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La pyramide des besoins humains – Caroline Solé

9782211221979,0-2644791

Vous avez peut-être vu sur les réseaux sociaux d’étranges publicités pour un nouveau jeu de télé-réalité : La pyramide des besoins humains ? Vous vous êtes interrogés pour savoir de quoi il retournait ? Eh bien, aujourd’hui, date de lancement du jeu, Bob et Jean-Michel vous révèlent TOUT sur cet événement qui va rythmer vos journées et vos soirées ! 😛

Christopher vit sur un bout de carton, dans les rues de Londres. Entre la mendicité et la survie, le jeune homme finit par s’inscrire à une étrange émission de télé-réalité : la pyramide des besoins humains, qui part du principe que l’ensemble des besoins humains peut être classé en cinq catégories. Ils sont 15 000 candidats et, dans un mois, il n’en restera plus qu’un. Christopher pense n’être qu’un numéro parmi tant d’autres… Pourtant, la célébrité n’attend que lui…

★★★★☆

Haha, vous l’aurez donc compris : La pyramide des besoins humains est en réalité un roman ! (Et donc non, nous ne changeons pas notre ligne éditoriale pour parler télévision !) Un roman extrêmement réaliste qui s’attache à un personnage très marginal : un jeune ado, probablement même pas majeur, qui, après une fugue, se retrouve à arpenter les rues de Londres et à vivre sous les porches, dans un carton détrempé. Christopher, à travers les mots très justes de Caroline Solé, nous décrit son mode de vie, ou plutôt de survie, dans un Londres très différent de ce qu’on lit le plus souvent. Un Londres peuplé de sans-abris, où le danger est partout, dans la pluie comme dans les hommes. Il nous livre ainsi ses réflexions sur son existence : son enfance, sa famille, ses rêves, ses compagnons de route…tout ce qui constitue son existence. J’ai été tout de suite touchée par ce personnage qui nous raconte tout cela avec une étonnante lucidité.

Une affiche (fictive, donc !) de la campagne du jeu.

Une affiche (fictive, donc !) de la campagne du jeu.

Et au-delà de cette tranche de vie, Caroline Solé s’intéresse aussi à ce jeu de télé-réalité et à ce qui en découle : l’impact de réseaux sociaux et de la célébrité sur notre rapport aux autres. Car Christopher, comme chacun des joueurs de ce jeu, va tenter de parvenir en finale, même s’il doute fortement d’y arriver. Et il va devoir rivaliser d’imagination pour passer chaque pallier des besoins humains à remplir. On ne reste pas indifférents à l’analyse que Christopher porte sur le jeu, qui nous pousse ainsi à nous interroger nous aussi sur nos besoins fondamentaux.
Un roman original, fin et très actuel.

La pyramide des besoins humains, Caroline Solé (École des loisirs)
collection Médium
en librairie le 27 mai 2015
9782211221979 – 12,80€
à partir de 13 ans

Son
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De cape et de mots – Flore Vesco

9782278059522,0-2656832

Bob vous présente aujourd’hui son nouveau coup de cœur : De cape et de mots, un roman époustouflant d’inventivité et totalement irrévérencieux ! 😛 A découvrir dès la semaine prochaine dans toutes les bonnes librairies !

Alors que sa famille connaît de grandes difficultés, Séraphine Marie-Geneviève Alexandrina de Notre-Dame Chancies du Jousselinier Senestre lez Castiche de l’Auberivière sié l’Ostel de la Colline, dite tout simplement Serine, décide de tenter sa chance au château pour être demoiselle de compagnie de la Reine. Par son esprit et sa spontanéité, la jeune fille va tournebouler un certain nombre de choses et de convenances à la cour royale…au péril de sa propre vie !

