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Les fleurs de la ville – Jon Arno Lawson et Sydney Smith

9782848657646,0-2553369

Il y a longtemps que Bob n’avait pas lu d’albums… Grâce à une petite fille en rouge, qui rappelle sans doute un personnage de conte bien connu, il s’est plongé dans une petite histoire merveilleuse qui, il l’espère, vous donnera envie !

Une petite fille vêtue de rouge marche dans une ville en noir et blanc, accompagnée de son papa. Alors que celui-ci semble absorbé par son portable, la petite fille remarque des touches de couleurs ici et là : des fleurs sauvages qui poussent le long des réverbères ou au pied des murs. Elle s’en fait un bouquet tandis que, peu à peu, les couleurs surgissent dans la ville…

★★★★★

Quel magnifique album ! Sans paroles, Les fleurs de la ville nous transporte dans un univers tendre et poétique, aux côtés d’une petite fille qui voit toute la beauté et la couleur que cache sa grise ville. On découvre avec elle toutes sortes d’endroits, de quartiers, de gens tandis que la petite fille en rouge cueille avec soin ces fleurs sauvages, qu’elle va ensuite offrir à ceux qu’elle rencontre, qu’il s’agisse d’un monsieur qui dort dans un parc, un oiseau mort sur le chemin…ou sa maman.

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Si la thématique n’est pas très originale, un hymne au bonheur et aux couleurs, il n’en reste pas moins un album de très grande qualité. Les illustrations sont superbes, tout en douceur et en poésie, et le découpage rappelle parfois la bande dessinée, qui donne un rythme tout particulier à cette histoire belle attendrissante. J’ai tout simplement adoré ! Si vous n’êtes toujours pas convaincus, l’album a une bande annonce, à découvrir ci-dessous. 🙂

Les fleurs de la ville, Jon Arno Lawson et Sydney Smith (Sarbacane)
en librairie depuis le 1er avril 2015
9782848657646 – 13,90€
à partir de 4 ans

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Les Géants – Benoît Minville

Sur la côté basque, deux familles d’indomptables vivent avec le poids des secrets et leurs vieilles histoires de clans. Mais César, dit le Fauve un mafieux désormais antique tout droit sorti de 20 ans de prison revient avec de lourds secrets et avec la ferme intention de régler ses comptes…

On vous présente les Géants ?

lesgeantsAuguste est un patriarche, marin pêcheur,fils de César et époux d’une femme délicieuse, Enora. Marius, son fils surfe autant qu’il le peut : le rêve de l’évasion est ancré dans sa chair. Sa soeur Alma essaie perpétuellement d’exister dans cette famille aux rudes traditions. Mais elle a son petit secret, Alma, de celui qu’on cache pour son bonheur égoïste mais aussi par crainte des représailles : son idylle avec Estéban. L’ami d’enfance et le frère de coeur de Marius. Il faut dire que celui-ci n’a pas une vie facile : son petit frère Bartolo est autiste, leur père Henriko l’accepte avec difficulté tandis que son mariage est tombé dans la monotonie et que la situation financière de sa famille est inquiétante. Les voilà les Géants, d’un paternel à un autre, d’un fils à l’autre : on se serre les coudes contre la rudesse de la vie. Et faire front contre le Fauve, va devenir une priorité.

Bah m*#?&% alors, quel roman ! Marius et Estéban partagent une passion pour le surf, n’ont pas forcément un avenir plaisant à contempler : entre ouvrier et pêcheur, le peu de choix qui leur sont offerts les font rêver d’ailleurs. Marius a acheté un vieux coucou de voilier, le « Lord Jim », qu’il entreprend de retaper avec vigueur pour prendre le large et échapper à son quotidien. Quant à Estéban, et bien vivre une histoire d’amour avec Alma même s’il va au devant d’ennuis n’est-elle pas la plus belle preuve qu’il tente de poursuivre le bonheur ?

Les personnages sont si humains que l’intensité de leurs sentiments nous poussent à vivre pleinement leurs joies, leurs peines mais également leurs peurs…L’orgueil est assez présent, nous sommes tentés de juger sévèrement les actes de chacun. Par exemple le comportement d’Henriko envers l’autisme de son fils Bart, est à la limite de l’intolérance mais finalement au fil des pages on ressent la souffrance de cet homme et la tension redescend. Ce schéma est similaire pour chaque personnage, on se prend à les aimer comme si nous étions partie intégrante de cette grande famille d’âmes torturées en quête de sérénité. Qu’il est hard de vivre.

