Son
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À la recherche de Jack – Mel Darbon

Rosie aime Jack. Mais Rosie est une jeune fille trisomique et Jack un garçon qui ne contrôle pas sa colère. Lors d’un épisode particulièrement violent, Jack est envoyé dans un autre établissement. Une situation d’autant plus difficile pour Rosie que son père lui cache les lettres que Jack lui envoie. L’aime-t-il encore ? Pense-t-il à elle ? Rosie est dévastée et, lorsqu’elle découvre enfin les cartes postales de son amoureux et son adresse, elle n’a plus qu’une idée en tête : le rejoindre !

Rares sont les héros handicapés dans les romans, et encore plus rares quand ils sont trisomiques. Même s’ils sont parfois au cœur de l’histoire, comme dans celle d’Erin Lange (pour les plus récentes), ce ne sont pas toujours eux qui nous racontent la leur. Et c’est sans doute l’une des plus grandes forces de ce roman que de nous faire entrer dans la vie et la tête de Rosie, 16 ans, trisomique, et qui se traduit par un style bousculant, naïf, plein d’humanité.

J’ai aimé Rosie pour le réalisme de sa représentation : l’intensité de ses émotions, la façon de s’ouvrir aux autres sans aucun filtre, sa ténacité, son envie d’être indépendante, de réussir à faire toute seule, de se montrer forte tout en sachant sa différence et les réactions qu’elle peut provoquer chez les autres. Mais plus encore, c’est l’universalité de l’histoire de Rosie : elle veut retrouver son amoureux. Qu’importe son handicap, elle essayera coûte que coûte d’atteindre son but. Si tout paraît « facile » au premier abord dans la fuite de Rosie, avec tous ces londoniens sympathiques et aidants, les choses se gâtent lors d’une malheureuse rencontre et le roman se transforme alors en thriller. A ce moment-là, Mel Darbon crée une atmosphère qui fonctionne parfaitement : on a peur de ce qui pourrait arriver à Rosie tout en priant pour que ça n’arrive pas. C’est la partie la plus sombre du roman mais c’est sans aucun doute celle qui permet au roman d’être bien dosé en terme de « romance impossible » et de nous tenir en haleine vraiment jusqu’au bout. Rosie retrouvera-t-elle Jack ?

À la recherche de Jack est un roman véritablement unique par son personnage et son sujet audacieux, l’universalité de son histoire d’amour. Mais surtout, il est unique pour la place qu’il donne à ce personnage handicapé, souvent invisibilisé dans nos sociétés (et ce sur bien des plans, et notamment celui de l’amour ou de la sexualité).
Rosie est une héroïne que l’on n’oubliera pas ! ❤

À la recherche de Jack, Mel Darbon, traduit par Lili Sztajn (Hélium)
disponible depuis le 11 septembre 2019
9782330124540 – 16€
à partir de 13 ans
Son
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Félines – Stéphane Servant

Chers lectrices et lecteurs de Bob & Jean-Michel, vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes pas mal fan de Stéphane Servant par ici (même si c’est avec stupeur qu’on se rend compte qu’on ne vous a jamais parlé de Sirius, en fait !!!). Et c’est toujours en frémissant d’impatience et de plaisir que l’on découvre ses nouvelles histoires. Nous avons donc lu le tant attendu Félines.

Ceci est une histoire vraie. Et elle raconte celle de Louise, 17 ans, parmi les premières jeunes filles du pays à être atteinte de la Mutation. Son corps se transforme, se recouvre de poils comme ceux d’un félin, ses sens s’aiguisent. Elle devient une Féline, comme presque toutes les jeunes filles du monde entier, et symbolise la voix et le visage de l’un des plus grands bouleversements de notre histoire. Grâce à Stéphane Servant, qui a recueilli avec humilité son témoignage, nous connaissons enfin le douloureux combat des Félines.

