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Interview d’Andrea Cremer

Il y a très très longtemps, Bob et Jean-Michel vous ont parlé du roman Le Secret de l’inventeur, premier tome d’une trilogie steampunk écrit par Andrea Cremer. (Si vous ne vous en souveniez pas, cliquez sur le titre du livre ! 😛 ) Pour ceux qui ont une excellente mémoire et qui nous suivent depuis un moment, on vous avait dit qu’on rencontrerait l’auteure lors du Salon du Livre de Paris. Nous n’avions pas menti (ni oublié !) et nous avons bien rencontré Andrea Cremer à cette occasion pour parler de son roman.
Nous vous proposons donc aujourd’hui de découvrir cette interview et notre compte-rendu de cette superbe rencontre ! 🙂

On espère que l’interview vous plaira ! Et vous donnera envie de découvrir son univers si vous ne l’avez pas encore fait. 🙂
De notre côté : un très grand merci à Andrea pour le temps qu’elle nous a accordé dans son programme très chargé et à toute l’équipe des éditions Lumen de nous avoir permis cette rencontre.

Son
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Les fleurs de la ville – Jon Arno Lawson et Sydney Smith

9782848657646,0-2553369

Il y a longtemps que Bob n’avait pas lu d’albums… Grâce à une petite fille en rouge, qui rappelle sans doute un personnage de conte bien connu, il s’est plongé dans une petite histoire merveilleuse qui, il l’espère, vous donnera envie !

Une petite fille vêtue de rouge marche dans une ville en noir et blanc, accompagnée de son papa. Alors que celui-ci semble absorbé par son portable, la petite fille remarque des touches de couleurs ici et là : des fleurs sauvages qui poussent le long des réverbères ou au pied des murs. Elle s’en fait un bouquet tandis que, peu à peu, les couleurs surgissent dans la ville…

★★★★★

Quel magnifique album ! Sans paroles, Les fleurs de la ville nous transporte dans un univers tendre et poétique, aux côtés d’une petite fille qui voit toute la beauté et la couleur que cache sa grise ville. On découvre avec elle toutes sortes d’endroits, de quartiers, de gens tandis que la petite fille en rouge cueille avec soin ces fleurs sauvages, qu’elle va ensuite offrir à ceux qu’elle rencontre, qu’il s’agisse d’un monsieur qui dort dans un parc, un oiseau mort sur le chemin…ou sa maman.

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Si la thématique n’est pas très originale, un hymne au bonheur et aux couleurs, il n’en reste pas moins un album de très grande qualité. Les illustrations sont superbes, tout en douceur et en poésie, et le découpage rappelle parfois la bande dessinée, qui donne un rythme tout particulier à cette histoire belle attendrissante. J’ai tout simplement adoré ! Si vous n’êtes toujours pas convaincus, l’album a une bande annonce, à découvrir ci-dessous. 🙂

Les fleurs de la ville, Jon Arno Lawson et Sydney Smith (Sarbacane)
en librairie depuis le 1er avril 2015
9782848657646 – 13,90€
à partir de 4 ans

Son
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Lettre à Line – Amélie Billon

9782874261794, 0-1513467

Louise, aujourd’hui adulte et maman, écrit à Line, son amie d’enfance, après que sa fille Hélène a retrouvé une photo d’elles deux lorsqu’elles avaient treize ans entre les pages d’un livre. Au fil de son écriture et de ses souvenirs d’adolescente, Louise se remémore cette période qui se révéla dramatique…

★★★★☆

Quelle force et quelle émotion dans cette longue lettre qui compose pourtant un très court roman ! Il n’y a pourtant rien d’original dans cette histoire : des souvenirs d’adolescence, cette volonté de vouloir s’intégrer dans le groupe quand on ne correspond pas aux « canons » (trop grosse pour Louise, trop maigre pour Line) ou celle de vouloir rester telle que l’on est, les moqueries et le harcèlement subi durant les années scolaires, une maladie qui ronge un corps…
Mais l’écriture d’Amélie Billon est juste, pleine de sensibilité. L’émotion grandit au fur et à mesure de la lecture, en même temps que la culpabilité éprouvée par Louise. Car il s’agit avant tout d’une amitié brisée, un abandon de la part de Louise de son amie la plus chère et qui avait sans doute plus besoin d’elle qu’elle ne le pensait… Si Line lui paraissait forte, capable de rester elle-même malgré la pression du groupe, les railleries, elle luttait pourtant contre une maladie terrible. Et Louise n’ouvrira les yeux que lorsque le drame sera là.
Un très beau roman, auquel les jeunes filles d’aujourd’hui ne seront sans doute pas étrangères. Et, encore une fois, un texte important sur le harcèlement et ses conséquences…

