Son
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Cinémonstres – Stéphane Tamaillon et Laurent Audouin

Aventures et frissons sont au programme de ce beau dimanche où il fera bon découvrir quelques classiques du cinéma de genre. C’est parti ! 😀

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Brooks est la fille du célèbre réalisateur Harry Hausen et a grandi auprès des plus stars les plus glamours d’Hollywood et les meilleurs techniciens du cinéma. Cet été, toute l’équipe débarque en Amazonie pour le nouveau tournage d’Harry : un film de monstre ! Mais le lagon qu’ils ont choisi est réputé maudit et, bientôt, Rose Glamour, la star du film, est enlevée…

★★★★☆

La créature du lagon maudit, c’est la toute première aventure de Brooks dans la série Cinémonstres (qui comptera au moins 4 tomes, le prochain paraissant en août), créée par Stéphane Tamaillon (dont on vous a commenté son précédent roman et qu’on aime beaucoup ici) et Laurent Audouin (que vous connaissez sans aucun doute pour la série des Enquêtes de Mirette chez Sarbacane aussi). Ceux qui sont un peu vieux reconnaîtront sûrement les nombreuses références, à commencer par le film qui a inspiré cette première aventure : L’étrange créature du lac noir (1954). Quant aux plus jeunes, ils auront tout simplement le plaisir de découvrir une histoire complètement dingo, une jeune héroïne pleine de courage, des adultes colériques, trouillards et pas très débrouillards, et un monstre terrifiant…ou pas ?

Moi c'est pas tant le monstre qui me fait frissonner que le menton proéminent d'Edward...

Moi c’est pas tant le monstre qui me fait frissonner que le menton proéminent d’Edward…

Un petit roman au format album, qui ravira les amateurs de mystère et de monstres. L’écriture de Stéphane Tamaillon est efficace et énergique, les jeux de typographies et de bulles façon BD donnent encore plus de pep’s et les inventions de mots du père de Brooks enrichissent l’humour déjà bien présent de l’histoire et des personnages. Les illustrations de Laurent Audouin, riches et colorées, souvent en pleine page, se marient parfaitement au texte : Brooks en est encore plus pétillante, l’Amazonie terrifiante et la créature du lagon…pas si effrayante ? Un duo qui fonctionne en tous cas à merveille et que l’on a hâte de retrouver pour le prochain tome qui nous emmènera dans le froid de l’Alaska… Vivement le mois d’août ! 😛

Et pour ceux qui sont du côté de Poitiers, sachez qu’il y a une exposition en 3D à la Fnac de la ville jusqu’au 12 mars ! Une très chouette occasion de découvrir le livre, non ?

Cinémonstres – 1, La créature du lagon maudit, Stéphane Tamaillon, illustré par Laurent Audouin (Sarbacane)
disponible depuis le 2 mars 2016
9782848658506 – 12€
à partir de 8 ans
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Nouvelle collection : « Mes premiers Witty »

Vous devez tous connaître aujourd’hui la collection Witty chez Albin Michel ? (On en a chroniqué quelquesuns ici-même) Si ce n’est pas le cas, faut vous rattraper ! Tout de suite ! 😛 Pour les autres, une belle surprise car l’éditeur sort cette année Mes premiers Witty, une toute nouvelle collection pour les plus jeunes, à partir de 7 ans, avec les mêmes ingrédients : des auteurs anglo-saxons pros de l’humour, des enfants héros d’aventures du quotidien et des illustrations à gogo. Chouette, non ? En tous cas, nous on avait hâte ! Et ça tombe bien car la collection est lancée aujourd’hui, avec les deux titres que voici :

Crumble – Michael Rosen

9782226325211, 0-3095660

Laurie-Anne se rend à l’animalerie avec sa mère, dans l’espoir de se choisir un chien. Mais elle ne s’attendait pas du tout à ce que le chien qu’elle a repéré lui fasse passer un « entretien d’embauche ». Parviendra-t-elle à convaincre le canidé d’être adopté ?

★★★☆☆

Crumble est le genre de chien plutôt dur en affaire. La pauvre Laurie-Anne ne pensait pas devoir répondre à toute une batterie de questions, elle qui venait choisir un chien qu’elle appellerait Lassie. Raté ! Michael Rosen (celui de La chasse à l’ours) détourne ici cette règle humaine qui veut que ce soit le maître qui choisisse son chien et non l’inverse. Cet acte tout simple de la vie quotidienne prend alors une dimension fantastique pour notre plus grand plaisir. Les illustrations de Tony Ross, toujours fidèle à son style, ajoutent au charme de cette petite histoire idéale pour les jeunes lecteurs.

