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Le livre sans images – B. J. Novak

9782211225915,0-2817242

Peut-être connaissez-vous B.J. Novak pour l’avoir vu dans un certain nombre de films ou de séries TV. Eh bien figurez-vous que cet acteur, qui est aussi tout un tas d’autres choses dans le monde du cinéma, est également écrivain et vient de publier un album pour enfants, plébiscité outre-Atlantique. Cet album, c’est Le livre sans images, dont voici l’étonnante présentation de l’éditeur :

ATTENTION! ATTENTION!
Ce livre a l’air sérieux mais en vérité il est complètement idiot. Si un enfant essaie de vous obliger à le lire, sachez que cet enfant est en train de vous tendre un piège. Vous allez vous retrouver en train de proférer des insanités, et tout le monde va se tordre de rire. Ne dites pas que vous n’avez pas été prévenu.

Les enfants, ce livre est un piège ! Débrouillez-vous pour que les grandes personnes ne l’apprennent pas !
Ça a l’air sérieux, mais c’est exprès ! En fait, c’est vraiment le livre le plus idiot du monde.

★★★★☆

On connaissait déjà les albums sans texte, voici maintenant les albums sans aucune illustration ! Un album tout blanc, donc, avec uniquement des mots, en noir ou en couleur qui se promènent sur les pages. En effet, les jeux de typographie sont ici indispensables et « remplacent » le blanc laissé par les images. Alors oui, ça peut paraître un peu ennuyeux comme livre, même l’auteur le signale au début de son album. Mais, très vite, on nous dit que dans cet album, comme dans tous les autres albums (et c’est bien utile de le rappeler), le lecteur doit lire TOUS les mots, sans exception ! Et alors là, il vous faudra prendre une voix de robot, chanter, prononcer plein de mots bizarroïdes, faire des bruits… Bref, un enfer pour le lecteur, mais une franche rigolade pour les jeunes auditeurs.
On ne doute pas un seul instant de l’efficacité de cet album malicieux, qui promet d’excellents moments de lecture et de partage entre l’adulte et l’enfant. Et qui invite également le lecteur à voix haute à se mettre en scène, tel B.J. Novak devant cette classe aux États-Unis :

Le livre sans images, B. J. Novak (Ecole des loisirs)
disponible le 4 novembre 2015
9782211225915 – 12,50€
à partir de 4 ans

Son
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Moabi – Mickaël El Fathi

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Bob aime bien les forêt. Et il aime aussi beaucoup les arbres, même s’il vient plutôt des mers et des océans. Alors, aujourd’hui, il a décidé de vous parler d’un des plus beaux arbres du monde : le moabi.

Il y a longtemps, une petite graine s’est mise à pousser quelque part dans la terre. Elle a grandi, grandi, et est devenue un arbre magnifique : le Moabi. Un arbre qui a vu le monde grandir en même temps que lui, qui a vu les dinosaures, puis cet être étrange qui ressemble un peu à ses amis les singes. Il a vu l’homme évoluer et a commencé à trembler…

★★★★★
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Mickaël El Fathi n’est pas qu’auteur et illustrateur, il a également été un grand voyageur, ce qui a sans doute exalté sa sensibilité au monde qui l’entoure. Car Moabi est un album magnifique et incroyablement sensible, qui nous transporte à un âge lointain, à la rencontre d’un arbre gigantesque et millénaire qui nous raconte son histoire. Un arbre qui fut le premier à percer la terre pour s’élancer vers le ciel et à créer cette forêt dans laquelle il vit désormais, observant le passage du temps et l’arrivée de créatures toutes plus diverses que variées. Jusqu’à l’arrivée de l’homme, d’abord créature parmi les autres, jusqu’à ce qu’il se lie d’amitié avec le feu et s’éloigne de tous. A mesure que le temps passe, l’homme prospère et se construit des maisons. Une nouvelle vie qui nécessite du bois et qui va faire trembler le grand Moabi…

