Galerie
0

La vie, c’est mortel ! – Claire Lecœuvre et Charlotte Gastaut

Depuis la nuit des temps l’homme se questionne sur la mort. Qu’est-ce que c’est ? Comment supporter la perte de ses proches ? L’homme a-t-il toujours redouté la mort ? Est-ce que toutes les civilisations possèdent des rituels ? Lesquels ? Et les animaux ? Dans de très nombreuses cultures, la mort n’est qu’une partie de la vie et on la célèbre. Triste, la mort ? Pas toujours !

Le premier chapitre s’ouvre sur une question légitime et ô combien intéressante : comment sait-on que l’on est mort ? En réalité, la loi française a statué sur une définition officielle de la mort que depuis une soixantaine d’années. Le saviez-vous ? Pour être mort, il faut répondre à trois critères : l’absence totale de conscience, la fin de tous les réflexes et l’absence de respiration. Le ton est donné ! Chaque chapitre aborde une thématique précise qui permet de couvrir une large palette : l’immortalité, notre rapport à la mémoire, à notre vie sur Internet (quid des comptes Facebook après le décès de la personne ?) et même l’utilisation des pesticides dans les cimetières. On pourra apprendre par exemple que, dans le zoroastrisme, on continue de fêter 30 ans plus tard l’anniversaire de la mort d’une personne avec des grands banquets. Une manière de rester éternel dans le cœur des proches.

 

La vie, c’est mortel ! aborde des sujets parfois encore tabous mais également indispensables. Pour alléger le propos, nous pouvons compter sur les illustrations de la talentueuse Charlotte Gastaut qui apportent légèreté, poésie et fantaisie. D’après des anthropologues, le fait d’être en contact régulier avec la mort, de l’intégrer comme une partie de la vie, rend les gens plus vivants et heureux. A l’inverse, cacher la mort aux enfants et éviter d’en parler pourrait entraîner des traumatismes. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire 🙂 La mort est un vaste sujet qui continuera de faire couler beaucoup de larmes et d’encre !

La vie, c’est mortel !, Claire Lecœuvre, illustré par Charlotte Gastaut (Actes Sud Junior)
disponible depuis le 7 octobre 2020
9782330141615 – 17,50€
à partir de 10 ans
Son
0

Un peu de philosophie

Il n’est jamais trop tôt pour se poser des questions sur soi, sur les autres ou sur ce qui nous entoure. Avec nos deux albums du jour, vous allez avoir matière à vous interroger, à observer et à contempler…

Parfois, on a l’impression qu’il ne se passe rien…

Un enfant entre dans un parc, promenant son chien. L’employé municipal balaye les feuilles mortes. Un couple d’amoureux se dispute. Une vieille dame nourrit les pigeons. Parfois, on dirait qu’il ne se passe rien, et que le temps passe, tout simplement… Jusqu’à ce que le chien se lance à la poursuite des pigeons, entraînant tout un tas de petites catastrophes… Et voilà qu’il se passe plein de petits riens !

Voilà un bel album pour s’intéresser au temps qui passe, ou qui ne passe pas, à ces instants où l’on s’assoit tout simplement sur un banc pour observer autour de soi : les gens, la nature et tout ce qui se passe devant nous. Comme cet enfant assis sur son banc, son chien couché à ses pieds, on se laisse entraîner par ces petites scènes de vie quotidienne, on s’interroge sur ces « petits riens » qui s’invitent à nous pour disparaître aussi vite, ou qui nous marqueront durablement. Comme le seront peut-être tous ces petits riens provoqués par le chien qui s’enfuit, petite tornade dans ce parc tranquille, qui amèneront l’enfant et la vieille dame à se parler et à partager ensemble un petit rien qui deviendra précieux. Le texte poétique et philosophique de Simon Priem nous invite à ralentir, à nous poser comme cet enfant et cette vieille dame et à regarder, à nous souvenir et à savourer tous ces petits riens qui font la vie. Avec ses magnifiques peintures à l’huile, Stéphane Poulin accompagne la douceur de ce texte et lui apporte également beaucoup d’humour grâce aux situations provoquées par la fuite de ce chien et à des personnages amusants et vivants. Une très belle manière de rappeler l’importance de toutes ces petites choses apparemment sans importance qui sont parfois de jolis souvenirs, de belles rencontres et des moments précieux.

