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146298 – Rachel Corenblit

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Elsa entre pour la première fois chez un tatoueur. Elle a décidé de marquer sa peau de façon indélébile avec un tatouage très significatif…Plutôt débile pensent ses amis. Car c’est suite à une remarque qu’elle s’est décidée. Elle va graver sur sa peau un nombre riche de sens : 146298.

1, 2, 3, nous irons au Bob

★★★☆☆

Une voix forte, rageuse, en colère s’élève dans ce court roman. Il y a des choses dont on ne parlait pas dans la famille d’Elsa, jusqu’au jour où un cours d’histoire lui apprend la signification du numéro tatoué sur l’avant-bras de sa grand-mère. Une véritable révélation. Et une colère gigantesque. Elsa va alors soutirer son histoire à sa grand-mère, alors que celle-ci oublie justement peu à peu son passé. Une histoire liée à la grande, celle des camps de concentration. Et quand son petit ami utilise une expression malvenue, la décision d’Elsa est prise. 146298 est un texte court mais percutant, étonnant aussi de par sa façon de traiter le travail de mémoire. Je n’ai pas très bien saisi les motivations d’Elsa dans cette histoire, j’ai trouvé ses réactions parfois extrêmes. D’autant plus que la fin est très brusque, nous abandonnant songeur. Un texte qui ne laissera sans doute pas indifférent, mais qui n’est pas parvenu à me toucher complètement.

4, 5, 6, manger des Jean-Michel

★★★★☆

Bob : tu es dur avec la jeunesse quelquefois 🙂 Elsa est une adolescente dont l’entourage n’a pas pris la peine d’apporter de réponses à ses questions : d’où vient-elle ? quelle est l’histoire de sa famille ? pourquoi ne faut-il pas embêter sa grand-mère avec ça ? J’aurais moi-même souhaité en savoir plus, coûte que coûte : les réactions d’Elsa sont à la hauteur des frustrations causées par ses parents : c’est évident qu’elle finisse par se fâcher. Ce qui retentit véritablement dans ce roman c’est le récit de sa grand-mère : celui d’une déportée, encore jeune qui a connu la mort de ses proches, la faim, la soif et toute l’horreur des camps. En lisant son Histoire j’ai eu les larmes aux yeux et ainsi, à l’entente du témoignage de son aïeule, Elsa est sous le choc et le contrecoup ne se fait pas attendre. Elle essaie de savoir, de ressentir : pendant 3 jours elle ne mangera rien ni ne boira…Infructueuses, ces expériences lui montreront qu’elle ne connaîtra jamais ces horreurs et que sa grand-mère est, contre toute attente, une survivante, une héroïne, son héroïne. Se faire tatouer les mêmes chiffres sur son poignet est sa façon à elle de réécrire l’Histoire et je ne crois pas une seule seconde à l’excuse de « la phrase mal placée » de son ami fais pas ta juive, pour moi Elsa avait cette idée qui lui trottait en tête depuis un moment. Un hommage à sa grand-mère que j’ai trouvé juste.

146298, Rachel Corenblit (Actes Sud junior)
collection D’une seule voix
disponible le 2 septembre 2015
9782330053758 – 9€
à partir de 13 ans

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Ma vie à la baguette – Chloé Cattelain

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Kevin et Michael Zhang sont français, nés de parents d’origine chinoise. Avec leur père, on parle chinois, on respecte les traditions et à toutes les vacances scolaires, ils vont dans leur famille en Chine. Mais Kevin aimerait être un ado comme les autres, avoir une copine et vivre sa vie comme il l’entend. Malheureusement, son père rêve de tout autre chose pour lui. Et il ne parle jamais de leur mère, ni de la famille de celle-ci, qu’ils ne connaissent pas. Des silences que les deux garçons vont tenter de briser…