L’écriture de Benoît est tapageuse, aussi dévastatrice que la vague qui immerge les Géants, du brut de décoffrage qui nous laisse complètement coi. Un auteur qui sait écrire le goût métallique de la rancoeur avec pétulance. Un roman qui vous aspire dès les premières pages et vous recrache à la fin, interdits.

Well done Monsieur Minville.
Reste punk, bisou.

Pour illustrer musicalement le roman du très joli Benoît Minville : quoi de plus normal de mettre la bande-son qu’il a choisi pour son roman ?

Les Géants, Benoît Minville (Sarbacane)
collection Exprim
sorti en novembre 2014
9782848657561 – 15.50€
à partir de 13 ans

Son
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Les petites reines – Clémentine Beauvais

On continue notre début de semaine consacré à Clémentine Beauvais avec son deuxième livre attendu pour le mois d’avril, et cette fois à destination du public adolescent. 🙂 Vous allez avoir envie d’enfourcher à nouveau vos vélos après cette lecture, foi de Bob et Jean-Michel ! En plus, il fait beau en ce moment, alors profitez-en. 😛 Et l’interview de Clémentine sera disponible incessamment sous peu (c’est le truc qu’on dit pour dire que ce n’est pas vraiment tout à fait prêt, huhu). Hum.

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A cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le concours de « Boudins » de leur collège-lycée. Rapprochées par ce « prix » et pour d’autres raisons personnelles, les trois adolescentes décident de se rendre à Paris et de fêter le 14 juillet à l’Elysée. Leur périple se fera à vélo et elles s’improviseront vendeuses ambulantes…de boudin !

★★★★★

On vous avait déjà parlé de l’humour de Clémentine Beauvais dans son titre de la collection Pépix. Alors accrochez-vous bien, car elle récidive dans la collection Exprim’ et autant que vous dire que Les petites reines, c’est juste génial ! 😀
Comme le laisse comprendre le résumé, nos héroïnes sont donc des jeunes filles « moches ». Du moins selon les critères de Malo, créateur du classement des Boudins du collège-lycée où vont les trois filles. En fait, tout le monde est d’accord sur la mocheté des filles et le leur font bien savoir. Mais pour Mireille, Boudin de Bronze cette année, et narratrice de cette histoire, il y a bien longtemps que tout cela ne lui fait plus ni chaud ni froid. Elle le prend même avec humour, reine du sarcasme et de la mauvaise foi qu’elle est. Sauf que pour Astrid et Hakima, les deux nouvelles du classement, l’acceptation est beaucoup moins évidente. Alors Mireille se met en tête de les trouver et de les soutenir. Ce sera le moment pour elles de se confier et, très vite, non seulement liées par les résultats de ce classement, elles vont se trouver d’autres points communs. Des points communs qui seront tous réunis lors d’un événement en particulier : la garden-party du 14 juillet à l’Elysée. A partir de là, tout s’éclaire pour les filles et il ne faudra pas longtemps pour que leur projet fou mûrisse et se mette en marche… Elles deviennent alors les « Trois Boudins ».
Je ne vous en dis pas plus sur l’histoire, ce serait vous gâcher le plaisir. 😛 Mais vous allez voir, dès la première page, vous allez adorer Mireille et sa vision du monde : ce personnage est tout simplement exceptionnel d’impertinence. L’histoire est d’une fraîcheur qui fait du bien au moral : un road-trip improbable et complètement décalé servi par une écriture énergique. Mais en plus d’être un livre drôle qu’on peut apprécier juste pour cet aspect, Clémentine Beauvais réussit aussi à nous faire réfléchir sur des sujets de société très importants, notamment notre rapport à la beauté et aux réseaux sociaux. Sujets ô combien importants pour nos ados, pour qui Facebook et les selfies font partie intégrante de leurs vies. Mais c’est surtout une belle leçon de vie, mâtinée d’aventure, de moments d’émotions… On se croirait presque dans ces films pour les ados des années 80 (style Les goonies ou Stand by me) où tous ces ingrédients étaient réunis. Peut-être bien que ça en ferait d’ailleurs un film génial ! Avec Jean-Michel, on a aussi beaucoup aimé le côté science-fictionnesque parce que figurez-vous que dans le monde des Trois Boudins, il y a plein de mairesses et une présidente ! Fou, non ?
On pourrait dire encore beaucoup de choses sur cet excellent roman, mais je vais vous laisser ici, pour que vous couriez vite chez votre libraire vous procurer cette merveille (d’autant plus que la couverture est trop cool) dès sa sortie. Clémentine, Sarbacane, merci pour cette belle pépite, gros coup de cœur de Bob et Jean-Michel. Purée, ça fait du bien des livres comme ça ! 😀

