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Leur sang coule dans tes veines – Rachel Burge

Depuis qu’elle a eu un accident qui l’a rendue borgne, Martha peut lire les émotions d’une personne à travers ses vêtements. Souhaitant comprendre ce don étrange, elle décide de retourner là où l’incident s’est produit chez sa grand-mère en Norvège. Elle pourra peut-être lui expliquer l’incident dont elle n’a aucun souvenir et cet étrange pouvoir. Sauf qu’en arrivant, un inconnu occupe la maison et lui apprend que sa grand-mère est décédée… Qui est ce jeune homme ? Pourquoi sa mère ne l’a pas prévenue du décès ? Quelles sont les ombres étranges qui gravitent autour de l’arbre dont elle tombée ?

Voici une histoire qui ne nous laisse pas une seconde de répit. Et pour un premier roman, le rythme est admirable, attention vous risquez de ne pas lâcher ce livre !

Nous sommes enfermés avec Martha et l’inconnu dans cette cabane isolée, entourée par une nature menaçante. Plus Martha découvre qui était sa grand-mère, plus elle comprend qu’elle est l’héritière d’une lignée de femmes très puissantes. Une famille dont l’histoire est tissée avec brio dans la mythologie nordique. Son aïeule ne serait autre que la gardienne de la porte du royaume des morts et suite à son décès, des âmes affolées s’échappent dont une créature féroce, assoiffée de mort…

En plus d’accueillir l’émergence de sa faculté à lire les vêtements, Martha doit conjuguer avec le deuil et l’acceptation de son visage défiguré par l’accident. Sans jamais basculer dans le genre horreur, il y a des chapitres qui ne manqueront pas de vous faire frissonner. Pour conclure – et ne pas risquez de trop vous en dire – retenez que ce roman est un savoureux mélange entre mythologie nordique et fantasy. L’atmosphère est envoûtante, un brin horrifique !

Note : un deuxième tome est prévu, mais vous pouvez vous arrêter là car l’histoire se suffit à elle-même. Vous risquez cependant d’avoir envie de lire la suite quand même !

Leur sang coule dans tes veines, Rachel Burge, traduit par Corinne Daniellot (Casterman)
disponible depuis le 5 janvier 2022
9782203224247 – 16 €
à partir de 15 ans
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Ogresse – Aylin Manço

Depuis le départ de son père, Hippolyte vit seule avec sa mère qui lui prépare chaque soir de beaux morceaux de viande bien juteux qu’elle a parfois bien du mal à avaler, et qui s’enferme chaque nuit dans la cave. En plus de cela, son meilleur ami d’enfance est de retour cette année dans sa classe, et lui tourne quelque peu la tête ; elle est forcée de parler à la grosse Lola que personne n’aime ; et sa vieille voisine disparaît mystérieusement. Décidément, rien ne va plus dans la vie d’Hippolyte et quand sa mère se jette sur elle pour la mordre, sa vie bascule définitivement…

Bob se régale de mollusques

Si je n’avais pas été complètement séduite par le premier roman d’Aylin Manço (La dernière marée, chez Talents Hauts, j’avais beaucoup aimé le style, moins l’histoire racontée), j’ai été ici saisie par l’atmosphère, l’écriture très charnelle, entre fascination, répulsion et écœurement (on est un peu comme dans le film Grave si vous l’avez vu), et par cette relation étrange entre une mère et sa fille. A la frontière du fantastique, le roman nous embarque surtout dans le récit d’une adolescente qui ne sait plus tellement où elle en est, soumise à ses émotions, ses désirs, ses questionnements, ses peurs, dans une vision de l’adolescence particulièrement juste et actuelle. Un roman très fort, brillant dans sa construction et sa métaphore, une écriture troublante, Aylin Manço est assurément un talent à suivre !

