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Les Bacon Brothers : retour en Amérique – Davide Cali et Ronan Badel

Alright, alright, boys and girls… aujourd’hui, on vous propose de la musique sur Bob et Jean-Michel et on a décidé de vous faire découvrir les célèbres Bacon Brothers ! Et c’est parti avec leur tout nouveau clip ! 😀

Oups ! Jean-Michel me glisse à l’oreillette que ce ne sont pas les bons Bacon Brothers que l’on vous présente, là… Sorry ! On recommence tout avec les vrais, les seuls, les uniques…

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Pinky, Angus et Smokey. Les trois qui composent les Bacon Brothers, stars d’il y a vingt ans qui, grâce à un de leur vieux tube qui fait le buzz sur le net, reviennent en force pour une tournée américaine exceptionnelle. Avec Wolf, leur manager, nous suivons ainsi le célèbre groupe à travers toute l’Amérique.

★★★★☆

Vous aurez bien entendu reconnu les célèbres Trois petits cochons dans un détournement parfaitement musical. Davide Cali nous propose donc un voyage au cœur des États-Unis, à la rencontre d’un vieux groupe reformé pour une occasion particulière. Pourtant, l’enthousiasme n’est pas forcément au rendez-vous quand Wolf propose au groupe de repartir en tournée. Mais le mystérieux Colonel Chipman à qui ils ont fait une promesse pourrait bien les convaincre de retourner aux États-Unis…

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De New York à Los Angeles en passant par La Nouvelle-Orléans ou Denver, on traverse ainsi tout le pays avec les Bacon Brothers, qui retrouvent de vieilles connaissances et qui nous permettent de découvrir quelques spécificités des villes traversées. Un album qui invite au voyage et à la découverte d’un pays, donc, comme il est de coutume dans les ouvrages d’ABC Melody. C’est un détournement original que nous propose Les Bacon Brothers, drôle et détonant, servi par les illustrations toujours géniales de Ronan Badel et qui semble n’être que la première des tournées exceptionnelles du groupe porcin…puisque la fin de l’album nous promet une tournée en Russie ! 😛 Prenez vos billets !

Les Bacon Brothers : retour en Amérique, Davide Cali, illustré par Ronan Badel (ABC melody)
disponible le 11 mai 2016
9782368360798 – 14€
à partir de 6 ans
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Tant d’étoiles dans la nuit – Charlotte Bousquet

Après un roman absolument magnifique sur fond de Première Guerre mondiale, Charlotte Bousquet revient en ce début d’année avec un roman plus actuel et sans doute plus « léger », même s’il y a également de la noirceur qui se niche en son cœur. Sortez les vestes gothiques et le maquillage sombre, nous allons au concert de Jace D. !

9782700249422,0-3064177Summerfest, début juillet. Alors que des milliers de fans sont rassemblés pour assister à des concerts de rock et de métal, Jace D., chanteur célèbre de pop métal, est attiré à l’écart du festival par de mystérieux textos. Abattu froidement, Jace se retrouve à l’hôpital, dans le coma, entre la vie et la mort. Tandis que l’enquête cherche à trouver le coupable, l’entourage de Jace se remémore son ascension musicale…

★★★★☆

Dans ce roman choral, Charlotte Bousquet propose 4 voix principales : Ellen, ex-petite amie longue durée de Jace un peu naïve et romantique, étudiante en littérature classique britannique ; Sidney, meilleure amie introvertie de Jace et guitariste de son groupe, qui le connaît depuis qu’ils sont gosses ; Lee, ancien manager du chanteur qui a assisté au meilleur de sa carrière ; Angeni, amérindienne et ex-conquête d’un soir de Jace. S’y ajoutent des voix plus rares : celle de Carl, le père de Jace ; de l’inspectrice Morgan, en charge de l’enquête et, en tout dernier, celle de Jace. La particularité de toutes ces voix – hormis les deux dernières – c’est de s’adresser directement à Jace, avec un « tu » qui donne une véritable force à tout ce qu’ils ont à dire à celui qui repose dans un lit d’hôpital. Chacun va se remémorer les moments les plus importants qu’ils ont eus avec Jace, comment celui qui était adulé par des milliers de fans, a enchaîné les conquêtes, a chanté en duo avec Marylin Manson, était en réalité un sale type. Car très vite, le portrait qui nous est brossé de la rock star n’est pas brillant et, alors, tout le monde devient suspect à nos yeux.