Les chinoiseries de Bob

★★★☆☆

S’il y a un sujet phare dans la littérature jeunesse, c’est bien la famille, ses secrets ou la quête de son origine. Ma vie à la baguette s’inscrit dans cette thématique avec une certaine originalité puisque nous deux jeunes héros ont des origines chinoises. Pourtant, et Kevin vous le dira très bien, il est né dans une maternité de Lille, il est aussi français que ses camarades de classe. Il n’empêche qu’aborder la Chine sous cet angle est plutôt rare et donc intéressant. Et le roman de Chloé Cattelain nous fait ainsi découvrir une histoire de famille rongée par un secret, ou plutôt par des non-dits, des silences que Kevin et Michael ont beaucoup de mal à accepter de la part de leur père. Un père qui ne déroge pas aux clichés véhiculés dans les films ou les séries : il veut absolument la réussite scolaire de ses fils au détriment de leurs envies de petites copines et tient à leur éducation chinoise. Il est intéressant d’ailleurs d’avoir le point de vue de Kevin et de son frère sur ces sujets car, finalement, quel parent ne souhaiterait pas la même chose pour ses enfants ?
En tous cas, c’est avec un certain humour et des petits indices jetés ça et là sur l’histoire familiale de Kevin que l’auteure parvient à nous emmener dans son récit. C’est finalement la grande Histoire qui va intervenir dans les révélations auxquelles vont être confrontés Kevin et son frère et, même si elle est abordée assez sommairement, elle devrait susciter la curiosité des lecteurs sur la Chine. On retiendra également une jolie histoire d’amour, qui donne à ce roman une saveur de plus. Très intéressant !

Jean-Michel s’empare aussi des baguettes

★★☆☆☆

Malheureusement je me suis un peu ennuyée 🙁 Cela vient sans doute du fait que je suis imperméable à toute cette culture asiatique, j’ignore pourquoi. C’est donc un point de vue strictement personnel et je pense sincèrement que ce roman trouvera son public. L’histoire ne m’a certes pas beaucoup touchée mais les protagonistes sont doux, une ambiance calme traverse les pages malgré les petites tensions familiales et amicales. La personnalité de Kevin est attrayante : d’une grande gentillesse, un peu maladroit, respectueux de ses valeurs familiales…l’adolescent dont devraient rêver toutes les jeunes filles ! La qualité d’écriture est indéniable : Chloé Cattelain sait s’exprimer et faire naître des sourires, susciter de l’émotion et être intrigante. De même, la précision de la culture chinoise est à souligner : on ressort de ce roman la tête un peu plus riche 🙂

Ma vie à la baguette, Chloé Cattelain (Thierry Magnier)
disponible le 19 août 2015
9782364747272 – 14,50€
à partir de 13 ans

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Les Géants – Benoît Minville

Sur la côté basque, deux familles d’indomptables vivent avec le poids des secrets et leurs vieilles histoires de clans. Mais César, dit le Fauve un mafieux désormais antique tout droit sorti de 20 ans de prison revient avec de lourds secrets et avec la ferme intention de régler ses comptes…

On vous présente les Géants ?

lesgeantsAuguste est un patriarche, marin pêcheur,fils de César et époux d’une femme délicieuse, Enora. Marius, son fils surfe autant qu’il le peut : le rêve de l’évasion est ancré dans sa chair. Sa soeur Alma essaie perpétuellement d’exister dans cette famille aux rudes traditions. Mais elle a son petit secret, Alma, de celui qu’on cache pour son bonheur égoïste mais aussi par crainte des représailles : son idylle avec Estéban. L’ami d’enfance et le frère de coeur de Marius. Il faut dire que celui-ci n’a pas une vie facile : son petit frère Bartolo est autiste, leur père Henriko l’accepte avec difficulté tandis que son mariage est tombé dans la monotonie et que la situation financière de sa famille est inquiétante. Les voilà les Géants, d’un paternel à un autre, d’un fils à l’autre : on se serre les coudes contre la rudesse de la vie. Et faire front contre le Fauve, va devenir une priorité.

Bah m*#?&% alors, quel roman ! Marius et Estéban partagent une passion pour le surf, n’ont pas forcément un avenir plaisant à contempler : entre ouvrier et pêcheur, le peu de choix qui leur sont offerts les font rêver d’ailleurs. Marius a acheté un vieux coucou de voilier, le « Lord Jim », qu’il entreprend de retaper avec vigueur pour prendre le large et échapper à son quotidien. Quant à Estéban, et bien vivre une histoire d’amour avec Alma même s’il va au devant d’ennuis n’est-elle pas la plus belle preuve qu’il tente de poursuivre le bonheur ?