Lisette préfère les grenouilles juteuses

Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire Ogresse, sa lecture m’a presque donné envie de devenir pesco-végétarienne. Ce roman contemporain est assez incomparable : roman familial qui parle du tiraillement que l’on peut ressentir en tant qu’enfant divorcé, roman d’une ado mal dans sa peau qui craque pour son meilleur ami d’enfance et en même temps conte macabre. Je dois avouer que les amis de notre héroïne sont à couper le souffle de sincérité et de justesse. L’amitié adolescente comme on s’en souvient : brutale et entière.
L’autrice a une écriture incisive très remarquable. Impossible de lâcher le roman, je l’ai dévoré d’une traite.
Si vous cherchez une lecture sucrée passez votre chemin, par contre si vous avez envie d’une lecture relevée qui vous prendra aux tripes, dévorez ce roman. (Attention, vous aurez peut-être envie après d’une douceur pour vous en en remettre.)

Ogresse, Aylin Manço (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible depuis le 5 février 2020
9782377313754 – 16€
à partir de 13 ans
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En apnée – Meg Grehan

Maxime a 11 ans, elle vit avec sa maman qui l’élève seule. Elle aime apprendre plein de choses, cela la rassure de savoir, d’avoir une réponse à chaque question. Derrière cette curiosité, sa passion de la lecture, se cache en réalité une immense angoisse. Maxime sait beaucoup de choses sur l’océan, sur sa maman, sur son meilleur ami Adam mais il y a une chose qu’elle ne sait pas expliquer. Pourquoi a-t-elle des pétillements dans la poitrine quand elle voit Chloé, une élève de sa classe ? Quels mots, quelle signification doit-elle mettre sur ce qu’elle ressent ?

Difficile à onze ans de savoir si quand on aime être avec quelqu’un c’est l’aimer bien ou l’aimer bien. Maxime nous communique toutes ses pensées, sous la forme d’un journal intime en vers libre. Un style très léger qui nous plonge profondément dans l’océan de ses pensées. Maxime va découvrir le sentiment amoureux mais pas que. Elle va découvrir qu’elle ne peut pas aider sa maman, ce n’est pas son rôle. Si sa maman pleure devant un film, ce n’est pas une catastrophe mais simplement une émotion qui passe. Il n’y a pas de réponse dans les livres pour soigner les mamans.

En Apnée est un magnifique roman sur la découverte des sentiments amoureux, d’une très grande douceur grâce à son style poétique. Une lecture dans laquelle, comme dans un bain chaud, on a envie de rester très longtemps. J’espère que beaucoup de jeunes lecteurs pourront découvrir ce roman et respirer à nouveau librement…

En apnée, Meg Grehan, traduit par Aylin Manço (Talents Hauts)
disponible depuis le 16 janvier 2020
9782362663543 – 14€
à partir de 10 ans
Son
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Des astres – Séverine Vidal

Pénélope a grandi seule avec sa mère Irène, qui ne lui a jamais témoigné d’amour. Surprotectrice, elle fait de Pénélope une enfant timide, faible, inexistante. Le jour où elle-même est sur le point d’avoir un enfant, Pénélope ne se sent pas la force d’élever ce bébé et préfère l’abandonner plutôt que de le laisser aux griffes de sa mère-pieuvre.
Et puis il y a Romane. Épanouie grâce à des parents adoptifs aimants et des amis présents, elle a pourtant toujours voulu en savoir plus sur sa mère biologique, sans avoir d’espoir de la rencontrer un jour. Jusqu’à ce que l’occasion se présente enfin…

Après le très bon Quelqu’un qu’on aime, Séverine Vidal revient chez Sarbacane avec une histoire de mères et de filles. Trois générations de femmes, trois femmes complètement différentes et trois histoires fondamentalement liées. Comment réussir à se construire avec une mère qui prend toute la place, qui vous étouffe d’une protection malsaine tout en vous rabaissant ? Comment réussir à élever un enfant avec la peur de reproduire le comportement de sa mère, ou que l’enfant tombe sous sa coupe ? Et comment réussir à grandir sans savoir d’où l’on vient, avec cette absence de réponses sur ses origines ? Ce sont les questions – parmi d’autres – que les femmes de cette histoire se posent. En faisant des allers retours dans le temps, Séverine Vidal explore toute la complexité des relations mère-filles. C’est extrêmement bien fait, ça nous prend aux tripes dès les premières pages et nous maintient jusqu’au bout grâce à un style qui oscille entre une espèce de douce résignation pour Pénélope et des passages plus vifs, enlevés, pour Romane. Dommage qu’un rebondissement (bien que pile poil dans l’actualité) arrivant plutôt en fin de roman fasse perdre en puissance la narration, car la toute dernière partie offre un twist génial.