Le tour de force du roman de Charlotte Bousquet est de nous faire douter jusqu’à la dernière page, de nous faire croire que l’on tient le coupable alors que ce n’est pas le cas… Mais, surtout, c’est de nous faire passer un moment de lecture remarquable et intense dans cet univers de la musique, de la célébrité, de l’amitié et de l’amour inconditionnel qui interroge notre conception du bien et du mal. Les paroles de chanson de Jace D., qui accompagnent notre lecture, ajoutent au réalisme de ce thriller terriblement bien mené, où les émotions ne sont pourtant pas en reste. Les amateurs de métal apprécieront les petites références qui parsèment le récit, les autres auront sûrement la curiosité d’aller les découvrir. Un roman sombre mais cruellement addictif. Passionnant ! 🙂

Tant d’étoiles dans la nuit, Charlotte Bousquet (Rageot)
disponible depuis le 9 mars 2016
9782700249422 – 14,90€
à partir de 14 ans
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Les petits orages – Marie Chartres

On vous avait déjà parlé de Marie Chartres avec son très beau et poétique roman sibérien, cette fois-ci, elle nous emmène dans les montagnes du Dakota du Sud, à la rencontre d’un duo inoubliable. 🙂

9782211222969,0-3103790Moses Laufer Victor Léonard a 16 ans, est boiteux, boutonneux, et habite le Dakota du Sud. Il y a un an, lui et sa mère ont eu un grave accident de voiture. Depuis, Moses a non seulement une patte folle mais également une rage qu’il ne contrôle pas et qu’il n’arrive pas à exprimer. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir des parents psys ! Un jour, au lycée, il rencontre Ratso, un Indien pétri lui aussi de secrets mais qui, à l’inverse de tous, ne le traite pas comme un pauvre handicapé à qui on pardonne tout. Ratso, qui a besoin de Moses pour aller rendre visite à sa sœur…

★★★★☆

Vous vous dites comme ça, à première vue et avec ce mauvais résumé, que je sujet n’a pas l’air super drôle…détrompez-vous ! Ce roman est une petite mine de moments à vous faire sourire et rire. Il y a certes cette difficile acceptation du handicap après l’accident, et surtout cette culpabilité qui ronge Moses et qui a changé ses relations avec ses parents, avec son père surtout, alors que sa mère, désormais en fauteuil roulant, cache sa peine en étant d’une humeur toujours joyeuse et optimiste. Pourtant, l’arrivée de Ratso va tout changer et va donner de très belles scènes humoristiques, à commencer par cette rencontre avec Moses et leur dialogue à la limite de l’absurde. Ratso, jeune homme expulsé de son ancien établissement et placé dans une famille d’accueil, mais dont les racines sont à Pine Ridge, une réserve indienne. Ratso qui va être une vraie bouffée d’oxygène pour Moses, qui n’avait besoin que d’un coup de fouet pour se reprendre. Et ce coup de fouet va prendre forme lorsque Ratso demande à Moses de l’accompagner un week-end à Pine Ridge, afin de rendre visite à sa sœur pour lui faire une surprise pour son anniversaire…