★★★★★

Quel régal que ce roman qui nous transporte dans une histoire loufoque et bourrée de péripéties ! Nous sommes dans un royaume lointain, à une époque certaine, en compagnie d’une jeune fille, Serine, qui, pour éviter un mariage forcé et sortir sa famille de la pauvreté, décide de se lancer dans une aventure où l’attendant de nombreux pièges. Car devenir demoiselle de compagnie de la Reine est un défi particulièrement corsé : en effet, la Reine est cruelle et égoïste, change de perruque et de robe toutes les cinq secondes et passe sa journée à faire subir à ses demoiselles de compagnie ses pires caprices. Heureusement, Serine est suffisamment vive et sans peur pour se sortir avec de belles pirouettes des situations les plus dangereuses… Ou presque, car la vie à la cour royale est également synonyme de complots et de tentatives d’assassinat sur le roi Léo III, malade depuis bien longtemps. Et Serine va très vite en faire les frais et risquer sa vie bien plus terriblement qu’aucun autre.
Ce premier roman de Flore Vesco est génialissime ! Il se savoure et se déguste comme avec un mets délicat et délicieux. Car la langue et les mots sont sans doute ce qui fait de cette aventure comique et rocambolesque une superbe découverte. Je me suis laissée totalement emportée dans ce maelström d’épisodes plus drôles les uns que les autres, aux côtés d’une jeune héroïne pleine d’enthousiasme, de sens de la répartie, d’absence de complexe et d’humour décapant. On ne cesse de rire et de sourire, on tremble aussi un peu quand l’étau des complots se resserre, mais surtout, on s’amuse follement des inventions de Serine et, surtout, de l’auteure. Les amateurs de bons mots apprécieront, tout comme ceux qui aiment les aventures teintées d’humour.
Laissez-vous tenter par cette héroïne singulière, vous ne le regretterez pas, parole de Bob ! 😀

De cape et de mots, Flore Vesco (Didier jeunesse)
en librairie le 3 juin 2015
9782278059522 – 14,20€
à partir de 11 ans

Son
0

Le dernier chant – Eva Wiseman

9782211212472,0-2552588

La semaine dernière, Jean-Michel vous emmenait à la cour de la Reine Margot, Bob, lui, vous fait découvrir aujourd’hui celle d’Espagne. (Vous avez vu comment on gère trop bien, ici ? 😛 )

Espagne, 1491. Isabel de Cardosa vient d’avoir quinze ans. Fille du médecin de la cour royale d’Espagne, elle vit de façon aisée et choyée. Jusqu’au jour où ses parents souhaitent la marier avec Luis de Carrera, un jeune homme violent et cruel. Pour marquer cette union future, ils commandent un bijou précieux : une alouette d’or dans une cage d’argent. Mais ce mariage assurera-t-il la sécurité d’Isabel ? Car à cette époque, l’Inquisition dirige la ville et traque les Juifs et les conversos, ceux qui se sont convertis récemment au christianisme. Et bientôt, il semble que la menace pèse sur la famille d’Isabel…

★★★★☆

Ce magnifique roman d’Eva Wiseman s’intéresse à l’Inquisition et à la persécution des Juifs en Espagne au XVe siècle, période que l’on connaît peut-être peu en France. De mon côté, ce n’est pas le premier que je lis sur le sujet, mais c’est celui qui m’a semblé le plus intéressant, le plus abordable et le plus juste.
Le roman se déroule sur une période assez courte, bien définie par l’auteure, mais qui couvre pourtant de nombreux événements : depuis la vie presque sans soucis d’Isabel, jeune fille bien née dont les journées sont rythmées par la dégustation de pâtisseries avec sa meilleure amie ou les balades dans le beau jardin familial, jusqu’aux tristes jours qui condamneront la famille de Cardosa à s’exiler. Parce qu’ils sont des conversos, des Juifs récemment convertis au christianisme. La découverte d’Isabel de ses véritables origines, cachées depuis toujours par ses parents, se fait progressivement et tout le récit est très bien mené, oscillant vers l’aventure et la romance. Les enjeux politiques et économiques de l’Espagne sont aussi très bien expliqués (et sans être de gros pavés descriptifs indigestes), s’intégrant parfaitement au fil de l’histoire qui prend petit à petit une dimension dramatique, jouée bien sûr par la terrifiante Inquisition. Isabel va assister à plusieurs scènes terribles et découvrir et comprendre la situation un peu mieux, de la même manière que le lecteur néophyte. Bien sûr, cela va la faire grandir, la rendre plus responsable et clairvoyante sur sa propre situation…et son avenir.
Une tranche de l’Histoire très bien écrite et mise en avant par un personnage féminin fort, peut-être un peu en avance sur son temps. Un sujet qui semble toujours d’actualité malgré les siècles écoulés. Un peu d’aventure et une jolie histoire d’amour font de ce roman une belle découverte. Et Le portrait de jeune femme de Raphaël sur la couverture, non seulement magnifique, l’illustre parfaitement.

