Son
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Chasse à l’ange – Ingelin Rossland

9782812607196,0-2347356

Engel Winge, jeune journaliste dans un patelin norvégien, se rend sur l’île de Maroya, réputée hantée. Avec l’aide d’une médium, elle va mettre au jour des éléments étranges qui vont alimenter son enquête et l’embarquer dans une affaire qui va la conduire jusqu’à Berlin…

★★★☆☆

Ce roman fait suite à Aile d’ange et, pour vraiment tout comprendre, il me semble judicieux de lire ce premier tome. Notamment pour connaître l’âge et la personnalité de notre héroïne car il m’a fallu un très long moment (plus de la moitié du livre) pour découvrir qu’Engel avait 17 ans ! Ce qui peut être utile quand on lit certains passages au début, très crus, où elle discute sexe avec une copine ou à sa façon de parler. C’est un détail, mais j’avoue que cela m’a un peu manqué pour m’attacher au personnage, qui a d’ailleurs de faux airs de Lisbeth Salander de Millénium. Bref. En lisant la quatrième de couverture, je m’attendais à un petit côté fantastique qui n’avait pas l’air déplaisant. Or, au fur et à mesure que l’enquête progresse, et qui est censée attester ou non de la présence de fantômes sur l’île, le sujet disparaît complètement au profit d’une enquête sur la drogue et autres magouilles financières. Vous risquez donc d’être déçus si vous cherchiez une histoire de fantômes ! Malgré tout, l’enquête est intéressante, le dépaysement agréable, et l’audace et l’obstination de notre journaliste donnent du rythme à cette courte histoire. Il y a d’ailleurs un petit côté cinématographique dans le découpage des chapitres, où les ellipses sont très importantes, et où l’action s’enchaîne sans s’embourber dans des descriptions trop longues. Un roman plutôt honnête, donc, même s’il me semble qu’il vaut tout de même mieux avoir lu le précédent avant de se lancer dans cette nouvelle enquête.

Chasse à l’ange, Ingelin Rossland (Rouergue)
collection DoAdo Noir
en librairie depuis le 5 novembre
9782812607196 – 13,50 €
à partir de 15 ans

Son
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Justice pour Louie Sam – Elizabeth Stewart

9782364745087,0-2240182

Lundi, Bob et Jean-Michel étaient au Salon du livre jeunesse. Ils ont rencontré plein de monde trop sympa, ils ont vu plein de livres trop cools, ils n’en ont pas acheté beaucoup (ils ont été raisonnables) mais en attendant de découvrir leurs avis sur leurs achats, Bob avait lu un roman ado qu’il souhaitait vous présenter… 🙂

Territoire de Washington, 1884. En se rendant à l’école, George Gillies et ses frères découvrent le cadavre de leur voisin dans sa maison en feu. Le coupable est très vite désigné : Louie Sam, un jeune Indien qui était dans les parages. Il n’en faut pas plus pour que les hommes du village se mettent en tête de rendre justice eux-mêmes, au mépris des lois et de la vérité. Pourtant, George Gillies va vite se rendre compte que celui qu’ils pensaient coupable ne l’était peut-être pas…

★★★★☆

Captivant, ce roman tiré d’une histoire vraie est un nouveau témoignage des exactions menées par les colons sur les populations indiennes en Amérique. Une postface de l’auteur vient d’ailleurs compléter certaines informations du roman. Ici, Elizabeth Stewart nous propose le récit de George qui, comme tous les habitants de son village, est méfiant envers les Indiens. Il participe d’ailleurs au raid organisé par les colons pour capturer Louie Sam, jusqu’au moment où des détails lui sautent aux yeux, ébranlant ses croyances. Mais qui prêterait attention à un adolescent de 15 ans qui semble sympathiser à la cause indienne ? Ou, plutôt, qui voudrait le croire ? Car, au fur et à mesure de son enquête, George se heurte à des personnages qui le menacent et il ne parvient même pas à trouver le soutien du shérif. Qui, alors, pourra donner justice à Louie Sam ? Le roman est vraiment passionnant, il parvient à être à la fois une enquête, une représentation de la mentalité de l’époque (d’autant plus dans un territoire politiquement incertain) et un roman initiatique. George est un personnage auquel on s’attache très vite et dont on admire le courage, pour tenir tête à des hommes souvent menaçants et dangereux. Même si j’ai eu parfois l’impression qu’il avait l’air beaucoup plus jeune, à la façon dont il nous raconte les événements. Justice pour Louie Sam n’en reste pas moins un très bon roman, profond, qui nous amène à réfléchir sur le courage et la justice. Il est d’autant plus agréable qu’il se lit quasiment d’une traite !