A travers le destin de ces trois femmes, Séverine Vidal nous offre une réflexion bouleversante sur les relations toxiques, sur l’amour (ou son absence) et, surtout, des portraits féminins absolument fascinants. Mention spéciale pour la famille adoptive de Romane, dont la mère comme le père sont des phares dans la tempête. Et malgré ce petit bémol évoqué plus haut, Des astres n’en est pas moins une fascinante et émouvante lecture sur les mères et leurs filles.

Des astres, Séverine Vidal (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible depuis le 4 septembre 2019
9782377312740 – 16€
à partir de 13 ans
Son
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De la douceur et des rêves…

En ce dimanche tout doux à lire avec un bon petit thé tout chaud, on vous propose deux albums d’une mignonnitude absolue ! ❤

Abcdaire des métiers qui n’existent pas

Alors que, petit, Bob s’imaginait en terrible Chasseur de dinosaures (= paléontologue, en fait), Claudine Morel, elle, se voyait plutôt Colorieuse de lune ou Xylophoniste sur champignons. Bon, Claudine était peut-être un peu plus mignonne que votre gros morse préféré. En tous cas, elle s’amusait follement à inventer des métiers qui n’existent pas et nous fait partager ses trouvailles fantaisistes et poétiques dans ce petit album qu’elle illustre également. Un dessin résolument doux et délicat, au crayon gris, où une couleur est associée à une lettre de l’alphabet et où chaque métier imaginaire est accompagné d’une scénette pleine d’humour ou de mignonnerie. On appréciera aussi le fait qu’il y ait autant de métiers masculins que féminins. Un abécédaire qui invite résolument au rêve et à l’imagination. Et vous, vous nous dites quel métier qui n’existe pas vous voudriez faire ?

Abcdaire des métiers qui n’existent pas, Claudine Morel (Didier Jeunesse)
disponible depuis le 13 mars 2019
9782278091553 – 11,90€
à partir de 3 ans

 

Avec toi

Après la rêverie, célébrons maintenant les petites joies du quotidien et l’amour d’un parent pour son enfant. Avec toi, c’est la relation incroyablement tendre et toute en émotion d’une maman pour sa fille, et les moments qu’elles partagent tous les jours. Du lever au coucher, en passant par le travail ou l’école, Pauline Delabroy-Allard nous fait entrer dans ce quotidien tout ce qu’il y a de plus banal et qui est pourtant ce qui compte le plus pour ces deux personnages. Un texte magnifique de douceur, où la mère et la fille s’expriment tour à tour, la première sur la page de gauche, la seconde sur celle de droite. Un procédé que l’on retrouve dans les illustrations d’HifuMiyo avec le point de vue de la maman et, en regard, celui de la petite fille dont on voit les événements à travers les yeux. Vous ne manquerez pas d’être fasciné par ses images, proches de la sérigraphie, dont j’ai particulièrement adoré le ton très paisible, moderne et nostalgique tout à la fois. Magnifique !

Avec toi, Pauline Delabroy-Allard, illustré par HifuMiyo (Thierry Magnier)
disponible depuis le 6 février 2019
9791035202262 – 14,90€
à partir de 4 ans
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L’aube sera grandiose – Anne-Laure Bondoux

9782070665433, 0-4261222

Un soir, Titania emmène sa fille Nine, 16 ans, dans une mystérieuse cabane au bord d’un lac. Toute la nuit durant, Titania va raconter à sa fille sa vie, depuis sa toute jeune enfance, jusqu’à cette soirée étonnante où l’attendent révélations et secrets cachés depuis des années…

★★★★☆

Dans son dernier roman, Anne-Laure Bondoux nous enchantait par son fabuleux et légendaire récit d’amour. Elle revient cette année dans un genre beaucoup plus réaliste pour nous faire découvrir l’histoire d’une famille. Une famille dont Nine n’avait encore jamais entendu parler jusqu’à présent. Elle qui pensait aller à la fête du lycée avec ses copines, peut-être réussir à se faire remarquer de Marcus, voilà que sa mère l’embarque pour une nuit particulière, dans une cabane perdue dans la végétation, tranquillement posée au bord d’un lac. D’abord réticente, boudeuse, elle se laisse finalement emportée par le récit de sa mère, qui l’emmène à la rencontre de Consolata, d’Octo, d’Orion, de Rose-Aimée et de leur(s) drôle(s) de destin.