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Avec des mots simples, mais poétiques, Mickaël El Fathi nous offre une fable écologique qui nous émerveille. Ses illustrations en double pages, très colorées, nous emmènent dans un univers étonnant et somptueux, où l’on admire chaque détail, chaque couleur. Il y a certaines pages qui m’ont tout simplement subjuguées (celle des dinosaures, par exemple). J’ai beaucoup aimé son texte, et notamment le message d’espoir de la toute dernière page… Un splendide album, donc, qui se termine par quelques données documentaires sur les arbres et notamment sur le Moabi, par le botaniste Francis Hallé. A découvrir et à offrir sans tarder ! 🙂

Moabi, Mickaël El Fathi (La Palissade)
disponible depuis le 20 octobre 2015
9791091330190 – 16,50€
à partir de 5 ans

Son
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Avant l’ouragan – Jewell Parker Rhodes

9782211206976, 0-2703699

Lanesha habite dans le district 9 de la Nouvelle-Orléans avec sa mère d’adoption Mama Ya-Ya, ancienne accoucheuse qui l’a mise au monde. Lanesha est née avec une membrane sur la tête, ce qui lui vaut aujourd’hui le don de double-vue : elle peut voir les esprits des gens morts, exactement comme la femme qui l’a recueillie. Et, justement, Mama Ya-Ya a vu quelque chose : un ouragan approche. Bientôt, la télé l’annonce également. Lanesha va devoir se montrer forte car elles ne savent pas ce que la tempête apporte…

★★★★☆

Souvenez-vous, en 2005, l’ouragan Katrina frappait de toutes ses forces les États-Unis, ravageant tout sur son passage, et notamment la Louisiane. Dans ce roman, Jewell Parker Rhodes nous emmène dans un quartier noir de la ville, à la rencontre d’une étrange petite fille capable de voir les fantômes. La mère de Lanesha était une fille de bonne famille qui est tombée enceinte à 17 ans et qui a succombé à l’accouchement. Depuis, la petite vit avec la sage-femme qui l’a fait naître, espérant un jour pouvoir aller dans les beaux quartiers voir la famille de sa mère. Pourtant, Mama Ya-Ya lui a prodigué tout l’amour dont elle avait besoin, lui a fourni des cahiers, des encyclopédies et, surtout, son savoir ancestral sur les croyances venues d’Afrique avec les esclaves. Cette capacité à voir et à communiquer avec les morts, notamment. Alors que la terrible tempête se prépare, Lanesha aussi s’organise. Car Mama Ya-Ya ne peut pas quitter sa maison et la petite fille, aidée de son voisin TaShon, et d’un chiot qu’ils ont adopté, Spot, vont tout faire pour survivre à ce qui arrive. Et Lanesha pourra aussi compter sur le fantôme de sa mère, qui hante toujours la chambre où elle perdit la vie…

Avant l’ouragan est un magnifique roman ! Lanesha est une héroïne courageuse et touchante, une enfant étonnante mais pleine de bonté et d’ingéniosité. On s’attache instantanément à elle et à sa mère d’adoption qui lui offre amour et conseils. J’ai trouvé l’évocation des croyances aux esprits d’une grande force, d’autant plus quand l’ouragan se prépare, menaçant et terrifiant. Mais cette magie n’est pas que dans l’histoire, elle est aussi dans l’écriture de Jewell Parker Rhodes, qui nous captive et nous touche du début à la fin. Les scènes pendant l’ouragan sont particulièrement terrifiantes tant on ressent tout ce que vivent les personnages.
Un roman remarquable et une magnifique héroïne !

