Son
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The Heroic Legend of Arslân – Hiromu Arakawa

GetBlob.ashx

Une fois n’est pas coutume, Bob vous parle d’un manga ! Parce que oui, il sait aussi lire à l’envers (il est pas un peu fort, Bob, quand même ? 🙂 )

Entre l’Orient et l’Occident se trouve le royaume de Parse, sur lequel règne d’une main de fer le terrible roi Andragoras. A son grand regret, son fils Arslan est frêle et incapable de manier correctement une arme. Lors de ses 14 ans, le jeune héritier est contraint d’accompagner son père à la guerre, afin de repousser les envahisseurs venus de Lusithanie, le royaume voisin.

★★★★☆

Adapté d’une célèbre saga japonaise de fantasy de Yoshiki Tanaka, Les Chroniques d’Arslân (publié en France chez Calmann-Lévy), ce manga nous emmène dans un royaume fictif qui n’est pas sans rappeler celui de la Perse (au cas où le nom ne vous aurait pas mis la puce à l’oreille), où s’affrontent deux puissances aux religions distinctes. La Lusithanie est en effet un royaume monothéiste qui veut imposer sa foi aux autres, tandis que Parse vénère plusieurs divinités et pratique l’esclavage. Le cœur de ce premier tome s’intéresse surtout à une immense bataille où un nombre impressionnant de guerrier est en jeu. La bataille d’Atropathènes, qui va marquer un tournant décisif dans la toute-puissance de Parse. Et dans la vie du jeune Arslan qui, jusqu’alors, ne connaissait que les murs de son palais et les entraînements un peu ratés avec son maître d’épée.

Grande fresque épique, Hiromu Arakawa (auteur du très célèbre Fullmetal Alchemist) parvient à nous captiver dès les premières pages. Ses images sont très puissantes et dynamiques, les combats impressionnants et il y a un certain souci du détail dans les costumes des personnages. On s’attache évidemment très vite à notre jeune prince peu guerrier qui ne manque pourtant pas de courage, ainsi qu’à l’intrigue et au mystère qui sous-tend cette longue démonstration guerrière. Sans doute que ce premier volume se termine trop vite, car lorsqu’on arrive à la dernière case, on ne veut qu’une chose : découvrir la suite ! Et ça tombe bien car le 2e tome vient tout juste de sortir ! 😀
Une très belle découverte, en tous cas, à conseiller à tous les amateurs de grandes batailles et d’histoires de fantasy médiévale. A noter : une très belle édition limitée, avec une jaquette aux effets dorés, des premières pages en couleur et une interview croisée de l’auteur des romans et de la mangaka.

The Heroic Legend of Arslân, Hiromu Arakawa d’après Yoshiki Tanaka (Kurokawa)
disponible depuis le 15 mai 2015
9782368521724 – 7,65€
à partir de 13 ans

Son
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Le journal de Gurty – Bertrand Santini

9782848657899,0-2645416

Aujourd’hui, Bob et Jean-Michel vous parlent ENFIN de Gurty, petit phénomène que vous pouvez retrouver sur Facebook et, surtout, la nouvelle pépite des éditions Sarbacane (ouais, bon, elle était facile celle-là…)

Gurty est une petite chienne qui part avec Gaspard, son humain, en vacances en Provence. A travers son journal, nous découvrons ses deux mois de vacances et toutes les aventures qui ont rythmé ses journées.

★★★★★

Le journal de Gurty est sans aucun doute LE livre de l’été ! Il faut dire qu’avec une couverture jaune soleil, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose ! Mais, surtout, c’est bien l’histoire racontée par Gurty elle-même qui va nous faire passer un superbe été, un été plein de bonne humeur, de rire et de jeux. En fait, ce livre est tout bêtement génial ! Raconté par une petite chienne, donc, nous entrons dans la vie intime et ô combien étrange de nos amis canidés. Une vie qui, finalement, n’est pas si éloignée de la nôtre… Gurty à des amis, en tous cas une qu’elle retrouve chaque été : Fleur, qui n’est pas normale (mais faut pas se moquer!) ; des ennemis : un chat particulièrement moche surnommé Tête-de-Fesses ; un maître-papa qui la gronde quand elle fait des bêtises ; des passions pour la nourriture, courir après les écureuils et renifler le derrière des autres chiens…