Justice pour Louie Sam, Elizabeth Stewart (Thierry Magnier)
en librairie depuis le 20 août
9782364745087 – 18,50 €
à partir de 13 ans

Son
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Les anges de l’abîme – Magnus Nordin

9782812607165, 0-2347206

Petite pause dans les idées cadeaux de Noël pour Bob, avec la critique d’un des romans ados en lice pour la Pépite 2014. Il n’a pas gagné, mais il me faisait de l’œil depuis un temps suffisamment certain pour que je me lance enfin dans ce petit pavé. J’espère que vous avez les tripes bien accrochées. 😉

Alice fait sa rentrée dans un nouveau lycée. Elle se rapproche très vite de sa prof de suédois, Molly Zetterholm, et rejoint bientôt un groupe un peu particulier et complètement secret : les Anges de l’abîme. Leur mission : rendre la justice aux jeunes victimes de prédateurs sexuels.

★★★☆☆

Âmes sensibles s’abstenir ! Ce polar nordique de Magnus Nordin nous déroule une sordide affaire de pédophilie et de maltraitance. Je vous le dis tout de suite car, de toute manière, ça commence d’entrée avec une scène de disparition de jeune fille suivie, trois ans plus tard, par une opération commando des Anges de l’abîme. Il ne faut donc à l’auteur que quelques pages pour nous mettre tout de suite dans le bain et c’est un bain plutôt glacé ! J’ai trouvé l’histoire plutôt bien menée, entre la découverte progressive de chacun des personnages du groupe secret (tous victimes d’actes de maltraitance ou de sévices sexuels) et leurs opérations qui, très vite, ne deviennent qu’une seule grosse enquête. Car il nous faut peu de temps pour comprendre que la petite ville de Fjärlunda est le théâtre d’un vaste réseau pédophile. Si l’auteur ne nous perd pas un seul instant dans son récit (j’avoue m’être laissée emportée et avoir eu du mal à m’arrêter), un lecteur de polar averti verra sans aucun doute les choses venir et ne sera pas forcément surpris (cela a été mon cas). Mais cela n’enlève rien au plaisir de lecture. Là où le roman pêche, c’est peut-être justement dans son récit et ce qu’il dénonce. L’auteur nous propose en début de roman la célèbre citation de Nietzsche : « Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même ». Et c’est bien ce que font nos jeunes héros : combattre ces monstres qui attirent les adolescentes pour les violer (la méthode ici donnée dans le roman : sur le net, en se faisant passer pour des garçons cools de l’âge des proies qu’ils traquent). Et pour cela, ils usent de méthodes criminelles (enlèvement, torture psychologique), récoltent les preuves et envoient le tout à la police. Jusque là, on peut encore comprendre et même avoir de l’empathie pour ces justiciers de l’ombre. Après tout, nous sommes tous à un moment donné tellement révoltés par une situation ou un événement que nous aimerions avoir les moyens ou les armes pour réparer cette injustice. C’est humain. Pourtant, ici, je trouve que la réflexion sur la vengeance, l’auto-justice, est assez maigre. Peut-être manque-t-il une morale. En tous cas, et la fin du roman en est un parfait exemple, il me semble difficile de se faire un jugement sur ce que l’on a lu. Et je crois que l’auteur a oublié de nous donner sa propre définition du monstre. Je ne sais pas comment sera ressenti ce roman par les ados, mais la crudité de certaines scènes et cet épilogue sont d’une froideur à nous hérisser les poils sur les bras.