Crumble, Michael Joel Rosen, illustré par Tony Ross, traduit par Anne Léonard (Albin Michel)
collection Mes premiers Witty
disponible depuis le 2 mars 2016
9782226325211 – 7,50€
à partir de 7 ans
Colin de l’espace : la course cosmique puante – Tim Collins

9782226324672, 0-3095661

Colin s’ennuie en classe. En même temps, M. Watkins est le professeur le plus soporifique du monde ! Heureusement, Harry, le petit nouveau, va le tirer de son ennui. Car Harry voyage dans le temps et l’espace grâce à une poubelle magique. Les deux garçons vont alors partir à l’aventure, jusqu’à ce qu’une terrible erreur dans le passé les fasse revenir dans un monde terrifiant : tout le monde ressemble à M. Watkins !

★★★★★

Alors là, vous allez vous régaler ! Colin de l’espace, c’est un peu Doctor Who mais pour vos petits neveux. D’abord, le vaisseau spatial de Harry, c’est une benne à ordure (c’est un peu moins classe que la cabine de police, ok, mais c’est plus drôle) et il possède un transpondeur interstellaire (genre de tournevis sonique, un peu). Mais surtout, il peut voyager à travers le temps et l’espace et le moindre faux pas peut changer le cours du temps ! Pas de bol, c’est ce qu’ils ont fait. Colin et Harry ont malencontreusement ramené un poil de moustache de M. Watkins dans le passé et l’évolution étant passé par là, l’humanité s’est transformée en bonhommes chauves à moustaches soporifiques au possible et au vocabulaire limité. Colin et Harry vont alors devoir réparer leur erreur pour retrouver un monde normal… Cette histoire totalement déjantée et pleine d’humour l’est d’autant plus par les illustrations hyper présentes de Joëlle Dreidemy et leur côté parfois un peu BD, mais surtout grâce à l’inventivité de l’auteur. Génial ! Encore plus cool ? Le tome 2 sera disponible dès le mois de mai ! 😀

Colin de l’espace : la course cosmique puante, Tim Collins, illustré par Joëlle Dreidemy, traduit par Mickey Gaboriaud (Albin Michel Jeunesse)
collection Mes premiers Witty
disponible depuis le 2 mars 2016
9782226324672 – 8,50€
à partir de 7 ans
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La reine et moi – Giles Andreae & Tony Ross

Flora, 7 ans, confie à son journal intime une histoire extraordinaire qui lui est arrivée : il n’y a pas si longtemps, la reine d’Angleterre lui a écrit en personne. Chaque année, un écolier britannique est tiré au sort au hasard et est invité à prendre le thé avec la Reine…

★★★★★

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Face à la Reine, la fillette envisage un courageux « Salut, votre majestuosité » tout en essayant de faire la révérence. Mauvaise idée puisqu’elle tombe la tête la première dans les genoux de la vieille dame, qui s’étale sur son derrière ! Confidence n°1 la Reine porte de ravissantes culottes avec des chiens dessus le vendredi. Arrivée dans les quartiers privés de sa majesté à Buckingham Palace, Flora déambule parmi les piles de slips à repasser avant de s’installer pour une collation digne de ce nom : haricots sur toasts et thé dans dans mugs géants ! Décidément, la Reine a tout pour plaire grâce à sa simplicité. Confidence n°2 il faut tremper le sachet de thé exactement 27 fois pour le réussir par-fai-te-ment.

Petit texte facétieux, bourré d’humour et de légèreté comme on aime, on apprend que la reine apprécie un bon combat de catch, qu’elle fait des cupcakes – de ceux où on se retrouve bien repu après, qu’elle enfile parfois son jogging pour se déhancher devant les clips à la télévision et que lorsqu’elle mange trop de haricots…:)

Ce charmant roman de Giles Andreae désacralise une Grande Dame et la place au même rang du commun des mortels. Après tout, pourquoi serait-elle plus différente que votre grand-mère ? Elle mange comme tout le monde, repasse ses dessous elle-même, ses quartiers ressemblent à n’importe quel appartement d’une personne posée bien dans ses chaussons et elle salue chaleureusement les gens qu’elle reconnait dans la rue. Comme à l’accoutumée, Tony Ross illustre avec l’insolence et l’impertinence qu’on lui connait ce petit tête-à-tête qui ravira les jeunes amoureux de la lecture.