Parfois, on a l’impression qu’il ne se passe rien…, Simon Priem, illustré par Stéphane Poulin (Sarbacane)
disponible depuis le 4 novembre 2020
9782377314621 – 15,90€
à partir de 5 ans

Le cadeau

A la veille de Noël, le père de Xiong lui offre une sortie au musée. Voilà un cadeau qui ne l’enthousiasme pas du tout : Xiong déteste les musées et ne comprend rien aux œuvres d’art. Mais peu à peu, le garçon découvre tout ce qui fait la richesse des musées et tout ce qu’il observe du comportement des autres visiteurs l’interroge sur l’art et le rapport que l’on entretient avec…

Quel album insolite ! A travers le regard enfantin de Xiong, Page Tsou évoque avec beaucoup de tendresse et d’intelligence notre rapport à l’art et aux musées. Quel enfant – ou même adulte – n’a jamais été comme Xiong, traînant des pieds pour aller au musée, décidant qu’il n’y comprenait rien avant même d’avoir vu quoi que ce soit ? Ainsi l’enfant découvre-t-il que les œuvres peuvent avoir tout autant de significations que ceux qui les observent, que certains visiteurs peuvent être subjugués par tout autre chose que les tableaux au mur, ou encore qu’on n’est pas obligé de tout comprendre. Cette expérience intime et philosophique lui permet ainsi de changer son regard, d’accepter d’être touché par ce qu’il voit ou ce qu’il comprend et de laisser ses préjugés derrière lui. Et Le cadeau est également une véritable expérience graphique. Photographie, dessin et collage numérique forment des images étonnantes, à la saveur très vintage, qui servent admirablement le propos et apportent également pas mal d’humour. Un album sensible et atypique pour faire l’expérience de l’art. A découvrir !

Le cadeau, Page Tsou, traduit par Chun-Liang Yeh (HongFei)
disponible depuis le 10 novembre 2020
9782355581755 – 15,90€
à partir de 6 ans
Galerie
0

À propos de la vie – Christian Borstlap

La vie ! Quel vaste sujet. Qu’est-ce que l’on sait à propos d’elle ?

« Toute vie est connectée », explique Christian Borstlap, l’auteur de cet album un peu ovni. En effet, ce projet est né d’une campagne vidéo pour le zoo d’Amsterdam (Artis) dont il en est l’adaptation livresque. La volonté de l’auteur est de célébrer le cercle de la vie, prendre conscience de tout ce qui est vivant, montrer la grandeur de la vie et son interconnexion. C’est l’hiiiiiistoire de la vie ! 🎵

« Dans la vie, on bouge, on ressent, parfois on donne… et d’autres fois on prend.
La vie peut être compliquée… mais de temps à autre elle est douce et belle. »

Bien que le projet initial soit autour d’un zoo, cet artiste plasticien néerlandais a réalisé des créatures abstraites, très expressives ! « Il y a de la fourrure et des plumes dans le film, il y a du caca et des ânes, il y a des espèces volantes rampantes et grognantes, mais il n’y a pas de vrais animaux », a déclaré l’auteur sur le site Web It’s Nice That. L’album montre que les lois de la nature sont réelles et pertinentes pour tous les êtres, avec une pincée d’humour il montre que parfois il y la nécessité d’être discret ou très bruyant ; de se battre ou de s’enfuir. Le graphisme donne un côté « arty » qui n’est pas pour déplaire à Lisette. Les illustrations renouvèlent les albums sur le sujet vaste de la vie avec un style très crayonné, texturé. 