Avant l’ouragan, Jewell Parker Rhodes (Ecole des Loisirs)
collection Neuf
disponible le 28 octobre 2015
9782211206976 – 10€
à partir de 10 ans

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Une braise sous la cendre – Sabaa Tahir

9782266254342,0-2744854

Et si Pocket jeunesse tenait son nouveau succès ? Une braise sous la cendre est le nouveau livre du moment, déjà optionné pour le cinéma, et qui se réclame de la lignée de Hunger Games. Il a donc toutes les chances de son côté…et pour être tout à fait honnête, c’est en effet une très bonne surprise que ce roman, encore plus sombre et violent que les aventures de Katniss…

Laïa est une Erudite, dont le peuple a été réduit à l’esclavage lorsque les Martiaux, soldats redoutables de l’Empereur, ont pris le pouvoir. Lorsque son frère est emmené en prison pour avoir découvert les secrets de l’Empire, Laïa est contrainte de fuir et se retrouve dans les pattes de la Résistance, des érudits dont le but est de faire tomber l’Empire. Pour récupérer son frère, elle va devoir réaliser une mission pour la Résistante et entrer au service de la terrible Commandante de Blackcliff, l’école où sont formés les Masks, les martiaux les plus redoutables…

★★★★☆

Difficile de résumer ce roman de fantasy passionnant ! Un roman dont l’inspiration va chercher du côté de la Rome antique (notamment dans les noms des élèves de Blackcliff ou le folklore) mais également dans les légendes islamiques (on croise des djinns et autres créatures surnaturelles). Des éléments qui apportent une certaine originalité à cette histoire qui ressemble, somme toute, à beaucoup d’autres parues ces derniers temps…
Le récit alterne entre le point de vue de deux personnages : Laïa, érudite devenue esclave pour tenter de sauver son frère Darin ; et Elias, redoutable Mask sur le point de finir son entraînement à Blackcliff. Un procédé qui permet de doser admirablement le suspense qui s’installe très vite et, surtout, deux personnages qui semblent poursuivre le même objectif : être libre et sauver ceux qu’ils aiment. Car, si Elias a été élevé dans la plus pure loi Martiale, il rêve de tout autre chose et n’arrive plus à regarder les plus jeunes élèves se faire torturer pour avoir voulu fuir cette terrible école militaire. La violence et la noirceur sont d’ailleurs omniprésentes dans ce roman, où aucun personnage n’est épargné : torture, meurtre, promesses de viol, mutilation, il y en a pour tous les goûts ! Ce qui donne une lecture parfois difficile tant la cruauté de certains personnages peut ébranler…
Néanmoins, Une braise sous la cendre nous happe de bout en bout, à suivre le destin de ces deux personnages que tout oppose. Même si le personnage de Laïa nous agace parfois, on ne peut que continuer à tourner les pages, dans l’espoir que tout se terminera bien pour eux… Mais il semble que cette attente ne trouvera pas sa réponse tout de suite car l’auteure n’a pas encore écrit la suite ! Une braise sous la cendre est en tous cas un très bon premier roman à dévorer par tous les amateurs d’histoires épiques où souffle le vent de la résistante et de la liberté ! Et si vous souhaitez en savoir plus sur l’univers (j’ai volontairement peu explicité cette partie) : rendez-vous sur le site internet du livre ! 🙂

Une braise sous la cendre, Sabaa Tahir (Pocket jeunesse)
disponible depuis le 15 octobre 2015
9782266254342 – 18,90€
à partir de 14 ans

Son
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Les chiens – Allan Stratton

9782745972576,0-2711019

Après le très remarqué Le secret de Chanda et un certain nombre d’autres romans, Allan Stratton revient avec un thriller chargé en émotions fortes !