La Reine et moi, Giles Andreae, illustré par Tony Ross (ABC Melody)
collection Melokids
disponible depuis le 5 mars 2015
978236860620 – 6.50€
à partir de 7 ans

methequeenandchristopher

Une édition bilingue est également disponible si vous souhaitez ressentir le british feeling jusqu’au bout des doigts ♔

Me, the Queen and Christopher (bilingue), Giles Andreae, illustré par Tony Ross (ABC Melody)
collection Melokids
disponible depuis le 23 juin 2015
9782368360750 – 8€
à partir de 7 ans
Chez ABC Melody, ils ne font pas les choses à moitié, c’est du sérieux voyez-vous : vous trouverez ici des fiches d’activités autour du roman à télécharger gratuitement – en français et en anglais.

Allez, have a nice day.

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Fake Fake Fake – Zoë Beck

fakefakefakeAllemagne, de nos jours.
Un adolescent va vous faire rire.

Edvard est un adolescent qui n’a pas un quotidien très simple ni à la maison, ni au collège : il est amoureux de Constance, qui ne le voit même pas/le toise/l’ignore. En revanche, il est très prisé par un de ces camarades : Henk, qui le harcèle dès qu’il en a l’occasion et ne manque pas d’en faire profiter les autres élèves. Mouvementée, la vie d’Edvard l’est : surprises à la clé vous aurez.
L’humour pétillant de Zoë Beck va vous ravager la journée.

★★★★★

Edvard nous fait partager ses « autres » problèmes : comprenez ses soucis avec la puberté. Menu, encore une voix de jeune jouvencelle au baromètre et pas un poil sur le torse. Pour couronner le tout, il marche régulièrement dans les crottes de Caniche, le caniche de M. Tannenbaum, le vieux voisin. En vacances avec ses parents dans une ferme bio dotée de toilettes sèches et sans jambon, Edvard en profite pour alimenter le compte facebook qu’il a créé de toutes pièces afin de pouvoir vivre une histoire amicale/amoureuse avec Constance, sa « dulcinée » un brin superficielle. Dans sa double vie facebook d’adolescent il s’appelle James, il est allemand, beau gosse, en vacances en Californie. Les choses ne se déroulent pas comme prévues et simplement, Edvard décide de « tuer » Jason par une intoxication alimentaire puis par une grave allergie. Une vague va déferler sur internet : scandale à l’erreur médicale, une page mémorial va recueillir plus de 400 00 fans et tous réclament justice…

Zoë Beck traite tous les sujets avec aisance. D’autres informations en vrac qui ont leur importance :
M. Tannenbaum paie une nouvelle paire de sneakers à Edvard en réparation des anciennes couvertes d’excréments de son chien et ces deux-là développent une belle amitié cruciale pour la suite.
Notre ado, ses copains Anselme et Arthur vont accueillir une fille dans leur groupe Karli, hors du commun.
M. Tannenbaum risque de se faire expulser de sa maison : c’est l’anarchie, tout le monde va y mettre du sien pour aider ce super professeur de physique.

Alors ?

Ca décoiffe. L’humour de Zoé Beck surprend : on rit au moment où on s’y attend le moins. Un des personnages est rutilant : la maman d’Edvard. Elle est assez punk, pense que son fils est gay, a une conduite très sportive, fait des doigts d’honneur, tient une galerie d’art, écoute Rage against the machine et a autrefois squatté des maisons inoccupées. Vous allez l’adorer. Comme tous les autres personnages d’ailleurs qui forment une galerie folklorique et plus qu’attachante. On se demande comment l’auteur va rebondir avec cette histoire facebook qui prend de l’ampleur au fil des pages et elle s’en sort brillamment : la chute est parfaite.

Qu’il est bon de terminer un roman entièrement satisfaite par son contenu ainsi que sa forme ! Un très grand coup de cœur pour ces 200 pages inattendues.