Je ne vous révèlerai rien de ce que Titania va raconter à sa fille, pour vous laisser le découvrir au fil des pages. Car s’il y a bien une chose avec laquelle Anne-Laure Bondoux est très douée, c’est de réussir à nous happer dans son récit dès les premières pages, de doser ses révélations, ses effets de suspense, pour nous inviter à continuer notre lecture, à découvrir toujours plus du destin de cette famille. Entre souvenirs, anecdotes et références totalement inconnues ou nostalgiques, Anne-Laure Bondoux nous déroule toute la chronologie qui va mener à cette nuit blanche de secrets dévoilés. Mais la force du roman réside surtout dans ses personnages aux caractères atypiques, aux destins étonnants, qui se dévoilent à nos yeux comme à ceux de Nine, mais aussi par cette très belle relation mère/fille que l’on découvre à mesure que la nuit s’allonge. Un récit de la transmission, du poids de l’héritage familial et de l’amour, encore une fois. Un roman beaucoup plus intimiste que le précédent, et une expérience de lecture aussi intense que la nuit passée par Nine aux côté de sa mère qui raconte. Une très belle histoire !

L’aube sera grandiose, Anne-Laure Bondoux, illustré par Coline Peyrony (Gallimard Jeunesse)
disponible le
9782070665433 – 15€
à partir de 13 ans
Son
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En vadrouille avec Magali Le Huche

Si vous ne connaissez pas Magali Le Huche, c’est que vous vivez dans une grotte ! Impossible d’être passé à côté de la série des Jean-Michel (qui aura inspiré celui que vous connaissez bien ?) ou bien des Paco ou encore de toutes les dizaines et dizaines d’histoires qu’elle a illustré ! D’ailleurs, si, comme Bob il y a d’autres fans d’Hector, l’homme extraordinairement fort, sachez qu’il vient de sortir, accompagné de la belle Rosa-Lune, en livre-cd chez Didier jeunesse ! Aujourd’hui, on vous propose une petite balade, dans une famille de sorcières et à Lisbonne, dans deux des dernières parutions de la pétillante et fabuleuse illustratrice.

Verte

9782369811954, 0-4090425

Verte a 11 ans et vit avec sa mère, une sorcière. Ne manifestant absolument aucun pouvoir, cette dernière décide d’envoyer sa fille chez sa grand-mère Anastabotte afin qu’elle lui apprenne quelques sorts…

★★★★☆

Roman paru en 1996 sous la plume de Marie Desplechin, c’est Magali Le Huche qui adapte et dessine les aventures désormais bien connues de la petite sorcière au drôle de prénom. (Sérieux, qui appelle son enfant « Verte » ?) Si vous avez lu le roman, vous vous souvenez de sa forme : 4 personnages différents racontent leur version de la même histoire, cette journée particulière où Verte se lance dans la confection d’un sort avec sa grand-mère et ce qui s’en suit… Un procédé que Magali Le Huche adapte avec beaucoup de finesse en mêlant les points de vue dans un récit aussi drôle qu’intelligent. Car Verte n’est pas tant un roman sur la sorcellerie qu’une évocation de la famille, de la difficulté à trouver sa place quand on attend beaucoup de vous et de la séparation. Avec ses crayons et son style inimitable, Verte et son étonnante famille prennent vie dans un tourbillon de couleurs et d’espièglerie. Une BD tendre et ensorcelante, qui ravira les fans du roman ou qui donnera envie à une nouvelle génération de lecteurs de découvrir ce classique de la littérature jeunesse.