Quelle claque, mes aïeux, quelle claque ! Derrière cette géniale couverture de Patrick Connan qui annonce parfaitement la couleur, Stéphane Servant nous surprend avec ce témoignage exceptionnel et passionnant de Louise. Mettant son écriture au service de la voix de cette adolescente, l’auteur change littéralement de registre et nous raconte le combat de jeunes filles pour la liberté, celle de leurs corps, de leurs dignités. Un roman résolument engagé, féministe, en parfaite résonance avec les combats du moment, où tout commence lorsqu’une jeune fille de la classe de Louise se suicide après un incident à la piscine où l’on découvre son corps recouvert de poils. Bientôt, d’autres jeunes filles se découvrent un indélicat duvet… Et plus vite encore se propage la peur de cet étrange phénomène qui se répand à travers le monde et fait s’élever au pouvoir des extrémistes qui incitent à une violence toujours plus excessive contre les Félines. C’est ainsi que Louise, jusqu’alors adolescente relativement discrète et dans le moule, rejoint la résistance et toutes ces filles prêtes à se battre pour vivre. Car la Ligue de la Lumière atteint les sommets du pouvoir et le sort qui attend les Félines est tout bonnement effroyable…

Avec Félines, Stéphane Servant continue à interroger notre monde, de la même manière qu’il a pu le faire dans Sirius. On y retrouve d’ailleurs l’importance de la famille, de l’innocence de l’enfance et, bien sûr, on ne peut échapper aux références à notre histoire récente ou plus ancienne. Grâce à une narration diablement efficace, des sujets extrêmement forts et actuels dans lesquels les adolescents ne peuvent que se reconnaître, Stéphane Servant signe là un véritable hymne à la résistance, à la féminité et à la révolte pour construire un monde plus juste, tolérant. A faire lire à TOUS les adolescents !

Félines, Stéphane Servant (Le Rouergue)
collection Epik
disponible depuis le 21 août 2019
9782812618291 – 15,80€
à partir de 13 ans
Son
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Des astres – Séverine Vidal

Pénélope a grandi seule avec sa mère Irène, qui ne lui a jamais témoigné d’amour. Surprotectrice, elle fait de Pénélope une enfant timide, faible, inexistante. Le jour où elle-même est sur le point d’avoir un enfant, Pénélope ne se sent pas la force d’élever ce bébé et préfère l’abandonner plutôt que de le laisser aux griffes de sa mère-pieuvre.
Et puis il y a Romane. Épanouie grâce à des parents adoptifs aimants et des amis présents, elle a pourtant toujours voulu en savoir plus sur sa mère biologique, sans avoir d’espoir de la rencontrer un jour. Jusqu’à ce que l’occasion se présente enfin…

Après le très bon Quelqu’un qu’on aime, Séverine Vidal revient chez Sarbacane avec une histoire de mères et de filles. Trois générations de femmes, trois femmes complètement différentes et trois histoires fondamentalement liées. Comment réussir à se construire avec une mère qui prend toute la place, qui vous étouffe d’une protection malsaine tout en vous rabaissant ? Comment réussir à élever un enfant avec la peur de reproduire le comportement de sa mère, ou que l’enfant tombe sous sa coupe ? Et comment réussir à grandir sans savoir d’où l’on vient, avec cette absence de réponses sur ses origines ? Ce sont les questions – parmi d’autres – que les femmes de cette histoire se posent. En faisant des allers retours dans le temps, Séverine Vidal explore toute la complexité des relations mère-filles. C’est extrêmement bien fait, ça nous prend aux tripes dès les premières pages et nous maintient jusqu’au bout grâce à un style qui oscille entre une espèce de douce résignation pour Pénélope et des passages plus vifs, enlevés, pour Romane. Dommage qu’un rebondissement (bien que pile poil dans l’actualité) arrivant plutôt en fin de roman fasse perdre en puissance la narration, car la toute dernière partie offre un twist génial.

A travers le destin de ces trois femmes, Séverine Vidal nous offre une réflexion bouleversante sur les relations toxiques, sur l’amour (ou son absence) et, surtout, des portraits féminins absolument fascinants. Mention spéciale pour la famille adoptive de Romane, dont la mère comme le père sont des phares dans la tempête. Et malgré ce petit bémol évoqué plus haut, Des astres n’en est pas moins une fascinante et émouvante lecture sur les mères et leurs filles.