Le dernier chant, Eva Wiseman (École des loisirs)
collection Médium
en librairie depuis le 22 avril 2015
9782211212472 – 16€
à partir de 13 ans

Son
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Brainless – Jérôme Noirez

Aujourd’hui, ça ne rigole pas chez Bob et Jean-Michel. On vous promet du sang, des boyaux, du gros flingue…enfoncez-bien votre casquette des Renards Enragés sur le crâne, car on s’la joue Elephant contre La Nuit de Morts-Vivants ! (Non… mais…mais restez ! C’était juste une blague…enfin…) 😛

9782354882488, 0-2624012

Jason, adolescent plutôt médiocre surnommé Brainless, habite Vermillion, un trou perdu du Dakota du Sud. Ville dans laquelle tout le monde s’ennuie. Depuis qu’il est mort et revenu à la vie, Brainless se fait chaque jour une injection de formol et mange de la viande crue car, bientôt, il retourne au lycée. Malgré son état, ou plutôt le syndrome dont il est infligé et qui touche de plus en plus d’ados aux Etats-Unis, il doit en effet réintégrer la « normalité ». Et un zombie – pardon, un subvivant – au lycée de Vermillion est sans doute ce qui devrait le moins inquiéter le proviseur Ortiz, car certains camarades de Brainless ont des projets particulièrement sinistres.

★★★★★

Brainless est le tout premier roman d’une nouvelle collection pour les grands ados chez Gulf Stream : Electrogène, qui se veut hétérogène, électrique et érogène. Et dont la charte graphique très pop (une tranche colorée, notamment) promet un feu d’artifice de couleurs ! Beau programme, non ? 😀

En tous cas, le pari est totalement tenu dans ce nouveau titre de l’excellent Jérôme Noirez (vous l’aurez compris, Bob est fan) ! D’autant plus qu’il y avait longtemps que Bob n’avait pas lu un aussi bon roman d’horreur et de zombies, un roman qui l’a littéralement scotché à son canapé et qui lui a redonné envie de visionner tous les classiques cités dans le roman. Car, en plus d’être complètement addictif, Brainless est aussi un bel hommage au cinéma fantastique et d’horreur (celui de Romero, Carpenter, Raimi – des réalisateurs chers au cœur sanguinolent de Bob). C’est trash, c’est gore, la moitié des personnages sont haïssables au possible et à travers ce portrait d’une adolescence américaine décadente et stéréotypée, c’est surtout un concentré d’humour noir. Bon, allez, j’essaye de ne pas trop vous faire peur, mais Jérôme Noirez ne se contente pas d’égratigner l’Amérique conservatrice et d’évoquer les mœurs malsaines des adolescents, Brainless ne manque pas non plus de romance et d’un héros tout de même sympathique. Vous ne rencontrerez sans doute jamais de non-mort aussi chouette et cool que Jason, et c’est d’ailleurs aussi une chose qui m’a bien plu dans ce roman : cette « nouvelle » vision du zombie (qu’on peut sans doute rapprocher de la série In the Flesh, pour ceux qui connaissent), où il ne s’agit pas simplement d’un cadavre en décomposition essayant de vous bouffer le cerveau…
En bref, Jérôme Noirez démarre cette nouvelle collection avec beaucoup de mordant et d’intelligence et j’avoue être très impatiente d’en découvrir les prochains titres ! 😛 Pour vous faire patienter jusqu’à la sortie, un petit teaser du livre :

Brainless, Jérôme Noirez (Gulf Stream)
collection Électrogène
en librairie le 21 mai 2015
9782354882488 – 16€
à partir de 14 ans

Son
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Les fleurs de la ville – Jon Arno Lawson et Sydney Smith

9782848657646,0-2553369

Il y a longtemps que Bob n’avait pas lu d’albums… Grâce à une petite fille en rouge, qui rappelle sans doute un personnage de conte bien connu, il s’est plongé dans une petite histoire merveilleuse qui, il l’espère, vous donnera envie !

Une petite fille vêtue de rouge marche dans une ville en noir et blanc, accompagnée de son papa. Alors que celui-ci semble absorbé par son portable, la petite fille remarque des touches de couleurs ici et là : des fleurs sauvages qui poussent le long des réverbères ou au pied des murs. Elle s’en fait un bouquet tandis que, peu à peu, les couleurs surgissent dans la ville…

★★★★★

Quel magnifique album ! Sans paroles, Les fleurs de la ville nous transporte dans un univers tendre et poétique, aux côtés d’une petite fille qui voit toute la beauté et la couleur que cache sa grise ville. On découvre avec elle toutes sortes d’endroits, de quartiers, de gens tandis que la petite fille en rouge cueille avec soin ces fleurs sauvages, qu’elle va ensuite offrir à ceux qu’elle rencontre, qu’il s’agisse d’un monsieur qui dort dans un parc, un oiseau mort sur le chemin…ou sa maman.