Les anges de l’abîme, Magnus Nordin (Rouergue)
collection DoAdo Noir
en librairie depuis le 8 octobre
9782812607165 – 14,90 €
à partir de 15 ans

Son
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La soupe américaine – Anaïs Sautier

9782211218320,0-2298055

C’est la Pentecôte et, comme chaque année, Mona et sa petite sœur Elsa – affectueusement surnommée Crapule – se rendent chez leurs grands-parents. Mais cette fois, leur arrivée à Chissou ne se passe pas comme prévu : non seulement c’est leur père qui les accompagne au lieu de leur grand frère, mais il y a aussi un nombre incalculable de « commandements » à respecter et, surtout, papou n’est pas là pour les accueillir… Autant dire que rien ne va plus !

★★☆☆☆

C’est Mona et son grand-frère Johnny qui nous racontent cette histoire et, à travers leur regard, nous découvrons une famille soudée et énergique, malgré les épreuves de la vie. Les personnages sont vivants et attachants et l’histoire, qui devait nous raconter de simples vacances, évolue rapidement vers la découverte d’un secret de famille. Plusieurs, en réalité, car si papou n’était pas là pour accueillir les filles à Chissou, c’est parce qu’il était à l’hôpital avec Johnny, infirmier, où il a découvert son cancer. Maladie qu’il cache à mamie Lala, déjà fragile. Puis c’est l’Histoire qui rattrape papou, quand la gendarmerie de son village d’origine, en Grèce, lui révèle avoir découvert des ossements… Du mystère, donc, qui va conduire toute la famille en Grèce, où l’histoire du pays est d’une grande importance pour papou. Il se passe ainsi beaucoup de choses dans ce roman qui, malgré des thématiques graves, se révèle souvent drôle et joyeux. Cela dit, j’ai eu un peu de mal à me laisser porter par cette histoire, certains passages me semblent superflus (comme la fête d’anniversaire, qui n’apporte pas grand-chose, je trouve), ce qui m’a donné une impression de fouillis, comme si le fil rouge se perdait à un moment. Du coup, je trouve que les sujets du grand-père malade ou du secret découvert en Grèce ne sont qu’effleurés, survolés au profit de l’humour et de la relation entre les personnages. Je suis consciente que nous raconter l’histoire de la Grèce après la Seconde guerre mondiale ne fait pas trop rêver, ni parler du cancer en long, en large et en travers, mais il m’a semblé qu’il manquait quand même quelque chose. Car, pour moi, ce roman ne se résume qu’à une simple histoire de famille… Servie certes par une écriture pétillante, mais qui ne m’a pas transcendée…

La soupe américaine, Anaïs Sautier (Ecole des loisirs)
collection Médium GF
en librairie depuis le 10 septembre
9782211218320 – 15,50 €
à partir de 13 ans

Son
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Vers le bleu – Sabrina Bensalah

9782848657110,0-2306153

Vous commencez à nous connaître, avec Jean-Michel, on aime vraiment beaucoup la collection Exprim’ chez Sarbacane. Bon, ce roman est sorti il y a déjà plus d’un mois (on a un peu de retard dans leurs parutions ! :p) mais on vous en parle quand même !

Ornella, surnommée Nel, habite dans une caravane avec sa mère, une femme immature, et Anoushka, dite Noush, 9 ans et pleine d’exubérance. Tandis que sa sœur se prépare à un concours de Mini-Miss Camping, Nel rêve de liberté. Mais son projet de fuite tombe à l’eau quand sa mère la coiffe au poteau et les abandonne à leur sort. Les deux filles vont alors devoir apprendre à faire face à leur nouvelle situation.

★★★★☆

Nous ne sommes décidément jamais déçues avec la collection Exprim’ ! Cette fois, direction un camping, dans lequel vivent nos deux héroïnes, Nel et Noush, des sœurs aux tempéraments très différents, mais qui (sur)vivent dans un monde qu’elles n’ont pas choisi. Et d’entrée de jeu, on est saisi par le côté fantasque et presque décalé de cette histoire où l’humour est une réponse à la relative misère de la famille. L’écriture de Sabrina Bensalah est d’ailleurs parfaite pour exprimer cette drôle de vie de Nel et Noush, toutes deux extrêmement attachantes. Certaines situations, particulièrement cocasses, voire loufoques, ne manqueront pas de vous arracher un sourire, même si, très vite, la situation familiale des sœurs se complique considérablement. Il y a un petit côté Little Miss Sunshine, dans ce roman, non seulement dans l’aspect Mini-Miss mais aussi dans la relation entre les personnages (celle des sœurs avec les autres, qui ont aussi un côté fantaisiste) et les événements qui viennent s’intercaler dans la vie des deux filles. C’est ce petit côté américain qui m’a bien plu dans ce roman. Car, sous le couvert de ces situations parfois un peu folles, Sabrina Bensalah les utilise pour explorer des thèmes difficiles de notre société. En bref, je vous invite à découvrir ce roman pétillant et plein de fraîcheur, servi par une écriture franche et authentique, et qui vous fera rencontrer des personnages incroyablement vivants.