Des astres, Séverine Vidal (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible depuis le 4 septembre 2019
9782377312740 – 16€
à partir de 13 ans
Son
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Sans foi ni loi – Marion Brunet

Garett a seize ans quand il se fait kidnapper par Ab Stenson, une dangereuse braqueuse de banques, et meurtrière, recherchée par le marshal. Bien vite, pourtant, Garett n’est pas aussi prisonnier qu’il le croit et c’est avec fascination et de son plein gré qu’il suit la fugitive dans ce qui va se révéler une aventure bien plus grande qu’il ne le pensait…

Wow ! Quand Marion Brunet dégaine le colt, ça rigole pas ! Après des récits réalistes et souvent engagés, la voilà qui nous transporte dans le Far West des cow-boys crasseux, des saloons où whisky et bagarres se mêlent aux formes généreuses des filles de joie, des attaques de train et des duels au soleil. Bref, on y retrouve tout le folklore…à une différence près : la place de la femme. Car la force du roman réside dans la figure d’Abigaïl Stenson, cette femme totalement libre, que l’on découvre à travers les yeux de Garett, qui nous fascine tout comme lui, dont le sourire est un mystère, l’histoire une légende. Il y a du Calamity Jane en Ab, on y pense forcément. Mais il y a surtout le portait d’une femme qui dérange la bien-pensance, d’une femme qui a décidé de prendre son destin en main et de vivre selon ses propres règles : celles de la liberté. Et c’est aussi l’idéal que va suivre Garett, alors qu’il découvre un véritable monde, lui qui n’était jamais allé au-delà de la propriété de son père, pasteur à la poigne de fer.

Marion Brunet nous offre là un roman fulgurant, aussi âpre que sensible, et parfaitement rythmé. Ses personnages sont furieusement justes, alors qu’on s’attache à ce duo aussi atypique que nécessaire, à cette femme absolument magnifique de détermination et à ce garçon qui va connaître une maturité précipitée. Marion Brunet nous offre une histoire sans complaisance, qui vous surprendra sans aucun doute et qui va bien au-delà du simple récit d’aventure. On se laisse emporter dans son atmosphère pleine de poussière et d’effluves d’alcool, son style nerveux et tout en tension, pour arriver à des destins de personnages, aussi complexes que touchants. On en redemande, Miss Marion ! 😉

Sans foi ni loi, Marion Brunet (PKJ)
disponible depuis le 5 septembre 2019
9782266294195 – 16,90€
à partir de 13 ans
Son
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Le dernier sur la plaine – Nathalie Bernard

En 1860, Kwana, jeune indien comanche, voit son père, le grand chef Peta Nocona, se faire assassiner et sa mère et sa petite sœur enlever par les Texas Rangers. Dernier rescapé de sa tribu, il rejoint d’autres guerriers, avec l’espoir de se venger. Mais Kwana et les autres tribus indiennes vont devoir faire face à bien d’autres dangers car le Président Grant a décidé que rien n’arrêterait son désir de « civiliser » les plaines…

Après nous avoir fait découvrir le sort réservé aux Indiens au Canada il n’y a pas si longtemps de ça (et de manière encore plus récente dans deux thrillers plus contemporains), Nathalie Bernard continue à explorer la vie et le destin d’un peuple en nous emmenant cette fois dans les Etats-Unis de la fin du XIXe siècle, à la rencontre du dernier chef comanche libre. Car le roman est en effet inspiré librement de la vie de Quanah Parker, qui fut le fils d’un grand chef indien et d’une femme blanche, enlevée lors d’un raid. Symbole de la fin d’une ère, qui voit la fin du mode de vie des Amérindiens, privés de leurs ressources « naturelles » après l’extermination des bisons, forcés de rejoindre des réserves où ils sont privés de leurs libertés, Kwana est aussi celui d’un monde nouveau, où vont devoir cohabiter les deux facettes de ses origines.