L’écriture de Bertrand Santini est rafraîchissante, on rit tout le temps et elle me semble totalement à hauteur d’enfant dans sa façon de raconter les choses et dans son humour. En tous cas, je me suis régalée dans ce journal qui court du 1er au 42 juillet, avec des chapitres parfois très courts (le 5 juillet notamment est génial !) ou plus longs, mais tous plus drôles et déjantés les uns que les autres. On y trouve également beaucoup de comique de répétition qui fonctionne à merveille ! Le texte est vraiment drôle, enlevé, malin et malicieux. Les illustrations sont d’autant plus réussies et parfaitement en adéquation avec le texte qu’elles sont réalisées par Bertrand Santini himself. Personnellement, je suis fan de Fleur et de sa drôle d’allure (elle n’est pas normale, mais faut pas se moquer !). 😛

A la fin du livre, vous trouverez un certain nombre de jeux proposés par Gurty : des points à relier, des mots croisés, un Où-est-Tête-de-Fesses (je l’ai pas trouvé, moi, et Jean-Michel non plus – on est un peu nul…), et même un test (je suis tombée sur Gurty mais c’était presque ex-aequo avec Fleur et Jean-Michel a eu Tête-de-Fesses, hahaha) ! 😀
Bref, un excellent roman à emporter avec soi pour passer les meilleures vacances de l’univers en compagnie de Gurty.

Le journal de Gurty : vacances en Provence, Bertrand Santini (Sarbacane)
collection Pépix
disponible depuis le 6 mai 2015
9782848657899 – 9,90€
à partir de 8 ans

Son
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La source, t.1 Errance – Maxime Fleury

9782364746954,0-2629259

Sur une Terre stérile, Albeda et Tilo entament leur Errance, une mission périlleuse dont le but est de rapporter à leur clan le secret de la Source qui, selon la légende, devrait ramener l’abondance. Durant leur marche, les deux jeunes gens vont découvrir les vestiges de l’ancien monde et croiser des tribus hostiles ou des communautés accueillantes… Parviendront-ils à trouver la Source dans ce monde en ruines ?

★★★★☆

Pour son premier roman, Maxime Fleury s’est lancé dans la dystopie, le genre du moment ! Pourtant, ce qu’il nous propose dans ce roman est très différent de ce qu’on lit habituellement, et je pense que cela vient principalement de l’absence de romance à l’eau de rose et de scènes d’action à faire pâlir les réalisateurs de Mission : impossible. En effet, ce qui semble intéresser Maxime Fleury ici, c’est plutôt le rapport des personnages à leur passé, à leur enfermement, à leurs croyances. Et la quête que suivent Albeda et Tilo. Une quête finalement assez obscure, ou en tous cas très vague…puisque lorsque les deux jeunes gens se mettent en route, ils ne savent même pas qu’il existe une multitude de routes différentes… Plutôt mal barrés, non ?

J’ai beaucoup apprécié le fait que, comme les personnages du roman, nous découvrons le monde au fur et à mesure. Nous ne savons rien de ce qui a fait de la Terre un endroit totalement stérile, détruit. Nous n’avons que les légendes, les suppositions avancées par nos héros ou les personnes qu’ils rencontrent sur leur chemin. On meurt de savoir ce qui s’est passé, ce qui a causé cet état du monde et, pourtant, on finit par accepter de ne pas avoir de réponses et de se laisser transporter dans l’aventure que vont vivre Albeda et Tilo. L’écriture de Maxime Fleury en est d’ailleurs parfaite, il ne lui faut que quelques mots pour nous embarquer dans son histoire et nous happer jusqu’à la dernière page. Une dernière page qui nous laisse évidemment sur notre faim, comme tout bon premier tome qui se respecte, et qui nous pousse à guetter la suite avec impatience !

N’hésitez pas aussi à aller lire l’avis de notre cousin le Lapin Blanc sur ce roman !

