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Les Zarnak – Julian Clary et David Roberts

9782368360699,0-3281108

Spot et Sally sont deux hyènes qui s’ennuient ferme dans leur savane africaine. Lorsqu’un couple de touristes est malencontreusement avalé par un crocodile, les deux animaux décident de prendre leur place. Ils deviennent alors Amelia et Fred Zarnak, petit banlieusards londoniens et s’installent donc en Angleterre à la place du couple humain. Spot et Sally vivent alors comme les humains, ont un travail, font les courses, puis des enfants…

★★★★☆

Et si des animaux prenaient la place des humains ? Le remarquerions-nous ? Car la capacité d’adaptation de Spot et Sally est spectaculaire ! Il faut dire qu’à force de voir des touristes dans leur savane, ils comprenaient plutôt bien l’anglais…il ne restait qu’à cacher sa queue (l’élément indispensable pour ne pas être repéré) et savoir se mouvoir sur les pattes arrière et le tour est joué ! Une fois en Angleterre, d’ailleurs, personne ne semble voir la supercherie, on constate seulement que les Zarnak sont particulièrement joyeux : ils rient tout le temps ! Le couple est très apprécié des voisins, Fred est concepteur de blagues pour une compagnie qui fabrique des caramels et Amelia vend des chapeaux qu’elle fait elle-même. Bref, le couple d’amis idéal ! Sauf peut-être pour Mr McPafûte, un vieux bonhomme solitaire qui regarde les Zarnak d’un mauvais œil. Et ça ne s’arrange pas lorsque Fred et Amelia deviennent les heureux parents de deux mignonnes petites hyènes : Zack et Zoé. Mais le pire est à venir lorsque, en jouant, Zoé révèle malencontreusement sa queue, sous le regard stupéfait de sa meilleure amie humaine Minnie…et celui de Mr McPafûte qui repeignait son toit…

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Je ne vous dis rien de plus sur ce roman totalement déjanté, dans la plus pure veine du roman humoristique anglais pour la jeunesse, où les situations rocambolesques se succèdent pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs. Les illustrations de David Roberts sont géniales et sa représentation des hyènes habillées en humain absolument savoureuse. Des tronches tout le temps hilares, du dynamisme et parfois un peu d’angoisse accompagnent le texte fou de Julian Clary. Un texte qui est bien sûr une réflexion sur la tolérance, l’acceptation de la différence, mais qui fait également la part belle à de l’aventure, de l’émotion et, surtout, de bonnes scènes d’humour ! On appréciera d’ailleurs les blagues Carambar (oui, je l’ai dit !) de Fred Zarnak tout au long du récit. Une famille originale et décapante, qu’on découvre avec beaucoup de plaisir et qu’on a hâte de retrouver dans une nouvelle aventure tout aussi drôle et décalé ! 🙂

Les Zarnak, Julian Clary, illustré par David Roberts, traduit par Natalie Zimmermann (ABC Melody)
collection Melokids
disponible depuis le 2 juin 2016
9782368360699 – 11,90€
à partir de 8 ans
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Luna Viva – Aurélie Benattar

9782848658766,0-3276118Si l’on connaît la collection Exprim’ dans des textes forts et plutôt ancrés dans une certaine réalité, elle ne s’interdit pas d’aller titiller les genres et c’est le cas avec ce nouveau roman à la couverture chatoyante qui représente parfaitement l’univers de Luna Viva… 🙂

Luna a 17 ans et tire les cartes tout au bout de la fête foraine, affublée d’une perruque et d’un maquillage censée la faire ressembler à ce que le tout-venant imagine d’une diseuse de bonne aventure. Un jour, le Falcone, patron de la fête foraine, l’inscrit au Tournoi des Voyantes dans le but de remporter les 50 000€ promis à la gagnante. Une opportunité pour Luna de sortir de sa roulotte et de se confronter réellement à son « don »…