Comme dans ses précédents romans, Nathalie Bernard nous offre un récit extrêmement prenant et passionnant, qui nous transporte littéralement sur le dos d’un mustang lancé au galop, à savourer l’immensité des grandes plaines et des territoires comanches. Récit d’aventure surtout, on suit le jeune Kwana dans cette incessante bataille pour protéger les siens et cette culture à laquelle on veut leur faire renoncer. Si les éléments biographiques sont là, forcément, la construction de l’histoire, découpée selon les différents « noms » de Kwana et vue à travers ses propres yeux, la rend particulièrement émouvante. L’écriture sensible et sans manichéisme de Nathalie Bernard, que l’on appréciait déjà dans ses précédents romans, confirme son talent de raconteuse d’histoires.
Si vous n’êtes pas encore convaincu, espérons que la magnifique couverture de Tom Haugomat, dont les couleurs et l’ambiance révèlent parfaitement le sentiment de lecture, le fera. 🙂

Le dernier sur la plaine, Nathalie Bernard (Thierry Magnier)
disponible depuis le 28 août 2019
9791035202729 – 14,80€
à partir de 13 ans
Son
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Signé poète X – Elizabeth Acevedo

Xiomara, presque 16 ans, est une adolescente à qui on impose le silence. Ecrasée par une mère bigote qui veut faire d’elle une nonne, ignorée par un père constamment devant sa télé, reluquée et sifflée par tous les hommes à cause d’un corps devenu femme trop vite, son seul soutient réside en son jumeau, quoique pas toujours très aidant, et sa meilleure amie qui n’en peut plus de son intérêt pour les garçons… Jusqu’au jour où quelqu’un est prêt à entendre sa voix.

Vous en avez sans doute déjà beaucoup entendu parler, mais Signé Poète X le mérite assurément. Elizabeth Acevedo, americano-dominicaine et poétesse, a sans doute utilisé beaucoup de son propre parcours pour nous offrir celui de Xiomara, jeune fille qui doit jongler entre la religion et son premier amour. Comment réussir à être soi, à s’affirmer et à s’aimer quand, depuis toujours, le poids de la tradition, des stéréotypes, condamne toute forme d’émancipation ? Fille d’immigrés dominicains, fille d’un couple malheureux condamné au jugement des autres, fille « miracle », jumelle complètement différente de son frère avec qui elle ne parvient pas à communiquer, Xiomara ne peut quasiment compter sur personne pour s’en sortir. Alors elle le fait avec ses poings, n’hésitant pas à casser le pif de ceux qui se frottent trop près de son corps trop précoce, ou qui emmerdent son frère qui n’a pas sa carrure. Son seul refuge : un carnet dans lequel elle note ses poèmes, un jardin secret qu’elle n’est prête à ouvrir à personne, sauf peut-être à Aman…et puis à ce club de slam monté par la prof qui a remarqué son talent ?

Magnifique roman en vers, dans une traduction signée Clémentine Beauvais, Elizabeth Acevedo nous touche au cœur avec ce texte intense, et cette voix exceptionnelle qu’est celle de Xiomara, entre colère et pudeur. Un texte féministe sans aucun doute, mais qui évoque aussi la pression parentale, le poids de la religion, la puissance des mots et l’adolescence qui se cherche, qui veut croire en ses rêves. La puissance des mots de Xioamara, leur sensibilité et leur justesse, en font un roman rempli d’espoir et d’amour. Une très belle découverte, et une autrice à suivre et à entendre très bientôt en France (et profitez ainsi d’aller faire un petit coucou à notre coupine Lucille) ! 😉

Signé poète X, Elizabeth Acevedo, traduit par Clémentine Beauvais (Nathan)
disponible depuis le 29 août 2019
9782092587294 – 16,95€
à partir de 14 ans
Son
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Ce qui fait battre nos cœurs – Florence Hinckel

2030. Lorsque le cœur artificiel bas de gamme de sa petite sœur subit un énième raté, Esteban craque. Il kidnappe alors Leila, la célèbre « fille artificielle », et Noah, le fils caché de l’homme le plus riche de France et héritier de la société Organic qui fabrique et vend tous les organes artificiels. Mais son acte prend très vite un tournant auquel il ne s’attendait pas, notamment lorsque Maria, jeune femme « augmentée » s’invite dans sa cavale, retransmise en direct sur tous les réseaux…