Cet album sans prétention est très touchant, le texte est simple et juste. Il sera surtout un bon support pour discuter avec les jeunes enfants curieux ! Notamment sur le rôle des humains dans la nature, « parce que la vie des uns est liée à la vie des autres. Nous sommes interdépendants ! »

Personne n’est une île, nous sommes tous connectés et c’est chouette de nous le rappeler parfois.

A propos de la vie, Christian Borstlap (Casterman)
collection Les albums Casterman
disponible le 11 mars 2020
9782203064737 – 15,95€
à partir de 4 ans
Son
0

How to stop time – Matt Haig

Tom Hazard a 439 ans. Il fait partie de ces personnes atteintes d’anagérie, une étrange condition qui ralentit le vieillissement à partir de la puberté et ne fait vieillir le corps que d’un an quand il en passe dix… Ainsi, Tom paraît n’avoir qu’une petite quarantaine d’années. Traversant les siècles, changeant d’identité et de lieu de vie tous les 8 ans pour ne pas éveiller les soupçons, le voilà qui s’installe à Londres où il prend un poste de professeur d’histoire. Mais sa longue et interminable vie est marquée par le deuil de son aimée et la recherche de sa fille, Marion, atteinte de la même affliction que lui…

★★★★☆

Après avoir exploré notre humanité à travers les yeux d’un extraterrestre dans le génialissime Humains, Matt Haig le fait maintenant à travers le temps et ce personnage « immortel » qui traverse les âges. Un roman fascinant et passionnant dont la construction, qui pourrait être complexe – des incessants allers et retours dans le passé, sans aucune chronologie si ce n’est celle des souvenirs au moment où Tom y pense -, est d’une fluidité remarquable. De l’époque Élisabéthaine aux années folles à Paris en passant par les grandes explorations en Polynésie, le périple à travers le temps de Tom est l’occasion pour l’auteur de le faire interagir avec de nombreuses « célébrités » de l’Histoire et des Arts.

Mais c’est bien l’aspect philosophique de la réflexion autour de l’amour, et de la mort, qui rythme toute l’histoire de Tom. Celui d’un amour perdu des siècles plus tôt, qui ne s’est jamais tari, mais qui pourrait bien le titiller à nouveau dans cette vie citadine et professorale dans un lycée de Londres. Celui d’un amour filial lui aussi déchiré par la séparation et c’est cette recherche de Marion qui va déterminer tout le parcours de Tom, qui sera au cœur du roman, alors que d’autres éléments viennent parfois détourner son chemin. Car, vous vous en doutez, Tom n’est pas le seul à souffrir de cette condition et, au fil de son histoire, va être confronté à d’autres personnes comme lui. Des personnes effrayées, parfois encore plus vieilles que lui, mais des personnes aussi organisées en une Société secrète qui œuvre à les protéger des autres et de certaines compagnies malveillantes. Mais comment concilier cette vie immortelle que l’on a parfois envie de quitter, cette recherche de sa fille et ces « obligations » que Tom a envers la société secrète ? Un petit côté thriller qui apporte une touche en plus à cette histoire et cette vie étonnante.

How to stop time, Matt Haig, traduit par Valérie Le Plouhinec (hélium)
disponible depuis le 13 mars 2019
9782330117245 – 16,50€
à partir de 13 ans
Son
1

Gulistan : contes persans – Saadi

9782352901761,0-3739473

Aujourd’hui, Bob vous propose un voyage en Orient, à une époque fort lointaine où ne nous attendent ni tapis volants, ni lampes magiques, mais où nous découvrirons que les mœurs et les interrogations n’étaient finalement pas si éloignés de nos préoccupations actuelles… Mais bon, comme Bob est sympa, il vous fait une petite place sur sa carpette enchantée. 😉