Les personnages sont si humains que l’intensité de leurs sentiments nous poussent à vivre pleinement leurs joies, leurs peines mais également leurs peurs…L’orgueil est assez présent, nous sommes tentés de juger sévèrement les actes de chacun. Par exemple le comportement d’Henriko envers l’autisme de son fils Bart, est à la limite de l’intolérance mais finalement au fil des pages on ressent la souffrance de cet homme et la tension redescend. Ce schéma est similaire pour chaque personnage, on se prend à les aimer comme si nous étions partie intégrante de cette grande famille d’âmes torturées en quête de sérénité. Qu’il est hard de vivre.

L’écriture de Benoît est tapageuse, aussi dévastatrice que la vague qui immerge les Géants, du brut de décoffrage qui nous laisse complètement coi. Un auteur qui sait écrire le goût métallique de la rancoeur avec pétulance. Un roman qui vous aspire dès les premières pages et vous recrache à la fin, interdits.

Well done Monsieur Minville.
Reste punk, bisou.

Pour illustrer musicalement le roman du très joli Benoît Minville : quoi de plus normal de mettre la bande-son qu’il a choisi pour son roman ?

Les Géants, Benoît Minville (Sarbacane)
collection Exprim
sorti en novembre 2014
9782848657561 – 15.50€
à partir de 13 ans

Son
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La fille qui avait deux ombres – Sigrid Baffert

9782211217385,0-2552598

En ce moment, Bob lit beaucoup de romans pour les grands et, jusqu’à présent, il n’a pas été déçu ! La fille qui avait deux ombres en fait partie et c’est avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme qu’il vous parle de ce superbe roman. 🙂 C’est parti !

Chaque matin, au réveil, Élisa s’attend à retrouver la maison à l’envers, les meubles déplacés, les placards chahutés ou encore la baignoire remplie à ras bord, comme c’est arrivé la nuit dernière. Pour Élisa, c’est sa grand-mère Rose qui est responsable de ce grand bazar. Car Rose fait des choses absurdes depuis quelque temps, comme ce rendez-vous pris chez un chirurgien esthétique pour changer de tête. À son âge ! Est-ce qu’elle ne serait pas plutôt en train de la perdre ? Obsédée par cette idée, Élisa se met à faire des rêves étranges, à ressentir des sensations bizarres. Elle est hantée par une ombre. Une ombre de trop. Alors, qui est la plus perturbée dans cette histoire, Rose ou Élisa ?

★★★★★

Je vous ai mis le résumé de l’École des loisirs car je trouve qu’il reflète très bien l’espèce d’étrangeté qui se dégage au début du roman. En effet, on découvre Élisa et sa grand-mère qui agit bizarrement, les rêves de la jeune fille qui nous semblent fantastiques… Mais point d’extraordinaire dans ce roman, car nous sommes bien dans la vie réelle et La fille qui avait deux ombres s’attache à la relation entre une grand-mère et sa petite-fille et aux secrets de famille. Car Rose est une immigrée sicilienne qui, depuis qu’elle est installée en France, n’a jamais parlé de son passé. Personne ne le connaît, pas même Maud, la mère d’Élisa, qui entretient depuis toujours une relation conflictuelle avec Rose. Et les choses ne se sont pas arrangées quand la famille d’Élisa est venue s’installer à la ferme des grands-parents. Si la jeune fille ne vit pas encore trop mal cette situation, quand Rose décide de changer de tête, tout est chamboulé !
Les secrets de famille et la construction identitaire n’ont rien d’originaux dans la littérature, mais Sigrid Baffert parvient à nous happer dans son histoire dès les premières pages. J’ai adoré son écriture, délicate mais aussi pleine d’humour et de légèreté. Élisa est une héroïne attachante, à la fois adolescente bouillonnante et jeune fille hypersensible. J’ai aussi beaucoup aimé sa famille, dont les membres sont tous plus originaux les uns que les autres (avec un gros coup de cœur pour Jules) et le lieu, un brin enchanteur, dans lequel vit tout ce beau monde. La brasserie familiale, la Ruche (la chambre d’Élisa au grenier où s’entassent nombre d’objets hétéroclites et où elle passe des heures à rêver à l’aide de son théâtre de marionnettes), la Sicile, tant de lieux qui apportent cette touche de fantaisie, parfois de magie, à cette magnifique et passionnante histoire de famille, et plus particulièrement de femmes. Un superbe roman, et encore un nouveau coup de cœur pour Bob et Jean-Michel ! 😀

La fille qui avait deux ombres, Sigrid Baffert (École des Loisirs)
collection Médium
en librairie depuis le 11 mars 2015
9782211217385 – 15,80 €
à partir de 13 ans

Son
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Tornade – Jennifer Brown

9782226315380,0-2581018

Après vous avoir emmené sous le soleil mexicain, Bob vous fait cette fois découvrir le Missouri et ses tornades ! Et là, inutile d’emporter votre crème solaire car elle ne vous sauvera pas la vie… (Avouez qu’avec cette optimiste introduction, ça vous donne envie de lire la suite !)