Lettre à Line, Amélie Billon (Alice)
collection Tertio
en librairie depuis le 26 mars 2015
9782874261794 – 11€
à partir de 13 ans

Son
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L’immeuble qui avait le vertige – Coline Pierré

9782812608537, 0-2559769

Aujourd’hui, Hannah et sa famille emménagent dans leur tout nouvel appartement, tout juste inauguré par le maire, qui a prénommé l’immeuble Hector. Hannah est évidemment très heureuse de découvrir sa nouvelle chambre et son superbe placard…jusqu’au moment où l’immeuble se met à trembler. Tremblement de terre ? Bizarre, ça n’a frappé que l’immeuble ! Et voilà que ça recommence ! C’est la panique chez les habitants car Hector continue de trembler…

★★★☆☆

Avec un tel titre, on ne pouvait s’attendre à rien d’autre qu’à un brin de fantaisie. Et c’est le cas ! En témoignent les citations de Roald Dahl et d’Astrid Lindgren en début de roman (au cas où vous auriez toujours eu un doute sur le contenu). Car, franchement, vous connaissez des immeubles qui ont le vertige, vous ? C’est donc tout le sujet du livre, et son petit côté loufoque.
Au début, on essaye quand même de rester rationnel : après tout, un immeuble qui tremble de partout, ce n’est pas normal. Alors on fait venir les architectes, les scientifiques. Rien, aucune idée de ce qui se passe. Il faudra attendre que notre jeune Hannah soit elle-même sujette au vertige pour qu’elle fasse le parallèle entre ses symptômes et ceux d’Hector. Et alors ce seront désormais des docteurs, des spécialistes de la médecine, qui vont intervenir et déclarer que, en effet, Hector souffre de vertige. Mais comment le soigner ? Ça, je ne vous le dis pas et vous laisse le découvrir en lisant le roman…
En tous cas, L’immeuble qui avait le vertige est un petit roman très chouette, avec un petit côté fou qui devrait plaire aux plus rêveurs. Très vite, on s’attache à Hannah, son amie Louise et Hector, que l’on finit par considérer comme un être à part entière, avec ses émotions. On rit aussi des frasques du maire, de la politique et de l’urbanisme des villes qui sont gentiment moquées par l’auteur. Et on apprécie le côté solidarité qui se crée au sein de cette communauté de locataires, prêts à tout pour garder leur immeuble et capables d’inventer des choses complètement folles pour le sauver…

L’immeuble qui avait le vertige, Coline Pierré (Rouergue)
collection DacOdac
en librairie depuis le 8 avril 2015
9782812608537 – 7€
à partir de 9 ans

Son
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Conversion – Katherine Howe

9782226257789,0-2630774

Bob aime bien les histoires de sorcières. Et figurez-vous que Conversion, le livre qu’il vient de terminer est écrit par une descendante directe d’une des célèbres accusées du procès des sorcières de Salem. Intriguant, non ? 😉

Colleen est en terminale au lycée privé de St Joan, à Danvers. Un jour, une de ses camarades de classe s’effondre, prise de convulsions. Peu après, d’autres jeunes filles de sa classe sont victimes de symptômes étranges : paralysie, perte de cheveux… Très vite, l’affaire prend un tournant médiatique inattendu et Colleen et ses amies vont vivre dans une drôle d’atmosphère, entre les cours et les caméras de la télévision. Mais pour Colleen, pas question de se laisser distraire, elle doit bosser son entrer dans une prestigieuse université et, pour rattraper des points qui lui manquent, son professeur d’histoire avancée lui propose de faire une dissertation sur la pièce d’Arthur Miller Les Sorcières de Salem. Colleen y rencontre alors une oubliée de l’auteur, Ann Putnam, qui fit semblant d’être ensorcelée…