★★★★★

Abū-Muḥammad Muṣliḥ al-Dīn bin Abdallāh Shīrāzī (à tes souhaits !), dit aussi Saadi, est un poète et conteur persan du XIIIe siècle ! Il est l’auteur de plusieurs œuvres, dont Gulistan, le jardin de roses, qui fait un peu office de grand texte classique de la littérature orientale. Il s’agit d’un recueil de poèmes en prose et de petites histoires, entre contes moralisateurs et fables, découpé en huit chapitres thématiques (les mœurs des rois, l’amour et la jeunesse, l’éducation, la bonne conduite dans la vie, etc.). Dans ce très bel ouvrage des éditions Courtes et Longues, Jean Poderos et Chloé Fougerouse ont choisi de nous présenter 14 de ces contes persans.

ECL PdfLivre Gulistan-20-21

Et restez bien accrochés à vos babouches, car vous allez en être tout retournés (et pas juste à cause de la conduite chaotique de Bob) ! Dans cet album, impossible de séparer le texte de l’illustration pour en parler, l’alliance des deux forme en effet une livre d’une cohérence et d’une beauté époustouflante ! Des textes très courts, plein d’humour et de sagesse, encadrés et agrémentés de délicates fioritures, comme de la dentelle autour des manches de votre chemisier, où chaque petit conte (ou presque) se termine par un aphorisme, une morale qui vous invite à réfléchir à notre conduite, à nos sentiments ou à nos puissants. Des textes parfois déposés sur des fonds comme des papiers peints aux motifs floraux et volutes orientaux et aux couleurs dans les tons beiges, verts, ocres ou rouges ; et sur des illustrations, au collage et à la peinture, absolument sublimes de raffinement de Reza Dalvand, artiste iranien (qui a déjà gagné pas mal de prix mais dont c’est la première publication française). ECL PdfLivre Gulistan-38-39Ses décors sont d’une somptueuse précision, j’adore tout particulièrement ses maisons et palais, et son style, mêlant inspirations classiques et un grand modernisme, donne un souffle tout particulier à ces textes anciens mais ô combien toujours valables !

Une découverte du patrimoine littéraire iranien à ne pas manquer, surtout aussi richement et magnifiquement illustrée ! ❤ Et si vous voulez lire l’entièreté de l’œuvre de Saadi, sachez qu’elle est disponible chez Albin Michel.

Gulistan : contes persans, Saadi, adaptation de Jean Poderos et Chloé Fougerouse, illustré par Reza Dalvand (Éditions Courtes et Longues)
disponible depuis le 23 février 2017
9782352901761 – 22€
à partir de 8 ans
Son
2

Le coeur de la poupée – Rafik Schami

9782211211819,0-2644780

Quel étrange livre que Le cœur de la poupée ! Il faut dire aussi que Bob l’a un peu cherché, car il n’aime pas trop les poupées…ça lui file la pétoche ! Et cette couverture et ces illustrations de poupées de Grégory Elbaz ont bien accentué le sentiment de malaise de Bob. Sérieusement, ça ne vous fait pas un peu peur, vous ?

Un jour où il fait tout gris, Nina accompagne ses parents au marché aux puces. Sous l’étal d’un vendeur, elle découvre une poupée dans un seau, mais il se n’agit pas de n’importe quelle poupée. C’est Petitoi, une poupée qui parle et qui est capable d’aspirer les peurs. Une poupée parfaite pour Nina. Mais une poupée à qui il manque pourtant quelque chose et qu’elle aimerait beaucoup avoir…

★★☆☆☆

Le cœur de la poupée nous emporte dans un univers très enfantin, où les chapitres se succèdent sans toujours se suivre. En effet, nous suivons Nina dans sa vie de tous les jours, les anecdotes de l’école, ses jeux avec sa voisine, ses angoisses et ses peurs, les gens qu’elle rencontre. Et Petitoi, qui est toujours là pour jouer avec elle, lui raconter des histoires ou des souvenirs de ses vies d’avant avec d’autres enfants, discuter avec les autres peluches et jouets, etc. Un univers qui semble finalement ne s’ancrer dans aucun temps en particulier. Je croyais d’ailleurs que le roman se passait à une époque plus ancienne que la nôtre. Les illustrations semblent intemporelles et l’écriture de Rafik Schami agréablement vieillotte. Mais différents éléments du récit nous prouvent que non.