Fake fake fake,Zoë Beck(Milan)
disponible depuis le 6 janvier 2016
9782745972637 – 12.50€
à partir de 13 ans
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Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous – Nathalie Stragier

9782748520651,0-3131554

Pour cette première chronique de 2016, rien de mieux que de vous présenter un premier roman. Et si en plus il donne la pêche, c’est plutôt une bonne façon de commencer l’année. 🙂 Que cache donc ce titre à rallonge et cette couverture étonnante (oui, c’est bien un sèche-cheveux mais vous saurez tout en lisant…le livre !) ?

Andrea est une lycéenne sans histoire, préparant son voyage d’été avec son meilleur ami quand tout bascule. Elle rencontre en effet Pénélope, une fille totalement paniquée, persuadée de venir du futur et pour qui l’année 2019 est celle de la fin du Moyen âge, une époque barbare et dangereuse. Et lorsque Andrea la ramène chez elle, c’est véritablement le début des ennuis…

★★★★☆

« Une comédie à suspense décapante et addictive », voilà ce que vous promet l’éditeur…et il a carrément raison ! Vous n’allez pas lâcher ce roman qui se lit avec un véritable plaisir et qui brosse un portrait de notre société hilarant. Je n’ose pas en dire plus, de peur d’en révéler trop sur l’histoire, même si on la devine assez rapidement quand Pénélope parle de son monde à elle, mais sachez que le féminisme y est très présent. Le trait est parfois un peu forcé mais sert tellement bien l’intrigue que l’on ne peut s’empêcher de sourire, et de réfléchir aussi ! Une réflexion qui nous pousse à nous interroger sur les différences entre les hommes et les femmes, sur notre mode de vie…

L’écriture de Nathalie Stragier fait beaucoup dans ce roman. Fluide, rythmée et sans complexes, on tourne les pages sans s’en rendre compte et on s’attache instantanément à Andrea, à sa famille et à cette drôle de fille perdue dans les méandres d’un passé qui la terrifie. Il n’y a peut-être que le personnage de Mathias, le meilleur ami d’Andrea, que l’on regrette de ne pas connaître un peu plus au regard de l’importance qu’il semble avoir pour la jeune fille. Mais c’est bien Pénélope et ses drôles de réactions et réflexions qui nous intéressent le plus, nous intriguant sur son propre monde et nous faisant réaliser des choses sur le nôtre. En parlant de son monde, j’ai un autre petit regret : que le côté science-fiction du roman ne ressorte pas un peu plus, mais le sujet ne portant pas réellement sur le voyage dans le temps, on se rend très vite compte que c’est moins important que la société dans laquelle est née Pénélope et qui fera l’avenir d’Andrea. De plus, les mots de l’auteur (dans l’interview réalisée par Syros qui accompagnait le service de presse que nous avons reçu) laissent à penser que le roman pourrait avoir une suite… Nous en saurons sans doute plus à ce moment-là ! 😛

En tous cas, Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous est le roman idéal pour commencer 2016 avec le sourire, et sans oublier la réflexion. Une très chouette découverte ! 🙂

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous, Nathalie Stragier (Syros)
disponible le 7 janvier 2016
9782748520651 – 16,90€
à partir de 13 ans

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Par bonheur, le lait… – Neil Gaiman et Boulet

Un nouveau roman de Neil Gaiman, c’est un peu comme Noël. On trépigne d’impatience jusqu’au jour fatidique et on se jette sur les cadeaux comme des pigeons sur une miette de pain. Et le mieux, c’est un livre de Neil Gaiman illustré ! Coup de bol, Par bonheur, le lait est un roman à destination des plus jeunes et illustré par Boulet (dont on adore tout particulièrement les Notes, par ici). Pour la petite histoire, il faut savoir qu’à chaque traduction, Neil Gaiman demande à ce que ce soit un illustrateur « local » qui participe à son livre. En Angleterre, par exemple, c’est Chris Riddell qui a fait les illustrations (un illustrateur qu’on aime aussi beaucoup) et qui a notamment choisi de représenter Neil Gaiman dans le rôle du papa de cette histoire, ce que je trouve plutôt cool ! 😀 Pour avoir un aperçu des autres éditions, je vous renvoie sur le tumblr officiel de Neil Gaiman.