★★★☆☆

Inspirée d’histoires vraies, le roman de Katherine Howe se découpe en deux parties : l’une consacrée à la maladie mystérieuse qui fait tomber les filles de St Joan comme des mouches, et l’autre au célèbre procès des sorcières de Salem. Et le croisement des époques et des drames fonctionne plutôt bien car, honnêtement, nous sommes dans un vrai page-turner ! L’histoire commence instantanément, nous transportant dans le froid de la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle et des salles froides de l’ancien couvent de St Joan. Il est difficile ensuite de décrocher, entre la confession d’Ann Putnam, qui raconte comment s’est déroulé le drame de Salem, et les tentatives de Colleen et ses amies de comprendre ce qui se passe dans son lycée quand personne ne leur dit quoi que ce soit.
Le plus étonnant dans tout ce roman, c’est à quel point tout est inspiré de faits réels. Le cas des jeunes filles de St Joan est en effet tiré d’un événement réel de « maladie mystère » qui s’est déroulé en 2011 à Le Roy, une petite ville des États-Unis, et Katherine Howe explique que la plupart du déroulement des événements de son livre est identique à la réalité (ça fait peur, je vous le dis !). Idem pour les procès des sorcières de Salem dont, en tant qu’historienne, elle est allée chercher les informations dans les comptes rendus du procès et les confessions des personnages existants. L’ouvrage est donc très bien documenté et ajoute à l’impression que l’on a que les deux histoires vont finir par se recouper.
Et elles le font, mais pas forcément de la manière à laquelle on peut s’attendre… Mais c’est un peu difficile de vous expliquer pourquoi sans vous révéler toute l’intrigue. En tous cas, Conversion est un roman très intéressant, qui plaira sans doute (d’autant que sa couverture est très accrocheuse), même s’il n’a pas forcément été un coup de cœur. Peut-être y ai-je regretté certains passages ou une dimension fantastique qui semblait prometteuse…encore que, certains éléments de la fin laissent songeur… 😛

Pour finir cette chronique de notre sélection rockambolesque, j’aurais pu vous faire découvrir Abigail Williams un groupe de métal dont le nom est celui d’une des protagonistes des sorcières de Salem, mais j’ai choisi à la place l’un des derniers titres de Marylin Manson qui fait office de générique à la série américaine justement nommée Salem et qui, sans surprise, parle de sorcières…

Conversion, Katherine Howe (Albin Michel)
collection Wiz
en librairie le 4 mai 2015
9782226257789 – 18€
à partir de 13 ans

Son
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Konnichiwa, Martin ! Salut, Hikaru ! – Antoine Dole et Gilles Abier

Le maître d’Hikaru a proposé à ses élèves de correspondre avec d’autres écoliers. Quand tous ses camarades ont choisi d’envoyer une lettre à un autre enfant au Japon, Hikaru a eu envie d’en envoyer une à un élève en France… Là-bas, c’est la maîtresse de Martin qui fait une surprise à ses élèves : chacun a reçu un courrier d’un enfant d’un autre pays…

9782812608520,0-2559767 003387471

★★★★☆

Le thème de la correspondance ce prête merveilleusement bien à ce nouveau titre de la collection Boomerang qui se lit d’un côté et de l’autre sans préférence. D’autant plus quand les histoires sont confiées à deux auteurs différents, qui sont pourtant très complémentaires. Leur écriture à tous les deux est vraiment magnifique, pleine de poésie, ce qui donne une atmosphère presque magique à cet échange entre deux enfants qui se demandent bien ce que l’on peut raconter à quelqu’un qu’on ne connaît pas.