Le cœur de la poupée aborde une certaine variété de thèmes, depuis la peur enfantine en passant par la mort et le deuil, mais qui a surtout une grand part de philosophie. Car Petitoi se demande ce que cela lui ferait d’avoir un cœur, de ressentir comme Nina ressent les choses. Et la petite fille et la poupée échangent régulièrement sur des concepts comme la mort ou l’âme…
Un roman étonnant, donc, sur l’importance de l’enfance, mais dont j’ai peur qu’il ne trouve pas son public autant chez les plus jeunes que chez les ados de par sa construction peu évidente, qui en fait une lecture peu facile. Il n’a en tous cas pas tellement trouvé son public avec Bob.

Le coeur de la poupée, Rafik Schami, illustré par Grégory Elbaz (École des loisirs)
collection Neuf grands formats
en librairie depuis le 20 mai 2015
9782211211819 – 15,80€
à partir de 9 ans

Son
0

Le Merveilleux – Jean-François Chabas

9782361933180,0-2191841

Ah, Jean-François Chabas ! *étoiles dans les yeux* Qu’il écrive pour les plus jeunes ou pour les ados, j’adore… Et je dois dire que j’avais bien hâte de découvrir ce nouveau roman, surtout chez Les Grandes Personnes ! 🙂 Sans plus attendre, voici l’avis de Bob !

Dans le Nord de l’Inde, à la fin du XIXe siècle, un vieux forgeron s’enfonce dans les montagnes à la recherche de pierres précieuses. Il y découvre un saphir de la taille d’un poing, qu’il trouve parfait pour aiguiser ses lames. Lorsqu’un Anglais débarque dans sa masure avec l’idée de lui acheter sa pierre, le vieil homme le lui cède de bon cœur, contre une denrée bien plus précieuse. L’Anglais rentre alors chez lui, riche comme Crésus, mais finit bientôt par regretter son comportement vis-à-vis des Indiens et va vendre son saphir, baptisé « Le Merveilleux ».

★★★★☆

Superbe aventure que celle du Merveilleux, personnage principal de ce nouveau roman de Jean-François Chabas. On le suit depuis sa « naissance » jusqu’à son dernier propriétaire, qui peut passer d’une marmotte à un ancien marin anglais en passant par un policier ou un brochet. On se passionne pour chacune des histoires qui se déroulent sous nos yeux – avec certains passages que l’on préfère plus que d’autres, j’ai notamment aimé les lettres de l’ancien marin anglais à son ami irlandais. Et on attend avec impatience de connaître la fin de ce voyage étonnant, qui semble s’apparenter à une malédiction. En fait, je crois que j’aime bien ce genre d’histoire qui rappelle des vieux films d’aventures se déroulant au XIXe siècle, ou les récits des écrivains de cette même époque, cet effet vieille carte postale qui nous promet exotisme et enchantement… La couverture en est un bel exemple, d’ailleurs !

L’écriture de Jean-François Chabas, toujours délicate et subtile, nous invite également à réfléchir sur les personnages rencontrés par le Merveilleux et sur de nombreux sujets comme le colonialisme. Finalement, c’est un récit d’aventure teinté de philosophie, qui se boucle d’une façon qu’on n’attendait peut-être pas, mais qui nous fait passer un excellent moment de lecture.

Le Merveilleux, Jean-François Chabas (Les Grandes Personnes)
en librairie le 28 août
9782361933180 – 14,50 €
à partir de 11 ans