★★★★☆

Luna a toujours vécu dans cet univers singulier et foisonnant de la fête foraine, gérée par le Falcone, et non sans rappeler par certains côté la mafia… Sa mère est morte, son père est un ivrogne complètement hors de sa vie et, sur ses quatre frères, seul Gidy « veille » sur elle. Si les coups de pied au cul et autres brimades perverses sont une façon de veiller sur une adolescente, enfermée du matin au soir avec, pour seuls visiteurs, les clients de la Roulotte de Luna. Il ne reste alors que Sagittaire, son fidèle compagnon canin… Après une tentative de suicide, la vie de Luna prend un nouveau tournant. Tout d’abord, il y a cette façon de flotter au-dessus de son corps tandis que les médecins la sauvaient, et puis la rencontre avec le garçon à côté d’elle, en train de mourir, dont l’âme fantomatique va finir par lui apparaître régulièrement. Et ce fantôme lui sera sûrement d’une grande aide lorsque le Falcone décide de l’inscrire au Tournoi des Voyantes. Mais c’est surtout avec la sœur du patron, Izabella, grande voyante, que Luna va s’exercer et découvrir que ce qu’elle croyait n’être qu’un tour de passe-passe avec des cartes est en réalité un véritable don…

Roman luxuriant et endiablé, Lune Viva est un véritable récit fantastique, où la magie et le folklore des forains nous emportent dans un univers envoûtant, à la rencontre de personnages mystiques et mystérieux, comme la Vieille ou encore Doryan Manias et son marc de café… Alors que le Tournoi se profile et que Luna quitte sa prison divinatoire, c’est tout un pan de secrets jalousement gardés, de révélations familiales et de découvertes du monde extérieur qui s’ouvre à la jeune voyante. Le suspense ne manque pas, tout comme l’action qui fait vivre à notre héroïne de grands moments d’angoisse. J’ai beaucoup aimé cette lecture passionnante et originale, cette Luna forte et attachante et tous ces mystères et secrets qui entourent les fêtes foraines et les voyantes… Le petit plus : ces cartes du tarot de Marseille qui ouvrent chaque chapitre, nous plongeant un peu plus dans l’art de tirer les cartes… Un univers à découvrir et dont on espère bien qu’il y aura d’autres volumes… 😛

Luna viva : le tournoi des voyantes, Aurélie Bénattar (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible depuis le 1er juin 2016
9782848658766 – 15,50€
à partir de 13 ans
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Je serai cet humain qui aime et qui navigue – Franck Prévot et Stéphane Girel

9782355581113,0-3173389

Un petit garçon passe les grandes vacances chez son grand-père, ancien marin-pêcheur. Lors d’une promenade, il découvre un magnifique coquillage, qu’il porte à son oreille lorsqu’il remarque l’inscription « Ecoute-moi ». Et c’est un poème magnifique qu’il entend, quand son grand-père n’y entend que les vagues de la mer…

★★★★☆

Tanni koseb yasa kana dija sebar… Ainsi commence ce poème étrange entendu dans le coquillage. Une langue, une sonorité inconnue tant de l’enfant que du grand-père. Ce charabia a-t-il un sens ? Petit à petit, à force de l’écouter, l’enfant va être touché par cette musique issue de la conque, et se laisser emporter par les mots étrangers et composer sa propre traduction. Une première traduction qu’il récite à son grand-père, en hommage à sa vie, son bateau, sa femme disparue. Et c’est un grand-père ému qui conforte l’enfant dans son idée d’un poème qui s’adresse à tous, qui voyage et se transmet dans les âmes et dans les cœurs. Après la récitation, c’est donc l’écriture de tout ce que le poème lui évoque, une façon pour l’enfant de se découvrir, de grandir, de mieux percevoir le monde qui l’entoure…

A travers un texte d’une grande qualité poétique, Franck Prévot nous offre une belle histoire de transmission entre un grand-père et son petit-fils et, surtout, un poème fabuleux auquel on peut, comme l’enfant, donner le sens que l’on désire, qui nous inspire, qui nous parle. Une invitation à l’imagination et à la création littéraire à laquelle le lecteur peut d’ailleurs apporter son bout de coquillage en traduisant lui aussi le poème, qui trouvera sa place aux côtés des autres traductions proposées. 🙂
La puissance de cet univers poétique vaut aussi par les illustrations lumineuses, solaires, de Stéphane Girel, dont la délicatesse du dessin et la lumière qui se dégage de ses couleurs sont particulièrement évocatrices. On apprécie d’ailleurs le très grand format qui permet de se laisser encore plus emporter par les images et les mots…

Et pour en voir un peu plus de ce magnifique album et en apprécier les illustrations, une petite vidéo réalisée par l’éditeur. 🙂

Je serai cet humain qui aime et qui navigue, Franck Prévot, illustré par Stéphane Girel (HongFei cultures)
disponible depuis le 19 mai 2016
9782355581113 – 16,50€
à partir de 7 ans
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Memorex – Cindy Van Wilder