Je ne vous en dis pas plus sur l’histoire, sur cette amitié qui va se nouer au fur et à mesure que les deux garçons s’ouvrent l’un à l’autre, que Moses enchaîne les gaffes ou que Ratso se met en colère. Marie Chartres nous offre deux beaux portraits d’adolescents abimés par la vie et qui, le temps d’un week-end, vont apprendre à sortir de leur réserve. (Je sais, c’est beau, et j’aurais bien voulu l’inventer, mais c’est sur la 4e de couverture et je trouvais ça bien trouvé, alors…) L’écriture de Marie Chartres est toujours aussi belle, nous fait encore une fois voyager en évoquant la beauté des paysages américains ou les conditions de vies des Indiens d’Amériques. L’humour des personnages, parfois malgré eux, achève de nous garder bien emmitouflé dans son récit et de nous attacher à ces deux garçons lumineux. Un road-book magique ! 😀

Les petits orages, Marie Chartres (L’école des loisirs)
collection Médium
disponible depuis le 24 février 2016
9782211222969 – 16,50€
à partir de 13 ans
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Menace sur le réseau – Laurent Queyssi

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Après Infiltrés et Dans l’œil de Lynx, voici la nouvelle aventure du héros de Laurent Queyssi. Mais ne vous inquiétez pas, si vous n’avez pas lu les deux premiers, rien ne vous empêche de commencer par celui-ci : c’était le cas de Bob et il a tout compris et même beaucoup apprécié ce roman. 😉

Adam Verne est un jeune hacker en fauteuil roulant, recruté par les services secrets français pour ses talents. Au cours d’un voyage aux Etats-Unis, où son amie Emma l’a invité sur le tournage d’un film hollywoodien, celle-ci est enlevée et séquestrée. Le ravisseur d’Emma le soumet alors à un chantage terrible où ses talents de hacker seront aussi importants que ceux d’agent secret.

★★★★☆

C’est donc entre les Etats-Unis et la France que nous suivons cette troisième aventure d’Adam Verne. Et dans ces 220 pages, pas le temps de dire « ouf » ! En effet, Laurent Queyssi nous embarque dans son récit avec beaucoup de réussite et, surtout, avec un suspense rondement mené. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant et j’ai beaucoup apprécié l’intrigue au cœur du roman. Ici, Adam va être aux prises avec un virus dont le but est de récolter toutes les données personnelles des utilisateurs des clouds, grâce au travail déjà prémâché par la plus grande société informatique du monde : Glasser (toute ressemblance avec une société existante étant bien sûre fortuite ! 🙂 ). Un sujet plutôt d’actualité, vous ne trouvez pas ? En plus de poser des questions très intéressantes sur ce propos qui devrait réellement nous inquiéter, Laurent Queyssi nous l’explique avec une étonnante facilité et même les billes en informatique comme Bob peuvent ainsi se passionner par cet univers somme toute très obscur.
Au-delà de cette intrigue de sécurité mondiale (où CIA et services secrets français ne sont pas en reste) et d’identité numérique, le roman lève également le voile sur le passé d’Adam et l’histoire de son père. Ceux qui ont lu les premiers épisodes se sont sûrement posés des tas de questions qui trouvent dans ce troisième volet leurs réponses… Je n’en dis pas plus sur le sujet, et me contenterais d’ajouter que j’ai beaucoup aimé le personnage d’Adam. Un jeune héros handicapé (plutôt rare dans les représentations actuelles), futé et plein de ressources, auquel on s’attache instantanément et qui se pose les bonnes questions…
Un thriller très réussi, qui allie savamment scènes d’action et réflexion pertinente sur notre monde numérique. J’ai désormais très envie de lire les deux premières aventures d’Adam. 😛

Menace sur le réseau, Laurent Queyssi (Rageot)
collection Rageot thriller
disponible depuis le 7 octobre 2015
9782700247398 – 9,90€
à partir de 13 ans

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Talitha running horse – Antje Babendererde

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Talitha, jeune lakota métisse, vit seule avec son père dans une caravane au cœur d’une réserve indienne. Malgré sa pauvreté et l’absence de sa mère, elle se sent plutôt heureuse. Son bonheur s’élargit lorsqu’elle rencontre la famille Thunderhawk, qui possède un élevage de chevaux Apaloosas. Elle se prend notamment d’affection pour un poulain, qu’elle baptise Stormy, et tombe amoureuse de Neil, le fils de la famille. Mais lorsque la caravane de son père est détruite, la vie de Talitha bascule…