J’ai commencé par l’histoire d’Hikaru, petite fille japonaise qui vit avec toute sa famille et notamment une grand-mère qui fut grande violoniste et voyagea partout dans le monde, y compris en France. Ce qui a lancé l’intérêt d’Hikaru à écrire à un enfant français. Mais que lui dire ? Lui parler des traditions japonaises, lui propose son père ? Comment on mange au Japon, lui propose sa sœur ? Ou alors d’un souvenir qui lui tient à cœur, du sourire de sa grand-mère… De son côté, Martin n’est tout d’abord pas particulièrement enthousiasmé par le fait de recevoir du courrier, surtout quand le sien est écrit en japonais alors que tous les autres ont eu des lettres en français ! Et, d’abord, Hikaru, c’est un prénom de fille ou de garçon ? Il lui faudra un petit peu de temps pour apprécier toute la beauté de l’écriture japonaise, qui va passer de « gribouillis » à des « mots [qui sont] des paysages »…

Heureusement, la langue du sourire est un langage universel et il n’en faudra pas plus pour lier ces deux enfants que des milliers de kilomètres séparent et qui se sont trouvés par hasard… Un très beau petit roman, dont les couvertures sont en plus très belles, qui invite au voyage et aux rencontres inattendues. 😀

Konnichiwa, Martin ! Salut, Hikaru !, Antoine Dole et Gilles Abier (Rouergue)
collection Boomerang
en librairie depuis le 8 avril 2015
9782812608520 – 6 €
à partir de 8 ans

Son
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Papa poubelle – Peter Bently et Russell Ayto

9782878337433,0-2492646

Papa est une vraie poubelle sur patte : il déteste que l’on jette la nourriture ! Alors il finit les assiettes de toute la famille, y compris les vieux bouts de poissons, les gâteaux déjà grignotés, les miettes de pain, le blanc d’œuf gluant… tout ! Jusqu’au jour où il avale par erreur une casserole entière d’un médicament pour chat ! Ce qui se passe après…vous le devinez sans doute !

★★★☆☆

Et oui, vous avez bien deviné (pas la suite, mais autre chose) : c’est Jean-Michel qui fait exactement comme Papa et qui finit les assiettes de tout le monde ! C’est un peu dégoûtant, vous ne trouvez pas ? Parce que Bob a plutôt tendance à laisser les croûtes de fromage et la couenne du jambon, dans son assiette…

9782878337433,0-24926462

Mais que ces révélations ne vous empêchent pas d’aller découvrir cet album drôlissime ! Les illustrations sont vraiment très très chouettes : elles fourmillent de petits détails rigolos (procédé qui m’a pas mal rappelé Oliver Jeffers, un illustrateur que j’adoooore) qui nous font sourire aux dépends des personnages de l’histoire. Et, surtout, le Papa devenu chat va évidemment faire plein de bêtises qui raviront les plus jeunes.
Bon, vous l’aurez compris, cet album aborde, de façon plutôt originale et avec humour, le thème du gaspillage alimentaire. Les parents nous ont toujours incités à finir nos assiettes (vous vous doutez bien qu’avec Bob et Jean-Michel, ne n’était pas chose facile) mais il vous suffira de mettre ce joli livre entre les mains de vos bambins pour qu’ils y réfléchissent à deux fois avant de laisser de côté leurs choux de Bruxelles à demi mâchés…

Et pour illustrer rockambolesquement cette chronique, il semblait évident de choisir les bien-nommés Garbage (et Bob adore, alors ça tombe bien !)

Papa poubelle, Peter Bently et Russell Ayto (Circonflexe)
en librairie depuis le 9 février 2015
9782878337433 – 13 €
à partir de 4 ans

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Une rencontre avec Susin Nielsen

Vous vous souvenez quand on vous avait présenté le tout nouveau roman de Susin Nielsen qui devait sortir au mois de février ? Non ? Il va falloir vous faire la piqûre de rappel, alors…

9782330039332, 0-2474821

Le roman est donc sorti hier dans toutes les bonnes librairies ! 😀 Enfin ! vont crier les fans impatients ! Avec Jean-Michel, on vous conseille d’aller vite vous le procurer car vous allez passer l’un des meilleurs moments de lecture de ce début d’année. En plus, comme il fait beau, c’est le roman parfait à lire dans la chaise longue de votre jardin (ou à la fenêtre de votre salon pour ceux qui sont en appartement).

