalement, le programme est tenu, mais on sent quand même bien qu’il ne s’agit que d’une mise en bouche et qu’il nous faudra probablement attendre la suite pour en apprécier toute la saveur… Car nombre de mystères sont posés et l’auteur nous promet de belles aventures à venir… A suivre, en tous cas et peut-être aurons-nous quelques réponses durant le Salon du livre ! 🙂

Le secret de l’inventeur, 1. Rébellion, Andrea Cremer (Lumen)
en librairie depuis le 12 février 2015
9782371020290 – 15 €
à partir de 13 ans

Son
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Le Chevalier Ventre-à-Terre – Gilles Bachelet

De bon matin, il est temps pour Bob d’écrire un article pour son site. C’est parti ! Mais d’abord, gros petit déjeuner, longue douche chaude, choix des vêtements (important !) et on y va ! En fait, Bob n’a pas encore regardé ses mails, il faudrait regarder. Et puis Facebook, aussi. Ah tiens c’est déjà l’heure de manger ! Et après manger, petite sieste. Et puis aussi le tout dernier épisode de sa série préférée, il serait temps de le regarder. Un autre encore. Et nous voilà déjà au soir, un Bob tout fatigué et plus capable d’écrire son article. Allez, ça peut attendre demain…

9791023503548,0-2345098

C’est toute l’histoire de cet album trop génial que Gilles Bachelet raconte quand même vachement mieux que Bob ! D’abord parce qu’un escargot, c’est mieux qu’un morse (même si ça bave tout autant) et que la vie du Chevalier Ventre-à-Terre est plus palpitante que celle de Bob. Eh oui, notre Chevalier se réveille frais comme un gardon pour livrer bataille à Corne Molle, son ennemi juré. Sauf qu’avant de se rendre sur le champ de bataille, il faut quand même se préparer un minimum. Et quand en plus on est un escargot, ça peut prendre du temps… Ah la procrastination ! C’est bien le sujet de cet album savoureux, aux illustrations splendides et humoristiques (en plus, avec Jean-Michel, on a vu les planches originales de Gilles Bachelet – et le môssieur lui-même – lors de la présentation des nouveautés du Seuil en septembre dernier). On y retrouve d’ailleurs plein de clins d’œil et références à ses précédents albums ou même à d’autres illustrateurs (Tomi Ungerer, Janik Coat, Jean de Brunhoff, etc.), ce qui nous amuse beaucoup avec Jean-Michel. En tous cas, les enfants vont se régaler avec cet anti-héros sympathique ! Et nous, on apprécie le message de cet album anticonformiste. Les bisous, c’est quand même mieux que la guerre, non ? 🙂

Le Chevalier Ventre-à-Terre, Gilles Bachelet (Seuil Jeunesse)
en librairie depuis le 6 novembre
9791023503548 – 15 €
à partir de 4 ans

Son
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La guerre de 14 n’a pas eu lieu – Alain Grousset

En 1914, l’attentat de Sarajevo échoue. La guerre est évitée mais la suspicion règne à travers l’Europe. Deux murs infranchissables, lignes de défense entre la France et l’Allemagne, sont construits. Cent ans plus tard, en 2014, la ligne Maginot et la ligne Siegfried sont toujours là et la France et l’Allemagne vivent repliées sur elles-mêmes. Constance, une jeune femme aux idées de paix, va se retrouver au centre d’une mission d’espionnage qui va lui faire traverser les frontières…

★★★☆☆

Roman d’uchronie par excellence, Alain Grousset nous propose une version de ce qu’aurait été notre vie si la Grande Guerre n’avait pas eu lieu. Et, selon lui, notre vie ne serait pas bien différente de celle du début du XXe siècle… Intriguant, non ? Nous suivons donc Constance, une jeune femme d’origine alsacienne, à une époque où l’Alsace et la Lorraine ne font pas partie de la France et où les droits des femmes sont quasi inexistants. Ses connaissances de l’allemand et de l’alsacien vont rapidement la mener à Paris, où elle va être engagée par les services secrets français, afin de dérober les secrets du nucléaire aux allemands, car la bombe menace… Espionnage et aventures sont au rendez-vous dans ce roman…un peu trop court ! L’histoire est plutôt facile et se laisse lire, mais j’ai trouvé « l’univers » assez peu développé, on a juste l’impression d’être au début du siècle dernier et pas dans un futur parallèle. Du coup, je n’ai pas beaucoup ressenti l’uchronie en tant que telle et le style d’Alain Grousset ne m’a pas plus emballée que ça. Toujours du fait d’un nombre de pages assez réduit, les événements sur la fin s’enchaînent très rapidement, finissent avec un happy end un peu facile et un épilogue du même acabit. C’est dommage car l’idée est bonne, Alain Grousset nous fait réfléchir sur l’enfermement, l’état actuel de notre monde et à l’égalité hommes-femmes, qui n’est pas si évidente, même de nos jours et même dans notre pays ! De bonnes idées, donc, et un roman qui se lit bien, mais qui aurait mérité d’être un peu plus étoffé…

9782081331358,0-2290436
La guerre de 14 n’a pas eu lieu, Alain Grousset (Flammarion)
en librairie le 27 août
9782081331358 – 13 €
à partir de 12 ans