Fuyant un père violent, Cameron et sa mère emménagent dans une nouvelle maison : une vieille ferme au milieu des champs. Très vite, le jeune homme ressent des choses étranges. Il découvre alors qu’une tragédie a secoué cette maison : il y a 50 ans, après la disparation et de sa femme et de son fils, un homme a été dévoré par ses chiens…

★★★★☆

Une couverture angoissante pour un roman qui l’est tout autant ! Dès le début du roman, l’atmosphère paranoïaque nous étouffe : persuadée que son ex-mari la traque, la mère de Cameron décide de partir et de changer à nouveau de ville pour échapper à cet homme violent et abusif. Pour Cameron, c’est presque le déménagement de trop, il ne comprend pas pourquoi il ne peut pas voir son père, un père dont il garde des bons souvenirs, même quand celui-ci lui maintenait la tête sous l’eau ou le pendait au-dessus du vide par le balcon…il avait toujours de bonnes raisons pour ça. Quand ils arrivent dans ce nouveau patelin, et cette ancienne ferme éloignée de tout, le malaise persiste. Car Cameron est persuadé de voir quelqu’un qui le regarde depuis la grange, quelqu’un qui lui parle. Sans compter les hurlements pendant la nuit, comme une meute de chiens…
Frissons garantis, donc ! Allan Stratton ménage bien son suspense et distille avec talent de nombreux éléments propres à nous ficher la chair de poule, flirtant avec le fantastique. On ne décroche pas de cette histoire terrible, ou plutôt de ces deux histoires : celle de Cameron, et celle de l’homme tué par ses chiens voilà un demi-siècle. Deux histoires qui entrent en une certaine résonnance et qui va poser la question de la folie… Mais également de la vérité, car c’est ce qui obsède le plus Cameron.
Un roman qui ne laisse pas indifférent, duquel on ressort sonné, et qui fait la part belle à un jeune homme doté d’une grande force de caractère malgré la fragilité de sa situation, psychologique surtout. J’ai beaucoup aimé la dimension fantastique qui se mêle parfaitement au thriller, nous laissant également incertains sur quelques points de l’histoire. Un roman sombre qui trouve malgré tout une conclusion où sonne l’espoir…à notre plus grand soulagement ! 🙂

Les chiens, Allan Stratton (Milan jeunesse)
disponible depuis le 21 octobre 2015
9782745972576 – 14,50€
à partir de 13 ans

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Le caméléon et les fourmis blanches – Emmanuel Bourdier

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Casimir Feunard est un instituteur désabusé depuis que sa compagne l’a quitté et montre peu d’enthousiasme à la rentrée scolaire. D’autant plus quand il apprend qu’il aura dans sa classe Issa Doucouré, jeune malien sans papiers, redoublant multiple qui sèche les cours et se fait passer pour plus inculte qu’il ne l’est. Pourtant, le jour où les gendarmes arrivent pour renvoyer Issa et son père dans leur pays, c’est Casimir qui va se trouver, bien malgré lui, à cacher cet enfant…

★★★★☆

Commence alors pour Casimir et Issa une cohabitation un peu difficile, où la colère se dispute à la peur, jusqu’à ce qu’ils s’apprivoisent. L’histoire est ainsi racontée par les deux personnages, alternant les points de vue à chaque chapitre. On commence avec Casimir, dont la tristesse l’amène à repenser à sa vie et à ses choix. Puis arrive Issa, qui accuse lui aussi la perte d’une femme dans sa vie : sa grande sœur Kadiatou. Issa qui a appris à se rendre invisible, tel le caméléon, tandis qu’il observe tous ces petits enfants dans la cour de récréation, ces petites fourmis… (et bim, vous avez l’explication du titre ! 😛 ) Avant l’arrivée d’Issa dans la classe de Casimir, les deux se connaissant. On n’oublie pas Issa quand on est enseignant : il n’est pas souvent là, il semble mentir comme il respire, il vole des petites choses… Quant à Casimir, son nom de famille a fait de lui une star dans l’école car il porte le même qu’un Pokémon ! Alors quand le père d’Issa le confie au professeur, tous deux vont apprendre à mieux se connaître et, pour Issa, à s’ouvrir à quelqu’un d’autre et à montrer son amour des histoires et de la lecture.
Le roman offre ainsi de très beaux moments de complicité, des instants magiques partagés entre ces deux personnages aux antipodes, pourtant liés bien plus qu’ils ne le pensent. Il faudra cependant passer par tout un panel d’émotion, de la frustration à l’exaspération, et d’événements avant qu’ils ne s’en rendent compte. Et alors leur cohabitation forcée devient plus facile pour eux. Emmanuel Bourdier signe ici un très beau texte, qui s’inscrit en plus dans une certaine actualité. J’ai beaucoup aimé son écriture soignée et les mots de chacune des voix du livre, souvent emprunts de tristesse mais qui finissent par se donner de l’espoir. Un très beau roman, qui montre aussi que la frontière entre la littérature ado et adulte est parfois très tenue. 🙂