La source, t.1 Errance, Maxime Fleury (Thierry Magnier)
disponible depuis le 20 mai 2015
9782364746954 – 11€
à partir de 13 ans

Son
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Là où se cache le diable – Benjamin Guérif

9782748516937,0-2632068

Une couverture qui interpelle, un titre propre à faire frissonner…mais quel est cet endroit où se cache le diable ? La réponse se trouve-t-elle dans cette histoire ? Mystère mystère… 🙂

Adam est un garçon solitaire, qui s’intéresse à tout ce qui touche à l’imaginaire. Il vient d’emménager dans une maison en pleine campagne et peine à se faire des amis. Mais cela ne l’ennuie pas, car il passe son temps à se promener dans la forêt, explorer les lieux qui l’entourent. Un soir, il distingue une étrange lueur qui vacille au-dessus du sol. Un prétexte parfait pour Adam qui se lance à corps perdu dans ce mystère…

★★☆☆☆

Un mystère qui va s’intéresser aux légendes et à la réalité – ou non – qu’elles cachent. Les amateurs de surnaturel seront sans doute intéressés par ce court roman qui interroge notre relation aux croyances, aux vieilles légendes et aux malédictions. J’ai beaucoup aimé les réflexions d’Adam sur le sujet, surtout lorsqu’il confronte ses idées avec des personnages qui vont lui venir en aide au cours de l’histoire : un gentil bibliothécaire (youhou!) et une étrange femme aux allures de bohémienne. Je crois qu’on se demande tous si les dragons ont existé ou non, s’il y a vraiment des lieux hantés, etc. Mais Benjamin Guérif ne vous donnera aucune réponse, seulement encore un peu de grain à moudre. Mais je trouve ça plutôt chouette ! 🙂

En revanche, j’ai été déçue par le roman dans son ambiance générale. J’ai eu un peu de mal à m’attacher à Adam, qui est sans doute trop dans son petit monde. J’ai eu parfois l’impression que l’auteur voulait rendre une atmosphère glauque ou effrayante…sans y parvenir tout à fait (à part dans la scène finale). J’ai trouvé aussi que l’auteur semblait vouloir aborder des sujets totalement autres que le mystère qui ronge Adam (le monde de la finance, par exemple) mais restait bien trop en surface, donnant une impression de « cheveu sur la soupe ». En fait, je crois qu’il manque le « petit quelque chose », une sorte de saveur, qui aurait pu donner au roman une dimension toute autre, sans doute plus étouffante ou plus fantastique. Et je regrette surtout la fin ! Nous avons la réponse au mystère mais je trouve dommage que ça n’aille pas plus loin, tout se finit trop vite pour apprécier toute la résolution. Il y a ici une sorte de rendez-vous manqué, comme s’il manquait un chapitre pour conclure le tout…

Là où se cache le diable, Benjamin Guérif (Syros jeunesse)
collection Rat noir
disponible depuis le 7 mai 2015
9782748516937 – 13,50€
à partir de 12 ans

Son
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Le coeur de la poupée – Rafik Schami

9782211211819,0-2644780

Quel étrange livre que Le cœur de la poupée ! Il faut dire aussi que Bob l’a un peu cherché, car il n’aime pas trop les poupées…ça lui file la pétoche ! Et cette couverture et ces illustrations de poupées de Grégory Elbaz ont bien accentué le sentiment de malaise de Bob. Sérieusement, ça ne vous fait pas un peu peur, vous ?

Un jour où il fait tout gris, Nina accompagne ses parents au marché aux puces. Sous l’étal d’un vendeur, elle découvre une poupée dans un seau, mais il se n’agit pas de n’importe quelle poupée. C’est Petitoi, une poupée qui parle et qui est capable d’aspirer les peurs. Une poupée parfaite pour Nina. Mais une poupée à qui il manque pourtant quelque chose et qu’elle aimerait beaucoup avoir…