Aujourd’hui est un jour comme les autres pour Jersey. Sa mère et sa petite sœur fantasque partent pour le cours de danse et Jersey doit s’occuper de corvées diverses. Mais le temps est exécrable et, dans le Missouri, on y est plutôt habitué. Sauf qu’en peu de temps, tout bascule et une tornade d’une violence exceptionnelle dévaste tout sur son passage. Réfugiée dans son sous-sol, Jersey en ressort presque indemne. Mais dehors, c’est une vision de cauchemar qui l’attend…et sa famille n’est pas là…

★★★★★

Quel roman ! Je me suis laissée transporter dans cette histoire et ce Missouri en proie aux phénomènes météorologiques en seulement quelques pages et je gage que ce sera la même chose pour vous ! 😛 Il faut dire que l’histoire commence directement avec la tornade et les dégâts terribles qu’elle cause. Mais le véritable intérêt va résider dans la façon dont Jersey va gérer cette situation et son futur. Car, on s’en doute assez rapidement, il va être très dur pour Jersey de retrouver sa famille et de continuer à vivre dans sa maison désormais détruite. Mais, en fait, je n’ai pas tellement envie de vous en dire plus sur ce qui se passe, car ce serait réellement gâcher l’angoisse que l’on ressent au fur et à mesure de la lecture… (Ahah, Bob n’est pas très sympa !)
Ce que je peux vous dire sans dévoiler l’intrigue (quand même !), c’est que nous allons suivre Jersey dans sa difficile reconstruction, sa découverte également de sa famille (on apprend très vite que sa mère a quitté son père quand elle était toute petite et qu’elle a également coupé les ponts avec ses propres parents). Et cette dernière partie est vraiment très intéressante car il y a en réalité beaucoup de secrets et de non-dits dans cette famille, ce qui va compliquer considérablement les choses pour la jeune fille, qui va se sentir très seule…
Tornade est tout simplement un roman prenant ! Le personnage de Jersey et l’écriture de Jennifer Brown sont d’une grande justesse : la description des sentiments, les moyens que trouve Jersey pour faire son deuil, ses croyances ou ses espérances qui s’effondrent. Il y a des scènes émotionnelles très fortes qui ne tombent pourtant jamais dans le larmoyant ou dans l’horreur. Tout est délicat et authentique. C’est le genre d’histoire qui vous reste à l’esprit un certain temps et que l’on quitte avec regret mais aussi avec un bel espoir, comme la fin le laisse présager. 🙂
Un très beau roman et un nouveau coup de cœur pour Bob et Jean-Michel !

Tornade, Jennifer Brown (Albin Michel Jeunesse)
collection Wiz
en librairie le 1er avril 2015
9782226315380 – 14,90 €
à partir de 13 ans

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Comme un feu furieux – Marie Chartres

9782211216203,0-2374341

Il fait froid en ce moment, alors Bob a envie de vous faire découvrir un livre qui se passe dans une région du monde qu’il connaît bien pour y folâtrer parfois pendant ses vacances…

Au bord de l’Arctique, dans la ville de Tiksi, vit Galya Bolotine, jeune fille de 16 ans qui ne rêve que de quitter sa ville mourante, perdue au fin fond de la Sibérie. Elle s’imagine océanographe, sur les traces du commandant Cousteau, mais se trouve contrainte de s’occuper de son petit frère, Lazar. Car depuis la disparition tragique de sa mère, il y a un an, la famille Bolotine est déchirée. Le père jongle entre deux travails, Gavriil, le grand frère, ne parle plus et ne sort jamais de sa chambre, Lazar ne trouve plus le sommeil et Galya, elle, garde silencieusement ses rêves tout en espérant les voir se réaliser…