Les petites reines, Clémentine Beauvais (Sarbacane)
collection Exprim’
en librairie le 1er avril 2015
9782848657684 – 17 €
à partir de 14 ans

Son
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Carambol’Ange : l’affaire Mamie Paulette – Clémentine Beauvais

Pour ce début de semaine chez Bob et Jean-Michel, on vous propose de (re)découvrir Clémentine Beauvais, une auteure phare de Sarbacane qui va sortir non pas un, mais DEUX livres au mois d’avril. Pourquoi spécialement sur elle, allez-vous demander ? Eh bien d’abord parce qu’on avait envie, et ensuite parce que la jolie Clémentine nous a fait l’honneur de répondre à une INTERVIEW !!! Avec des questions posées par Bob et Jean-Michel, oui oui !!! Mais avant de découvrir ses paroles de sagesse, on vous propose d’abord de découvrir ses livres… 😛

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Nel est un ange de rang 47 qui partage sa vie entre les cours et les travaux pratiques : des missions durant lesquelles il doit conduire les personnes récemment décédées à leur destination (Paradis, Enfer, ou Purgatoire). Le jour où il emmène Mamie Paulette, vieille dame tuée par une bête sauvage, il est loin de se douter que cela va complètement changer sa petite vie d’ange !

★★★★☆

Je vous entend déjà, là, me dire qu’un roman avec des anges, c’est chiant, c’est niais, blablabla…ben vous avez franchement tort ! En tous cas pour Carambol’ange car il dépote super grave !!! Je vous dis pourquoi ? Allez, j’vous dis ! Une mamie de 93 ans et toutes ses dents ; un ange qui roule dans une vieille décapotable avec des ailes ; une bête terrifiante qui tue des gens ; un cyclone qui dévore tout sur son passage ; des Hell’s Angels qui roulent à toute berzingue dans le ciel ; des démons fans du groupe Images… Bref, de quoi ne pas vous ennuyer un seul instant dans ce roman déjanté et plein de bonnes trouvailles. Plein de références aussi, depuis Arthur Conan Doyle jusqu’à…Sharknado ! Ouais, si c’est pas cool, ça ! 😀
En tous cas, Clémentine Beauvais manie l’humour avec beaucoup de réussite et cette histoire d’anges est vraiment très très chouette. D’ailleurs, pour ceux qui aiment les jeux de rôles, ça ressemble à INS/MV, dans le côté administration angélique ou diabolique et dans l’humour très second degré. Et c’est une idée qui fonctionne très bien, tellement qu’on regrette presque que le roman soit si court car on aimerait bien en savoir plus sur le fonctionnement du Paradis (en tous cas moi, car j’adore les histoires où l’administration est improbable et compliquée et débile et tout le toutim). Je me suis vraiment amusée dans cette lecture, Nel est très drôle dans sa naïveté d’ange, le personnage de Mamie Paulette est savoureux et ravira les jeunes lecteurs qui aiment les mamies qui envoient du pâté. En plus, les illustrations d’Églantine Ceulemans sont géniales et malicieusement en accord avec le texte. J’espère d’ailleurs de cette Affaire Mamie Paulette n’est que la première et que nous aurons droit à d’autres aventures rocambolesques de Nel ? 🙂

Carambol’Ange : l’affaire Mamie Paulette, Clémentine Beauvais (Sarbacane)
collection Pépix
en librairie le 1er avril 2015 (ce n’est pas une blague !)
9782848657660 – 10,90 €
à partir de 9 ans

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La petite sirène à l’huile – Emilie Chazerand et Aurélie Guillery

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Ulysse n’est pas super enchanté d’aller chez tatie Frida et tonton Lucien pendant les vacances de Pâques. D’ailleurs, il les appelle Tatie-Prout et Tonton-Bigleux, c’est dire ! Non seulement tous deux ont des particularités un peu spéciales, mais en plus, ils ont un chat qu’ils traitent comme leur petit bébé. Et tout ça, c’est sans compter que les repas se composent uniquement de boîtes de conserve…pour les humains comme pour le chat !