★★☆☆☆

Le cœur de la poupée nous emporte dans un univers très enfantin, où les chapitres se succèdent sans toujours se suivre. En effet, nous suivons Nina dans sa vie de tous les jours, les anecdotes de l’école, ses jeux avec sa voisine, ses angoisses et ses peurs, les gens qu’elle rencontre. Et Petitoi, qui est toujours là pour jouer avec elle, lui raconter des histoires ou des souvenirs de ses vies d’avant avec d’autres enfants, discuter avec les autres peluches et jouets, etc. Un univers qui semble finalement ne s’ancrer dans aucun temps en particulier. Je croyais d’ailleurs que le roman se passait à une époque plus ancienne que la nôtre. Les illustrations semblent intemporelles et l’écriture de Rafik Schami agréablement vieillotte. Mais différents éléments du récit nous prouvent que non.

Le cœur de la poupée aborde une certaine variété de thèmes, depuis la peur enfantine en passant par la mort et le deuil, mais qui a surtout une grand part de philosophie. Car Petitoi se demande ce que cela lui ferait d’avoir un cœur, de ressentir comme Nina ressent les choses. Et la petite fille et la poupée échangent régulièrement sur des concepts comme la mort ou l’âme…
Un roman étonnant, donc, sur l’importance de l’enfance, mais dont j’ai peur qu’il ne trouve pas son public autant chez les plus jeunes que chez les ados de par sa construction peu évidente, qui en fait une lecture peu facile. Il n’a en tous cas pas tellement trouvé son public avec Bob.

Le coeur de la poupée, Rafik Schami, illustré par Grégory Elbaz (École des loisirs)
collection Neuf grands formats
en librairie depuis le 20 mai 2015
9782211211819 – 15,80€
à partir de 9 ans

Son
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Panique au supermarché – Jean Leroy

9782745971784,0-2562078

Bob n’aime pas trop faire les courses, ça lui rappelle souvent des mauvais souvenirs (il y a une époque où on ne trouvait plus de Weetos dans les rayons) alors il a voulu tester un livre qui fait peur. Un livre qui parle de supermarchés…

Edgar est vigile dans un supermarché. Il est le plus sévère, celui qu’on ne dérange pas, celui qui fait peur. Mais aujourd’hui, c’est la panique au supermarché : le petit Dédé a perdu son papa. Et le micro ne fonctionne pas. C’est Edgar qui va devoir partir à la recherche du papa de Dédé. Sauf que Dédé, il est un peu pénible comme garçon…

★★★★☆

Franchement, il n’y a bien qu’un fou ou un petit inconscient pour déranger Edgar dans son travail. Et c’est justement ce qui arrive ce jour-là, avec Dédé, petit agneau un peu relou qui va lui demander de l’aider à retrouver son papa. Vous pensez bien que ça ne sera pas si facile que ça, même en arrêtant tous les moutons dans les rayons du supermarché pour savoir si l’un d’eux est le papa de Dédé. Car Dédé est super casse-pied, il pleure à la moindre contrariété, il quémande des sous pour faire le manège de pompier, pour avoir une gaufre…bref, il est insupportable ! Et Edgar, il faut pas trop lui en demander. Après avoir fait le tour du magasin, tous deux vont sur le parking, toujours sans succès. Alors Dédé demande à Edgar de lui raconter une histoire, en attendant. La chute, je ne vous la dis pas, mais elle est drôle et inattendue, et donne la part belle à notre irascible Edgar. Enfin…

Jean Leroy nous offre ainsi une histoire très drôle, où deux personnages complètement opposés vont devoir se supporter. Edgar est attachant malgré son côté grognon et Dédé, lui, est particulièrement bien croqué en gamin turbulent et super pénible. L’anecdote qui donne lieu à l’histoire sent en tous cas le vécu et les enfants se reconnaîtront sans doute dans cette tranche de quotidien (pas forcément dans le fait d’être chiant, mais plutôt dans la peur de ne pas retrouver ses parents dans le gigantesque supermarché). Les illustrations de Thibaut Rassat, quant à elles, sont très belles, j’aime beaucoup la palette de couleurs utilisée, et les expressions des personnages sont géniales ! Surtout Dédé qui pleure ! Haha.
Une première lecture super chouette ! 😀

Panique au supermarché, Jean Leroy, illustrations de Thibaut Rassat (Milan)
collection Milan poche cadet
en librairie depuis le 20 mai 2015
9782745971784 – 5,70€
à partir de 7 ans

Son
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Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens – Becky Albertalli

9782012038769,0-2560009

Mais de quoi parle donc ce drôle de titre ? Si vous pensiez qu’il s’agit de la biographie d’un homme préhistorique, vous vous fichez le doigt dans l’œil ! Non mais en plus, vous voyez bien qu’il porte un jean, ce Simon !