Le caméléon et les fourmis blanches, Emmanuel Bourdier (La Joie de Lire)
collection Encrage
disponible depuis le 20 octobre 2015
9782889082957 – 19,90€
à partir de 13 ans

Son
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De la part du diable – Aina Basso

9782364747791

Norvège, XVIIe siècle. Issue d’une famille aristocratique de Copenhague, Dorothe, seize ans, épouse un homme plus âgé qu’elle. Elle le suit dans une province de Norvège où son travail l’a affecté : il doit instruire les procès en sorcellerie. Elen a le même âge et vit dans un petit village avec sa mère et ses nombreux frères. Sa mère, guérisseuse et libre des hommes, lui transmet son savoir et ses dons. Jusqu’au jour où les procès en sorcellerie prennent de l’ampleur et qu’Elen soit contrainte de quitter sa maison pour sauver sa mère…

★★★★☆

A travers le destin de deux jeunes filles que tout semble opposer, Aina Basso nous transporte à une époque importante et pourtant méconnue de l’histoire norvégienne… Une histoire qui en rappelle pourtant beaucoup d’autres de la même période à travers l’Europe et au-delà, où les femmes étaient accusées de sorcellerie par jalousie, peur, ou car trop libres.
Le récit est alterné entre Dorothe et Elen, parfois entrecoupé d’étranges moments où le fantastique et le mythe prennent le pas sur l’histoire. Un procédé qui invite à se plonger totalement dans ce roman fascinant et très bien écrit. J’ai beaucoup aimé l’histoire de chacun des personnages, entre Dorothe, jeune fille qui voudrait rester enfant et qui est contrainte de faire un bon mariage, sa peur d’être mariée à celui qu’elle surnomme « l’homme grave » et sa solitude une fois arrivée dans un pays où elle ne parle pas la langue ; et Elen, seule fille d’une ribambelle d’enfants conçus de pères différents, ravie de sa liberté, de la vie qu’elle mène avec sa mère, de leur lien particulier, jusqu’au jour où arrive un petit frère, un bébé monstrueux dont elle est persuadée qu’il a été échangé à la naissance pour paraître si laid et maléfique. Bien sûr, leurs destins vont finir par se rejoindre, pour le meilleur mais surtout pour le pire… Je ne vous en dirais cependant pas plus là-dessus au risque de vous gâcher le roman… 🙂
Les scènes figurant les procès, au cœur de ce roman, sont, elles, très documentées, et particulièrement dures. L’auteure décrit avec précision plusieurs moments clés de cette chasse aux sorcières et nous montre ainsi toute l’horreur de cette période – un épilogue documentaire vient d’ailleurs compléter le récit. De la part du diable est un roman passionnant sur l’histoire de la Norvège, ses croyances anciennes et ses légendes, porté par deux héroïnes touchantes et où la justice ne triomphe pas toujours… Une très belle découverte !