★★★☆☆

Si vous ne connaissez pas les romans d’Antje Babendererde, vous manquez de beaux romans sur les cultures amérindiennes. L’auteure est en effet passionnée par les peuples natifs d’Amérique du Nord, principalement des États-Unis, et tous ses romans s’attachent à faire découvrir ces différentes tribus. Ici, nous suivons donc Talitha, une métisse qui n’a pas la vie facile, notamment à cause des problèmes de racisme qu’elle rencontre (sa mère est blanche, son père lakota) mais aussi de sa situation : son père est au chômage et ne vit que de petits boulots et « services ». Sa famille la plus proche, sa tante et son cousin Marlin, se sont détournés des traditions indiennes et se moquent ouvertement de Talitha et de son père, leur rendant la vie dure. Heureusement, Talitha peut compter sur sa meilleure amie et sur sa nouvelles amitié avec les chevaux et la famille Thunderhawk. Bien sûr, tout ne se passera pas comme sur des roulettes et, entre les moments de la vie de tous les jours de Talitha, rythmée par le collège et les fêtes traditionnelles lakotas, et les tensions familiales ou locales, le roman nous emporte dans différentes directions.

Talitha running horse est un beau portrait de jeune fille optimiste, rêveuse et courageuse. J’ai beaucoup aimé cette découverte de la culture lakota, entre les traditions et les histoires qui restent importantes pour chacun et leur conciliation avec la vie actuelle. Roman social assurément, Antje Babendererde n’est cependant pas dans la dénonciation des conditions de vie dans les réserves indiennes – le lecteur se fait cette constatation tout seul – mais plutôt de nous emmener à la rencontre de peuples qui nous sont peu ou pas connus. Tout cela avec les ingrédients d’une bonne histoire : de l’amour, des péripéties, de la tension dramatique, de l’espoir, des déceptions, etc. Un roman bien écrit qui se lit avec beaucoup de plaisir. 🙂

Talitha running horse, Antje Babendererde, traduit par Vincent Haubtmann (Bayard Jeunesse)
disponible depuis le 22 octobre 2015
9782747040136 – 15,90€
à partir de 13 ans

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Avant l’ouragan – Jewell Parker Rhodes

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Lanesha habite dans le district 9 de la Nouvelle-Orléans avec sa mère d’adoption Mama Ya-Ya, ancienne accoucheuse qui l’a mise au monde. Lanesha est née avec une membrane sur la tête, ce qui lui vaut aujourd’hui le don de double-vue : elle peut voir les esprits des gens morts, exactement comme la femme qui l’a recueillie. Et, justement, Mama Ya-Ya a vu quelque chose : un ouragan approche. Bientôt, la télé l’annonce également. Lanesha va devoir se montrer forte car elles ne savent pas ce que la tempête apporte…

★★★★☆

Souvenez-vous, en 2005, l’ouragan Katrina frappait de toutes ses forces les États-Unis, ravageant tout sur son passage, et notamment la Louisiane. Dans ce roman, Jewell Parker Rhodes nous emmène dans un quartier noir de la ville, à la rencontre d’une étrange petite fille capable de voir les fantômes. La mère de Lanesha était une fille de bonne famille qui est tombée enceinte à 17 ans et qui a succombé à l’accouchement. Depuis, la petite vit avec la sage-femme qui l’a fait naître, espérant un jour pouvoir aller dans les beaux quartiers voir la famille de sa mère. Pourtant, Mama Ya-Ya lui a prodigué tout l’amour dont elle avait besoin, lui a fourni des cahiers, des encyclopédies et, surtout, son savoir ancestral sur les croyances venues d’Afrique avec les esclaves. Cette capacité à voir et à communiquer avec les morts, notamment. Alors que la terrible tempête se prépare, Lanesha aussi s’organise. Car Mama Ya-Ya ne peut pas quitter sa maison et la petite fille, aidée de son voisin TaShon, et d’un chiot qu’ils ont adopté, Spot, vont tout faire pour survivre à ce qui arrive. Et Lanesha pourra aussi compter sur le fantôme de sa mère, qui hante toujours la chambre où elle perdit la vie…