Simon Spier a 16 ans. Il vit dans une banlieue paumée d’Atlanta, il a deux sœurs, un chien nommé Bierber (comme le chanteur), une passion pour Harry Potter et les Oréos, et prépare une comédie musicale avec son club du théâtre. Ah oui, et il est gay. Mais pas pressé de le crier sur tous les toits. C’est sur le tumblr du lycée qu’il a rencontré Blue, un garçon dont il ne connaît pas l’identité et avec qui il correspond par mail. Jusqu’au jour où Martin Addison tombe par hasard sur sa boîte mail et menace de tout révéler…

★★★★☆

Voilà un très beau roman d’amour à emporter pour les vacances ! Et une histoire qui parle d’homosexualité avec pas mal d’humour et d’optimisme. J’avais souvent lu des romans sur le sujet où les personnages rencontraient toujours des difficultés d’acceptation, d’eux-mêmes ou de la part des autres. Ici, si le coming-out n’est tout de même pas évident pour Simon et celui qui se cache sous le pseudo de Blue, tous deux ne rencontrent finalement pas tant d’animosité ou de haine que ce que j’ai pu lire dans d’autres livres (ou dans la vraie vie !). Il y en aura, bien sûr – à commencer par la menace qui pèse sur Simon de voir révéler son homosexualité – mais de façon très marginale et Simon est un garçon doté de plein d’amis cools et sympathiques, de professeurs tout aussi chouettes, ce qui va grandement lui faciliter la vie. Et en plus, il s’en balance un peu car, ce qu’il a en tête, c’est surtout son amour pour Blue, qui grandit au fur et à mesure de leur correspondance virtuelle, et sa volonté de savoir qui il est, de deviner son identité. Le roman en gagne ainsi en légèreté car le sujet principal en reste l’amour, peu importe son orientation. Il faut aussi dire que l’ambiance générale du roman fait très série américaine familiale : l’importance des loisirs, de l’extra-scolaire, le côté très décontracté des conversations, des sorties, des relations familiales (les parents de Simon en sont le parfait exemple, je trouve). Et ça rend la lecture très agréable, on se laisse porter par les réflexions de Simon, ses envies, ses questions, son humour, ses incertitudes. J’ai trouvé tout cela très juste et émouvant, tout comme sa correspondance avec Blue et cet amour qui naît au fil de leurs échanges jusqu’à leur rencontre. Une rencontre qui sera non seulement une bouffée d’air pour Simon et Blue, mais aussi un très beau moment de courage.
Becky Albertalli nous offre ainsi une très jolie histoire d’amour et un beau roman sur l’identité et l’acceptation.

Moi, Simon, 16 ans, homo sapiens, Becky Albertalli (Hachette)
en librairie depuis le 15 avril 2015
9782012038769 – 16,90€
à partir de 13 ans

Son
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Le fromage qui tue – Siobhan Rowden

9782226315564,0-2630776

Jumeaux inséparables mais constamment en compétition, Bree et Tom vivent avec leur grand-père dans les gorges de Cheddar, où il fabrique du fromage du même nom. Bientôt a lieu le concours annuel du meilleur fromage d’Angleterre et tous se préparent à remporter le prix. Mais l’arrivée imprévue de la Reine d’Angleterre change la donne. Celle-ci propose une épreuve très spéciale : faire du fromage d’élan. Un fromage légendaire que personne n’est parvenu à réaliser… Bree et Tom veulent bien évidemment participer à ce concours, qui permettra au gagnant de remporter beaucoup d’argent et un titre de noblesse !