★★★★☆

Très beau texte de Marie Chartres, qui nous emporte sous le ciel noir et glacé de la Sibérie, à la rencontre de cette famille rongée par le deuil et le chagrin. Le portrait de Galya est particulièrement réussi, adolescente rêveuse qui ne souhaite que s’échapper de sa ville natale pour découvrir le monde, et qui passe tout son temps à s’occuper de son petit frère. Leur relation est d’ailleurs très belle et touchante, même si les heurts sont fréquents. J’ai beaucoup aimé cette description des sentiments chez chacun des personnages et leur façon de gérer le deuil. Petit à petit, alors que l’on entre dans l’intimité de cette famille, on se rend compte que la mort de la mère cache un secret, ou en tous cas des non-dits de la part de certains membres des Bolotine. Quelques personnages secondaires, que j’ai beaucoup appréciés, apportent des réponses ou des espoirs aux questionnements et aux rêves de Galya, ce qui épaissit parfois le mystère familial ou apporte une dimension presque fantastique au récit. Car les légendes et la poésie sont également un point important de ce roman, qui renforcent cette idée de rêve chez Galya. J’ai donc beaucoup aimé ce roman, et cette écriture qui nous transporte dans le froid et la beauté de la Sibérie, qui nous invite à réfléchir au deuil et à la reconstruction après un drame et qui, surtout, nous brosse un très beau portrait d’adolescente.

Comme un feu furieux, Marie Chartres (Ecole des Loisirs)
collection Medium
en librairie le 19 novembre
9782211216203 – 14 €
à partir de 14 ans

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Broken soup – Jenny Valentine

9782211097819,0-2297998

J’adore Jenny Valentine ! 🙂 Si vous n’avez encore rien lu d’elle, je vous le conseille, car elle a un don tout particulier pour nous transporter dans des histoires de la vie quotidienne où se déroulent pourtant des choses extraordinaires. Et, en plus, nous fait rencontrer des ados plus passionnants les uns que les autres !

Un jour, à la caisse d’un magasin, un jeune homme tend à Rowan un objet qu’elle aurait fait tomber par terre. Il s’agit d’un négatif. Le jour où elle le développe, elle se rend compte qu’il s’agit d’une photo de son frère Jack. Jack, qui est mort il y a deux ans. Depuis, ses parents sont séparés, sa mère vit une grave dépression et c’est à Rowan, 14 ans, de s’occuper de sa petite sœur de 6 ans et du quotidien à la maison… Sauf que le négatif qu’on lui a donné, Rowan est persuadée qu’il ne lui appartient pas ! Pourtant, il va lui révéler bien des secrets et sans aucun doute changer sa vie…

★★★★☆

J’ai donc beaucoup aimé Broken soup, qui nous brosse le portrait d’une ado devenue adulte avant l’heure, qui doit s’occuper de sa famille après la mort de son frère aîné et gérer également toutes les découvertes liées à ce négatif qu’on lui a remis par erreur. Chez Jenny Valentine, bien que l’histoire se déroule dans la vie de tous les jours, ses personnages sont toujours incroyables, étonnants, originaux. J’ai trouvé la relation entre Rowan et sa petite sœur Stroma très belle, pleine d’un soutien mutuel malgré leur vie compliquée. Les personnages qu’elles vont rencontrer au fil de l’histoire vont leur permettre d’évoluer, de souffler aussi de la tension qui règne chez elles, et d’en découvrir plus sur le frère qu’elles ont perdu. J’ai trouvé la réflexion sur la mort et le deuil très juste, la façon dont cela touche une famille ou des proches, comment cela affecte chacun des membres de la famille de Rowan. Il y a bien sûr aussi une touche de romance dans cette histoire, grâce à ce mystérieux jeune homme qui tend le négatif à Rowan et qui se révèle très important. J’ai suivi avec beaucoup de plaisir l’histoire de Rowan et de sa famille, la découverte progressive des secrets qui entourent la mort – mais surtout la vie – de Jack. Pour vous dire à quel point je me suis laissée emporter dans ce roman : je n’avais pas « vu » l’une des révélations finales du livre qui, j’y pense maintenant avec le recul, était probablement facile à deviner. Bref, un très beau texte, plein de sensibilité et de tendresse, une héroïne qui nous touche et qui, par sa maturité, nous impressionne.