De la part du diable, Aina Basso (Thierry Magnier)
disponible depuis le 14 octobre 2015
9782364747791 – 16€
à partir de 13 ans

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Le monde est derrière toi – Marian De Smet

9782330053789,0-2685873

Eppo, 17 ans, fait du stop depuis les Pays-Bas pour se rendre en France, espérant que ce voyage lui permettra d’aller mieux. En Belgique, il est pris par Tabby, une jeune femme débordante d’énergie qui n’arrête pas de lui poser plein de questions, parfois très intimes. Mais celle-ci cache aussi des secrets et tous deux, à force d’avaler les kilomètres, vont apprendre à s’apprivoiser et à échanger sur ce qui les fait fuir…

★★★☆☆

Pur récit initiatique, Le monde est derrière toi aborde un certain nombre de sujets que l’on retrouve souvent en littérature ado, à commencer par le deuil. Eppo est triste à mourir après la mort de son frère d’adoption. Plutôt que de continuer à se recroqueviller sur lui-même, ses parents lui conseillent de partir pour un temps, de s’aérer la tête par le voyage. En réalité, il n’attend rien de ce départ vers la France car la moindre chose lui rappelle Marteen. Et quand il rencontre Tabby et l’entend babiller durant toute la route, il ne se sent pas aidé. Pourtant, c’est grâce à elle que, petit à petit, il va s’ouvrir sur son drame personnel. De la même manière, Tabby va aussi répondre aux questions qu’il se pose muettement, car elle aussi fuit quelque chose.
Le récit fonctionne bien malgré un schéma plutôt ordinaire, alternant entre le road trip et les souvenirs d’Eppo avec son frère. On s’attache assez vite aux personnages et on comprend rapidement la relation qui s’est tissée entre Eppo et Marteen, jeune homme placé dans sa famille car sa mère droguée n’était pas capable de s’en occuper. L’histoire de Tabby se dévoile plus succinctement mais le personnage apporte une dose d’humour bienvenue – rien que la scène d’ouverture fait sourire – dans cette histoire somme toute très triste. Heureusement, la fin apporte de l’optimisme même si cela rend le roman un peu convenu. Il n’en reste pas moins une belle histoire entre deux personnages totalement différents, qui vont tous deux finir par trouver leur voie… 🙂

Le monde est derrière toi, Marian De Smet (Actes Sud junior)
collection Ado
disponible le 21 octobre 2015
9782330053789 – 14,50€
à partir de 14 ans

Son
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Cité 19 – Stéphane Michaka

Avant d’être un livre, Cité 19 était aussi un feuilleton radiophonique diffusé il y a quelques années sur France Culture. Malheureusement, Bob n’a pas réussi à retrouver le podcast de l’émission pour vous le partager…alors à la place, il va vous parler du roman ! D’un autre côté, c’est ce qui vous intéresse le plus, non ? 🙂

MISE A JOUR : En fait, grâce à Catou31 (merci !), vous pouvez découvrir le premier épisode du feuilleton sur le site de l’auteur !

9782266241410,0-2744843

Faustine est passionnée par le XIXe siècle. Sa mère en était spécialiste avant sa disparition et son père est le gardien du Musée d’Orsay. Alors qu’elle s’apprête à passer son bac, elle apprend la mort de son père, tombé de la tour Saint-Jacques. Dévastée, elle l’est encore plus quand on lui demande d’identifier le corps et qu’elle ne reconnaît pas les mains de son père… Cette découverte annonce le début d’une aventure terrifiante qui va l’amener à suivre un homme dans une station de métro et se réveiller…150 ans plus tôt !

★★★★☆

Premier tome d’un diptyque qui trouvera sa conclusion en janvier 2016, Cité 19 mêle habilement les genres : un roman historique très bien documenté quand notre héroïne se réveille dans les faubourgs en construction d’Haussmann ; un thriller n’épargnant aucun détail sanglant quand Faustine se retrouve dans le Paris du Second Empire à enquêter sur un mystérieux meurtrier (ou une bête ?) qui éviscère ses victimes ; et un récit de science-fiction qui ne tient pas seulement au voyage dans le temps… Mais je ne peux rien vous dire sans vous gâcher la surprise qui a très bien fonctionné pour moi. 😛