★★★☆☆

Nouveau titre de la collection Witty, destinée aux plus jeunes et amateurs d’humour, Le fromage qui tue ne dépareille pas ! En effet, quand le roman commence avec une Reine d’Angleterre plutôt cascadeuse, il ne faudra pas s’attendre à trop de sérieux ! La recette est plutôt simple, mais efficace : une aventure rocambolesque à souhait, des héros jeunes et impertinents (aux noms de fromage, vous remarquez ?), des personnages hauts en couleur affublés de noms rigolos (je ne suis pas toujours très fans des jeux de mots dans les noms, mais bon…), des rencontres étonnantes et pas mal de bêtises…
Le roman fonctionne bien, on se laisse très vite entraîner dans cette étonnante course aux ingrédients rares et précieux, et disséminés de la Russie au Kazakhstan, qui permettront de réaliser le fromage légendaire au lait d’élan que la Reine d’Angleterre souhaiterait faire goûter au président de notre république, Mr Gros-Fromage (eh ouais !). Dommage que Bree et Tom, nos deux héros, soient des adeptes de la compétition car ils en sont parfois un peu pénibles et le comique de répétition en devient un peu lourdingue. Heureusement, Siobhan Rowden a surtout envie de nous dire qu’il est plus important de faire les choses ensemble que séparément (mais il faudra quand même attendre la fin pour ça). En revanche, les personnages secondaires sont plutôt chouettes, et notamment Monty, dont je ne vous parlerais pas trop pour ne pas tout vous révéler d’un coup, mais qui est l’une des bonnes trouvailles du roman.
En bref, Le fromage qui tue n’est sans doute pas le meilleur ou le plus drôle des Witty (il faut dire que j’adore ceux de David Walliams et il me semble difficile de le « battre ») mais il se lit plutôt bien et devrait plaire aux jeunes amateurs de la collection.

Le fromage qui tue, Siobhan Rowden (Albin Michel jeunesse)
collection Witty
en librairie depuis le 27 mai 2015
9782226315564 – 12,50€
à partir de 9 ans

Son
1

L’Ultramonde, 1. Les trois pierres du Fâark – Stéphane Tamaillon

9791023504842, 0-2625915

Amateurs de Jules Verne, ce roman est fait pour vous ! Et sans aucun doute pour Bob aussi, car il a dévoré tous les romans du bonhomme quand il était petit. 😀

Paris, 1863. Mathilde et Louis Monet sont des jumeaux plein d’imagination et de curiosité. Lorsque Gaspard-Félix Tournachon, génial inventeur plus connu sous le nom de Nadar, annonce l’inauguration du vol d’un immense ballon « Le Géant », les enfants ne peuvent manquer ça ! Mais ils étaient loin de se douter que cet événement allait changer leur vie… Car des créatures monstrueuses semblent poursuivre Nadar et, bien malgré eux, les jumeaux vont se retrouver dans un monde étrange et fantastique, l’Ultramonde, où s’emmêlent toutes les périodes de l’Histoire.

★★★★☆

Stéphane Tamaillon nous embarque ainsi dans une aventure riche et palpitante, dans la plus pure lignée du grand maître Verne ! L’entrée dans le fantastique est très rapide, ne nous laissant aucun instant de répit. On retrouve avec grand plaisir tous les codes de l’aventure, de la découverte du monde qui entoure nos héros aux explications au compte-goutte en passant par de très nombreuses péripéties souvent dangereuses. Il y a aussi de l’humour, même si je trouve qu’il n’y en a pas autant que ne le laisse présager la quatrième de couverture. En tous cas, j’ai bien apprécié le côté très flippant des aventures de Mathilde et Louis, car ils sont confrontés à des ennemis plutôt terribles : les Dérailleurs, des créatures qui, une fois décrites, nous donnent juste envie de dire « beeuurkk ! ». Mais aussi, et c’est en plein dans l’actualité cinématographique : des dinosaures !!! Et Bob ADORE les dinosaures ! Et il y en a plein pendant tout le livre ! Et c’est trop cool ! DES DINOSAURES !!! Non, vraiment, c’est trop chouette : il y en a même un tout gentil qui va accompagner nos héros dans leur quête…