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Si la thématique n’est pas très originale, un hymne au bonheur et aux couleurs, il n’en reste pas moins un album de très grande qualité. Les illustrations sont superbes, tout en douceur et en poésie, et le découpage rappelle parfois la bande dessinée, qui donne un rythme tout particulier à cette histoire belle attendrissante. J’ai tout simplement adoré ! Si vous n’êtes toujours pas convaincus, l’album a une bande annonce, à découvrir ci-dessous. 🙂

Les fleurs de la ville, Jon Arno Lawson et Sydney Smith (Sarbacane)
en librairie depuis le 1er avril 2015
9782848657646 – 13,90€
à partir de 4 ans

Son
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Lettre à Line – Amélie Billon

9782874261794, 0-1513467

Louise, aujourd’hui adulte et maman, écrit à Line, son amie d’enfance, après que sa fille Hélène a retrouvé une photo d’elles deux lorsqu’elles avaient treize ans entre les pages d’un livre. Au fil de son écriture et de ses souvenirs d’adolescente, Louise se remémore cette période qui se révéla dramatique…

★★★★☆

Quelle force et quelle émotion dans cette longue lettre qui compose pourtant un très court roman ! Il n’y a pourtant rien d’original dans cette histoire : des souvenirs d’adolescence, cette volonté de vouloir s’intégrer dans le groupe quand on ne correspond pas aux « canons » (trop grosse pour Louise, trop maigre pour Line) ou celle de vouloir rester telle que l’on est, les moqueries et le harcèlement subi durant les années scolaires, une maladie qui ronge un corps…
Mais l’écriture d’Amélie Billon est juste, pleine de sensibilité. L’émotion grandit au fur et à mesure de la lecture, en même temps que la culpabilité éprouvée par Louise. Car il s’agit avant tout d’une amitié brisée, un abandon de la part de Louise de son amie la plus chère et qui avait sans doute plus besoin d’elle qu’elle ne le pensait… Si Line lui paraissait forte, capable de rester elle-même malgré la pression du groupe, les railleries, elle luttait pourtant contre une maladie terrible. Et Louise n’ouvrira les yeux que lorsque le drame sera là.
Un très beau roman, auquel les jeunes filles d’aujourd’hui ne seront sans doute pas étrangères. Et, encore une fois, un texte important sur le harcèlement et ses conséquences…

Lettre à Line, Amélie Billon (Alice)
collection Tertio
en librairie depuis le 26 mars 2015
9782874261794 – 11€
à partir de 13 ans

Son
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L’immeuble qui avait le vertige – Coline Pierré

9782812608537, 0-2559769

Aujourd’hui, Hannah et sa famille emménagent dans leur tout nouvel appartement, tout juste inauguré par le maire, qui a prénommé l’immeuble Hector. Hannah est évidemment très heureuse de découvrir sa nouvelle chambre et son superbe placard…jusqu’au moment où l’immeuble se met à trembler. Tremblement de terre ? Bizarre, ça n’a frappé que l’immeuble ! Et voilà que ça recommence ! C’est la panique chez les habitants car Hector continue de trembler…

★★★☆☆

Avec un tel titre, on ne pouvait s’attendre à rien d’autre qu’à un brin de fantaisie. Et c’est le cas ! En témoignent les citations de Roald Dahl et d’Astrid Lindgren en début de roman (au cas où vous auriez toujours eu un doute sur le contenu). Car, franchement, vous connaissez des immeubles qui ont le vertige, vous ? C’est donc tout le sujet du livre, et son petit côté loufoque.
Au début, on essaye quand même de rester rationnel : après tout, un immeuble qui tremble de partout, ce n’est pas normal. Alors on fait venir les architectes, les scientifiques. Rien, aucune idée de ce qui se passe. Il faudra attendre que notre jeune Hannah soit elle-même sujette au vertige pour qu’elle fasse le parallèle entre ses symptômes et ceux d’Hector. Et alors ce seront désormais des docteurs, des spécialistes de la médecine, qui vont intervenir et déclarer que, en effet, Hector souffre de vertige. Mais comment le soigner ? Ça, je ne vous le dis pas et vous laisse le découvrir en lisant le roman…
En tous cas, L’immeuble qui avait le vertige est un petit roman très chouette, avec un petit côté fou qui devrait plaire aux plus rêveurs. Très vite, on s’attache à Hannah, son amie Louise et Hector, que l’on finit par considérer comme un être à part entière, avec ses émotions. On rit aussi des frasques du maire, de la politique et de l’urbanisme des villes qui sont gentiment moquées par l’auteur. Et on apprécie le côté solidarité qui se crée au sein de cette communauté de locataires, prêts à tout pour garder leur immeuble et capables d’inventer des choses complètement folles pour le sauver…