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Au petit-déjeuner, un frère et une sœur constatent qu’il n’y a plus de lait à mettre dans leurs céréales ! Puisque maman est partie travailler, c’est à papa de quitter son journal pour aller chercher le précieux ingrédient indispensable à tout petit-déjeuner. Mais ce qui ne devait être qu’une simple course à l’épicerie du coin va se transformer en aventure incroyable…

★★★★★

Et attention : soucoupes volantes, dinosaures, pirates, volcans en éruption et autres joyeusetés sont au programme de cette histoire loufoque et hilarante qui fait habilement basculer une scène de la vie quotidienne en aventure trépidante. Il est intéressant de connaître la petite histoire qui est à l’origine du roman, expliquée par l’auteur en préambule, et dont je ne vous dirais rien (faut bien garder un peu de surprise !) si ce n’est que Par bonheur, le lait est censé réhabiliter le rôle des papas dans la vie des enfants. Avouez que c’est classe un papa qui se fait enlever par des extraterrestres en allant chercher le lait ? Qui se retrouve à parcourir l’espace-temps en dirigeable avec un stégosaure ? C’est le genre de truc idéal pour se la péter dans la cour de récré, non ? En tous cas, ce papa-ci est un véritable héros, surtout dans le fait de raconter des histoires à ses enfants totalement ébaubis par tout ce qu’il a vécu en allant seulement acheter du lait. Est-ce qu’il nous raconte pas des cracks, le padre, là ? Mystère et boule de gomme…

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Comme toujours, on peut compter sur l’écriture de Neil Gaiman et son humour so british pour nous emporter dans une histoire savoureuse. Les illustrations de Boulet sont en parfaite adéquation avec le texte, tous les détails y sont. Et, surtout, elles sont très nombreuses et prennent une importance très appréciable. J’ai particulièrement adoré les scènes de la fin, qui ajoutent au questionnement avec lequel tous les lecteurs termineront leur lecture : vraies ou pas, les histoires du papa ? Génial !

Par bonheur, le lait…, Neil Gaiman et Boulet (Au diable Vauvert)
disponible le 5 novembre 2015
9782846269681 – 12,50€
à partir de 8 ans

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Tatie pourrie – David Walliams

Le David Walliams nouveau est arrivé ! Chez Bob et Jean-Michel, les romans de ce truculent anglais, digne héritier du grand maître Roald Dahl, sont toujours attendus avec beaucoup d’impatience. Après cette introduction, vous pourriez croire que nous nous sommes battus pour savoir qui le lirait en premier…mais rappelons simplement que Bob a de fort jolies défenses… 😛

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Stella Saxby se réveille orpheline après l’accident qui a coûté la vie à ses parents. Unique héritière du manoir de Saxby Hall, son horrible tante Alberta, aidée de son fidèle Wagner – un hibou géant des montagnes de Bavière – est prête à tout pour lui voler l’acte de propriété. Heureusement, Stella va se trouver un allié précieux pour déjouer les terribles plans de cette tatie pourrie…

★★★★☆

La recette de David Walliams fonctionne toujours aussi bien ! Encore une fois, on passe un très bon moment de lecture et on ne voit pas défiler les bonnes grosses 400 pages (tout de même !) abondamment illustrées par Tony Ross. Un duo qui, lui aussi, marche du tonnerre ! Dans cette histoire, l’auteur nous ramène au début du siècle dernier dans l’aristocratie anglaise où le gigantisme des manoirs n’a d’égal que la solitude. Stella découvre avec horreur en se réveillant d’un profond coma que ses parents sont décédés dans un accident et que son horrible tante veille sur elle. Une tante véritablement monstrueuse dont la seule passion est les hiboux…et les sales coups ! Stella tente bien vite de fuir, mais Tante Alberta et son terrible hibou géant en ont décidé autrement et la jeune fille est séquestrée dans la cave. Plutôt cruel, non ? Eh bien ce n’est pas le pire car l’horreur ne fait que commencer pour la pauvre Stella, qui va tenter de se débarrasser de cette tatie pourrie. Heureusement, elle pourra compter sur l’aide d’un étrange petit ramoneur…

Je ne vous en dis pas plus sur l’histoire, mais David Walliams parvient toujours avec beaucoup de réussite à nous faire rire, nous faire grimacer de dégoût et n’épargne aucun de ses personnages…si vous aimez les tortures d’enfants, ce livre est fait pour vous ! J’apprécie aussi toujours sa façon de s’adresser au lecteur (et son chapitre sans image où, en effet, c’est quand même vachement mieux quand il y a des dessins – Bob a trouvé aussi que c’était nul comme chapitre, mais l’auteur avait ses raisons, alors ça passe) et ses trouvailles loufoques, ses personnages qui ne sont là que pour l’effet comique (le majordome) et ses petits bonus.
Un concentré d’humour (et un peu de frisson) à mettre dans les mains de tous les fans de l’auteur ou à faire découvrir à ceux qui voudraient passer une chouette soirée à rigoler. Et on vous invite aussi à découvrir tous les autres si vous ne connaissiez pas David Walliams, parce que ça vaut vraiment le coup ! 😀