9782354883324,0-3260772

2022. Un an après l’attentat qui a coûté la vie à sa mère, Réha s’apprête à retourner chez son père, reclus sur leur île privée depuis la fameuse journée, pour une commémoration. Son jumeau Aïki sera également présent, un frère qui l’ignore complètement depuis la tragédie, à son plus grand désarroi. Mais peu avant de partir, Réha commence à recevoir des messages anonymes, des messages qui l’incitent à se souvenir…

★★★★☆

Des souvenirs qui n’aident assurément pas Réha dans son processus de deuil. Fille de Kassa Ayyadam, riche propriétaire de la société Memorex, spécialisée dans la recherche sur le cerveau, et de Carol, qui tenait la fondation Breathe, soutenant l’art contemporain engagé, Réha est une jeune fille bien née qui fréquente les meilleures écoles. La mort de sa mère sera non seulement terrible pour elle, mais va attirer également tous les regards sur leur famille, l’empêchant de vivre en paix. Une situation qui ne s’améliore pas quand elle commence à recevoir des messages anonymes lui intimant de se rappeler…mais se rappeler quoi ?

Roman d’anticipation, Memorex l’est assurément ! Le questionnement sur la mémoire et les manipulations de notre cerveau sont au cœur de cette histoire comme de notre actualité. Mais c’est surtout la partie thriller du roman qui va prendre le plus d’importance au fil de la lecture. Car ce qui devait être des vacances – peu joyeuses, certes – va très vite devenir un huis-clos angoissant et terrifiant, où les révélations vont exploser comme les bateaux susceptibles de permettre leur fuite. Réha va ainsi se retrouver coincée sur Star Island, l’île privée familiale, avec son père, son jumeau et sa petite amie Petite Miss Parfaite, Holly pardon, et oncle Mike, le père adoptif de Kassa. Et une tripotée d’ennemis, bien sûr.

Autant vous le dire tout de suite, vous n’allez pas lâcher ce roman ! L’écriture de Cindy Van Wilder est addictive. La construction, alternant entre le moment présent et les flash-backs, donne un rythme et une dynamique qui renforcent notre envie de continuer et de découvrir les secrets terribles de la famille Ayyadam, et notamment des expériences menées par le père de Réha, tel un docteur Frankenstein, une référence totalement assumée par l’auteure. Une intrigue bien menée, des personnages bien campés et un rythme soutenu, les amateurs de thrillers d’anticipation devraient se régaler ! 🙂

Memorex, Cindy Van Wilder (Gulf Stream)
collection Électrogène
disponible depuis le 6 mai 2016
9782354883324 – 17€
à partir de 14 ans
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The memory book – Lara Avery

9782371020740,0-3288970

Vous connaissez sans doute Lumen pour leurs romans plutôt orientés vers les littératures de l’imaginaire. Ce mois-ci, ils font une entorse à leur ligne éditoriale et nous proposent un roman totalement réaliste… 🙂

Sam a déjà tout prévu dans sa vie : elle sortira première du lycée et ira vivre à New York. Rien ne l’en empêchera, et surtout pas cette maladie rare qui l’a prise par surprise et l’a forcée à reconsidérer quelque peu ses plans. Elle a donc décidé de commencer un journal, qu’elle écrit à la future Sam, afin de ne pas oublier tout ce qu’elle vit…

★★★☆☆

Tout roman évoquant la maladie ne peut désormais plus éviter la comparaison avec Nos étoiles contraires… Ici, c’est une maladie rare et dégénérative qui s’est logée chez Sam, une fille très compétitrice et un peu solitaire qui a déjà tout prévu de sa vie future. Elle se voit déjà grande avocate, vie parfaite et tout le tralala. Alors autant vous dire que cette maladie, elle ne va pas la laisser gagner du terrain, elle va se battre pour réaliser ses rêves. Et c’est sans doute là que le roman s’éloigne fondamentalement de son illustre comparaison. Sam est en effet une jeune fille pleine de volonté, de courage et d’espoir. Elle ne se laisse pas miner par la maladie, à tel point que peu de monde autour d’elle ne le sait, à commencer par ses rares amis. Son combat se fait seul, ou alors en famille, jusqu’à ce que l’amour vienne s’en mêler… La progression de la maladie, qui survient au fil du récit va évidemment bouleverser tous les projets et toutes les relations de Sam. Heureusement, elle écrit à chaque instant sur son ordinateur, s’adressant à la future elle, pour le jour où elle ne se souviendra plus…