Avant l’ouragan est un magnifique roman ! Lanesha est une héroïne courageuse et touchante, une enfant étonnante mais pleine de bonté et d’ingéniosité. On s’attache instantanément à elle et à sa mère d’adoption qui lui offre amour et conseils. J’ai trouvé l’évocation des croyances aux esprits d’une grande force, d’autant plus quand l’ouragan se prépare, menaçant et terrifiant. Mais cette magie n’est pas que dans l’histoire, elle est aussi dans l’écriture de Jewell Parker Rhodes, qui nous captive et nous touche du début à la fin. Les scènes pendant l’ouragan sont particulièrement terrifiantes tant on ressent tout ce que vivent les personnages.
Un roman remarquable et une magnifique héroïne !

Avant l’ouragan, Jewell Parker Rhodes (Ecole des Loisirs)
collection Neuf
disponible le 28 octobre 2015
9782211206976 – 10€
à partir de 10 ans

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Les chiens – Allan Stratton

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Après le très remarqué Le secret de Chanda et un certain nombre d’autres romans, Allan Stratton revient avec un thriller chargé en émotions fortes !

Fuyant un père violent, Cameron et sa mère emménagent dans une nouvelle maison : une vieille ferme au milieu des champs. Très vite, le jeune homme ressent des choses étranges. Il découvre alors qu’une tragédie a secoué cette maison : il y a 50 ans, après la disparation et de sa femme et de son fils, un homme a été dévoré par ses chiens…

★★★★☆

Une couverture angoissante pour un roman qui l’est tout autant ! Dès le début du roman, l’atmosphère paranoïaque nous étouffe : persuadée que son ex-mari la traque, la mère de Cameron décide de partir et de changer à nouveau de ville pour échapper à cet homme violent et abusif. Pour Cameron, c’est presque le déménagement de trop, il ne comprend pas pourquoi il ne peut pas voir son père, un père dont il garde des bons souvenirs, même quand celui-ci lui maintenait la tête sous l’eau ou le pendait au-dessus du vide par le balcon…il avait toujours de bonnes raisons pour ça. Quand ils arrivent dans ce nouveau patelin, et cette ancienne ferme éloignée de tout, le malaise persiste. Car Cameron est persuadé de voir quelqu’un qui le regarde depuis la grange, quelqu’un qui lui parle. Sans compter les hurlements pendant la nuit, comme une meute de chiens…
Frissons garantis, donc ! Allan Stratton ménage bien son suspense et distille avec talent de nombreux éléments propres à nous ficher la chair de poule, flirtant avec le fantastique. On ne décroche pas de cette histoire terrible, ou plutôt de ces deux histoires : celle de Cameron, et celle de l’homme tué par ses chiens voilà un demi-siècle. Deux histoires qui entrent en une certaine résonnance et qui va poser la question de la folie… Mais également de la vérité, car c’est ce qui obsède le plus Cameron.
Un roman qui ne laisse pas indifférent, duquel on ressort sonné, et qui fait la part belle à un jeune homme doté d’une grande force de caractère malgré la fragilité de sa situation, psychologique surtout. J’ai beaucoup aimé la dimension fantastique qui se mêle parfaitement au thriller, nous laissant également incertains sur quelques points de l’histoire. Un roman sombre qui trouve malgré tout une conclusion où sonne l’espoir…à notre plus grand soulagement ! 🙂

Les chiens, Allan Stratton (Milan jeunesse)
disponible depuis le 21 octobre 2015
9782745972576 – 14,50€
à partir de 13 ans