Pour fêter cette sortie, Bob vous a concocté une petite surprise ! Oui, il est comme ça, Bob ! 😉 Figurez-vous que, le mois dernier, Susin Nielsen était à Paris pour rencontrer des classes. Et Bob a eu la chance, l’immense honneur, de pouvoir assister à ces rencontres afin de vous en dire plus sur Susin et son œuvre. Tout cela grâce à la super équipe d’Hélium (merci Rozenn ! merci Gilberte ! vous êtes parfaites !).
C’est parti, alors, pour…

Une rencontre avec Susin Nielsen

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Broadway Limited – Malika Ferdjoukh

Bob et Jean-Michel adorent Malika Ferdjoukh ! Ils ont rêvé pendant très longtemps d’avoir des sœurs comme Enid ou Geneviève ou Hortense…toutes les héroïnes de Quatre sœurs (qu’on vous conseille très très fort si vous n’avez jamais lu). Alors autant vous dire qu’ils avaient hâte de découvrir ce nouveau roman choral d’une auteure qu’ils chérissent tout particulièrement. 😀 Et, comme vous devez vous en douter, il s’agit d’un énooooorme coup cœur ! On laisse d’abord l’école des loisirs vous raconter de quoi ça parle et on vous dit ensuite pourquoi on a adoré !

9782211223140,0-2552989

Normalement, Jocelyn n’aurait pas dû obtenir une chambre à la Pension Giboulée. Mrs Merle, la propriétaire, est formelle : cette respectable pension new-yorkaise n’accepte aucun garçon, même avec un joli nom français comme Jocelyn Brouillard. Pourtant, grâce à son talent de pianiste, grâce, aussi, à un petit mensonge et à un ingrédient miraculeux qu’il transporte sans le savoir dans sa malle, Jocelyn obtient l’autorisation de loger au sous-sol. Nous sommes en 1948, cela fait quelques heures à peine qu’il est à New York, il a le sentiment d’avoir débarqué dans une maison de fous. Et il doit garder la tête froide, car ici il n’y a que des filles. Elles sont danseuses, apprenties comédiennes, toutes manquent d’argent et passent leur temps à courir les auditions. Chic a mangé tellement de soupe Campbell’s à la tomate pour une publicité que la couleur rouge suffit à lui donner la nausée. Dido, malgré son jeune âge, a des problèmes avec le FBI. Manhattan est en proie à l’inquiétude depuis qu’elle a cinq ans. Toutes ces jeunes filles ont un secret, que même leurs meilleures amies ignorent. Surtout Hadley, la plus mystérieuse de toutes, qui ne danse plus alors qu’elle a autrefois dansé avec Fred Astaire, et vend chaque soir des allumettes au Social Platinium. Hadley, pour qui tout a basculé, par une nuit de neige dans un train. Un train nommé Broadway Limited.

★★★★★

Wow ! Quelle fresque magnifique que ce nouveau roman de Malika Ferdjoukh ! Nous sommes transportés dès les premières pages dans ce New York d’après-guerre et, un peu à la manière de Jocelyn, complètement émerveillés par ces rencontres avec des filles pétillantes et étonnantes, qui vont nous réserver des aventures sentimentales et artistiques trépidantes. Si, au début, nous sommes un peu perdus parmi toutes ces filles aux drôles de surnoms (« euh…mais Chic c’est laquelle déjà ? » Jean-Michel ne suivait pas très bien), on s’attache très vite à chacune d’entre elles et, surtout, à notre petit français qui découvre une foultitude de choses bizarres et étonnantes. C’était d’ailleurs très intéressant de découvrir que ce qui nous semble aujourd’hui totalement normal et acquis (manger des corn flakes) ne l’était pas du tout il y a soixante ans. D’ailleurs, il faut souligner le grand travail de Malika Ferdjoukh sur les références, les personnages réels, les pièces, les films, les musiciens…car on rencontre de très nombreuses célébrités dans ce roman. Mélangés avec des personnages de fiction, on finit même par se demander ce qui est vrai dans l’histoire et ce qui ne l’est pas. De quoi aiguiser notre curiosité et nous pousser à visionner les films cités ou à se renseigner sur des acteurs aujourd’hui devenus légendaires. Mais ce qui fonctionne assurément dans ce Broadway Limited, ce sont bien sûr les histoires de chacun des personnages. L’écriture de Malika Ferdjoukh est superbe, très souvent drôle et insouciante, à l’image des jeunes filles de la pension Giboulée. On touche du doigt ce fameux « rêve américain », où tout semble possible. Il y a pourtant aussi de la gravité, des secrets, de la tristesse pour certaines, mais le roman parvient à ne pas tomber dans le pathos ou la mièvrerie. En réalité, on vibre à chaque instant, on a envie de danser, de se laisser emporter par le tourbillon des sentiments et des espoirs de chacune, et, surtout, on regrette qu’il n’y ait que 600 pages, car on voudrait suivre Jocelyn et les filles jusqu’au bout du monde… Heureusement, il y aura une suite !!! En attendant, on vous laisse, car Bob et Jean-Michel ont rendez-vous pour aller dîner avec Cary Grant. 😛