Journal intime, The memory book est bien sûr émouvant, nous faisant découvrir le quotidien d’une jeune fille en proie à une maladie qui se manifeste notamment par la perte de mémoire et la démence. Mais c’est aussi très drôle et plein d’espoir, notamment grâce à cette personnalité de Sam, son esprit de compétition et son coté geek, son envie de continuer à croquer la vie à pleine dents malgré l’inéluctable. Des messages de son entourage, des notes personnelles, des listes s’ajoutent aux extraits de son journal pour nous inviter un peu plus dans son intimité et dans sa vie de tous les jours. J’ai beaucoup aimé également les moments où la maladie gagne du terrain, et que ça se ressente dans l’écriture de Sam, dans sa rédaction. C’est une idée vraiment intéressante de la part de l’auteure. Je regretterais seulement quelques longueurs qui épaississent un roman déjà très gros ! Une belle lecture, néanmoins, pour les amateurs d’émotions. 🙂

The memory book, Lara Avery, traduit par Julie Lafon (Lumen)
disponible depuis le 12 mai 2016
9782371020740 – 15€
à partir de 14 ans
Son
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Les Bacon Brothers : retour en Amérique – Davide Cali et Ronan Badel

Alright, alright, boys and girls… aujourd’hui, on vous propose de la musique sur Bob et Jean-Michel et on a décidé de vous faire découvrir les célèbres Bacon Brothers ! Et c’est parti avec leur tout nouveau clip ! 😀

Oups ! Jean-Michel me glisse à l’oreillette que ce ne sont pas les bons Bacon Brothers que l’on vous présente, là… Sorry ! On recommence tout avec les vrais, les seuls, les uniques…

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Pinky, Angus et Smokey. Les trois qui composent les Bacon Brothers, stars d’il y a vingt ans qui, grâce à un de leur vieux tube qui fait le buzz sur le net, reviennent en force pour une tournée américaine exceptionnelle. Avec Wolf, leur manager, nous suivons ainsi le célèbre groupe à travers toute l’Amérique.

★★★★☆

Vous aurez bien entendu reconnu les célèbres Trois petits cochons dans un détournement parfaitement musical. Davide Cali nous propose donc un voyage au cœur des États-Unis, à la rencontre d’un vieux groupe reformé pour une occasion particulière. Pourtant, l’enthousiasme n’est pas forcément au rendez-vous quand Wolf propose au groupe de repartir en tournée. Mais le mystérieux Colonel Chipman à qui ils ont fait une promesse pourrait bien les convaincre de retourner aux États-Unis…

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De New York à Los Angeles en passant par La Nouvelle-Orléans ou Denver, on traverse ainsi tout le pays avec les Bacon Brothers, qui retrouvent de vieilles connaissances et qui nous permettent de découvrir quelques spécificités des villes traversées. Un album qui invite au voyage et à la découverte d’un pays, donc, comme il est de coutume dans les ouvrages d’ABC Melody. C’est un détournement original que nous propose Les Bacon Brothers, drôle et détonant, servi par les illustrations toujours géniales de Ronan Badel et qui semble n’être que la première des tournées exceptionnelles du groupe porcin…puisque la fin de l’album nous promet une tournée en Russie ! 😛 Prenez vos billets !

Les Bacon Brothers : retour en Amérique, Davide Cali, illustré par Ronan Badel (ABC melody)
disponible le 11 mai 2016
9782368360798 – 14€
à partir de 6 ans
Son
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Meurtris – Siobhán Parkinson

9782211208192FS

Après la gifle qui a laissé une marque sur la joue de sa petite sœur Julie, Jonathan décide de partir. Leur mère, alcoolique, n’est plus capable de s’occuper d’eux. Ils fuient d’abord dans la maison de leur grand-mère récemment décédée avant de se décider à rejoindre Galway. Une fugue qui va bouleverser leur vie…

★★★★☆

Tout a commencé lorsque leur grand-mère est morte. Du moins, c’est là où Jonathan – Jono – pense que son histoire commence. Car c’est le jeune homme qui nous raconte, qui écrit cette histoire avec, en tête, les conseils de son professeur d’écriture créative (ou d’anglais, si on préfère). Si Jono n’est pas particulièrement ravi de cette entrée en matière, ce début nous accroche clairement et très vite, nous avons envie de comprendre comment la mort de sa grand-mère a entraîné la suite de ce que nous allons lire. Jonathan et sa petite sœur Julie ne vivent pas dans le meilleur environnement : un père disparu de la circulation, une mère alcoolique négligente qui fait l’erreur de trop en claquant Julie trop fort. Pour éviter que les services sociaux ne s’en mêlent, Jono va mentir auprès de l’école de la petite, et de son propre collège afin d’expliquer leur absence. Et lorsque les mensonges ne sont plus possibles, c’est la fuite qui lui semble la meilleure solution. Jonathan va alors emmener sa petite sœur pour une voyage de Dublin vers Galway où, il l’espère, l’attend une vie meilleure. Fin de la première partie…