Son
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Wild girl – Audren

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En cette rentrée, Albin Michel lance une toute nouvelle collection : Litt’, des romans français à destination des adolescents à partir de 13 ans. Les deux premiers titres sont signés par des auteurs que nous connaissons bien : Audren et Fabrice Colin. Aujourd’hui, c’est celui d’Audren que l’on vous présente ! 🙂

1867. Milly Burnett, toute jeune institutrice de 19 ans, décide de quitter sa vie bourgeoise au Massachussetts et se rend dans le Montana, où elle sera sans doute utile aux enfants des colons et, surtout, libre et heureuse. Après un long et dur voyage, elle arrive à Tolstoy, une bourgade de chercheurs d’or. Mais le quotidien n’est pas facile, entre les conventions puritaines encore importantes et les coups de feu à toute heure du jour et de la nuit… Il le sera encore moins quand elle accueillera dans sa classe un jeune homme de 17 ans, Joshua, petit frère de la terreur du coin…

★★★☆☆

On connaît le talent d’Audren et après nous avoir régalé de ses Orphelines d’Abbey Road, elle nous entraîne cette fois-ci dans le Far West, où une jeune femme en avance sur son temps va découvrir le véritable sens de la liberté. Comme l’auteure nous l’explique en préambule, si son roman est une fiction, il est en tous cas parfaitement documenté et on découvre avec intérêt les difficultés du voyage de l’Est vers l’Ouest ; de la condition des femmes à l’époque, et notamment de la chance de Milly d’être née dans une famille quasi « parfaite » (notamment sur les questions de société : abolition de l’esclavage, droits des femmes…) ; de la création des États ; du sort réservé aux tribus indiennes… Mais c’est surtout Milly que nous suivons avec beaucoup de plaisir, et souvent d’appréhension car la jeune femme ne va pas connaître une vie de tout repos ! Il y a parfois un petit côté Petite maison dans la prairie, on est plutôt loin du western rugueux, mais ça n’en est pas désagréable. C’est justement ce qui fait l’intérêt de Wild girl : ce souffle de romantisme et de liberté que l’on ressent à chaque page. Même si je l’ai trouvé parfois un peu plombé par une écriture trop descriptive et insistante, cela n’en reste pas moins un joli roman, qui se lit de façon très agréable et plutôt rafraîchissant dans le genre.

Wild girl, Audren (Albin Michel)
collection Litt’
disponible le 2 septembre 2015
9782226318510 – 15€
à partir de 13 ans

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Quelqu’un qu’on aime – Séverine Vidal

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Si vous avez bien tout suivi depuis le début du mois, alors vous savez que Séverine Vidal est à l’honneur chez Sarbacane en ce moment, car elle sort un Pépix (qu’on vous a présenté ici) et un Exprim’ qui fait l’objet de notre chronique du jour ! 😀

Gary, le grand-père de Matt, a la maladie d’Alzheimer. Afin de raviver ses souvenirs, le jeune homme décide de partir avec lui dans un road trip sur les traces de la tournée de 1958 de Pat Bonne, que Gary avait suivi avec une bande copains quand il était jeune. Alors qu’ils s’apprêtent à partir, l’ex-copine de Matt réapparaît avec une petite de 18 mois dans les bras : sa fille, Amber, qu’il va devoir garder. Et puis à l’aéroport, le voyage semble à nouveau compromis : les avions sont cloués au sol pour cause de tempête de neige. Le trio y rencontre alors Luke et Antonia, avec qui ils vont finir par louer un mini-van et se mettre enfin en route…direction la Californie !