★★★★☆

Vous comprenez maintenant pourquoi Ulysse n’avait pas franchement envie d’aller chez son oncle et sa tante ! Mais heureusement pour lui, comme pour nous lecteurs, il va arriver un truc assez incroyable à notre jeune héros. Et quand je dis « incroyable », je ne vous raconte pas de salades, foi de Bob ! Car, le jour où Ulysse s’apprête à manger avec un enthousiasme non feint une boîte de sardines, il y découvre une sirène ! Les vacances, qui promettaient d’être super nazes, prennent alors un tour nouveau… Eh oui, maintenant qu’Ulysse s’est trouvé une occupation : cacher sa petite sirène, notamment des griffes du chat, et s’en occuper, il se pourrait bien que le séjour chez tatie et tonton ait un tout nouveau goût…

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Drôle et coloré, cet album devrait plaire aux enfants qui aiment les contes…et que font rire les prouts ! Les illustrations d’Aurélie Guillerey sont très chouettes, entre les personnages un peu ridicules et les couleurs qui pètent (oups !), et se marient très bien avec le texte joueur et irrévérencieux. Un album qui s’intéresse à l’imagination enfantine et, franchement, il faut vraiment s’ennuyer comme un poisson mort pour créer du fantastique à partir d’une boîte de conserve ! Pauvre Ulysse !

La petite sirène à l’huile, Emilie Chazerand et Aurélie Guillery (Sarbacane)
en librairie depuis le 4 février 2015
9782848657530 – 14,90 €
à partir de 5 ans

Son
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La boîte – Anne-Gaëlle Balpe

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Avec Jean-Michel, on se bat toujours quand il y a un nouveau roman de la collection Exprim’ qui sort. Et cette fois, c’est la carrure imposante de Bob qui a remporté la lecture du tout dernier en date et qui porte le nom mystérieux de La boîte !! Tadaaaammm… (ne vous laissez pas berner par tout ce rose sur la couverture, car vous allez être surpris) !

Malt et Jen ont vingt ans, et aucune perspective d’avenir. Ils passent leurs journées à zoner dans leur petit ville perdue, jusqu’au jour où ils découvrent une boîte sous le banc du parc. A l’intérieur, un billet, accompagné d’un mystérieux message : « Plus d’argent en échange d’un service ».

★★★★☆

Voilà un résumé qui donne plutôt l’eau à la bouche, non ? Eh bien non seulement on se laisse tenter mais on se laisse aussi très vite prendre au jeu, comme les personnages, afin de savoir ce que referme cette boîte ou, plutôt, ses promesses. Car, comme le pense Jen, il ne s’agit probablement que d’un jeu, d’une sorte de téléréalité ou de caméra cachée. Qu’est-ce qu’on y risque à part devenir célèbre et riche ? Dès lors, la vie de nos jeunes adultes va basculer du tout au tout car, bien sûr, la tentation de l’argent facile est grande. Et si tout semble merveilleux au début (on va dans la ville la plus proche dépenser sans compter, louer une suite majestueuse dans un grand hôtel…), le « service » finit par être demandé et c’est Malt qui va s’y coller…et découvrir qu’il trempe dans une terrifiante affaire. Mais je ne vous dis rien, ce serait gâcher la surprise (enfin…l’horreur) ! 🙂
Ce que je peux vous dire, c’est que l’écriture d’Anne-Gaëlle Balpe est carrément addictive et, du coup, très efficace, on a l’impression de se trouver dans un bon film d’action, où le suspense est rondement mené, les dialogues percutants, les scènes rythmées et parfois même spectaculaires. Les personnages sont très réussis, on s’attache instantanément à Malt et à son histoire. On ressort de tout cela le souffle court, d’autant plus que les pages défilent à une vitesse terrible, nous donnant l’impression d’avoir terminé le livre trop tôt.
Je ne connaissais pas Anne-Gaëlle Balpe, alors qu’elle a déjà une bibliographie bien fournie, mais ce sera assurément une romancière à suivre pour les ados.