Après Théa pour l’éternité, #Bleue ou encore Traces, Florence Hickel nous offre un nouveau récit d’anticipation où la question du transhumanisme, et tout ce que cela recouvre, sera le cinquième personnage de cette folle cavale en voiture. Car la majeure partie du roman se déroule dans cette voiture de luxe pour un huis-clos aussi haletant que passionnant. Raconté tour à tour par chacun des personnages, on découvre leurs histoires respectives, leurs désirs et rêves profonds, leurs failles, en même temps que toute la nation suit avec une passion démesurée les aventures de ces fugitifs pourchassés par les forces de police. Et dans le filigrane de ces scènes d’action, on explore avec chaque protagoniste la question de ce qui fait de nous des êtres humains. Leila est-elle encore humaine avec tous ses organes artificiels qui ont remplacé les originaux ? Et Maria n’est-elle pas trop puissante avec ce bras qu’elle a construit elle-même, lui donnant une force plus importante que la normale ? Des questions qui abordent le rapport à nos corps et leur évolution grâce au progrès technologique, mais Florence Hinckel va bien au-delà pour interroger les rapports humains et la trajectoire de chacun des personnages est ainsi passionnante, nous poussant à une réflexion aussi complexe qu’édifiante.

Il n’y a aucun temps mort dans ce récit mené tambour battant, dans lequel l’autrice n’oublie pour autant pas ses personnages, avec qui l’on vibre tout le long de cette cavale. Peut-être les connaisseurs et amateurs de science-fiction ne seront pas surpris par ce qui se révèle à mesure que l’on atteint la fin de l’histoire, et pourtant, le final est absolument glaçant. Ce futur fera-t-il battre vos cœurs (d’effroi) ?

Ce qui fait battre nos cœurs, Florence Hinckel (Syros)
disponible depuis le 22 août 2019
9782748526080 – 17,95€
à partir de 13 ans
Son
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En émois – Anne Cortey

En plein cœur de l’été, en Provence, Jeanne ne profite pas tellement de ses vacances. Sa meilleure amie est à l’autre bout de la France, elle doit s’occuper des animaux et aider ses parents dans leur boutique en pleine saison touristique. Son seul plaisir : se baigner dans le lac avec Gwen, resté dans le coin lui aussi. Mais alors que celui-ci tarde à la rejoindre au bord du lac, Jeanne entend la sonnerie d’un téléphone oublié. On y réclame Kévin mais Jeanne ne sait pas de qui il s’agit et la personne raccroche… Quel petit mystère à résoudre pour cet été aussi chaud que long…

Prolongeons un petit peu nos vacances d’été avec ce fort joli texte d’Anne Cortey, pour sa première excursion dans le roman adolescent. Dans un décor provençal absolument charmant, où l’on goûte toutes les sensations de la narratrice, nous transportant littéralement dans la chaleur de la colline et la rafraichissante fraîcheur du lac, Anne Cortey nous offre le récit d’une histoire d’amour qui naît, des premiers émois, comme l’évoque si bien le titre.

Contrairement à ce que laisse penser notre petit résumé du roman, la narration est double. On commence d’ailleurs avec celle du « garçon » avant de passer à Jeanne qui nous emmène dans son quotidien d’amatrice de grasses matinées. L’identité de ce garçon nous sera révélée un peu plus tard, alors que l’on suit à la fois son histoire en même temps que celle de Jeanne, où les rêves de joueur de volley se mêlent à des difficultés au collège ; et son passé à travers des flash-backs sur du papier rose, où l’on découvre les souffrances familiales. Bon, vous pensez bien que ce garçon est évidemment celui que Jeanne finira par rencontrer, mais nous ne vous dirons rien de plus de cette histoire et les circonstances de leur rencontre pour vous laisser apprécier la poésie des mots d’Anne Cortey et son écriture tout en sensations.

A noter la magnifique illustration de couverture de Cyril Pedrosa, ainsi que ses deux planches intérieures, tout aussi belles, qui nous plongent encore plus dans cette atmosphère enveloppante, chaude et intime de cet été du premier amour. Un très beau texte !

En émois, Anne Cortey (L’école des loisirs)
collection Medium
disponible depuis le 21 août 2019
9782211302289 – 13,50€
à partir de 12 ans