Tatie pourrie, David Walliams (Albin Michel jeunesse)
collection Witty
disponible le 30 septembre 2015
9782226318695 – 12,50€
à partir de 8 ans

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Les 3 exploits de Till l’espiègle – Lechermeier & Doremus

TillLespiegleLa naissance de Till est loin de représenter un heureux événement dans la bourgade de Groskrôtmemehr. Ne cherchant pas plus loin que le bout de leur nez, tous les malheurs qui coïncident avec sa venue au monde lui sont reprochés par les habitants. Quelle misère d’avoir tout un village sur le dos ! (dédicace à Jean-Loup, qui combat toujours le rhume). Au bout du ènième quolibet, c’en est trop, Till décide de partir non sans se venger au préalable de toutes ces viles personnes l’ayant molesté…Farces à tous de bras, coups de bâton de la vie, stupeur, rires sincères et un Till déculotté vous attendent dans ce roman au trois exploits bien rythmés.

Quand Les Fourmis rouges s’attaquent à un classique germanique, ça nous inspire.
Ce livre est un spectacle à lui tout seul. Philippe Lechermeier à qui l’on doit Lettres à pattes et à poils ainsi que de nombreuses collaborations avec Rebecca Dautremer, joue habilement avec les figures de styles rendant l’histoire instructive et intelligente tout en conservant l’humour impétueux de la légende. A la manière de Monsieur de La Fontaine, il manipule la morale et possède la plume acerbe de Jean De La Bruyère (des copains à lui sans doute). Quant à Till, il a au premier abord la naïveté légendaire du héros de Voltaire : Candide avant de muer en un Maître Pathelin plus malin et plus insolent que jamais. Les aventures de Till peuvent paraître calamiteuses mais l’ingénuité qui l’habite disparaît rapidement pour laisser place à un subtil comique de situation. Seule sa méconnaissance de la vie lui joue quelques tours qu’il déjoue avec aisance. Futé, Till comprend vite qu’on est jamais mieux servi que par soi-même. Parlons un peu de la qualité des illustrations de Gaëtan Dorémus : animaux personnifiés et expressions faciales du plus bel effet ! Chaque héros possède un trait particulier croqué avec exagération par notre artiste : le ton est donné, cela donne du relief et met en valeur la qualité ou le défaut du personnage avec aisance. Pour Till, c’est la folie et la bêtise, la vilaine voisine la cupidité, la stupéfaction pour le bourgmestre…

"Till, sans distinguer Dulcinée de l'animal, Embrassa le museau du cheval"

« Till, sans distinguer Dulcinée de l’animal, Embrassa le museau du cheval »

Ce roman est une pure satire, très appréciable par sa légère décadence ainsi que la mise en boîte des personnages. L’originalité de la version des Fourmis Rouges tient dans cette prose mordante qui laisse un goût facétieux dans la bouche. Peuplé de calembours et de jeux de langues, lire à haute voix un texte comme celui-ci vous donne envie de découvrir des romans aux personnages espiègles ou relire des classiques du théâtre comique médiéval. Je suis extrêmement jalouse du duo que forment Philippe Lechermeier & Gaëtan Doremus : je n’ai jamais connu aussi belle symbiose avec Bob, j’ai bien les boules de l’avoir comme partenaire 🙂

Les 3 exploits de Till l’espiègle, Lechermeier & Doremus (Les Fourmis rouges)
en librairie le 17 septembre 2015
9782369020448 – 14€
à partir de 8 ans

Quand les Fourmis Rouges nous donnent envie de zoomer sur…

Le rôle de la farce

La farce, pièce comique qui présente des situations et des personnages ridicules où règnent tromperie, équivoques, ruses, mystifications.