Vers le bleu, Sabrina Bensalah (Sarbacane)
collection Exprim’
en librairie depuis le 1er octobre
9782848657110 – 15,50 €
à partir de 14 ans

Son
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Comme un feu furieux – Marie Chartres

9782211216203,0-2374341

Il fait froid en ce moment, alors Bob a envie de vous faire découvrir un livre qui se passe dans une région du monde qu’il connaît bien pour y folâtrer parfois pendant ses vacances…

Au bord de l’Arctique, dans la ville de Tiksi, vit Galya Bolotine, jeune fille de 16 ans qui ne rêve que de quitter sa ville mourante, perdue au fin fond de la Sibérie. Elle s’imagine océanographe, sur les traces du commandant Cousteau, mais se trouve contrainte de s’occuper de son petit frère, Lazar. Car depuis la disparition tragique de sa mère, il y a un an, la famille Bolotine est déchirée. Le père jongle entre deux travails, Gavriil, le grand frère, ne parle plus et ne sort jamais de sa chambre, Lazar ne trouve plus le sommeil et Galya, elle, garde silencieusement ses rêves tout en espérant les voir se réaliser…

★★★★☆

Très beau texte de Marie Chartres, qui nous emporte sous le ciel noir et glacé de la Sibérie, à la rencontre de cette famille rongée par le deuil et le chagrin. Le portrait de Galya est particulièrement réussi, adolescente rêveuse qui ne souhaite que s’échapper de sa ville natale pour découvrir le monde, et qui passe tout son temps à s’occuper de son petit frère. Leur relation est d’ailleurs très belle et touchante, même si les heurts sont fréquents. J’ai beaucoup aimé cette description des sentiments chez chacun des personnages et leur façon de gérer le deuil. Petit à petit, alors que l’on entre dans l’intimité de cette famille, on se rend compte que la mort de la mère cache un secret, ou en tous cas des non-dits de la part de certains membres des Bolotine. Quelques personnages secondaires, que j’ai beaucoup appréciés, apportent des réponses ou des espoirs aux questionnements et aux rêves de Galya, ce qui épaissit parfois le mystère familial ou apporte une dimension presque fantastique au récit. Car les légendes et la poésie sont également un point important de ce roman, qui renforcent cette idée de rêve chez Galya. J’ai donc beaucoup aimé ce roman, et cette écriture qui nous transporte dans le froid et la beauté de la Sibérie, qui nous invite à réfléchir au deuil et à la reconstruction après un drame et qui, surtout, nous brosse un très beau portrait d’adolescente.

Comme un feu furieux, Marie Chartres (Ecole des Loisirs)
collection Medium
en librairie le 19 novembre
9782211216203 – 14 €
à partir de 14 ans

Son
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Eleanor – Holly Black

9782747047708,0-2283387

Aujourd’hui, c’est Halloween, alors quoi de mieux que vous présenter un livre censé faire peur ? Alors voici Eleanor…mais tiendra-t-elle le pari de vous filer la pétoche ?