La boîte, Anne-Gaëlle Balpe (Sarbacane)
collection Exprim’
en librairie depuis le 4 février 2015
9782848657585 – 15,50 €
à partir de 14 ans

Son
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Les enfants de la mer – Daisuke Igarashi

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Pour notre sélection de Noël, nous n’avions pas encore de bandes dessinées ou de mangas. C’est désormais chose faite, avec Les enfants de la mer, une série qui m’a véritablement enthousiasmée et mis des étoiles plein les mirettes !

Ruka, collégienne, vit au bord de la mer. Lors des vacances d’été, elle fait la rencontre de deux garçons : Umi et Sora, qui ont été élevés par des dugongs, mammifères marins en voie de disparition. Ruka est fascinée. Au même moment, les scientifiques s’inquiètent : des milliers de poissons disparaissent partout dans le monde, dans la mer comme dans les aquariums. Quelle est la cause de ce phénomène ? Et pourquoi Umi et Sora intéressent-ils autant de monde ?

★★★★★

Si vous connaissez un(e) amateur(rice) de mangas ou, plus généralement, d’illustrations, n’hésitez pas à lui offrir cette série : elle est tout simplement magnifique. Le dessin de Daisuke Igarashi se démarque totalement du manga qu’on a l’habitude de lire et je suis parfois restée des heures en admiration devant une pleine page montrant une baleine ou le fond de l’océan. Son souci du détail, la beauté de son trait, tout cela rend l’histoire magique ! Car le point fort également de cette série, c’est son histoire, étrange et fascinante, qui s’intéresse au mystère des origines. Le récit s’attache principalement à suivre Ruka et les deux garçons, Umi et Sora, ainsi qu’aux événements qui se déroulent dans les océans du monde entier. Mais on retrouve également dix petites histoires sur la mer, des témoignages ou des légendes, réparties dans les cinq volumes. Tout cela contribue à une ambiance toute particulière, un peu fantastique, un peu légendaire, et surtout poétique, qui nous envoûte littéralement. Une série exceptionnelle !

Les enfants de la mer, Daisuke Igarashi (Sarbacane)
en librairie depuis 2012
Série terminée en 5 tomes – 15,50 €
à partir de 12 ans

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Qui a pété ?

quiapétéSi vous ne savez pas quoi offrir à vos adolescents qui s’intéressent au cinéma – de près ou de loin – amusez-vous à mettre ce livre entre leurs mains. J’ai du le présenter des dizaines de fois à de nombreuses personnes et il fait toujours autant rire ! Le principe est le suivant : une scène de film culte à chaque page – ça c’est pour la culture – et à vous de vous poser la question qui a pété ? en observant l’image…ça, c’est pour nourrir votre humour! Les photos n’ont rien à voir avec le pet mais c’est à vous de laisser parler votre imagination 🙂 Le plus chouette dans ce livre, c’est qu’il suscite l’intérêt pour ces films en noir et blanc, redonne jeunesse et fraîcheur à des œuvres cinématographiques oubliées voire inconnues telle que Zorba le grec ou Son altesse royale. En tout cas avec Bob on se marre comme des baleines, on s’est amusées à trouver une autre scène culte :

Qui a pété ?
tontonsflingueurs

Qui a pété ? (Sarbacane)
en librairie depuis avril 2012
9782848655154 – 10.50€
à partir de 10 ans

Son
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Vers le bleu – Sabrina Bensalah

9782848657110,0-2306153

Vous commencez à nous connaître, avec Jean-Michel, on aime vraiment beaucoup la collection Exprim’ chez Sarbacane. Bon, ce roman est sorti il y a déjà plus d’un mois (on a un peu de retard dans leurs parutions ! :p) mais on vous en parle quand même !