C’est une affaire de punition des esprits sournois ou des gens enclins à la méchanceté. A l’ère médiévale , la farce était utilisée pour se moquer des Grands, des plus riches et des puissants. Généralement, les victimes sont présentées comme ridicules, malveillantes et légèrement – voire complètement stupides (Till est un bouc émissaire qui a priori ne ferait pas de mal à une mouche). La logique veut que leurs bourreaux soient roulés dans la farine. Toute la beauté de la farce réside dans cette justice que l’on attend avec impatience en faveur des plus démunis et notre esprit sadique demande réparation avec une humiliation digne de ce nom. Plus c’est ridicule, mieux c’est ! Dans la farce, le plus niais et victimisé des personnages est celui auquel s’attendent le moins les tourmenteurs. Ils sont généralement prétentieux, idiots, dénués de réflexion, affabulateurs, cyniques, narcissiques et l’appât du gain les attire. Plus dure sera leur chute, mais plus drôle elle sera pour nous, spectateurs de leur déchéance.

Les figures de style de Philippe

Il semble important de souligner l’intérêt de la répétition des figures de style dans ce roman, d’autant que l’auteur sait manipuler la rime, place quelques paronomases (figure de style reposant sur la ressemblance phonétique entre deux termes) et nous invite à jouer tout comme lui avec les mots :

Le jour où Till fut expulsé du ventre de sa mère, 
on comprit que c'était là événement extraordinaire

Il met en valeur l’obsession des habitants sur la malédiction que représente Till avec des anaphores (reprise du même terme) :

Qu'il fasse trop chaud ou trop froid,
Qu'il fasse trop sec ou trop pluie,
Que le pâté ne soit pas frais...

A chaque fois qu’une accumulation de termes facétieux  est utilisé, c’est pour souligner le chaos que Till propage :

Et pif dans le popotin !
Et paf dans le baba !
Et pan dans la pastèque !
Et pim dans le tutu !

(notons au passage l’emploi des onomatopées, habile et illustrant à la perfection le geste du coup de pied dans le derrière).
Toute les figures de style présentes donne une expressivité originale au texte, jouant sur le sens des mots et leur sonorité. Un procédé d’écriture qui sied parfaitement à cette légende germanique du XVème siècle. On applaudit avec tout ce qu’on peut – les deux mains, deux pieds, deux fesses – l’auteur pour son usage habile et drôle de la langue française.

Compléments de lecture

tillespieglefarcemaitrepathelinfarcesfabliauxadaptéthéâtreopérationfarceusesfarcesecoliersfarcescollegiensfarcesemilmaxmoritz

 Les aventures de Till l'espiègle
collection Etonnantissimes, Flammarion
9782081272118
 La farce de Maître Pathelin 
collection Folio Junior, Gallimard jeunesse 
9782070631315
 Farces et fabliaux du Moyen-Age (adaptés pour le théâtre) 
collection Médium poche, EDL
9782211026031
 Opération farceuses 
Roddy Doyle, Gallimard jeunesse
9782070545797
 Sept farces pour écoliers 
Pierre Gripari, Grasset Jeunesse
9782246786986
 Huit farces pour collégiens
Pierre Gripari, Grasset Jeunesse
9782246786986
 Les farces d'Emil 
Astrid Lindgren, Ldp Jeunesse
9782012490109
 Max et Moritz 
Wilhelm Busch, collection Mouche, EDL
9782211078054

Le saviez-vous ?
Le personnage de Till inspirera un poème symphonique à Richard Strauss, célèbre compositeur allemand

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Billie Fossette : à la ferme du laurier rose – Sabrina Bensalah

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Billie Fossette est une petite fille au caractère bien trempé. Après de nombreuses frasques, elle est renvoyée de son école. Une aubaine pour celle qui n’aime pas l’école ! Sauf que ses parents en ont décidé autrement ! Agacés par le comportement de Billie, ils décident de l’emmener à la ferme du Laurier Rose, où un couple de fermier se charge de redonner un peu de discipline aux jeunes…