Zach, Poppy et Alice partagent la même passion : les jeux de rôles avec des figurines. Ils ont inventé leur propre monde, peuplé des pirates, de sirènes et de trésors, gouverné par la Sublime Reine, une étrange poupée de porcelaine qui trône dans une vitrine chez Poppy. Mais un jour, Zach est contraint d’arrêter de jouer et le plus étrange se produit : la poupée s’anime et ordonne à Poppy de la ramener auprès des siens ou les trois enfants ne connaîtront jamais le repos…

★★☆☆☆

« Certains jeux peuvent s’avérer dangereux », telle est la phrase d’accroche de la quatrième de couverture. Malheureusement, je n’ai pas été aussi effrayée que je l’espérais. Le début du roman est un peu long à se mettre en place, l’auteur prend le temps de nous présenter les personnages, leur vie plutôt tranquille ou les difficultés familiales qu’ils rencontrent. Il faut attendre d’être arrivé au tiers du livre pour que l’aventure commence véritablement, quand les enfants décident de se lancer dans cette quête folle de ramener la Sublime Reine, qui contiendrait les cendres d’une petite fille morte, dans sa ville d’origine afin de l’enterrer. C’est également à ce moment que les éléments de peur ou d’horreur entrent dans l’histoire, car des choses bien étranges se déroulent durant leur périple, des choses auxquelles la poupée ne serait pas étrangère… Eleanor fera-t-elle peur aux plus jeunes ? Peut-être, mais j’ai trouvé que le roman aurait pu être un peu plus effrayant ou, du moins, garder le suspense jusqu’au bout et jouer un peu plus sur les doutes des personnages. Car j’ai trouvé que les enfants acceptaient assez facilement l’histoire de cette poupée (qui est pourtant terrible !) et ne semblaient pas toujours être dans une peur constante. A un moment donné, l’auteur insiste plus sur l’aspect initiatique de son histoire, et la façon dont cette quête fait grandir Zach et Alice. Déçue, donc, par cette histoire que j’attendais vraiment effrayante…

Eleanor, Holly Black (Bayard jeunesse)
en librairie depuis le 16 octobre
9782747047708 – 13,90 €
à partir de 10 ans

Son
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Le royaume des cercueils suspendus – Florence Aubry

9782812607103,0-2347220

Il y a quelques années, j’avais littéralement adoré Le garçon talisman de Florence Aubry. Quand j’ai vu qu’elle sortait un nouveau roman au Rouergue, j’avais vraiment hâte de le découvrir, surtout qu’il paraissait dans leur nouvelle collection consacrée à la fantasy… 🙂

Dans un royaume lointain, la Cérémonie est un rite qui fait accéder les jeunes hommes Bââs au don merveilleux qui les rend invincibles. Ce jour-là, Huang et son village découvrent qu’il ne fait pas partie de la tribu, il n’a pas le Don. Sa punition est terrible : il est envoyé vivant auprès de son cercueil, suspendu tout en haut de la montagne. En bas, Leï, la jeune fille qu’il aime, se désespère de cette décision et Xiong et Lou-Ki, leurs amis, voient des sentiments nouveaux se révéler…

★★★☆☆

Nouveau titre de la collection Epik au Rouergue, consacrée aux littératures de l’imaginaire, Le royaume des cercueils suspendus se passe dans une contrée et un temps indistincts, même si quelques noms et références font beaucoup penser à la mythologie chinoise. Nous découvrons une coutume étrange, qui se révèle au fur et à mesure que l’histoire se déroule, par le biais des quatre personnages principaux et d’un homme plus âgé, le père du Huang. Il est ainsi parfois difficile, au début, de reconnaître les personnages et les morceaux d’histoires que l’on nous conte car il n’existe aucune séparation véritable des chapitres. Néanmoins, on se laisse assez rapidement emporter dans cette histoire belle et cruelle du passage à l’âge adulte. La plume de Florence Aubry est toujours aussi poétique et profonde. Elle risque cependant de rebuter quelques lecteurs car certains passages sont très lents (le livre est pourtant très court !) et contemplatifs. D’aucuns pourraient dire ennuyeux. Moi, j’aime bien, et je trouve que ça correspond bien à l’univers du roman. Cela dit, c’est vrai que l’intérêt pour l’histoire se manifeste assez loin dans le roman et qu’il faut peut-être un peu s’accrocher pour parvenir jusqu’au bout. Mais c’est un récit vraiment très beau, qui m’a semblé avoir des allures de conte, parfois, aussi bien dans l’écriture que dans les thématiques : on y retrouve de la jalousie, des amours contrariés, de la cruauté, de la magie et des malédictions… Je reste néanmoins sur ma faim, car le dernier chapitre est un peu brutal et semble très rapide au vu des chapitres précédents forts en émotions… Un peu dommage, donc, car j’avais plutôt bien accroché à l’histoire…