★★★★☆

Bob adore les histoires à plusieurs voix, surtout quand les personnages sont tous différents, ont des secrets et finissent par se révéler aux autres petit à petit. Et c’est ce qui arrive dans ce très beau roman de Séverine Vidal, un road-trip un peu fou (on pense évidemment au film Little Miss Sunshine) où des gens totalement hétéroclites se retrouvent à partager un voyage inattendu mais qui va, à tous, leur apporter ce qu’ils cherchent. Un véritable moment de grâce pour chacun, intense et inoubliable. On s’attache instantanément à ces personnages que rien ne semble lier, à Matt qui organise ce qui sera sans doute le dernier voyage de son grand-père tout en apprenant à devenir père ; à ce grand-père, Gary qui, malgré la maladie, garde son humour et sa passion intacts ; à Luke, ce garçon fugueur qui cache une grande souffrance ; à Antonia, qui veut tout plaquer pour changer de vie… Et on trace la route avec eux, comme si nous étions nous aussi dans ce van à avaler les kilomètres, à visiter les théâtres où le Boone s’est produit, à s’inquiéter de l’évolution de la maladie de Gary, à profiter de chaque instant de bonheur.
Il y a une immense fraîcheur dans l’écriture et dans l’histoire de Séverine Vidal. Malgré le thème de la maladie, les secrets ou les souffrances passées de notre petite bande, c’est surtout la filiation, les amitiés qui se nouent, indéfectibles, qui sont au cœur de ce magnifique roman. Ajoutez à cela une grande part d’humour et d’émotions et vous obtenez ce Quelqu’un qu’on aime, parfait roman pour commencer la rentrée avec la banane (le sourire aux lèvres, hein, pas la coupe de cheveux…mais vous faites comme vous voulez). 😀

Bonus : pour vous mettre dans l’ambiance, on vous propose une compil’ des meilleurs tubes du Boone et comme il y a 1h15 de miouzique, vous pouvez relire la chronique à l’infini ! Youpi !

Quelqu’un qu’on aime, Séverine Vidal (Sarbacane)
collection Exprim’
disponible le 26 août 2015
9782848658179 – 15,50€
à partir de 13 ans

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Blackwood, le pensionnat de nulle part – Lois Duncan

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Dans les nouvelles parutions de la collection Black Moon figure Blackwood, un roman qui date de 1974 et traduit pour la première fois en France afin de préparer une adaptation cinématographique actuellement en cours et produite par nulle autre que Stephenie Meyer, la maman de Twilight. Alors, prochain gros succès ou pas ? 😛

Après le remariage de sa mère, Kit est contrainte d’aller dans un pensionnat. Elle arrive à Blackwood, ancienne demeure gothique où elle étudiera avec d’autres jeunes filles. Sous la direction de Mme Duret, les filles recevront un enseignement de qualité, où les arts ont toute leur place. Mais très vite, Kit ressent un étrange malaise dans cette école…à commencer par le fait qu’elles ne sont que quatre pensionnaires…

★★★☆☆

Amateurs de mystères et de romans gothiques façon 19e siècle, ce roman est fait pour vous ! Il y a indéniablement un petit goût de vieillot dans ce roman qui a quand même 40 ans, même s’il a été remanié par son auteur il y a quelques années (ce qui a sans doute aidé pour l’adaptation ciné à venir). Si Lois Duncan a ajouté des ordinateurs et des téléphones portables (inutiles très vite) histoire de s’intégrer dans le 21e siècle, les dialogues sont quant à eux restés très old school : on imagine mal quatre adolescentes s’exprimer aujourd’hui comme elles le font dans tout le roman. Mais c’est finalement ce qui fait aussi le charme désuet de cette histoire de fantômes. On a l’impression d’être hors du temps, dans un huis-clos angoissant où la résolution ne viendra que dans les dernières pages…s’il y en a une ! (héhé, non je ne vous dis rien) Les personnages sont attachants, particulièrement Kit et Sandy, on se laisse assez vite emporter par l’ambiance et dans le mystère qui entoure cette étrange pension dont la froide Mme Duret garde bien les secrets. De quoi donner un film inquiétant… 🙂

Blackwood, le pensionnat de nulle part, Lois Duncan (Hachette)
collection Black Moon
disponible le 26 août 2015
9782012036475 – 16€
à partir de 13 ans