Avec tous ces ingrédients, Stéphane Michaka signe un roman terriblement haletant, où l’on découvre une héroïne forte et indépendante, dotée de facultés dont elle s’étonne elle-même, et qui se retrouve embrigadée dans une enquête qui va la toucher plus qu’elle ne le pense. Il est difficile d’en dire plus sur le roman sans vous dévoiler des choses qui pourraient gâcher votre lecture et le suspense qui en fait tout l’intérêt. Néanmoins, sachez qu’il vous faudra patienter un petit peu pour arriver au cœur de l’histoire. C’est d’ailleurs dommage car le début du roman pourrait sans doute rebuter quelques lecteurs. Il n’y avait pas forcément besoin de s’attarder sur le passé de Faustine (en particulier sa période punk qui semble sortir de nulle part) qui n’apporte pas grand chose au reste du récit ou à la psychologie du personnage, ni même à ses amis de lycée qu’on oublie bien vite jusqu’à ce qu’ils réapparaissent vers la fin du roman. J’étais donc assez perplexe mais après ces 60 premières pages, en revanche, vous entrerez au cœur du récit et ne pourrez plus le lâcher avant d’être parvenu au bout…et regretter que la suite n’arrive pas plus vite ! 😛 Que ce début chaotique ne vous rebute pas, la suite en vaut véritablement la peine !

Cité 19, Stéphane Michaka (Pocket Jeunesse)
disponible le 15 octobre 2015
9782266241410 – 16,90€
à partir de 14 ans

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Dragon de glace – George R. R. Martin

9782081365186, 0-2703074

Petite surprise de cet automne, Flammarion édite un texte de George R. R. Martin à destination des plus jeunes. Dragon de glace était paru voilà quelques années dans la revue Bifrost, puis dans un recueil publié chez ActuSF. C’est désormais dans un format illustré que les plus jeunes pourront découvrir l’auteur du Trône de fer.

Adara est née un jour de grand froid. On dit que le vent d’hiver l’a marquée de son souffle bleu et glacé lors de sa naissance. La petite fille grandit, dans un monde en guerre, où l’hiver tarde toujours à s’en aller et où elle retrouve à chaque anniversaire le dragon de glace, créature fabuleuse que l’on dit indomptable.

★★★★☆

A la manière d’un conte, George R. R. Martin nous expose au froid de l’hiver et aux croyances d’un peuple habitué à voir des dragons dans le ciel. Car le roi de cette contrée est en guerre contre un autre et c’est principalement dans les airs que les combats se déroulent, grâce aux Dragonniers. Malgré ce qu’en raconte la quatrième de couverture, Dragon de glace ne se déroule pas dans le monde désormais bien connu du Trône de fer. Il le pourrait, même si rien ne l’indique et que l’auteur lui-même a déclaré qu’il s’agissait d’une histoire sans rapport. Mais peu importe car on y retrouve tout de même les dragons. Des dragons terrifiants, dont les souffles de feu ou de vent apportent la misère et la destruction sur le monde. Dans cette histoire, c’est une petite fille qui va le sauver. On y retrouve ainsi des codes semblables à ceux du conte : une héroïne spéciale, des créatures fantastiques, une quête à accomplir et des actions qui vont mener l’enfant vers la compréhension de son environnement, vers le passage à l’adolescence puis l’âge adulte.

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Un roman qui se lit avec une boisson chaude entre les mains, pour se prémunir des frimas de l’hiver, et qui se dévore avec des étoiles dans les yeux en explorant les détails des magnifiques illustrations de Luis Royo, artiste spécialiste de la fantasy (mais dont la plupart des œuvres ne sont pas visibles par les plus jeunes…). Un bel ouvrage à offrir aux amateurs de l’auteur – une jaquette découvrant l’illustration de couverture, une couverture cartonnée, un papier crémeux – ou à découvrir pour entrer en douceur dans l’œuvre de George R. R. Martin. 🙂

Dragon de glace, George R.R. Martin, illustré par Luis Royo (Flammarion)
disponible le 14 octobre 2015
9782081365186 – 12,90€
à partir de 9 ans