Le royaume des cercueils suspendus, Florence Aubry (Le Rouergue)
collection Epik
en librairie depuis le 8 octobre
9782812607103 – 11 €
à partir de 13 ans

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14-14 – Silène Edgar & Paul Beorn

14-14 a eu le prix Gulli du roman 2014 ! C’était en août. Oui, nous sommes sacrément en retard mais avec Bob, on aime se faire remarquer.
J’aime beaucoup ce prix, chaque année je suis ravie de voir de bons romans récompensés – l’année dernière c’était Le manoir d’Evelyne Brisou-Pellen et quand j’ai vu le bandeau « prix Gulli » sur 14-14 j’ai sauté de joie, c’est amplement mérité et puis ça tombe bien, je viens de le finir alors je ne pouvais pas ne pas en parler.

Couv 14-14 vdef.inddAdrien et Hadrien ont 13 ans et vivent tous les deux en Picardie, deux adolescents tout à fait normaux avec des occupations tout ce qu’il y a de plus banales…ce qui l’est moins c’est qu’Adrien vit en 2014 et Hadrien en 1914. AH ! Ca devient nettement plus intriguant tout à coup 🙂 A l’aide d’une étrange boîte aux lettres, Adrien & Hadrien vont correspondre et se lier d’amitié. Mais Hadrien est en 1914 et la Guerre approche…

★★★★★

C’est brillant : les différentes époques sont analysées et présentées avec justesse, des copies de vieilles affiches, cartes, photos alimentent agréablement le roman. Je m’attendais à lire un roman mêlant aventure et fantastique et j’ai été surprise par l’originalité que j’ai pu y trouver. Ce roman s’avale tout seul, il se lit d’une traite, promis vous ne serait pas déçus. Retour vers le futur ? ou retour vers le passé ? Si seulement une boîte aux lettres comme celle-ci existait, Marie-Antoinette et moi serions BFF.

« et s’aperçoit, stupéfait, qu’une nouvelle boîte aux lettres a été installée juste devant la maison. c’est bizarre, elle doit être toute neuve ; en fait, il aurait juré qu’elle n’était pas là tout à l’heure. Ce qui est encore plus bizarre, c’est qu’elle a un air vieillot et elle est déjà rouillée aux angles. Et puis elle est bleue au lieu d’être jaune… »

Le site de Silène Edgar
Le blog de Paul Beorn

14-14, Silène Edgar & Paul Beorn (Castelmore)
en librairie depuis le 16 avril
9782362311192 – 10,90€
à partir de 10 ans

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Nouvelles d’ados – Prix Clara 2014

Chaque année je me dis qu’il faut que je lise le prix Clara et chaque année cette lecture passe à l’as. Mais aujourd’hui c’est différent : j’ai eu du temps, c’était fou ! alors j’en ai profité.

★★★★★

prixclaraConnaissez-vous le principe de ce prix ?
Ce prix a été créé en mémoire de Clara, décédée subitement à l’âge de 13 ans des suites d’une malformation cardiaque et chaque année il est décerné par un jury présidé par Erik Orsenna et paf ! Nous voici avec un recueil de nouvelles écrites par des ados.

Contemporain donc, et tellement frais ! C’est agréable de savoir que de futures plumes comme celles-ci enchanteront peut-être un jour nos rayons. Ce recueil est un délice avec une part belle pour l’imaginaire, la diversité des thèmes, des sensations fortes sont à attendre au tournant…de quoi ravir votre tête un dimanche après-midi. Six nouvelles et rien à jeter – une m’a plus surprise que les autres : celle de Théo Ruel « De chair et de fibres » (je ne m’attendais pas à une chute pareille 😉 )
De chair et de fibres Théo Rudel
Ex Hedera Héloïse Stöckel
Helmut Siloé Cazals
Je suis un chat Oriane Laurent
La main de l’écrivain Matias Feldman
La mélodie du vent Esther Friess
eho_clara14s
(auteurs en herbe – photo tirée du site Héloïse d’Ormesson)
Nouvelles d’ados, prix Clara 2014, collectif (Héloïse d’Ormesson)
en librairie depuis le 16 octobre
9782350872902 – 10€
à partir de 13 ans