Broadway Limited, 1. Un dîner avec Cary Grant, Malika Ferdjoukh (École des Loisirs)
collection Médium
en librairie depuis le 18 mars 2015
9782211223140 – 19,50 €
à partir de 13 ans

Son
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La fille qui avait deux ombres – Sigrid Baffert

9782211217385,0-2552598

En ce moment, Bob lit beaucoup de romans pour les grands et, jusqu’à présent, il n’a pas été déçu ! La fille qui avait deux ombres en fait partie et c’est avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme qu’il vous parle de ce superbe roman. 🙂 C’est parti !

Chaque matin, au réveil, Élisa s’attend à retrouver la maison à l’envers, les meubles déplacés, les placards chahutés ou encore la baignoire remplie à ras bord, comme c’est arrivé la nuit dernière. Pour Élisa, c’est sa grand-mère Rose qui est responsable de ce grand bazar. Car Rose fait des choses absurdes depuis quelque temps, comme ce rendez-vous pris chez un chirurgien esthétique pour changer de tête. À son âge ! Est-ce qu’elle ne serait pas plutôt en train de la perdre ? Obsédée par cette idée, Élisa se met à faire des rêves étranges, à ressentir des sensations bizarres. Elle est hantée par une ombre. Une ombre de trop. Alors, qui est la plus perturbée dans cette histoire, Rose ou Élisa ?

★★★★★

Je vous ai mis le résumé de l’École des loisirs car je trouve qu’il reflète très bien l’espèce d’étrangeté qui se dégage au début du roman. En effet, on découvre Élisa et sa grand-mère qui agit bizarrement, les rêves de la jeune fille qui nous semblent fantastiques… Mais point d’extraordinaire dans ce roman, car nous sommes bien dans la vie réelle et La fille qui avait deux ombres s’attache à la relation entre une grand-mère et sa petite-fille et aux secrets de famille. Car Rose est une immigrée sicilienne qui, depuis qu’elle est installée en France, n’a jamais parlé de son passé. Personne ne le connaît, pas même Maud, la mère d’Élisa, qui entretient depuis toujours une relation conflictuelle avec Rose. Et les choses ne se sont pas arrangées quand la famille d’Élisa est venue s’installer à la ferme des grands-parents. Si la jeune fille ne vit pas encore trop mal cette situation, quand Rose décide de changer de tête, tout est chamboulé !
Les secrets de famille et la construction identitaire n’ont rien d’originaux dans la littérature, mais Sigrid Baffert parvient à nous happer dans son histoire dès les premières pages. J’ai adoré son écriture, délicate mais aussi pleine d’humour et de légèreté. Élisa est une héroïne attachante, à la fois adolescente bouillonnante et jeune fille hypersensible. J’ai aussi beaucoup aimé sa famille, dont les membres sont tous plus originaux les uns que les autres (avec un gros coup de cœur pour Jules) et le lieu, un brin enchanteur, dans lequel vit tout ce beau monde. La brasserie familiale, la Ruche (la chambre d’Élisa au grenier où s’entassent nombre d’objets hétéroclites et où elle passe des heures à rêver à l’aide de son théâtre de marionnettes), la Sicile, tant de lieux qui apportent cette touche de fantaisie, parfois de magie, à cette magnifique et passionnante histoire de famille, et plus particulièrement de femmes. Un superbe roman, et encore un nouveau coup de cœur pour Bob et Jean-Michel ! 😀

La fille qui avait deux ombres, Sigrid Baffert (École des Loisirs)
collection Médium
en librairie depuis le 11 mars 2015
9782211217385 – 15,80 €
à partir de 13 ans