Bon, au-delà des dinosaures (humhum), il y a aussi plein d’autres choses intéressantes dans ce premier tome, notamment des rencontres avec des personnages historiques, des faux-semblants, des machines étonnantes et des mystères que l’on a hâte de découvrir dans les prochains tomes. Mathilde et Louis sont de plus très attachants, courageux tels que le sont toujours les enfants de ce type d’aventures (et qu’on aimerait bien être quand on est soi-même un enfant) mais soumis également à la peur, le doute…et peut-être pire si l’on s’attarde sur ce qui semble étreindre le pauvre Louis… Mais je n’en dirais pas plus et vous laisse là aller découvrir ce premier tome d’une très agréable aventure. 😛 Oh, une dernière chose quand même : mention spéciale à la couverture de Raphaël Gauthey que je trouve très belle et qui annonce très bien la couleur ! 😉

L’Ultramonde, 1. Les trois pierres du Fâark, Stéphane Tamaillon (Seuil jeunesse)
en librairie depuis le 21 mai 2015
9791023504842 – 12,90€
à partir de 9 ans

Son
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Mon heure viendra – Nina Vogt-Ostli

9782330032616,0-2559759

Vous avez remarqué que Bob et Jean-Michel sont un peu lents dernièrement ? En créatures aquatiques qu’ils sont, il faut dire que ce soleil ne leur réussit pas… Mais pas de panique, ils sont toujours là ! 😉 Et c’est Bob aujourd’hui qui vous parle du futur…

Hans Petter est un garçon brillant, mais le souffre-douleur de ses camarades depuis de nombreuses années. Un jour, alors qu’il compte passer une nouvelle soirée sur l’ordinateur à jouer, quelqu’un entre en contact avec lui sur internet. Elle s’appelle Fera et vient du futur. Sans doute encore une « blague » d’Andreas, son tortionnaire. A moins que… ?

★★★★☆

Voilà assurément un roman qui plaira aux amateurs de science-fiction ! Captivant et très bien écrit, Mon heure viendra s’intéresse donc à un adolescent harcelé par les autres depuis tellement d’années qu’il a décidé de laisser de côté son intelligence pour se rendre invisible dans la classe, auprès des profs et surtout, aux yeux des autres. Hans Petter vit seul avec sa mère qui l’a eu trop jeune, son père est toujours dans l’équation, mais il le voit très peu, et il a l’impression qu’il ne l’aime pas et aurait préféré ne jamais l’avoir. Alors quand une jeune fille semble s’intéresser à lui, Hans Petter « renaît ». C’est tout d’abord le soupçon qui le tient (bah oui, vous réagiriez comment si quelqu’un vous disait venir du futur ?), jusqu’à ce que Fera lui envoie des « preuves » de ce qu’elle dit. Une relation de confiance commence alors à se créer entre les deux jeunes gens, d’autant plus qu’ils sont tous les deux particulièrement intelligents pour leurs âges. Et bientôt, Fera révèle à Hans Petter pourquoi elle correspond avec lui… Mais je ne vous le révèlerais pas ! Car ce serait trop vite vous dévoiler la clé de ce roman. Même là, je vous en dis déjà trop car vous comprendrez vite de quoi il retourne à la lecture. Déjà que la couverture en dit long… 😛

En tous cas, Mon heure viendra est un très bon roman de science-fiction, qui s’intéresse à une thématique chère au genre : et si vous aviez la possibilité de changer le passé ? J’ai beaucoup apprécié les nombreuses conversations de Fera et Hans Petter sur le bien et le mal, qui nous incitent nous aussi à nous interroger sur ces notions. En tant qu’amatrice du genre, je n’ai pas forcément été surprise par le twist final, mais je pense que cela doit bien marcher pour ceux qui découvrent la science-fiction, d’autant plus qu’on se laisse facilement porter par l’histoire très prenante. Efficace !

Mon heure viendra, Nina Vogt-Ostli (Actes Sud junior)
collection Ado
en librairie depuis le 22 avril 2015
9782330032616 – 13,50€
à partir de 13 ans