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Verte, Magali Le Huche et Marie Desplechin (Rue de Sèvres)
disponible depuis le 22 mars 2017
9782369811954 – 14€
à partir de 9 ans
Eléctrico 28

9782368361047, 0-4157803

Amadeo est conducteur de tram à Lisbonne. A bord de son Elétrico 28, il est fier et heureux. Mais voilà que c’est son dernier jour en tant que conducteur… Qui rendra alors les gens heureux, qui aidera les amoureux timides à se faire des bisous ?

★★★★☆

C’est avec Davide Cali que nous retrouvons cette fois Magali Le Huche, pour une découverte du plus célèbre tram de la capitale portugaise : l’Eléctrico 28. Mais également une belle histoire d’amour, où Amadeo, conducteur-cupidon, n’a eu de cesse de rapprocher tous ces garçons et filles qui montaient ou descendaient de son tram sans jamais avoir le courage de s’avouer leurs sentiments. Une petite manœuvre par-ci et une autre par-là auront raison de la timidité de ces amoureux transis. Et rassembler les amoureux est ce qui aura le plus compté dans son métier de conducteur de tram. Mais lorsque son dernier jour de travail arrive, Amadeo se rend compte qu’il lui manque aussi peut-être quelque chose… ? Un très bel album, où la tendresse du sujet comme des illustrations illumine des personnages doux et heureux, où les couleurs chatoyantes nous invitent à découvrir cette ville ensoleillée et où Amadeo trouvera sans doute lui aussi son bonheur. Si avec tout ça on ne vous a pas donné envie de partir en vacances au Portugal !

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Eléctrico 28, Davide Cali, illustré par Magali Le Huche (ABC Melody)
disponible depuis le 18 mai 2017
9782368361047 – 14€
à partir de 5 ans
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Ma mère, le crabe et moi – Anne Percin

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Bob et Jean-Michel adorent les textes d’Anne Percin. Qu’elle soit drôle (on est tous fan de Maxime de Comment (bien) rater ses vacances) ou moins. Alors on avait particulièrement hâte de lire son nouveau texte… 😀

Tania a 14 ans et vit avec sa mère dans un petit village près de Clermont-Ferrand. Passionnée de loups-garous, elle tient un blog gothique tandis que celui de sa mère est plutôt « Lectures & confitures ». Et puis un jour, Tania apprend que sa mère a un cancer du sein. Une maladie qui va peu à peu changer leurs vies à toutes les deux, ainsi que la relation qu’elles entretiennent…

★★★★★

Bon, je vous la fais courte : Bob a A-DO-RÉ ! Décidément, Anne Percin sait comment parler aux lecteurs. Le personnage de Tania, qui s’adresse très directement à nous, est savoureux. On s’attache instantanément à elle et à son humour d’ado qui se la joue un peu rebelle. J’ai beaucoup aimé le style très direct, très oral qui sert à merveille cette histoire qui peut sembler au premier abord un peu sérieuse (on parle de cancer du sein, de chimiothérapie, de vivre avec une personne considérablement malade et affaiblie quand on a 14 ans) mais qui fait la part belle à l’humour. Je vous avoue que j’ai plusieurs fois éclaté de rire lors de ma lecture (je vous mets l’eau à la bouche en vous disant qu’il y a une scène de piscine tout à fait extraordinaire). Alors attention, Anne Percin ne traite pas le sujet à la rigolade, hein, mais c’est la relation entre Tania et sa mère, la volonté de la jeune fille de soutenir sa maman dans son combat en lui donnant le sourire qui fait que les deux vont surmonter cette épreuve avec le plus de positivisme possible. Il y a une belle émotion dans cette relation, dans ce désir de Tania d’être là pour sa mère quoi qu’il advienne, sans se soucier de ce que les autres pensent, des conseils débiles ou de la pitié des gens. Mais le roman ne se limite pas à ça, car on suit également Tania dans sa vie au collège, avec ses amis, dans sa préparation du cross départemental… Des petits moments de la vie quotidienne qui disent aussi de grandes choses : de l’amour au dépassement de soi. Un coup de cœur pour Bob ! Merci Anne pour ce très beau moment de tendresse, d’humour et d’espoir. 🙂

Ma mère, le crabe et moi, Anne Percin (Rouergue)
collection DoAdo
disponible le 16 septembre 2015
9782812609299 – 11,70€
à partir de 13 ans