Ornella, surnommée Nel, habite dans une caravane avec sa mère, une femme immature, et Anoushka, dite Noush, 9 ans et pleine d’exubérance. Tandis que sa sœur se prépare à un concours de Mini-Miss Camping, Nel rêve de liberté. Mais son projet de fuite tombe à l’eau quand sa mère la coiffe au poteau et les abandonne à leur sort. Les deux filles vont alors devoir apprendre à faire face à leur nouvelle situation.

★★★★☆

Nous ne sommes décidément jamais déçues avec la collection Exprim’ ! Cette fois, direction un camping, dans lequel vivent nos deux héroïnes, Nel et Noush, des sœurs aux tempéraments très différents, mais qui (sur)vivent dans un monde qu’elles n’ont pas choisi. Et d’entrée de jeu, on est saisi par le côté fantasque et presque décalé de cette histoire où l’humour est une réponse à la relative misère de la famille. L’écriture de Sabrina Bensalah est d’ailleurs parfaite pour exprimer cette drôle de vie de Nel et Noush, toutes deux extrêmement attachantes. Certaines situations, particulièrement cocasses, voire loufoques, ne manqueront pas de vous arracher un sourire, même si, très vite, la situation familiale des sœurs se complique considérablement. Il y a un petit côté Little Miss Sunshine, dans ce roman, non seulement dans l’aspect Mini-Miss mais aussi dans la relation entre les personnages (celle des sœurs avec les autres, qui ont aussi un côté fantaisiste) et les événements qui viennent s’intercaler dans la vie des deux filles. C’est ce petit côté américain qui m’a bien plu dans ce roman. Car, sous le couvert de ces situations parfois un peu folles, Sabrina Bensalah les utilise pour explorer des thèmes difficiles de notre société. En bref, je vous invite à découvrir ce roman pétillant et plein de fraîcheur, servi par une écriture franche et authentique, et qui vous fera rencontrer des personnages incroyablement vivants.

Vers le bleu, Sabrina Bensalah (Sarbacane)
collection Exprim’
en librairie depuis le 1er octobre
9782848657110 – 15,50 €
à partir de 14 ans

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Le château des pianos – Pierre Créac’h

couv-chateau-des-pianos-620x966De la délicatesse, cela vous tente ? ★★★★★
J’ai passé une partie de mon après-midi à écouter, lire et admirer la dernière création de Pierre Créac’h  (si vous ne le connaissez pas, sachez qu’il a un tumblr et qu’on y passerait des heures). Le château des pianos est un conte musical de grande envergure, dit avec finesse par Pierre Arditi. Je ne pense pas me méprendre en qualifiant cet opus de chef d’oeuvre. Outre l’histoire on ne peut plus originale (je vais y venir), on notera la qualité d’interprétation sur instruments d’époque des extraits empruntés au répertoire des plus grands pianistes, des dessins époustouflants réalisés à la mine de plomb sur des pages si grandes que vos yeux s’y perdront avec bonheur et c’est sans compter sur le timbre de voix parfait de Pierre Arditi qui ajoute une touche de perfection à cet ouvrage qui n’en avait déjà plus besoin.

Rémi est un jeune pianiste qui doit passer le concours du Conservatoire mais le trac le pousse à s’enfuir et se réfugier dans un château abandonné…qui ne l’est pas vraiment puisqu’il est habité par quelques pianos d’époque, désaccordés, nostalgiques et poussiéreux : le pianino de Chopin, les pianos de Mozart, Schubert et Beethoven et le clavecin de Bach. Aidé par Cluster, le chat des lieux, Philomène l’araignée, Octave l’armure, le Piano Pouvantail et le Merle bleu, Rémi entreprend d’écrire une nouvelle mélodie qui redonnera vie à ces pianos…

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L’histoire démarre avec la reprise de ce morceau d’Erik Satie, Gnossienne no.1 interprété par Pierre Créac’h et à cette écoute j’ai su que mes prochaines 40 minutes aller me réapprendre à rêver. Submergée d’émotion(s), captivée…Merci M. Créac’h. Infiniment. Le syndrome de Stendhal ne m’avait pas gagné depuis le Déjeuner sur l’herbe.

Le château des pianos, Pierre Créa’h (Sarbacane)
en librairie le 1er octobre
9782848657066 – 29,90€
à partir de 6 ans