L’immeuble qui avait le vertige, Coline Pierré (Rouergue)
collection DacOdac
en librairie depuis le 8 avril 2015
9782812608537 – 7€
à partir de 9 ans

Son
2

Conversion – Katherine Howe

9782226257789,0-2630774

Bob aime bien les histoires de sorcières. Et figurez-vous que Conversion, le livre qu’il vient de terminer est écrit par une descendante directe d’une des célèbres accusées du procès des sorcières de Salem. Intriguant, non ? 😉

Colleen est en terminale au lycée privé de St Joan, à Danvers. Un jour, une de ses camarades de classe s’effondre, prise de convulsions. Peu après, d’autres jeunes filles de sa classe sont victimes de symptômes étranges : paralysie, perte de cheveux… Très vite, l’affaire prend un tournant médiatique inattendu et Colleen et ses amies vont vivre dans une drôle d’atmosphère, entre les cours et les caméras de la télévision. Mais pour Colleen, pas question de se laisser distraire, elle doit bosser son entrer dans une prestigieuse université et, pour rattraper des points qui lui manquent, son professeur d’histoire avancée lui propose de faire une dissertation sur la pièce d’Arthur Miller Les Sorcières de Salem. Colleen y rencontre alors une oubliée de l’auteur, Ann Putnam, qui fit semblant d’être ensorcelée…

★★★☆☆

Inspirée d’histoires vraies, le roman de Katherine Howe se découpe en deux parties : l’une consacrée à la maladie mystérieuse qui fait tomber les filles de St Joan comme des mouches, et l’autre au célèbre procès des sorcières de Salem. Et le croisement des époques et des drames fonctionne plutôt bien car, honnêtement, nous sommes dans un vrai page-turner ! L’histoire commence instantanément, nous transportant dans le froid de la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle et des salles froides de l’ancien couvent de St Joan. Il est difficile ensuite de décrocher, entre la confession d’Ann Putnam, qui raconte comment s’est déroulé le drame de Salem, et les tentatives de Colleen et ses amies de comprendre ce qui se passe dans son lycée quand personne ne leur dit quoi que ce soit.
Le plus étonnant dans tout ce roman, c’est à quel point tout est inspiré de faits réels. Le cas des jeunes filles de St Joan est en effet tiré d’un événement réel de « maladie mystère » qui s’est déroulé en 2011 à Le Roy, une petite ville des États-Unis, et Katherine Howe explique que la plupart du déroulement des événements de son livre est identique à la réalité (ça fait peur, je vous le dis !). Idem pour les procès des sorcières de Salem dont, en tant qu’historienne, elle est allée chercher les informations dans les comptes rendus du procès et les confessions des personnages existants. L’ouvrage est donc très bien documenté et ajoute à l’impression que l’on a que les deux histoires vont finir par se recouper.
Et elles le font, mais pas forcément de la manière à laquelle on peut s’attendre… Mais c’est un peu difficile de vous expliquer pourquoi sans vous révéler toute l’intrigue. En tous cas, Conversion est un roman très intéressant, qui plaira sans doute (d’autant que sa couverture est très accrocheuse), même s’il n’a pas forcément été un coup de cœur. Peut-être y ai-je regretté certains passages ou une dimension fantastique qui semblait prometteuse…encore que, certains éléments de la fin laissent songeur… 😛

Pour finir cette chronique de notre sélection rockambolesque, j’aurais pu vous faire découvrir Abigail Williams un groupe de métal dont le nom est celui d’une des protagonistes des sorcières de Salem, mais j’ai choisi à la place l’un des derniers titres de Marylin Manson qui fait office de générique à la série américaine justement nommée Salem et qui, sans surprise, parle de sorcières…

Conversion, Katherine Howe (Albin Michel)
collection Wiz
en librairie le 4 mai 2015
9782226257789 – 18€
à partir de 13 ans

Son
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Konnichiwa, Martin ! Salut, Hikaru ! – Antoine Dole et Gilles Abier