★★★☆☆

Et c’est là que commence une histoire complètement loufoque, dans la plus pure lignée des romans de la collection Pépix. Sabrina Bensalah, dont c’est le premier roman dans cette collection (on vous avait chroniqué son Exprim’ qui était génial !), s’en est donnée à cœur joie en matière d’irrévérence ! Billie est une petite boule pleine d’énergie, salopette et cheveux en bataille, qui n’hésite pas à répondre aux adultes, pour notre plus grand bonheur. Et sans aucun doute celui des enfants… 😛 Une petite fille pas si éloignée de Fifi Brindacier, en somme.
Il y a de l’humour, donc, mais aussi des personnages truculents : de bons méchants, les biens nommés monsieur et madame Lamatraque, propriétaires du Laurier Rose, qui vont mener la vie dure à Billie ; des amis fidèles mais un peu spéciaux, Brunella et Baptistin (vous voyez le tableau, hein ?) ; une Sorcière ? ; et des poules qui semblent parler… Et en guest-star : Stromae (formidable, non ? *ooouuuh, personne ne l’avait faite, celle-là*). En tous cas, on ne s’ennuie pas dans cette aventure rocambolesque, où la magie et un peu de peur s’ajoutent aux ingrédients habituels de la collection.
J’ai cependant été un peu moins convaincue par l’écriture de Sabrina Bensalah sur ce roman, je n’y ai pas retrouvé ce qui m’avait plu dans Vers le bleu. Bien qu’il soit destiné à un tout autre public et sur des thèmes très différents, j’ai trouvé cette Billie Fossette malgré tout un peu trop dans le moule. Mais ça n’enlève rien au plaisir de lecture que trouveront les plus jeunes dans cette histoire en plus très joliment illustrée ! 🙂

Billie Fossette : à la ferme du laurier rose, Sabrina Bensalah (Sarbacane)
collection Pepix
disponible le 2 septembre 2015
9782848658148 – 10,90€
à partir de 8 ans

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Le journal de Gurty – Bertrand Santini

9782848657899,0-2645416

Aujourd’hui, Bob et Jean-Michel vous parlent ENFIN de Gurty, petit phénomène que vous pouvez retrouver sur Facebook et, surtout, la nouvelle pépite des éditions Sarbacane (ouais, bon, elle était facile celle-là…)

Gurty est une petite chienne qui part avec Gaspard, son humain, en vacances en Provence. A travers son journal, nous découvrons ses deux mois de vacances et toutes les aventures qui ont rythmé ses journées.

★★★★★

Le journal de Gurty est sans aucun doute LE livre de l’été ! Il faut dire qu’avec une couverture jaune soleil, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose ! Mais, surtout, c’est bien l’histoire racontée par Gurty elle-même qui va nous faire passer un superbe été, un été plein de bonne humeur, de rire et de jeux. En fait, ce livre est tout bêtement génial ! Raconté par une petite chienne, donc, nous entrons dans la vie intime et ô combien étrange de nos amis canidés. Une vie qui, finalement, n’est pas si éloignée de la nôtre… Gurty à des amis, en tous cas une qu’elle retrouve chaque été : Fleur, qui n’est pas normale (mais faut pas se moquer!) ; des ennemis : un chat particulièrement moche surnommé Tête-de-Fesses ; un maître-papa qui la gronde quand elle fait des bêtises ; des passions pour la nourriture, courir après les écureuils et renifler le derrière des autres chiens…

L’écriture de Bertrand Santini est rafraîchissante, on rit tout le temps et elle me semble totalement à hauteur d’enfant dans sa façon de raconter les choses et dans son humour. En tous cas, je me suis régalée dans ce journal qui court du 1er au 42 juillet, avec des chapitres parfois très courts (le 5 juillet notamment est génial !) ou plus longs, mais tous plus drôles et déjantés les uns que les autres. On y trouve également beaucoup de comique de répétition qui fonctionne à merveille ! Le texte est vraiment drôle, enlevé, malin et malicieux. Les illustrations sont d’autant plus réussies et parfaitement en adéquation avec le texte qu’elles sont réalisées par Bertrand Santini himself. Personnellement, je suis fan de Fleur et de sa drôle d’allure (elle n’est pas normale, mais faut pas se moquer !). 😛

A la fin du livre, vous trouverez un certain nombre de jeux proposés par Gurty : des points à relier, des mots croisés, un Où-est-Tête-de-Fesses (je l’ai pas trouvé, moi, et Jean-Michel non plus – on est un peu nul…), et même un test (je suis tombée sur Gurty mais c’était presque ex-aequo avec Fleur et Jean-Michel a eu Tête-de-Fesses, hahaha) ! 😀
Bref, un excellent roman à emporter avec soi pour passer les meilleures vacances de l’univers en compagnie de Gurty.

Le journal de Gurty : vacances en Provence, Bertrand Santini (Sarbacane)
collection Pépix
disponible depuis le 6 mai 2015
9782848657899 – 9,90€
à partir de 8 ans