Je ne vous dévoilerais pas le contenu de la deuxième, qui lorgne du côté du polar et de la recherche de la vérité. Mais entrecoupé de souvenirs de ses grands-parents et de ses parents, le récit de Jonathan nous entraîne dans cette fugue, dans cette mission qu’il se donne de protéger sa petite sœur. Le ton juste et sans concession de Siobhán Parkinson fait de Meurtris un roman puissant d’émotions, qui nous remue et ne nous lâche pas avant la dernière page. Maltraitance, négligence et abandon sont les mots clés de cette histoire terrible qui, malgré tout, trouvera sa lueur d’espoir. En dépit d’une petite impression de « déjà-lu » sur ces thématiques, Meurtris est un roman vraiment très bien écrit, qui m’a beaucoup touché. A découvrir !

Meurtris, Siobhán Parkinson, traduit par Dominique Kugler (L’école des loisirs)
collection Medium
disponible depuis le 11 mai 2016
9782211208192 – 15,50€
à partir de 13 ans
Son
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Les chroniques d’Hurluberland – Olivier Ka

9782812610608,0-3270085

Après un texte très noir sur la relation entre une mère et son fils, Olivier Ka change littéralement de registre avec ce tout nouveau roman…détonnant ! 😀

Hurluberland est un drôle de royaume. Chaque jour, il s’y passe des choses étonnantes : des chanteuses qui font pousser des fleurs, une couturière qui pleure des diamants ou encore un pêcheur qui rapporte un cheval minuscule d’une île minuscule…

★★★★☆

Quelle agréable surprise que ce recueil d’histoires fantastico-burlesques qui nous transporte dans le monde improbable d’Hurluberland. Une contrée un peu magique avec son lot de bizarreries, ses personnages tarabiscotés et ses histoires délirantes. A travers ses 10 petites histoires, Olivier Ka nous fait découvrir son univers original et extravagant, où des personnages aux caractères très typés vont être aux prises avec des événements extraordinaires et, très souvent, à une morale qui les fera réfléchir à leurs comportements. Des histoires qui font ainsi penser à des petits contes, ou des fables.

L’écriture fine et humoristique d’Olivier Ka fait tout le charme de ce recueil inattendu mais particulièrement réussi. Des illustrations de Juliette Barbanègre ouvrent chaque chapitre et, avec cette superbe couverture, on regrette qu’il n’y ait pas plus d’images d’Hurluberland et de ses habitants au cœur du livre. Tout comme on regrette que le recueil soit si court ! Nul doute que ces hurluberlus de ce drôle de royaume ont encore des tonnes d’histoires à nous raconter ! Néanmoins, cette première entrée dans le monde inventé par Olivier Ka est à effectuer ! Vous ne regretterez assurément pas ce voyage singulier et absurde.

Et figurez-vous qu’avant d’être un livre, Les chroniques d’Hurluberland était, et est toujours, un spectacle de lectures musicales et d’ombres proposé par l’auteur lui-même ! Une très jolie façon de découvrir également cet univers insolite ! 🙂

Les chroniques d’Hurluberland, Olivier Ka (Le Rouergue)
collection DacOdac
disponible le 11 mai 2016
9782812610608 – 8€
à partir de 9 ans
Son
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Le mystère Blackthorn – Kevin Sands

9782747057844,0-3233892

1665, Londres. Christopher Rowe a 14 ans et est apprenti chez l’apothicaire Benedict Blackthorn, qui lui apprend depuis quatre ans les secrets de fabrication des remèdes et potions. Mais depuis quelques semaines, une menace pèse sur la ville : une secte occulte assassine des apothicaires. Et l’étau semble se resserrer autour du maître de Christopher…