Le maître d’Hikaru a proposé à ses élèves de correspondre avec d’autres écoliers. Quand tous ses camarades ont choisi d’envoyer une lettre à un autre enfant au Japon, Hikaru a eu envie d’en envoyer une à un élève en France… Là-bas, c’est la maîtresse de Martin qui fait une surprise à ses élèves : chacun a reçu un courrier d’un enfant d’un autre pays…

9782812608520,0-2559767 003387471

★★★★☆

Le thème de la correspondance ce prête merveilleusement bien à ce nouveau titre de la collection Boomerang qui se lit d’un côté et de l’autre sans préférence. D’autant plus quand les histoires sont confiées à deux auteurs différents, qui sont pourtant très complémentaires. Leur écriture à tous les deux est vraiment magnifique, pleine de poésie, ce qui donne une atmosphère presque magique à cet échange entre deux enfants qui se demandent bien ce que l’on peut raconter à quelqu’un qu’on ne connaît pas.

J’ai commencé par l’histoire d’Hikaru, petite fille japonaise qui vit avec toute sa famille et notamment une grand-mère qui fut grande violoniste et voyagea partout dans le monde, y compris en France. Ce qui a lancé l’intérêt d’Hikaru à écrire à un enfant français. Mais que lui dire ? Lui parler des traditions japonaises, lui propose son père ? Comment on mange au Japon, lui propose sa sœur ? Ou alors d’un souvenir qui lui tient à cœur, du sourire de sa grand-mère… De son côté, Martin n’est tout d’abord pas particulièrement enthousiasmé par le fait de recevoir du courrier, surtout quand le sien est écrit en japonais alors que tous les autres ont eu des lettres en français ! Et, d’abord, Hikaru, c’est un prénom de fille ou de garçon ? Il lui faudra un petit peu de temps pour apprécier toute la beauté de l’écriture japonaise, qui va passer de « gribouillis » à des « mots [qui sont] des paysages »…

Heureusement, la langue du sourire est un langage universel et il n’en faudra pas plus pour lier ces deux enfants que des milliers de kilomètres séparent et qui se sont trouvés par hasard… Un très beau petit roman, dont les couvertures sont en plus très belles, qui invite au voyage et aux rencontres inattendues. 😀

Konnichiwa, Martin ! Salut, Hikaru !, Antoine Dole et Gilles Abier (Rouergue)
collection Boomerang
en librairie depuis le 8 avril 2015
9782812608520 – 6 €
à partir de 8 ans

Son
1

Papa poubelle – Peter Bently et Russell Ayto

9782878337433,0-2492646

Papa est une vraie poubelle sur patte : il déteste que l’on jette la nourriture ! Alors il finit les assiettes de toute la famille, y compris les vieux bouts de poissons, les gâteaux déjà grignotés, les miettes de pain, le blanc d’œuf gluant… tout ! Jusqu’au jour où il avale par erreur une casserole entière d’un médicament pour chat ! Ce qui se passe après…vous le devinez sans doute !

★★★☆☆

Et oui, vous avez bien deviné (pas la suite, mais autre chose) : c’est Jean-Michel qui fait exactement comme Papa et qui finit les assiettes de tout le monde ! C’est un peu dégoûtant, vous ne trouvez pas ? Parce que Bob a plutôt tendance à laisser les croûtes de fromage et la couenne du jambon, dans son assiette…

9782878337433,0-24926462

Mais que ces révélations ne vous empêchent pas d’aller découvrir cet album drôlissime ! Les illustrations sont vraiment très très chouettes : elles fourmillent de petits détails rigolos (procédé qui m’a pas mal rappelé Oliver Jeffers, un illustrateur que j’adoooore) qui nous font sourire aux dépends des personnages de l’histoire. Et, surtout, le Papa devenu chat va évidemment faire plein de bêtises qui raviront les plus jeunes.
Bon, vous l’aurez compris, cet album aborde, de façon plutôt originale et avec humour, le thème du gaspillage alimentaire. Les parents nous ont toujours incités à finir nos assiettes (vous vous doutez bien qu’avec Bob et Jean-Michel, ne n’était pas chose facile) mais il vous suffira de mettre ce joli livre entre les mains de vos bambins pour qu’ils y réfléchissent à deux fois avant de laisser de côté leurs choux de Bruxelles à demi mâchés…

Et pour illustrer rockambolesquement cette chronique, il semblait évident de choisir les bien-nommés Garbage (et Bob adore, alors ça tombe bien !)

Papa poubelle, Peter Bently et Russell Ayto (Circonflexe)
en librairie depuis le 9 février 2015
9782878337433 – 13 €
à partir de 4 ans