Broken soup, Jenny Valentine (Ecole des Loisirs)
Collection Médium
en librairie le 1er octobre
9782211097819 – 17 €
à partir de 13 ans

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Les jumeaux de l’île rouge – Brigitte Peskine

Cléa et Brice sont des jumeaux nés à Madagascar et adoptés par un couple de français. Seize ans plus tard, le garçon semble parfaitement bien dans sa peau alors que sa sœur ne sait plus où elle en est et inquiète ses parents. Ces derniers décident alors d’envoyer les jumeaux dans leur pays de naissance afin, peut-être, d’aider la jeune fille à surmonter son mal-être.

★★★☆☆

Roman épistolaire et récit initiatique, inspiré d’une histoire vraie, Brigitte Peskine nous fait découvrir la triste coutume des jumeaux de Mananjary, une communauté dans laquelle le fait d’accoucher de jumeaux est considéré comme maudit, tabou. Véritable hymne à la tolérance, l’histoire de Brice et Cléa nous fait surtout découvrir une facette totalement méconnue d’un pays, ses coutumes et traditions. J’ai beaucoup aimé ce récit qui mêle entrées de journal et mails, qui nous permettent d’entrer dans la tête de chacun des protagonistes. La façon, d’ailleurs, dont Cléa, le personnage principal de ce roman, s’adresse à nous et à l’auteur, renforce ce sentiment d’histoire vraie. Le sujet est vraiment très intéressant, et démontre à quel point il peut être difficile de faire changer les mentalités. La seule chose que je regrette est peut-être la suite de « secrets » qui se révèlent au fur et à mesure de l’histoire, ça apporte du suspens et de la surprise mais je trouve que c’est parfois un peu « gros ». Il n’empêche que c’est une histoire à découvrir !

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Les jumeaux de l’île rouge, Brigitte Peskine (Bayard Jeunesse)
Collection Millézime
en librairie le 4 septembre
9782747049894 – 11,50 €
à partir de 12 ans

Son
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Abaton : au-delà de la peur – Christian Jeltsch & Olaf Kraemer

9782889082407, 0-2275651

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir le premier tome d’une série qui va faire grand bruit ! Et je remercie chaudement les éditions La Joie de lire pour cette géniale découverte ! Et sans plus attendre…le résumé !

Trois adolescents, Edda, Linus et Simon, se rencontrent lors d’un camp d’aventure aux abords de Berlin. Ils ont été sélectionnés grâce à une rédaction sur la façon dont ils imaginent un futur idéal. Mais rapidement, ils vont se rendre compte que des choses étranges se déroulent dans ce camp…et lorsqu’ils le quittent une nuit pour suivre Linus dans les tunnels du métro, tout va changer dans leur vie ! Car ils découvrent d’étranges peintures sur les murs du métro, une sorte de roue solaire hypnotique, qui va les embarquer dans une aventure où la peur est le maître mot, une aventure dans laquelle l’histoire de l’Allemagne n’est jamais très loin…

★★★★★

Wahou ! Voilà un roman qui ne nous laisse pas une seconde de répit ! Dès le prologue, se déroulant en pleine Seconde Guerre mondiale, on découvre les prémices d’un mystère qui se déploiera durant tout le roman. Très vite, on s’attache à ces ados que tout semble opposer pour tenter de comprendre avec eux cette espèce de complot gigantesque qui les touche. La construction du récit, grâce à un jeu de typographie, nous permet de suivre à la fois les aventures des 3 ados, d’un mercenaire sur leur trace, et de femmes mystérieuses qui gèrent GENE-SYS, une étrange organisation dont le but est assez obscur… Malgré la traque et le course contre la montre qui font tout le suspens de ce roman, nous avons également le temps d’entrer dans la psychologie de chacun des ados, notamment quand ils retournent dans leurs famille, pensant reprendre tranquillement leur petite vie. Premier tome d’une trilogie, Abaton est un roman véritablement haletant, qui s’intéresse au thème de l’eugénisme, et devrait plaire à tous les amateurs de thrillers et de science-fiction…

En bonus, l’éditeur vous propose un extrait du livre et découvrez également la bande-annonce :

Abaton : au-delà de la peur, Christian Jeltsch & Olaf Kraemer (La Joie de Lire)
en librairie le 18 septembre
9782889082407 – 19,90 €
à partir de 13 ans