★★★★★

Si vous aimez les intrigues trépidantes et les énigmes, Le mystère Blackthorn est fait pour vous ! Ce premier roman de Kevin Sands est une vraie réussite. On se laisse emporter dans l’histoire avec une étonnante facilité et on arrive au bout des 500 pages sans s’en rendre compte ! Et pour ceux qui n’aimeraient pas trop les romans historiques, celui-ci devrait vous réconcilier avec le genre : point de descriptions à n’en plus finir des us et coutumes ou de la politique de l’Angleterre du XVIIe siècle. Pas d’histoire prétexte pour nous évoquer la vie des enfants à cette époque. Il y a bien évidemment tous ces éléments historiques, indispensables à la cohérence, mais l’auteur nous les distille de façon admirable, en parfaite adéquation avec son récit, et sans aucun ennui. Nous sommes dans une véritable enquête où codes secrets et mystères divins vont donner du fil à retordre à notre jeune héros. 😛

Christopher est un jeune orphelin qui a eu la chance de trouver un apprentissage auprès d’un apothicaire renommé. Quatre ans à son service lui ont permis de s’instruire, d’apprendre à connaître et reconnaître les ingrédients utiles à la confection de remèdes ou de poisons et d’appréhender le futur métier d’apothicaire. C’est également à cette période qu’il rencontre Tom, le fils du boulanger, et son meilleur ami depuis qu’il lui a catapulté des fruits pourris sur la tête. Un ami qui ne sera pas inutile lorsque les choses vont se corser pour Christopher et une amitié qui apporte aussi la touche d’humour du roman.

Je ne vous révèle rien d’autre sur cette histoire passionnante, qui nous emmène dans le monde captivant des apothicaires et, plus largement, des alchimistes, à la découverte de secrets qu’il vaudrait parfois mieux garder précieusement. Kevin Sands propose dans son roman une véritable immersion dans le métier de l’apothicaire, et on appréciera toutes les explications des symboles, les précis d’alchimie ou les codes à déchiffrer qui parsèment le récit. Des personnages attachants, une histoire haletante et bien menée, telle une chasse au trésor, Kevin Sands réussit un excellent premier roman ! 😀

Le mystère Blackthorn, Kevin Sands, traduit par Pascale Jusforgues (Bayard Jeunesse)
disponible le 11 mai 2016
9782747057844 – 15,90€
à partir de 10 ans
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Que du bonheur ! – Rachel Corenblit

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Après un texte touchant sur le devoir de mémoire, Rachel Corenblit revient avec un roman bien plus léger, qui fleure bon les vacances d’été. 🙂

Angela a 15 ans et, depuis la rentrée de septembre, sa vie est partie en cacahuète. Il aura suffi d’une chute, une simple chute devant toute la classe, pour que tout le reste de son année soit un déluge de catastrophes en tous genres…

★★★★☆

Que du bonheur ! C’est avec cette expression ironique qu’Angela nous parle de cette terrible année où se sont enchaînés tous les malheurs du monde sur sa pauvre tête. Avec, au menu : une réputation foutue au lycée (la fameuse chute), le divorce de ses parents, la trahison ultime de sa meilleure amie, la mort de son chat, le redoublement, les vacances chez son papi dans le trou du cul du monde et bien plus encore ! Un programme tout à fait alléchant promis dès le chapitre 2 qui nous entraîne avec un plaisir non dissimulé dans cette série de catastrophes. Pauvre Angela !

Malgré ces terribles annonces – qui pourraient faire de l’ombre à tous les malheurs des Misérables – l’histoire d’Angela est particulièrement drôle. Et ça commence avec l’humour ravageur de la jeune fille, qui nous raconte ses misères à la manière d’un journal intime, où sont collés des photos, des bouts de calendrier ou bien dessinés des flèches, des smileys… Une forme qui nous fait pleinement entrer dans la tête de cette adolescente un peu boulotte qui ne mérite vraiment pas tout ce qui lui arrive. Pourtant, ce sont bien ces moments du quotidien que Rachel Corenblit transforme en scènes hilarantes. Pour ma part, j’ai une petite préférence pour les vacances en Ariège (sans doute les plus horribles vacances jamais vécues par une ado).

Que du bonheur ! (et ce n’est pas ironique du tout) C’est bien ce qui ressort de ce court roman adolescent vitaminé, qui ne nous donne qu’une seule hâte : être en vacances ! Voilà l’un des premiers romans que l’on vous conseille d’emporter avec vous cet été au camping de Palavas-les-Flots. 😛

Que du bonheur !, Rachel Corenblit (Le Rouergue)
collection DoAdo
disponible le 4 mai 2016
9782812610561 – 10,20€
à partir de 13 ans